Vendredi 12 juin ; Sound of Skye
ça avait l'air moins pire qu'hier, le
vent était globalement moins fort mais tellement irrégulier et pas
vraiment de nord-ouest....Nous laissons définitivement tomber la
petite incursion par les îles Shiant là-bas à l'ouest, la mer est
toujours trop houleuse et ce qui est annoncé est aussi trop fort
pour pouvoir y rester, le vent passant au sud-ouest une nouvelle fois
à la fin de la semaine.... Nous reprenons donc la route du sud en
longeant la côte. Beaucoup trop de moteur à notre goût, de la
voile avec génois et grand-voile, le code D ; on affale , on
met le moteur mais le vent reprend, on renvoie tout....et le vent
molli, on rentre le génois et on installe le code D....et on reprend
tout à zéro ! Quelques averses et quand même une belle
période de soleil que l'on a mis à profit pour ranger dehors tout
un vrac qui traînait. Il y a aussi un bon fond de houle de nord qui
vient se contrarier avec le clapot du vent et qui n'est pas très
agréable, heureusement le mal de mer n'est pas encore
réapparu...Trouver un abri dans ces conditions tient un peu de la
gageure, les seuls endroits sur notre route qui seraient bien sont un
peu loin du passage entre la terre et l'île de Skye, ce fameux Sound
of Skye, qui est très long et particulièrement
étroit sur sa
première partie avec de très très forts courants et il faudrait se
lever de très bonne heure pour avoir le courant qui va bien pour
descendre dans cette passe ; après avoir tergiversé un bon
moment, on décide de passer dans la foulée sous le pont de Skye
(qui se trouve au début du Sound en descendant) et d'aller le plus
loin possible avant de mouiller ….tard mais tant pis ; le pire
sera fait ainsi et comme on devient feignants en vieillissant.... en
fait après la partie très étroite, vers le milieu de la longueur
du Sound, cela s'évase beaucoup et forme comme un lac
tranquille...surtout ce soir ; c'est cool et reposant !
Samedi 13 juin ; loch Nevis-
Inverie
enfin une belle journée de grand
soleil, plus chaude, sans houle....de quoi vous réconcilier avec le
bateau...et l'Ecosse ! Un petit vent juste comme il faut, pas
trop de gîte pour pouvoir faire de la cuisine tranquillement.....et
plein de photos pour que l'on puisse dire qu'il fait toujours beau en
Ecosse... il commence à y avoir beaucoup de bateaux de plaisance sur
l'eau maintenant ; outre que c'est la saison mais comme dirait
Bernard on est revenus en « pays civilisé » ! et
c'est la ènième fois que nous passons ici et on ne s'est pas encore
lassés de ce splendide panorama autour de nous ! Comme on a le
tout le temps devant nous et du beau temps demain, on rentre
mouiller pour la nuit dans le loch Nevis ; il paraît qu'à
Inverie il y a un pub sympa avec de la musique. On est pas les seuls
à venir là, c'est le deuxième mouillage en 1 mois que nous faisons
avec autant de monde. Mais il était dit que nous n'irions pas au
pub ; ce matin le groupe électrogène a émis des bruits
suspects quand Bernard l'a mis en route ( pour aider le moteur a
alimenter le guindeau électrique) et il a bien fallu que ce soir il
regarde ; et c'est pas beau : le démarreur a quitté son
axe et comme on n'a jamais eu la manivelle pour le démarrer dans ce
cas....notre groupe est très vieux et ne se fait plus bien sûr ;
il va falloir bidouiller....on voulait prendre une bonne
douche....heureusement nous avons une autre alternative (à ne faire
que quand il fait très chaud à bord) pour prendre une douche qui
consiste à faire chauffer de l'eau dans la bouilloire et de la
mettre ensuite avec de l'eau froide dans un pulvérisateur de 5L (de
jardin) Cela vous paraît scabreux ? Pourtant je vous assure que
c'est très efficace mais comme vous utilisez ainsi peu d'eau cela ne
peut pas vous réchauffer si vous avez froid.
Pour finir Bernard a rangé ses outils
tard et on n'a pas eu le courage de ressortir ; en plus à 22h
il s'est mis à pleuvoir.....
Dimanche 14 juin ; loch Ailort
le soleil est toujours au rendez-vous
(pas pour longtemps encore malheureusement) et le vent suffisamment
fort pour être tranquilles ; un peu plus de clapot tout de
même. En tirant des bords nous nous approchons beaucoup de l'île de
Eigg et de sa haute falaise dont les éboulis ont fait une pente
raide couverte d'herbe ; avec la lumière d'aujourd'hui on
dirait que les montagnes de 'île de Rum sont toutes contre ;
après mûre réflexion nous nous dirigeons vers le loch Ailorts ;
nous avons rendez-vous début juillet avec nos amis et leur avion
début juillet, alors nous avons le temps ! Et nous allons faire
une bonne surprise à nos amis Ken et Jean (prononcez Jine) en allant
les voir.
On connaît plusieurs mouillages dans
ce loch puisque nous y sommes venus déjà ….4 fois ; c'est là
que nous trouvons les plus belles huîtres, mieux qu'à Gairloch !
Nous arrivons vers 16h et nous rentrons
directement à l'intérieur du loch pour ne pas avoir à changer de
place ensuite. Du coup on ne va pas débarquer devant le château de
Roshven, qui est le plus court chemin pour aller chez eux, mais
devant une très belle maison moderne qui a une façade face à la
mer entièrement vitrée ; là en arrivant, nous sommes accostés
par une dame de notre âge à peu près qui nous demande si nous
venons du « yacht » là-bas (on est mouillés de l'autre
côté du loch) et qui s'inquiète de savoir si notre mouillage est
sûr ; à quoi nous répondons que ce n'est pas la première
fois que nous venons et qu'il n'y a aucun problème. Elle réfléchie
à notre réponse et finit par nous dire : « ah mais c'est
vous qui connaissez Ken et Jean !? ». Exact chère Madame
et nous allons les voir de ce pas ! Et là notre surprise tombe
à l'eau car elle propose de téléphoner pour nous éviter d'y aller
pour rien surtout à pied.....c'est au moins à 2 Miles dit-elle !
Mais nos amis étaient dans leur jardin et n'ont pas entendu le
téléphone : et la surprise est totale !!! comme nous
sommes contents de nous retrouver et leur jardin est si beau avec ce
soleil....nous restons à dîner et rentrons fort tard mais les nuits
sont claires en ce moment, on peut voir le bateau de loin même à
23h passé !
Lundi 15 juin ; loch Ailort
ramassage de coquillages aujourd'hui ;
les huîtres sont décidément grosses ici. On ne ramasse pas celle
qui sont échouées sur la plage et grâce à ma tenue très seyante
je vais les prendre un peu loin ; pas de traces de coquilles St
Jacques pleines mais des coquilles vides on en trouve à la pelle
….il faudrait plonger pour aller en ramasser et pour çà il
faudrait une combinaison étanche très épaisse, ce qui n'est pas le
cas des nôtres....les coques se sont tellement fait manger par les
oiseaux que nous n'en trouvons presque plus en surface mais en
creusant on en trouve encore de bien grosses. La récolte est bonne
et nous avons assurer bien des repas avec des amis ! Nous
rentrons déjeuner à l'heure Espagnole vers 14h30 ; marcher
ainsi dans l'eau creuse l'appétit mais fatigue aussi énormément et
la sieste est la bienvenue !
Nos amis ont mis leur zodiac à l'eau
et passe boire un thé avec nous dans l'après-midi ; Jean va à
Fort William demain faire un plein de provisions (elle n'y va qu'une
fois par mois) et je décide de l'accompagner, non que nous ayons
vraiment besoin mais lui tenir compagnie pendant le voyage me fait
plaisir ; à elle aussi d'ailleurs, je vais pouvoir améliorer
mon Ecossais.....Nous apprenons également que la plage sur laquelle
nous avons débarqués hier est privée, ce qui explique pourquoi
cette dame s'est littéralement jetée sur nous . Cette dame
s'appelle Maryline et a l'air très autoritaire ; du coup on ne
parle jamais ici de « la belle maison vitrée » mais »
chez Maryline », qui n'habite pas cette maison vitrée...
le beau temps est fini, ils nous
annoncent un coup de vent de sud-ouest pour demain et ce soir il
recommence à pleuvoir; nous changeons de place avant que çà se
gâte en allant de l'autre côté du loch devant la belle maison
vitrée. En plus nous serons plus près du petit ponton privé où
nous pourrons débarquer ; celui-ci appartient à une
association de plaisanciers dont font partie nos amis et cela nous
permettra de connaître le code du cadenas de la porte sur la route,
çà peut servir....
mardi 16 juin ; loch Ailort
Jean passe me prendre à 10h ;
dommage que le ciel soit bas et très gris, cela empêche un peu de
voir le paysage. La vue des montagnes en roulant en voiture est moins
jolie que lorsque l'on prend le train, la voie ferrée et la route ne
passant pas du même côté du loch d'eau douce. Jean a apprécié
mon aide avec le chariot plein qu'elle avait....En rentrant nous
sommes passées porter chez Maryline lui porter quelques achats
qu'elle avait commandé ; elle n'habite peut-être pas la maison
vitrée mais la sienne n'a rien a lui envier !Sa maison est une
sorte de hangar tout en longueur rehaussé par une structure en
bois ; le rez-de-chaussée est effectivement un atelier-hangar
et au premier se trouve l'appartement auquel on accède par un
escalier intérieur qui prend toute la largeur du bâtiment et
entièrement vitré ; çà c'est la première merveille, la
seconde c'est le séjour-cuisine-salle-à-manger qui se trouve côté
pignon sur le loch, couvert de vélux immenses dont le fameux pignon
entièrement vitré lui aussi ! Çà c'est de l'appartement
lumineux, quelle merveille !!! Ce sont , en plus, des gens de
bon goût, qui ont un intérieur chaleureux tout en bois, sobre mais
très beau.
Pendant notre absence Bernard et Ken
sont allés voir le copain mécano de Ken pour essayer de réparer le
démarreur du groupe mais la réparation a cassée au premier
démarrage.....il va falloir essayer autre chose. Ce soir le vent est
très fort et un gros clapot rentre dans le loch ; un autre
bateau de plaisance est venu se réfugier un peu plus dans le fond du
loch mais il ne devait pas avoir la bonne cartographie de notre ami
Bob car leur passage dans la baïonnette d'entrée était assez
floue, ils ont dû se faire peur et passer pas loin du haut-fond, en
sable certes......
Jeudi 18 juin ; toujours le loch
Ailort
Jean nous avait aussi proposer de venir
chez eux prendre une douche , ce que nous avons fait après avoir
téléphoné ce matin. Bernard et Ken en profitent pour retourner
voir Harry, le copain de Ken mais celui-ci est à court d'idées et
ils devaient aller cet aprem voir quelqu'un d'autre : une femme
mécanicienne......qui était un homme avant ! Bon why not ?
Jean travaille bénévolement le jeudi
après-midi au magasin communautaire du village d'à côté ; je
l'ai donc accompagnée et je ne l'ai pas regretter ;et je n'ai
pas eu le temps de m'ennuyer non plus !
Il y a de plus en plus de magasins
comme celui-ci en Ecosse, nous en connaissons d'autres : ce sont
des magasins plus ou moins grands qui vendent de tout : nous on
appelle çà l'é-pi-ce-rie-à-tout-fai-re comme on en trouvait
encore dans nos campagnes il y a 50 ans. Celui-ci de magasin est tout
petit mais il fait aussi bureau de poste ; Jean dit que c'est un
lien indispensable pour relier tous les habitants du coin dont
l'habitat est très dispersé avec peu de distractions ; c'est
aussi le dernier-salon-où-on-cause bien sûr et on peut y boire un
excellent café ou un thé (la machine à café est un modèle récent
avec dosettes et un choix d'une douzaine de celles-ci), il y a aussi
à votre disposition un PC et une bonne liaison wifi , ce qui
n'est pas le cas pour toutes les maisons; tous les aménagements sont
également faits par des volontaires et d'ailleurs nous avons aidé à
notre façon : Sue, qui est celle qui dirige un peu l'affaire, a
une jeune française chez elle et elles sont venues ensemble ;
Sue devait fixer les lettres du nom du magasin sur le bandeau du toit
en montant sur un échafaudage et c'est Bernard qui s'est retrouvé
perché là-dessus à visser les lettres qu'Angélica et moi lui
passions au grand ébahissement des habitués qui n'avaient jamais eu
l'occasion de voir 3 français ensemble travailler sur Leur Magasin !
On a fait notre B.A. en sorte ! et on a bien ri en prime !
Nous avons dîner ensemble avant qu'ils
nous ramènent au ponton ; le vent s'est un peu calmé ainsi que
la pluie mais les prévisions à venir ne sont pas extraordinaires de
toute façon avec des vents contraires pour aller au sud ….
vendredi 19 juin ; loch Ailort
le bidouillage fait hier pour le groupe
tient la route ….pourvu que cela dure ! Notre groupe est très
vieux et c'est difficile de trouver des pièces ; Bernard avait
essayer sur internet mais le site ne voulait pas envoyer en Europe,
nous devrions peut-être essayer via les enfants au Québec.....
les nuages sont à 50m au-dessus du sol
et de temps en temps ils descendent au raz de la mer , un vrai
plaisir ! Bizarrement le téléphone portable ne passe pas à
terre mais passe très bien à bord et aujourd'hui cela n'a pas
arrêté, il y a des jours comme çà....les derniers qui ont appelé
ce soir ce sont nos amis de Karnelyann qui sont en Irlande et qui
arrivent bientôt à Oban, accompagnés d'un autre bateau (anglais
celui-là). Ce téléphone donne un peu de vie au bateau par ce temps
pourri.....
nos amis ici font de l'archéologie et
ils se sont passionnés pour la vie qu'il y a eu dans cette péninsule
de Moidart (il faut prononcer mo-i-dar-t) ; celle-ci est
désertique à présent mais il n'en n'a pas toujours été ainsi :
elle fut même très peuplée depuis l'âge de Bronze comme en
témoigne leurs recherches. Non seulement c'était peuplé mais pour
survivre il y avait des cultures dont il reste des traces avec les
sillons et quand on regarde leurs cartes de détails, sur lesquelles
ils reportent tout ce qu'ils trouvent, on est surpris ! Pourquoi
ce désert maintenant ? Principalement les guerres mais surtout
la dernière car cette péninsule a servie de lieu d'entraînement
des troupes anglaises et c'est ici au cours de ces entraînements que
le concept de « commando » est né ; les montagnes
ne sont pas hautes mais le terrain est si accidenté qu'il est
évident que c'était l'endroit rêvé ! Bien sûr ils ont
également réquisitionné le château qui se trouve dans le fond du
loch qu'ils ont rendu à leur propriétaire à l'état de …..ruine
à la fin de la guerre ; hormis les pierres plus rien n'était
récupérable ! En le réquisitionnant ils ont littéralement
jeter les meubles en accordant à la propriétaire (son mari était
mort au tout début de la guerre) une petite pièce qui servait à
son mari, qui était photographe, comme chambre noire et dans
laquelle se trouvait toutes ses archives de photos ; au cours de
la guerre cette pièce a été ouverte et tout a été piétiné....ils
n'ont retrouvé que peu de plaques utilisables et qui sont maintenant
des témoins de ces temps heureux pour eux et des témoins pour
nous.....
samedi 20 juin ; loch Ailort
nous avons invité nos amis à déjeuner
aujourd'hui ; poisson grillé au menu, ce qui tombe bien car Ken
est au régime et il ne doit pas manger de viande, uniquement du
poisson et des légumes verts . Bernard avait pêché ce matin 1
gros lieu pour nous 4 (et il en reste) et 4 plus petits d'une portion
pour 2 ; il leur a donné ces poissons pour qu'ils en fassent
cadeau au mécano ou plutôt à leurs mécanos, très peu de gens
pêchent ici, ils achètent du poisson sous blister ou congelé, ce
qui est un comble pour nous ! Il faut dire qu'il n'existe
pratiquement pas de poissonneries en Ecosse ; toute la pêche
des professionnels est exportée principalement vers l'Espagne.
Nous leur disons au revoir aussi car
nous devrions partir demain ou plus probablement lundi ; ils
vont sûrement venir nous voir en France en octobre.....
après leur départ nous retournons
ramasser des coques et des moules ; maintenant on a fini de
faire nos réserves, nous pouvons inviter du monde, ce qui ne va pas
manquer dans les semaines à venir puisque nous retournons sur Oban
où nous en connaissons du monde !
Dimanche 21 juin ; loch Ailort
puisque le groupe électrogène
fonctionne, allons-y pour l'eau chaude, le dessanilisateur et la
machine à laver, tant qu'à y être....sous le toit derrière le
linge finira bien par sécher !
Lundi 22 juin ; île de
Coll-Crossapol Bay (au sud)
le temps que Bernard réfléchisse à
ce qu'il allait mettre comme voile avec ce peu de vent instable en
direction.....le vent a décidé pour lui : il s'est installé
de nord-ouest à 10nds, puis rapidement à 15-20 et la traversée des
îles Trenish vers Coll il était passé à 30nds ! Mais là on
ne peut rien dire car il était bien portant, le bateau était bien
calé parce que la vitesse (6nds) était suffisante pour ne pas taper
dans les vagues sauf à la fin où il a même fallu prendre
successivement 2 ris dans la grand-voile et réduire sérieusement le
génois. Bien entendu s'arrêter aux Trenish devenait absolument
impossible avec ce temps et quand bien même nous aurions trouver un
bon mouillage il nous aurait été impossible de débarquer voir les
oiseaux qui nichent. Nous ne nous sommes jamais éterniser à Coll ;
c'est une des 2 îles toutes en longueur entre les Hébrides
Extérieures et les Hébrides Intérieures (Mull et les autres plus
au sud) et particulièrement plates. Il y a eu jusqu'à 1440
habitants sur cette île en 1841, maintenant ils ne sont plus que 160
environ....la famine, les épidémies, le manque de
nourriture....nous avons mouiller devant une belle plage de sable
avec des dunes comme dans les Landes, un peu plus hautes peut-être
…..il a fait plutôt beau toute la journée, le soleil nous a bien
chauffé l'intérieur du bateau, nous n'avons pas eu besoin du
chauffage ce soir. Nous avons du mal à nous coucher de bonne heure
en ce moment parce que les jours sont très longs en cette période
de l'année ; le soleil se couche vers 22h30 et la nuit n'est
pas vraiment noire.
lundi 23 juin ; îles Trenish
quand le vent est tombé, tard dans la
nuit, le bateau s'est mis à réagir à la longue houle de sud ;
pratiquement imperceptible à l’œil cette houle mais c'est une
amplitude qui ne convient pas à notre forme de coque. Je ne tiens
pas trop à rester là et comme il n'y a pas de vent ni de mer
vraiment, on décide d'aller enfin voir les oiseaux de mer aux
Trenish. Nous n'avons pas pu aller à St Kilda ni aux îles Shiant
mais on va quand même voir nos oiseaux préférés.
Grâce à notre excellente cartographie
nous allons mouiller dans tout petit chenal entre des îlots ;
le mouillage devant l'île principale est un peu plus houleux et pris
par 3 promène-couillons. Et ceux-là n'ont pas que 12 passagers :
chacun en transporte au moins 40 et cela fait beaucoup de monde sur
cette île ! C'est sûr que çà n'a rien à voir avec
Porquerolles ou Bréhat !
Le temps de déjeuner tranquilles, de
faire une petite sieste et tout ce beau monde est parti....nous
débarquons d'abord sur une autre île, un peu plus petite car il
doit y avoir des ruines ; mais débarquer est déjà compliqué
, monter sur le plateau encore plus, quand à marcher sur un terrain
bourré de trous invisibles car sous de la mousse ou de la
bruyère....on ne s'est pas éternisés !
Nous sommes donc allés débarquer sur
l'île principale : compliqué pour débarquer là-aussi et
laisser l'annexe ; les bateaux de passagers ont chacun leur
propre petit ponton flottant qu'ils installent quand ils arrivent et
mettent sur bouée le restant du temps : malin !
Comme la marée monte on laisse
l'annexe flotter en lui mettant une longue amarre passée autour de
quelques gros cailloux assez en hauteur ; de toute façon il n'y
a pas de petits cailloux ! Cette île a la particularité
d'avoir plusieurs plateaux qui font comme une pyramide (avec des
plateaux plus larges) et qui font le plaisir des « macareux
moines » puisque ceux-ci nichent dans des terriers. Les lapins
sont également légions sur cette île et ils ont l'air de ne pas
trop mal cohabiter avec les oiseaux qui leur prennent les terriers.
Des macareux nous en voyons tous les ans sur différentes îles mais
je crois que c'est la première fois que nous en voyons autant !!!!
c'est incroyable ce qu'il peut y en avoir ! Des milliers
sûrement ! Un sentier a été crée à force de passer au même
endroit par des centaines de gens et nous l'avons donc suivi un bon
moment avant d'arriver près d'un à-pic qui domine les falaises :
et là sur cet îlot où se trouve cet à-pic il y avait des milliers
de Guillemots !!! non seulement c'était fantastique mais
as-sour-dis-sant, quand à l'odeur ….quel spectacle grandiose !!!
mardi 24 juin ; loch Aline
le ciel est redevenu bien gris
aujourd'hui ; pas beaucoup de vent, voir rien et on l'a eu tout
le temps dans le nez même en changeant de direction, ce qui est un
comble !
Bernard est allé à la pêche de bonne
heure mais pour rien ; nous sommes partis vers 10h pour
reprendre le Sound of Mull et aller dans le loch Aline où nous avons
rendez-vous demain avec nos amis Jocelyne et Alain du bateau
Karnelyann. De toute façon une nouvelle dépression arrive de
l'Atlantique avec des vents relativement forts de secteur sud et aux
Tresnish il n'y a pas d'abris.
La route nous semble longue au moteur ;
nous croisons maintenant beaucoup de bateaux, la saison a commencé.
En venant du nord on a l'impression de changer de planète....je ne
vous explique même pas si on revenait en France, le choc que cela
nous ferait !
Nous allons mouiller, comme d'habitude
dans ce loch, tout au fond ; il y a déjà pas mal de bateaux
dont un français avec un gros bateau vert foncé le « Arthur »
mais la pluie s'installe dès notre arrivée et nous n'avons pas le
courage d'aller faire des civilités. Tout le monde a l'air terré
dans son bateau avec cette météo de m....
mercredi 25 juin ; loch Aline
grand soleil de très bonne heure puis
çà s'est couvert vers 9h et pour finir il a plu tout l'après-midi
mais les températures ont enfin un peu grimpées : 15°C, c'est
l'été....qui arrive !
Bernard est parti pêcher de très
bonne heure et a ramené plein de petits poissons dont pas mal de
maquereaux ; en rentrant il est passé voir le bateau français
pour discuter avec eux et finalement les inviter à déjeuner.
Karnelyann était arrivé entre temps et c'était mis à couple et
c'est vrai qu'avec cette météo cela évite de se faire tremper sur
l'annexe pour aller d'un bateau à l'autre...huîtres, poisson grillé
et pâtes au menu le tout accompagné de bons vins français, fournis
par les autres qui arrivent de France, eux, donc avec quelques
réserves ; notre cave commence à être à sec maintenant !
On s'est donc retrouvés à 6 dans Romico pour manger avec
majoritairement des hommes puisque l'équipage du Arthur est composé
de 2 hommes peut-être un peu plus jeunes que nous ; ils ont
fait un tour du monde en passant par les Caps (le Cap Horn et celui
de Bonne Espérance) sur un grand bateau en acier, un Damien. Ils ont
fait ce périple en 5 ans ; en rentrant ils ont dessiner le
bateau de leurs rêves, qui ressemblait étrangement au Romico
apparemment, et ils ont chercher un constructeur : mais ils sont
mal tombés , le chantier a déposer le bilan, le travail commencé
est mal fait, bref ils sont en procès avec eux, leur bateau n'est
pas fini et leur moral au plus bas ; ils ont acheté celui-là
pour retourner naviguer un peu par ici mais là aussi ils se sont
fait avoir : c'est un bateau en alu mal conçu, ils n'ont pas de
chance décidément ! Mais qu'est-ce que c'était intéressant
de discuter avec eux ! Ils redescendaient des Shteland via
Stornoway où ils ont rencontré......notre ami John ! Le monde
est petit surtout qu'Alain et Jo ont rencontré leur ancien bateau au
Spilzberg.....