Vendredi 21 juillet ; île de Sao
Jorge / mouillage de Velas
Il faisait un temps si horrible hier
que nous n'avons pas eu envie de partir vers l'île de Faial, ni même
ce matin et pour la même raison car là ce n'était pas la petite
bruine épisodique habituelle mais de la pluie forte en continu...
Mais cet aprem cela s'est bien arrangé
avec un vent d'est qui a chassé tous les nuages mais qui, en
revanche, nous a amené une belle houle....
On ne peut pas tout avoir...
On en a profité pour descendre marcher
et monter sur ce promontoire qui protège le port des vents d'ouest,
qui sont dominants ici ; belle balade qui commençait par un
sentier de chèvres qui était caché derrière une chapelle.
Cela montait raide même quand le
sentier est devenu chemin qui avait dû être carrossable il fût un
temps....
En haut à 160m d'altitude il y avait
une ancienne tour à moitié détruite et de là plusieurs sentiers
partaient un peu dans tous les sens.
On en était à se demander si on
allait continuer et descendre par un des chemins quand un autre
couple de français d'un bateau au mouillage près de nous et de fil
en aiguille on est descendus tous les 4 en discutant.
En général les conversations des gens
de bateau que l'on rencontre ainsi est « d'où vous venez »
et « où vous allez après » avec quelques considérations
sur ce que nous avons vu de très intéressant en passant les uns et
les autres mais cela a été un moment sympa....
Eux avaient traversé l'Atlantique vers
les Antilles (comme tout un chacun qui traverse l'Atlantique sauf de
rares exceptions), puis étaient remontés le long de la côte
nord-Américaine, puis le Canada mais ils n'étaient pas montés
jusqu'au St Laurent....
Eux sont restés un peu plus longtemps
en haut car ils ont eu leur fils au téléphone et avaient beaucoup
de choses à se dire ; nous, nous sommes redescendus pour aller
faire quelques courses parce que nous partons demain et aller dire au
revoir à José et lui payer les 2 jours supplémentaires de
mouillage.
En rentrant on regardait des arbres un
peu spéciaux, le long de la promenade, avec comme des lianes qui
partent du centre de ses branches et pendent vers le sol ; on a
pensé à des fleurs sur des tiges très longues, après tout
pourquoi pas mais nous n'étions pas vraiment convaincus du bien
fondé de l'affaire...
Bernard en a pris un en photo avec son
tel pour regarder ensuite avec une application qui s'appelle « plant
net ».
eh bien ce sont des arbres très vieux
(les très gros comme ceux que nous avions vu) et ce sont les
premiers arbres qui colonisent les champs de lave !
Ces arbres sont des Pohutukawas,( qui vient de Polynésie à l'origine et qui veut dire "mouillé par la mer" Incroyable ! Tant que le terrain
peut les nourrir ils font des racines dans le sol mais quand cela ne
marche plus ils font des racines en l'air pour survivre !
Ce que la nature est capable d'inventer
pour sa survie !!!!
On en a vu beaucoup de petits en fait .
Quand on a un moteur hors-bord sur
l'annexe ça va bien d'aller contre les vagues mais à la rame !
Et c'est assez sportif pour remonter à
bord de notre bateau dans le sens où il faut être très rapide pour
monter dès que l'annexe est contre le bord au niveau de la porte ;
on est encore assez souples ça peut aller...
Samedi 22 juillet ; île de
Faial ; port de Horta
Départ pas trop tard ni trop de bonne
heure mais avec un temps splendide !
Peu de vent, grand ciel bleu et une
lumière extraordinaire, tout pour te réconcilier avec la mer !
La moitié de la nuit a été assez
agitée avec la houle, que nous prenions de face heureusement mais il
y avait un gros cargo le long du quai en face et ce genre de bateau
fait du bruit en permanence même quand ils ne déchargent pas....
Jusqu'à 13h et après avoir déjeuner
au calme nous avons navigué avec notre génakeur (voile d'avant très
colorée que vous avez sûrement vue sur la photo de mon tel) mais
ensuite nous avons dû mettre le moteur car même si la distance
entre les 2 îles est assez courte ce n'était pas une raison pour y
arriver tard...
Il y avait, aujourd'hui, une lumière
magnifique avec une visibilité exceptionnelle et la mer était un
miroir bleu intense comme souvent dans ces îles ; à part le
friselis de l'eau sur la coque et le battement de notre voile de
temps en temps c'était le calme absolu, quel plaisir !
A 2h de l'arrivée nous avons vu une
belle tortue mais le temps de faire demi-tour elle avait plongé ;
du coup je suis restée à l'avant ce qui nous a permis d'en voir une
autre, d'aussi belle taille et j'ai pu la photographier mais ma photo
n'est pas terrible....
Ensuite, pendant que Bernard était
allé se coucher je suis restée devant et j'ai un poisson volant
surpris par notre arrivée et qui est sorti de l'eau sur notre bâbord
en volant au raz de l'eau et qui a replongé presque 30m après sur
notre tribord ; c'est la première fois que j'en vois un voler
car en général on ne les voit que lorsqu'ils sont sur le pont du
bateau, surtout la nuit...
La mer n'est décidément pas vide dans
ce coin car un peu plus loin j'ai vu un petit aileron mais qui ne se
balançait pas d'un bord sur l'autre comme un poisson-lune mais
allait vite et bien droit ; j'en ai donc déduit que c'était
probablement un petit requin, tout cela en 3 secondes avant qu'il ne
replonge !
Nous avons appelé le port en arrivant
devant comme ça le gars voyait le bateau et pouvait estimer où il
était possible de nous mettre ; si on les appelle trop tôt
sans qu'ils nous voient, ils ont une tendance à vouloir nous
expédier dans un coin du port totalement inaccessible pour nous qui
ne pouvons manœuvrer dans un espace étroit.
Le gars nous a dit qu'il avait une
sortie à faire (ici tu dois aller au port faire « ta sortie »
ou faire ton « arrivée » à chaque fois que tu bouges)
et qu'il nous appelait pour nous expliquer où il pensait nous mettre
et il en avait pour 5mn...
Le problème chez les Portugais c'est
que la notion du temps n'est pas la même que la nôtre et 2Omn plus
tard on a pris l'option mouiller là devant et aller voir avec
l'annexe où il en était...
On arrive dans son bureau et il nous
dit « ah mais vous avez changé d'avis vous restez au
mouillage ? »
On lui explique que non on ne reste pas
au mouillage sauf s'il n'a pas de place et que nous sommes venus voir
de nos propres yeux où il pensait nous mettre ; rassuré il
nous montre sur sa carte du port où il pensait nous mettre :
une bonne place le long de la jetée avec une longueur disponible de
18m...parfait !
Nous avons fait notre « arrivée »
y compris auprès de la police qui nous a juste regardés pour voir
l'allure que nous avions ou notre comportement peut-être va
savoir...
La place était particulièrement facile à prendre et comme les bateaux de ce côté du port sont le
long de la jetée avec juste une panne au milieu de l'espace entre le
quai de la ville et la jetée où nous sommes c'est donc plus calme
que de l'autre côté où ils sont assez serrés.
Nous pensons rester ici une semaine
….peut-être....
Samedi 22 juillet ; île de Faial
/ port de Horta
Cette île de Faial est assez petite
par rapport à ses voisines et ovale avec une petite pointe au
nord-ouest, petite pointe qui est un petit cratère de volcan entré
en éruption en 1958, ce n'est pas si loin, agrandissant ainsi l'île
de quelques centaines d'hectares....
Ce port de Horta est très connu parce
qu'il se trouve exactement sur la route de retour des bateaux qui
reviennent des Antilles et de grands navigateurs très connus se sont
arrêtés ici depuis de nombreuses décennies.
Tout un chacun se doit d'ailleurs de
laisser une trace de son passage sur un des nombreux murs qui entoure
le port ainsi que par terre éventuellement en peignant un petit
carré avec le nom de son bateau et la date du passage ; cela
donne de la couleur à ces quais et murs en béton mais nous avons
remarqué que cela ne résistait pas dans le long temps car les
peintures antérieures à 2013 se sont toutes effacées et une espèce
de moisissure grise s'est mise dessus, les rendant totalement
invisibles...ceux qui viennent régulièrement la refont quand ils
repassent !
Il ne faut pas venir ici de tout le
mois de mai et une grande partie de juin à cause des vents portants,
appelés « alizés », qui soufflent pendant cette période
permettant ainsi à ceux qui reviennent sur le Vieux Continent de
rentrer chez eux car ils sont maintenant si nombreux qu'ils engluent
tous les ports de ces îles mais surtout celle-ci.
Cette île est aussi la plus habitée
de l'archipel au km carré. Juste parce qu'elle est très connue....
Nous sommes passés par l'office du
tourisme en priorité pour avoir une carte puis nous nous sommes
promenés.
Comme nous sommes le long de la jetée
et que c'est la promenade du dimanche, ce soir il défile tout un tas
de gens qui pour la plupart nous regardent avec envie...
Comme d'habitude notre bateau sort de
l'ordinaire, l'ordinaire ici le long du quai étant plutôt des
catamarans mais pas que.
Il y a énormément de Français mais
également énormément d'Américains et pour le reste c'est toutes
nationalités confondus voir même inconnues ! Le moins que l'on
puisse dire c'est que c'est hyper touristique ici !
Évidemment, comme dans les autres
îles, pas de voiture à louer ni même un scooter et les prix sont
tellement exorbitants que cela est assez dissuasif : 100 euros
la journée !!!
On va faire avec nos vélos n'est-ce
pas parce qu'ici c'est quand même faisable si on ne monte pas sur la
« Caldeira » (volcan) centrale qui se trouve à 1000m.
Pour le moment la météo est assez
capricieuse et assez mauvaise pour le faire....
Mardi 25 juillet : port de Horta
On a eu beau regarder la carte le tour
de l'île complète fait 60km...
Malgré la météo assez défavorable
ce matin nous nous sommes empressés préparer un pique-nique et de
partir.
Finalement il n'a pas fait si mauvais
voir même cet aprem très beau avec du vent et dans certains
endroits heureusement qu'il y avait du vent...
On c'était dit que aller jusqu'à
cette pointe nord-ouest se serait déjà bien et après on verrait...
La côte sud par laquelle nous sommes
partis n'a pas vraiment d'intérêt, on surplombe la côte à une
centaine de mètres d'altitude et à une centaine de mètres de
distance et c'est extrêmement habité mais sans jolies maisons et le
tout échelonné tout le long de la route ; c'est sûr que ceux
qui étaient à notre gauche avaient pratiquement toutes une vue
imprenable sur la mer et le large !
Le peu que nous avons vu des falaises,
celles-ci sont très végétalisées, pas de jolie roche...
A une bonne heure de la pointe les
choses se sont un peu musclées avec la disparition des maisons mais
avec une pente longue et lente qui nous faisait monter à 400m.
Là on s'est arrêtés déjeuner et une
fois n'étant pas coutume nous avons déjeuner sur une aire
spécialement prévue pour avec table et bancs et vue imprenable sur
la mer !
En même temps on a nourri les lézards
qui ne sont pas farouches ici !
Ils nous grimpaient dessus mais au bout
d'un moment ils mordaient mais lécher le restant de la vinaigrette
dans nos boîtes ils ont bien aimé !
La végétation ,qui jusque là était
assez pauvre avec juste de beaux platanes en bord de route, est
devenue avec l'altitude beaucoup plus intense avec des fleurs partout
et surtout nos beaux hortensias bleus...
Et au détour d'un virage oh surprise !
Comme ils le disent sur leurs
prospectus » un paysage lunaire » et ça l'était !
Le transit était incroyable !
Toute cette belle végétation depuis 2h et là ….plus rien !
On commençait à désespérer de voir
quelque chose de beau et intéressant, ça tombait bien !
On a visé un chemin qui traversait
vers les falaises depuis la route sans avoir à descendre vers le
parking des touristes , on a posé nos vélos et on est partis au
travers de ce paysage lunaire, tout gris.
On a pas mal grimpé pour arriver
au-dessus de la mer et là le paysage était grandiose !
Malheureusement on ne pouvait pas aller
sur la pointe même car cela devait être très dangereux ; tout
étant de poussière grise très instable !
Nous sommes restés un bon moment à
regarder ce beau spectacle avant de retourner à nos vélos...
Et là on a dû décider si on
continuait ou revenait par la même route mais la distance était à
peu près identique alors on a continué et grand bien nous a pris
car c'était incontestablement beaucoup plus beau par la côte nord .
Il y avait partout, bien entendu, de
ces arbres qui colonisent les champs de sable, des Pohutukawas et quand on voit leur taille, environ 50cm, autant d'années
après l'irruption volcanique (1958) on imagine bien que des arbres
de 10m sont probablement extrêmement vieux !
La côte nord est très vallonnée avec
de jolis villages partout, de vieilles maisons bien entretenues et
des jardins bien fleuris, beaucoup d'herbages pour le vaches et
surtout beaucoup de fleurs partout...
Les falaises sont moins abruptes que de
l'autre côté et les champs descendent en pente douce vers celles-ci
et c'est plus intéressant à voir.
A un moment Bernard a dit, en regardant
sa carte sur son tel, que nous avions le choix pour rentrer entre la
route qui continuait le long de la côte mais qui montait et
descendait beaucoup et souvent de façon fort raide et qui faisait
27km ou de couper par l'intérieur par une route qui ne faisait que
20km , qui montait sur 13km et redescendait sur tout le reste pour
une altitude de 520m...
On a opté pour celle là...
Mais.....la route était vieille et
entièrement dé-fon-cée !
Pas très dure à monter mais en
faisant tout le temps des embardées pour éviter les nids-de poule
souvent très profond...
Autant vous dire que nous y avons passé
du temps !!!
Ceci étant il n'y avait pas un chat,
pas de voitures, pas de bruit, des paysages grandioses, des fleurs
partout et même les haies des champs étaient fait d 'hortensias
bleus comme à Sao Jorge et on a passé notre temps à nous arrêter
pour regarder ces beaux paysages et faire des photos !
Même si ça grimpait ce n'était pas
pénible on se faisait juste secouer le cocotier !
Pour la descente nous avons pris un
autre chemin de traverse qui, lui, devait être plus récent mais mal
damé, mal goudronné avec une bosse tout le long au milieu et ça
sur 3km et des trous , certes moins nombreux qu'avant, mais plus
profonds ce qui risquait de faire vraiment très bobo si on n'y
prenait garde...On faisait donc tout ça au ralenti, les freins ont
dégusté !
Mais c'est vrai que cela descendait sur
7km indéniablement !
Et on a fini par revenir dans la
civilisation avec des voitures en pagaille, du bruit et j'en passe !
Et pour finir on a fait 58km un record
pour nous !
Et que le médecin qui dit que le vélo
électrique ce n'est pas du sport eh bien qu'il viennent donc un coup
avec nous pour monter et descendre tout le temps car même avec
l'électricité, qui est d'une très grande aide, il faut tout de
même pédaler tout le temps et quand on fait des distances comme ça
on finit par avoir mal aux jambes quand même !!! On a un
dérailleur sur nos vélos pour soulager la batterie et c'est ce qui
nous permet de faire d'aussi longues distances . Mais personnellement
je n'en n'aurais guère fait plus !!!
Mercredi 26 juillet ; port de
Horta
Ordinairement on prend 2 ou 3 jours
sans rien faire pour se refaire une santé...
Mais il faisait si beau et chaud
aujourd'hui !
Après déjeuner on est donc allés, à
pied, voir cette fameuse « Calderinha »(petit cratère)
qui est juste la pointe qui protège le port et visiter en même
temps le musée de la transformation de la baleine, qui a été une
pêche importante dans toutes ces îles pendant le XXe siècle.
Il y avait une petite vidéo qui
montrait comment ils faisaient à partir du moment où l'homme qui
faisait la vigie en haut de la Calderinha voyait la ou les baleines ;
c'était très intéressant parce que leurs baleinières étaient
bien petites à côté de ces monstres....
La pêche et l'usine se sont arrêtés
en 1974, faute de vente....
Ce petit cratère de volcan est en
partie tombé dans la mer alors il forme une splendide petite anse
ronde où il nous plairait bien de venir mouiller mais c'est une zone
« protégée » ce qui est normal sinon ce serait envahi
de bateaux...
De là on voyait toutes les île autour
même les plus lointaines comme Graciosa et même Terceira,
incroyable !!!
La montagne de l'île de Pico, le Pico
donc n'était guère entouré de nuages aujourd'hui, fait rare !
Quelle belle vision noua avons eu !!!!
Avec une telle visibilité on voyait 5
îles aujourd'hui : à gauche Faial, puis dans le lointain mais
bien visible (sauf sur la photo) Graciosa et même sur sa droite
Terceira et à droite Pico.
Dommage on ne voit pas Graciosa et
Terceira sur la photo pourtant on les distinguait très bien même à
l’œil nu !
Que c'était beau !
Ce soir spectacle musique, chants et
danses locales sur l'esplanade ; on a été un peu longs à la
détente mais finalement nous y sommes allés : 4 guitares, 3
mandolines ( très prisées dans la musique traditionnelle
Portugaise) et 3 violons + 5 chanteuses et 4 chanteurs .
La musique îlienne est très similaire
de la musique Portugaise et pour cause, peut-être moins saccadée et
pas de fado ; la musique ici était faite pour danser et rire
non pour se lamenter....
Quand aux danses, quelle similitude
avec ce que nous connaissons des danses Bretonnes, Irlandaises ou
Écossaises !!!
Ce sont des pas simples pour gens
simples tout simplement dans tous les de figures...
Le tout en rythme et celui-ci devenant
de plus en plus rapide, vous changez juste le costume !
Samedi 29 juillet ; port de Horta
Nous sommes allés visiter le Jardin
Botanique de l'île cet aprem ; en vélo car si ce n'était pas
très loin, en revanche cela montait pas mal pour y aller et il
faisait vraiment très chaud !
Globalement il n'y avait rien
d'extraordinaire mais ils ont 2 serres de culture des Orchidées :
çà c'était absolument magnifique !
Toutes n'étaient pas en fleur quand
nous y sommes allés mais quand même !
Quelle richesse de couleurs et de
formes ont ces fleurs !
Dimanche 30 juillet ; port de
Horta
Bernard m'a offert le restaurant, une
fois n'étant pas coutume mais pour avoir quelque chose de plus
authentique et à un prix raisonnable il a choisi un resto dans les
terres à 5kms.
Nous y sommes donc allés en vélos,
donc pour la belle robe j'ai été de la revue !
C'était un restaurant pour habitués
du dimanche et totalement local, pas de touristes là ou enfin peu; le
menu était à 10 euros mais en semaine c'est 8 euros !
Buffet pour les entrées, pour le plat,
un seul dessert au menu du jour et un café pour ce prix-là !
Et là haut (nous étions sur une
colline) nous étions dans les nuages et nous sommes repartis sous le
crachin mais c'était sympa de ne pas être dans la foule des
touristes...
Pratiquement tous les jours, des gens
s'arrêtent en faisant leur promenade du soir sur la jetée pour nous
dire en français ou en quelques autres langues que notre bateau est
vraiment très beau !
Il y avait longtemps que cela ne nous
avait été autant dit et ….bien sûr nous sommes très fiers !
Beaucoup de gens viennent ici aux
Açores en famille avec des enfants en bas âge ; nous avons
d'ailleurs discuté avec un petit garçon de 4 ans qui posait des
questions très techniques d' un enfant de 10 ans ou plus,
incroyable !
Ces jeunes gens , très sympas au
demeurant, avaient 3 enfants dont 2 surdoués !
Celle du milieu ne l'était pas et
franchement ce doit être dur pour elle !
Nous partons demain matin pour le port
de Lagès de Pico sur l'île de Pico à 20MN d'ici.
Nous avons pris soin d'appeler le
maître de port pour savoir s'il y avait de la place et un coup de
chance il y en aurait mais à couple d'un autre....
Lundi 31 juille ; île de Pico/
port de Lagès do Pico
Pas de vent au départ mais un beau
soleil, ce qui n'est déjà pas mal !
Hier soir il a fait étouffant et la
nuit n'amène pas de fraîcheur ici dans ces îles, nous l'avions
déjà constaté l'année dernière .
J'ai eu beau faire la vigie pour
essayer de voir des baleines ou d'autres belles bêtes marines, je
n'ai rien vu...
Nous avons longé la côte sud de l'île
de Pico ; cette île est très haute car il y a plusieurs
montagnes de plus de 1000m et Le Pico qui atteint 2000m de haut.
C'est la seule montagne aussi haute ici
aux Açores et le seul endroit où il y peut y avoir de la neige
l'hiver....
Le port de Lagès est tout petit petit
petit et nous avons été chanceux, d'abord d'avoir eu l'idée
d'appeler le maître de port au tel mais d'arriver aujourd'hui et
assez tôt puisque nous avions bien navigué sous code D,
pratiquement jusqu'à l'arrivée.
L'entrée est particulièrement étroite
et scabreuse ; nous avons appelé à la VHF ce monsieur que nous
avions eu au tel, José, qui nous a dit de venir contre le quai en
pierre sous la citerne de gazole et de l'attendre.
Il est arrivé en suivant et nous a
proposé la seule place du port qui soit vraiment bien, quelle
chance !!!
Un bateau de location venait d'en
partir, nous l'avions d'ailleurs croisé.
Pour y aller il nous fallait passer
dans un espace de 12m de large mais qui paraissait vraiment très
étroit, heureusement sans coude à faire et on s'amarrait sur un
vieux bateau en plastique , qui n'est pas prêt de reprendre la mer
si tant est qu'il y retourne un jour.
Bernard était inquiet car il fallait
retourner le bateau pour être prêts à repartir facilement mais on
pouvait le faire à la main, c'est à dire sans mettre le moteur,
demain matin à marée basse comme çà il n'y aurait pas de houle ni
de vent et c'est une manœuvre que nous avons l'habitude de faire
dans les petits ports comme çà.
José est venu nous aider à nous
amarrer et reviendra demain matin pour nous aider à changer de sens,
ce type est vraiment très sympa ! Jeune, souriant et très
serviable !
Mardi 1 août ; île de Pico /port
de Lagès
Dès son arrivée au bureau José est
venu nous aider et comme nous avions pratiquement tout préparé cela
a été assez vite fait...
Ensuite nous sommes allés visiter leur
très beau musée sur la pêche à la baleine ; grande partie de
leur histoire s'il en est !
On peut dire ce que l'on veut sur cette pêche à la baleine mais au XIX et au XXe siècle jusqu'en 1974 ces
îliens étaient très pauvres et cette manne des baleines leur a
permis de survivre en leur fournissant beaucoup de choses comme de la
nourriture, de l'huile et ils utilisaient jusqu'aux tendons dont ils
faisaient des lanières ; ils allaient même jusqu'à moudre les
os pour faire de la farine !
C'est dire qu'ils ne perdaient rien de
la bête !
C'est facile de nos jours, nous qui
avons de l'aisance par rapport à eux, qu'il n'aurait pas fallu le
faire....
Je suis bien d'accord qu'à l'heure
actuelle c'est devenu une industrie tellement importante avec des
moyens si colossaux que les baleines sont en voie de disparitions
mais pour autant ces gens ne sont pas responsables .
Je dis cela parce que je connaît des
gens de notre entourage qui considèrent que cela est monstrueux et
n'aurait jamais dû exister....facile a dire quand on mange à sa
faim !
Cette pêche était pratiquée par des
volontaires car si cela rapportait gros, c'était aussi extrêmement
dangereux et il n'y a qu'à regarder leurs petits films tournés dans
les années 60 pour comprendre que leurs petites baleinières, qui
mesurent tout de même 10m, ne pesaient rien face à ces monstres
marins de plusieurs tonnes qui essayaient de se défendre comme ils
pouvaient....
Des bateaux avec sensiblement la même
forme, sauf l'arrière, et fortement motorisés emmenaient 2 ou 3
baleinières en remorque jusque sur le lieu de la pêche pour les
remorquer avec leur prise mais aussi récupérer les hommes tombés
à l'eau et éventuellement remorquer un bateau endommagé par une
baleine...
Bien entendu il n'y avait pas que ces
îliens concernés par la baleine ; les Américains s'en donnait
à cœur joie tout autour de la planète ainsi que les Anglais et les
Français mais pour ces quelques îliens ceci était une façon de
survivre....
Toute blague mise à part leur très
beau musée nous a coûté l'horrible somme de …...1 euro chacun !
Dans le petit espace où nous sommes
amarrés tout un chacun de la ville vient se baigner malgré la
piscine naturelle qui se trouve à l'autre bout de la ville ou plutôt
de la bourgade car si ce n'est pas un village c'est assez petit. Ce
petit coin est délimité par notre panne et de l'autre côté par un
quai large qui sert de quai d'accueil pour les bateaux qui arrivent
et sur lequel ils ont mis une citerne de gazole et à l'intérieur
du port une plate-forme basse et en pente au ras de l'eau, qui
servait à amener les baleines à terre pour les découper ; le
tout est en pierre de lave noire et cela sert de plage et fait donc
une petite piscine avec profondeur variable...
Mais tacitement chaque portion de
villageois vient à son tour et c'est assez drôle à regarder avec
nos yeux d'étrangers : le matin vient peu de gens et en règle
générale se sont ceux qui préfèrent éviter les autres avec des
enfants posant problèmes avec un handicap ou des personnes seules...
Vers 14h arrivent les ados :
bruyants, faisant les fanfarons devant les filles et surtout prêts à
faire une connerie pour se montrer les meilleurs ! Normal...
Au bout de 2h ils en ont assez d'être
là , ils partent donc continuer leurs bêtises de l'autre côté du
quai et ils plongent et sautent dans le chenal d'accès du port au
mépris de la moindre prudence alors que les zodiacs des promeneurs
de touristes (pour voir les baleines) rentrent et sortent plein pot !
A ce moment là arrivent les mères de
familles avec leurs progénitures et là on passe des hurlements des
grands aux jérémiades des petits et enfin vers 17h arrivent les
« vieux ».
Ils sont 3 ou 4 mais viennent tous les
jours nager sur une longue distance mais avant çà ils font
trempette dans l'eau jusqu'aux genoux tout en refaisant le monde...
Et leurs femmes ou leurs sœurs ou va
savoir qui, arrivent un peu plus tard mais avant leur départ plus
pour papoter que se baigner....
Par dessus tout çà il y a le bruit du
chantier parce que leur digue de protection du port s'est en partie
détruite au cours d'une tempête cet hiver : grosse dépression,
vent fort, grosse houle et grand marnage.
Le cocktail idéal pour de gros dégâts
dans un port !
Il y donc sur place 2 tractopelles sur
chenilles , 2 immenses grues pour soulever les blocs épars et j'en
passe...
Enfin vers 19h tout redevient
silencieux....quel plaisir !
A chaque marée haute, surtout avec des
grands marnages ( pleine lune et nouvelle lune) comme en ce moment
tous les bateaux bougent énormément et encore nous sommes bien
garnis contre notre semi-épave....
En tout et pour tout José peut faire
rentrer 6 ou 7 bateaux de passage en fonction de leur taille....
Nous avons retrouvé un bateau Suédois
que nous avions vu à Graciosa et avec lesquels Bernard avait un peu
discuter car il était avec Jan (Finlandais de naissance et parlant
donc sensiblement de même langage).
Gens très discrets et fort
sympathiques avec qui nous allons peut-être louer une voiture si
tant est que nous en trouvions une et à quel prix !