Un Confinement Gourmand
pour la plupart d'entre vous ce premier confinement a été une vrai calamité.....pas de visites, pas de balades, pas de bateau même pas en visite sans parler de travaux et même pas nos petits-enfants à voir ou à garder....je reconnais que cela a dû être très dur....
Et bien figurez-vous que nous nous en garderons un excellent souvenir !
Je vais vous expliquer en quoi a consisté notre confinement ici au Portugal et plus particulièrement sur le chantier naval où se trouvait notre Romico.
Je vous rappelle que nous étions au début du confinement une dizaine de bateaux habités + un couple en camping-car venu rendre visite à un copain de bateau et qui se sont retrouvés bloqués là (ils ont fait intervenir l'ambassade pour avoir une dérogation pour rentrer mais le jour du départ prévu ils ont eu vent que les Espagnols bloquaient tous les camping-car sur le bord de la route aux frontières....)
Sur les 10 bateaux, 3 étaient Allemands et n'ont jamais voulu communiquer avec nous et pourtant un des 3 était notre voisin d'en face ; lui aurait bien discuté mais sa femme s'y opposait fermement...un vrai dragon ! Et c'est fort regrettable....
Bref, tous les autres bateaux étaient de langue française : 1 Suisse, 2 Belges, 2 Français et 2 Portugais qui parlaient au moins français et anglais.
Après une courte période de flottement au début du confinement pour savoir ce que nous devions faire ou non entre nous, nous en avons conclu que nous étions tous dans la même maison pour une raison simple : nous partagions tous les mêmes toilettes ( quand un bateau est hors de l'eau on ne peut évidemment pas utiliser les WC ) et les mêmes douches, ce qui veut dire que si l'un d'entre nous attrapait ce virus nous allions tous être contaminés....ce n'est pas arrivé et nous avons eu bien de la chance !
Tout ceci pour vous dire que ce n'était pas un repas pris ensemble une fois ou 2 par semaine qui allait changer les choses et nous étions tous bien d'accord sur la question.
En fait tout a commencé bêtement : un autre bateau Français était au mouillage dans la lagune et venait pratiquement tous les jours discuter avec les uns ou les autres et un jour il a ramené à Kathy une seiche énorme de 3 kg qu'il ne voulait évidemment pas manger tout seul ; donc Kathy, qui était sa principale interlocutrice à ce moment-là, a rameuté tout le monde et la seiche a fini en ragoût avec de la tomate et des haricots ….
Chacun amenait sa table , sa chaise et ses couverts et de quoi boire ou de quoi grignoter à l'apéro....
A la fin du repas quelqu'un décidait de préparer à manger pour le samedi suivant et nous avons ainsi manger des spécialités de pays différents tout en utilisant quelques ingrédients locaux faute d'en avoir assez à bord, ce qui était encore plus amusant.
A part les petits commerces qui étaient fermés tous les autres étaient ouverts y compris ceux de bricolage ce qui a été évidemment bien pratique....
Pour mon anniversaire j'avais préparé une bouillabaisse, la semaine d'avant c'était l'anniversaire de Georges qui nous avait fait une choucroute, une autre fois c'était des rushti Suisses (l'orthographe de ce nom ne doit pas être correcte sans doute) qui sont des galettes de pommes de terre, des confits de toutes sortes que nous avions en réserve, des saucisses avec une sauce Belge, un authentique bacalhau Portugais , des pastades Aveyronnaises qui sont de grosses crêpes où l'on insère des restes de ce que l'on veut et je crois que j'en aie oublié ; souvent il y avait des restes alors nous remettions çà le dimanche. On travaillait tous au ralenti alors nous prenions notre temps.....
les conversations se tenaient en 3 langues autour des tables, ce qui est un excellent exercice pour les méninges mais fatiguant à la longue mais il y a toujours eu quelqu'un pour traduire aux autres ce que nous ne comprenions pas.
je vais tous vous les présenter comme je le peux tous nos compagnons de confinement :
Kathy et Stéphane ont un bateau en acier, Flyer, sur lequel nous avons vécu 1 an pendant que notre Romico était dans le hangar ; Flyer a beaucoup souffert et il faut lui refaire une jeunesse, il est arrivé au chantier en même temps que nous mais eux vivent à cheval entre la Belgique et le Brésil et n'ont guère le temps de s'en occuper ; le Covid a bien évidemment changé les choses.....Flyer est à l'entrée du chantier donc assez loin des autres bateaux. Kathy parle couramment 5 langues et Stéphane parle le Portugais .
Francis dit « Francisco ou sisco » vit et voyage seul à son grand regret, est Belge du nord, a un bateau en acier qui a besoin lui aussi d'une nouvelle jeunesse...il est le plus âgé d'entre nous, 70 ans mais il se porte comme un charme de presque 20 ans....une mauvaise langue qui était montée à bord a dit que c'était le foutoir sur son bateau : moi j'y suis allée le voir à bord et je peux vous dire que si les finissions ne sont pas celles du Romico (les cinglés ou maniaques comme moi ne sont pas légion) mais son bateau est hyper fonctionnel et organisé pour une personne naviguant seule....Il est arrivé ici en fin d'été l'année dernière et il parle au moins 3 langues dont l'anglais et le Hollandais et les langues similaires mais peut-être encore d'autres.
Il est amusant et apaise souvent les petites querelles en discutant....
Georges, notre soixante-huitard et pratiquement mon jumeau (il né 5 jours avant moi)
Il est Suisse Allemand, vit seul aussi
et a acheté son bateau en Allemagne du nord ;son bateau
« Kira » est en acier également et il le met à son goût
en plus d'une deuxième jeunesse pour l'extérieur. Il a déjà fait
un tour du monde 30 ans en arrière sur plusieurs années ; il
parle lui aussi 3 ou 4 langues et a eu l'intelligence d'éduquer ses
enfants en leur parlant plusieurs langues : conclusion les 3
parlent couramment au moins 4 langues....sacré bon bagage à notre
époque !
Les bateaux de Fransco et Georges sont pratiquement dans le même alignement sur le chantier, au fond après nous et ont le camping-car juste en dessous.
Justement ce camping-car appartient à Michelle dite « mimi » et William surnommé à cause de sa moustache « Astérix » qui se dit en Portugais Astérich ce qui nous a fait rire comme des gamins à chaque coup.
Ils étaient venus voir Francisco qu'ils avaient rencontré à Porto et quand ils ont compris qu'ils étaient là pour au moins 2 mois, ils sont allés voir Sergio pour lui demander s'ils pouvaient rester, en payant quelque chose bien sûr pour le stationnement : Sergio a accepté qu'ils restent mais a refusé qu'ils payent quoi que ce soit.
Pendant ces 2 mois nous avons tous
travaillé au ralenti sur nos bateaux puisque nous ne savions pas si
nous pourrions renaviguer cette année et William a ainsi appris la
pétanque aux autres autour ; mais le plus acharné à y jouer
tous les jours a été Georges et le perdant faisait la vaisselle car
Mimi pour s'occuper s'est instaurée cuisinière pour ces 2
célibataires, Francisco et Georges.
Tout le monde a pu apprécié ce couple
toujours prêts à rendre service et pour finir Georges qui n'a pas
envie de naviguer seul a proposer à William et Mimi d'embarquer avec
lui pour naviguer quelque temps ; sur le coup Mimi a refusé
prétextant qu'elle serait un fardeau plus qu'autre chose et puis
finalement elle a accepté à notre grande joie !
Je précise qu'ils ne sont jamais montés sur un bateau de plaisance et qu'ils ne parlent que le français ! Mais il est bien connu qu'avec les mains on peut parler toutes les langues....
En échange Georges a demandé son aide à William pour finir les travaux qu'il voyait s'éterniser en étant seul ; William qui n'est pas manchot (il a refait entièrement leur maison qui est une vieille maison de village) , de plus il dessine et il peint pour son plaisir, il a donc accepté ; cette activité lui plaît et l'occupe mais sa principale condition quand il a accepté a été de garder 1h pour la sieste.....
Les travaux de Georges du coup se sont mis à bien avancer et il a espoir de remettre à l'eau en août.
Ils ont l'air de bien s'entendre pour travailler ce qui n'est pas toujours facile.....
En face d'eux, de l'autre côté de l'allée il y a Laurent et Marie-Line qui étaient déjà venus sur le chantier le premier été ou nous y étions, auxquels nous avions rendus de nombreux et multiples services à l'époque comme les transporter un peu partout mais pour une raison que nous ignorons, ils nous boudent et nous ignorent....Leur gros problème est la boisson et ils vivent sur leur bateau (en acier lui aussi) sans avoir beaucoup d'activités ; elle, ne parle que le français mais Laurent a travaillé à l'étranger et parle donc très bien l'anglais....leurs relations avec le restant du groupe a été assez épisodique à cause principalement de leur état de sobriété....dommage....
Pratiquement à côté d'eux il y a Carlos : Portugais né en Afrique noire et ayant passé sa vie à voyager et travailler inter-continent, il vit seul lui-aussi à son grand désespoir sur un bateau plastique de 9m.
Comme il a beaucoup voyagé il parle lui aussi couramment 3 langues et un peu moins bien quelques autres ; pour arrondir sa petite retraite il conduisait un promène-touriste sur le Tage .
Son père a 99 ans, eh oui il y en a, était chercheur (plutôt en archéologie) et encore à son âge passe son temps sur son ordinateur pour faire des recherches historiques sur des sujets vieux de 3000 ans !
Extraordinaire ! Carlos dit qu'il aimerait avoir seulement un quart de la mémoire de son père...
Mais question Histoire il est intéressant à interroger croyez-moi !
Entre Carlos et nous il y a Fernando...il n'a pas été là souvent pendant le confinement mais je vais vous en parler tout de même parce que c'est un cas intéressant ; il vit ordinairement sur la rive Nord du Tage à Cascais qui se trouve en limite de Lisbonne vers l'ouest et l'embouchure du Tage où il a hérité de la petite maison de ses parents, petite maison dite « de pêcheurs », mais qui a la bonne idée de se trouver à l'heure actuelle dans une ville que l'on va dire simplement 'friquée »
Cascais se trouve juste à côté de Estoril là où se trouve le fameux circuit automobile Portugais.....
Fernando nous a dit que lorsqu'il était petit il passait son temps sur la plage dans l'eau (c'est totalement à l'entrée du Tage donc avec de l'eau de mer) et il dit qu'il ne savait pas à l'époque que cela deviendrait un luxe de se baigner toute la journée....
Fernando a travaillé un peu partout dans le monde mais jamais très longtemps et fait un million de métiers au gré de ce qu'il trouvait et lui plaisait....Il n'a pas été très longtemps à l'école mais il est intelligent , s’intéresse à tous les domaines et passe un temps fou sur internet pour apprendre et connaître des choses et il est capable de parler histoire ou technique ou scientifique avec nous en Français pendant des heures....son véritable problème est d'être indolent et peut-être à l'occasion l'alcool....
Il vivote faute de revenus (mais ne s'en plaint pas) et son petit trimaran n'aurait jamais revu la mer sans ….le Covid !
Comme quoi tout n'est pas forcément négatif !
Il a un ami de très longue date qui travaillait principalement à l'étranger mais cet hiver il est resté bien entendu chez lui et n'a pas voulu prendre de risques en repartant même après le confinement ; comme il ne savait pas quoi faire il a donc proposé à Fernando de l'aider à remettre son bateau en état avec lui pour le remettre enfin à l'eau....il a failli y arriver avant nous ! Son bateau ressemblait à une épave et avant notre départ il ressemblait enfin à un trimaran prêt à retrouver son élément !!! Nous avons assister à la transformation et c'était quelque chose et Fernando le dit lui-même qu'il n'aurait jamais fait tout cela tout seul....
Cela fait déjà 2 mois à peu près que son copain vient tous les jours dès 8h le matin ce qui fait dire à Fernando que la sieste est un souvenir très lointain....quand son copain s'en va il a une liste de choses à préparer pour le lendemain, quand à la grasse matinée....
Je n'ai jamais vu Fernando de mauvaise humeur.....
Du côté de Flyer il y a un ancien bateau de course qui a été acheté par un Portugais : Mario.
Lui aussi parle couramment l'anglais pour avoir vécu aux USA et très bien le français.
Mario est grand et mince et un peu plus jeune que nous tous, intelligent et instruit, très Portugais tout en étant très étranger à son pays ; c'est un curieux bonhomme, très lunatique et pour tout dire assez fou....il a une mentalité assez particulière par exemple il prône que la femme doit rester à la maison , qu'il est inutile de lui parler technique parce que forcément elle n'y comprendra rien, qu'elle ne sert que dans un lit, faute de quoi il vaut mieux la virer surtout après la ménopause.....d'après lui on devrait pouvoir se séparer d'une femme qui ne sert plus là comme çà sans faire d'histoires; le pire c'est qu'il clame que c'est lui qui a élevé ses 2 fils mais s'il leur a donné ce genre de conseils.....il n'a pas vraiment fait l'unanimité parmi le peu de femmes présentes, qui sont toutes ou presque des bricoleuses, ménopausées de surcroît !!!
La première fois qu'il a navigué avec son bateau il a trouvé le moyen de s'échouer ; évidemment avec une quille de 3m on ne passe pas partout....et la vedette qui est venue le remorquer lui a abîmé la quille, d'où travaux parce qu'en se couchant le bord qui touchait le fond a été salement abîmé lui aussi. Le bateau a été sorti de l'eau peu après nous,mais comme il n'a pas été réparé tout de suite, de l'eau est rentrée dans la mousse de la coque et elle n'était probablement pas sèche quand ils ont commencé à réparer.....
Il n'aime personne sur le chantier, engueule tous les ouvriers et à l'occasion les autres et en plus il n'est pas du tout mais alors pas du tout manuel ni bricoleur....
Et surtout il promet monts et merveilles à tout le monde sauf que 2h après il a tout oublié ou il n'avait pas le temps ou il devait aller ailleurs...
En face de lui il y a un bateau en acier (que d'acier!) appartenant à Rui surnommé « la rouille » à cause de l'état de son bateau qui n'a jamais été peint ; il l'a construit lui-même mais les travaux s'éternisent....il a commencé il y a 13 ou 14 ans maintenant (son fils avait 2 ou 3 ans)
Rui a sa micro-entreprise mais nous n'avons pas saisi de quoi et est marié à une hôtesse de l'air charmante qui parle couramment le français). Rui ne baragouine qu'un peu le français et l'anglais.
N'allez surtout pas croire que nous n'avons que des gros cerveaux sur les bateaux ou même sur le chantier !
Je vous parlerais peu du bateau au mouillage : Henri, son propriétaire s'est un jour , pour une raison inconnue, désociabilisé et il a dit une bonne fois pour toute que dire bonjour à quelqu'un est inutile et obsolète....Il ne s'intéresse à quelqu'un que si ce quelqu'un peut lui donner un conseil judicieux mais de toute façon lui, a la science infuse et conteste quoi qu'il arrive ce judicieux conseil....
Il a tergiversé un mois avant de sortir son bateau, juste pour quelques jours, parce que cela coûte trop cher mais n'avait toujours pas remis à l'eau quand nous sommes partis et cela faisait au moins 2 mois...Notre nouvelle annexe lui plaisait beaucoup mais elle était trop longue, trop lourde, le contre-plaqué trop épais, l'arrière trop large et j'en passe.....
Quand aux femmes il pense à peu près comme Mario, il est d 'ailleurs impossible et inutile de poser une question à une femme, à tel point que si je répond à une question en même temps que Bernard il préfère partir....
Au faire et à mesure des samedis la table s'est améliorée : on est passés des petites tables séparées et pas forcément à la même hauteur, à des tables à la même hauteur, puis une planche de contre-plaqué sur des tréteaux de chantiers mais ils étaient trop hauts et enfin la même planche sur nos tréteaux avec une bâche bleue en polypropylène pour la protégée et faire joli ! Il y a même eu des fleurs pour mon anniversaire !
La plupart du temps les repas se faisaient devant le camping-car qui avait assez de vaisselle pour tous mais au début on les faisaient à côté de Flyer , une fois qu'il pleuvait et faisait froid nous nous sommes même réfugiés dans un des hangar près de Flyer également et pour mon anniversaire on a mangé sous notre bateau avec une bâche tendue entre le voisin (dûment prévenu) et nous pour faire de l'ombre ….
Des anniversaires, nous en avons eu 3 au mois de mai plus celui de Kathy pour qui nous n'avions rien fait à cause du confinement du début ; cela donnait en plus un petit aie de fête, qui en ces temps troublés était le bienvenu ! chacun a eu un petit cadeau pour marquer le coup et même Georges qui ne le fêtait plus depuis des années a accepté de le faire.....
Et puis au mois d'avril, un dimanche, en plein confinement, nous avons vu arriver un petit voilier avec 4 personnes et un chien.
Bien sûr les langues sont allées bon train à ce sujet surtout que c'était des jeunes babacool assez sales et que le bateau a été sorti de l'eau le lendemain.
Ce qui leur est arrivé est une histoire incroyable et ces jeunes (entre 25 et 30 ans) ont eu tout de même de la chance de ne pas avoir finis noyés !
Sven, le propriétaire (une trentaine d'années ) est Danois et a acheté ce bateau pour 1000 euros pour vivre à bord et peut-être partir naviguer ; il a rencontrer Alicia, d'origine Italienne, 25 ans et belle comme un cœur, qui ne rêvait que de çà, partir à l'aventure sur un bateau...
Après un hiver passé au Danemark en vivant à bord sans chauffage elle a craqué et ils sont descendus en s'arrêtant au gré de leurs envies ; ils font tous les 2 des jeux de rue comme faire tourner des cerceaux, lancer des quilles, sauter des cordes et des faire des tours de passe-passe qui leur font gagner de quoi subsister.
Mais voilà le Covid est arrivé et ils se sont trouvés coincés devant Sétubal .
Un gros coup de vent est arrivé et le port a refusé qu'ils entrent ; l'ancre a chassé et ils se sont échoués. Là les Portugais n'ont pas été cool car ce qu'ils ont refuser de faire était de la « non assistance à personne en danger » même avec le Covid....
Ils se sont déséchoués eux-même, peut-être avec l'assistance du couple de jeunes rencontrés là et vivant là mais là je parlerais d'eux plus tard.
Mais l'échouage avait déstabilisé la quille (qui apparemment ne tenait pas trop bien déjà) et une importante voie d'eau s'est déclarée ; ils ont de nouveau demandé du secours faute de quoi ils risquaient de couler et ils devaient pomper non-stop, faute de quoi ils coulaient.
Comme il n'y avait pas de réponse Alicia a appelé ses parents en Italie pour qu'ils interviennent auprès de l'ambassade à Lisbonne et cela seul a fait un peu bouger les choses : ils ont eu le droit de naviguer jusqu'à nous au chantier qui a eu l'ordre de les sortir. La route a dû être longue et stressante dans ces conditions parce qu'ils n'étaient tout de même pas à côté!!!!
Après un long examen de diverses personnes et d'un expert, le bateau s'est avéré non réparable où alors de façon extrêmement coûteyuse mais çà Sven s'en doutait, il en avait déjà fait son deuil....comme il l'a dit, pour 1000 euros il a fait son temps puisqu'il a vécu 2 ans à bord!
Leurs amis les accompagnaient donc : Yuna, d'origine Polonaise, une trentaine d'années et son compagnon José, très typé Espagnol mais d'origine Portugaise, même âge. La langue commune entre eux est bien évidemment l'anglais et ces jeunes qui sont devenus internationaux en perdent leurs racines....
Yuna et José leur ont trouvé une communauté de jeunes, il paraît qu'il y en a partout dans le monde, qui vivent sur un grand terrain sur lequel le propriétaire amène de vieux bateaux abîmés qui ne peuvent plus naviguer et qui servent de logement, à charge pour eux de les entretenir pour qu'ils ne pourrissent pas complètement....voilà un excellent recyclage pour ces épaves !
Ils font retirer la quille qui ne sert plus, ce qui est plus pratique pour monter à bord.
Du jour du départ de leur bateau nous ne les avons plus jamais revus....
Ils sont restés plus d'un mois avec nous et se sont bien mêlés à nos repas pour lesquels ils ont bien réussis à amener quelques bricoles ; quelques petites démonstrations de leur art et la guitare de José ont amené un nouveau souffle à nos agapes …..
.Comme vous le voyez nous n'avons pas eu temps de nous ennuyer !
Mais fort heureusement tout à une fin : nous avons fait notre dernier repas tous ensemble au restaurant avant le départ de Francisco pour la Belgique le lendemain ainsi que Kathy qui remontait s'occuper de ses petites-filles en Belgique également et Bernard qui remontait une semaine à la maison . Pour notre dernier Georges nous a fait une grosse frayeur en faisant un malaise à l'arrivée au resto : il faisait très chaud et il venait de faire la course en vélo avec 2 autres....il était tombé et c'était salement amoché un bras....il a failli finir aux urgences si quelques uns d'entre nous n'avaient été si réactifs....
Ceci dit il n'aurait pas fallu que ce confinement dure plus longtemps car ce genre de circonstances exacerbe les caractères et les humeurs et cela aurait mal fini entre quelques uns !
Si c'était à refaire il faudrait le faire avec des inconnus comme au début pour nous, après on commence à trop se connaître et on s’aperçoit que l'on ne pourrait probablement pas vivre avec certains.....
Mais c'est la vie et nous garderons tous un excellent souvenir de ces heures assez tristes en soi ….
Nous nous avons continués de travailler pour mettre à l'eau dès que nous le pourrions car il était hors de question que notre Romico passe un été de plus hors de l'eau....
Les vannes de coque ont pratiquement été toutes changées, les tuyaux en tous genres aussi et d'ailleurs tout marche mieux.....
La cuisine a été refaite, la cale avant aussi, dehors quelques améliorations : outre les bâches qui vont nous permettre de ne pas avoir autant de vent quand nous restons derrière, il y a maintenant de beaux coussins sur le banc, la table a maintenant un pied central plus pratique qu'avant et des rallonges qui vont nous permettre de manger ou boire dehors à l'aise pour 6 personnes au moins, nous avons fait le vide sous la table à cartes pour un jour y mettre un jour des vélos pliants à assistance électrique et çà ce sera notre prochain gros budget ; notre échelle de bains a trouvé une place entre les 2 toits (elle était sur pont à l'arrière et nous gênait constamment) ce qui va la protéger beaucoup mieux des UV et du sel....
Jeudi 9 juillet 2020
le Romico a retrouvé son élément naturel l'EAU !!!!
enfin après 34 mois au sec et 19 mois de travail assidu dessus pour le remettre au mieux.....
A part nous personne n'y croyait à notre retour dans l'eau …..
Cela a été laborieux bien entendu, les Portugais ne respectant pas toujours ni les horaires ni les demandes.....
Nous avions été mis dans les sangles du roulève la veille vers 17h et déplacés près de la darse pour être mis à l'eau à 8h du matin dès leur arrivée ; ne voyant personne venir à 8h30 Bernard décide de donner un dernier coup de ponçage sur l'hélice et moi je surveillais quand je me suis avisée qu'ils avaient l'air d'attendre qu'il ait fini....bizarre me suis-je dis et j'ai donc conseillé à Bernard qui était en bas (on avait retiré l'échelle et j'étais à bord donc en haut ) d'aller voir Sergio ou Fernando pour savoir.....eh bien ils attendaient ce soir ! Ils avaient mal compris....no comment.....
La marée haute était à 6h30 et en mettant à l'eau à 9h....nous sommes restés dans les sangles parce qu'il était impossible de se déplacer vers le ponton, il n'y avait plus assez d'eau....
la pompe de cale et la pompe de cave
(que nous gardons précieusement à bord au cas où ) ont largement
étalé les entrées d'eau ; en fin d'après-midi quand nous
nous sommes déplacés il n'y avait plus que la pompe de cale en
service ; le lendemain la pompe de cale ne se mettait en route
qu'occasionnellement …..
Tout çà grâce aux bons soins de Bernard (et un peu aux miens puisque je ne suis pas remontée à la maison pour arroser le bateau tous les jours) qui avait eu la bonne idée de laisser de l'eau en permanence dans la coque (même dans le hangar où il maintenait le taux d'humidité avec un chiffon mouillé devant un ventilateur) de mettre partout où il le pouvait des chiffons ou de vieux vêtements qu'il humidifiait chaque matin avec un gros pulvérisateur de jardin équipé d'un très long tuyau permettant d'envoyer de l'eau assez loin et d'un arrosage extérieur tous les soirs...
nous sommes restés 4 jours à quai le temps de finir de ranger tout notre bazar, enfin finir est un grand mot, ensuite nous sommes partis au mouillage au milieu de la lagune où il faisait beaucoup plus frais avec moins de moustiques également....
La voiture est garée chez Victor, qui était notre dernier voisin en date sur le chantier ; Victor est un local qui parle très bien le français et l'anglais et qui nous a gentiment proposé de garder notre voiture chez lui jusqu'à la fin octobre....un souci en moins !
Victor est le premier Portugais a
réellement avoir sympathiser avec nous en 3 ans....
En 3 ans nous avons croisé beaucoup de Portugais aimables, voir sympas, et tous nous disaient qu'il fallait leur dire si nous avions besoin de quelque chose mais pour autant aucun ne nous laissait son numéro de tel …..hormis José et sa compagne qui était allés nous acheter le polyane l'année dernière.
Bref, Victor est très sympa et c'est un bon vivant ; il aime bien manger et bien boire par exemple ; quand nous avons emmener la voiture chez lui il nous a invités à dîner. Son épouse Anna est toute aussi sympa et très conviviale. Quand nous reviendrons chercher la voiture nous sommes même invités à dormir chez eux, ce qui sera sûrement bien pratique pour nous....
Vendredi 17 juillet ; baie de Sessimbra
Et nous voilà repartis pour de nouvelles aventures !!!!!!!
Vous ne pouvez pas vous imaginer comme nous sommes contents !
Nous avons lever l'ancre après déjeuner à 13h avec la marée qui commençait à descendre.
Il y avait plein de petits bateaux de plaisance sur le Tage ; à Seixal il faisait 33°C mais dès que nous avons atteint le Tage la température a baissée et plus nous nous dirigions vers la mer plus elle baissait pour finir à 19°C, autant dire que nous n'avons plus transpiré !....
Bernard craignait au vu de la météo d'avoir le vent dans le nez mais pour finir il était nord-ouest donc bien portant pour nous et en force 3-4 ; belle nav pour une première !
En arrivant au cap Espichel il est tombé mais quand nous avons viré vers l'Est il est remonté très fort jusqu'à nous faire affaler la grand-voile en catastrophe : nous voulions mouiller devant les grottes que nous avions entraperçues de la terre l'année dernière mais il y avait tellement de signaux de filets ou de casiers qu'il était impossible de louvoyer entre eux avec le vent en prime....
Nous sommes donc allés jusqu'à la petite baie de Sessimbra dont tout le monde nous ventait la beauté.....ça la beauté c'est tout relatif ; peut-être y a-t-il un centre de vieux village mais le tout est gâché par les barres d'immeubles et d'hôtels qui ont poussés comme des champignons.....
Ce mouillage n'est pas protégé et très rouleur en plus des nombreux pêcheurs qui entraient et sortaient.....
A notre arrivée vers 17h il ne faisait que 19°C avec de la brume qui arrivait.
Samedi 18 juillet ; lagune de Sétubal / Portugal
ce matin il faisait froid (pour cette saison ) et le brouillard qui n'était pas parti dans certains coins, est revenu en fin de matinée.
La nuit a été très agitée, la houle du vent du large et les pêcheurs.....
En bref ce n'est pas un bon mouillage !
Enfin nous avons profité de notre belle annexe pour aller faire une très longue rando jusqu'aux grottes ( 2h30 de nav ) mais nous avons été déçus, elle n'était pas aussi impressionnante vue de la mer.....il y avait des bateaux de plongée partout et donc de plongeurs partout ce qui nous a empêchés d'aller les voir de près de surcroît mais la balade en soi était belle.
Nous sommes contents de notre annexe , elle passe bien dans les vagues courtes que créent les autres bateaux en tous genres et est beaucoup plus stable que la précédente !
Dès notre retour à bord nous avons relevé l'ancre pour profiter de la marée montante pour s'engager dans la lagune de Sétubal dont l'entrée était à 10MN environ.
La côte à Sessimbra (que nous n'avons pas vue alors que nous la longions à cause du brouillard) est orientée vers le sud mais dès que l'on arrive à Sétubal cette côte fait un coude et est orientée face à l'ouest et la lagune après son entrée face à l'ouest fait un coude serré et descend vers le sud formant ainsi une presqu'île sablonneuse, très construite elle aussi avec des clapiers à vacanciers assez hauts et un petit port entièrement rempli de yachts et quand je dis yachts.....
Nous ne savions pas où mouiller mais le projet était de le faire le long de cette presqu'île .
Cette lagune, que l'on pourrait appelée loch ou fjord ou ria d'ailleurs est très grande et très large avec du côté terre et non presqu'île beaucoup d'industries comme le gaz, le pétrole, un terminal de cargos etc.....
Il y a donc une espèce de tour de contrôle qui gère tout ce qui rentre y compris les plaisanciers ; avec notre AIS il est évident qu'il est facile de savoir tout ce qui nous concerne en premier lieu notre nom....
Ils nous ont imposé de descendre assez bas pour ne pas gêner les nombreux ferrys (très gros les ferrys) qui traversent cette lagune mais cela a été bien ainsi.
Par contre c'est le week-end et le mouillage et la plage qui la longe ont vite été envahis par de nombreux petits bateaux qui sont partis ce soir à l'heure de l'apéro.....heureusement !
A côté de nous est arrivé ce soir un catamaran à moteur de 63 pieds c'est à dire pratiquement 19m ; ce n'est pas spécialement beau ce genre de bateau mais il avait , outre son annexe montée sur plate-forme qui s'abaisse pour la mise à l'eau, un petit cata gonflable avec une voile totalement lattée intéressante.....Pas grand monde à bord et silencieuse ce qui nous a étonnés car ce genre de bateau ne circule rarement sans une cohorte de gens bruyants à bord....il aurait pu mouiller un peu plus loin il avait largement la place mais bon.....
dimanche 19 juillet ; lagune de Sétubal
la nuit a été reposante et fraîche ; du brouillard ce matin qui a fini par se dissiper assez tard a tel point que les gens sont arrivés tard sur la plage et le cata repartait faute de soleil....mais celui-ci a fini par reparaître et le cata est revenu.
Au Portugal le dimanche est réservé à la famille : alors comme c'est l'été et que tout le monde aime la plage, toute la smala débarque au même endroit avec barnum, chaises, tables, glacières etc...et à 6h on repli bagages....pas ou très peu d'ordures là où ils étaient, bravo !
Le petit cata à voile est passé très près de nous avec femme et enfants en bas âge ; ils admiraient le bateau et sont venus discuter. Le monsieur parle très bien le français, une petite cinquantaine avec une femme plus jeune et 2 charmants enfants qui avaient l'air très bien élevés.....cela fait plaisir à voir !
Ah au fait nous avons apporté 2 grosses améliorations sur notre Romico en plus de pas mal d'autres mais ces 2 là nous changent carrément la vie à bord : d'abord nous avons déplacé notre chauffe-eau qui est maintenant dans la cale moteur et qui peut être alimenté par l'eau de refroidissement dudit moteur ce qui veut dire en clair que chaque fois que nous allons utiliser le moteur nous serons assurés d'avoir de l'eau chaude en arrivant au mouillage et de l'eau bouillante, pas mal n'est-ce pas ? Sinon c'est 2h de groupe électrogène....
la deuxième amélioration concerne notre pilote automatique qui était extrêmement bruyant parce que nous avions conservé la pompe d'origine qui fonctionnait en permanence ; un heureux hasard nous a fait rencontré au chantier un très gros bateau de Nouvelle-Zélande dont le propriétaire s'est débarrassé de pas mal de choses en mettant à l'eau et dans ces choses il y avait une pompe hydraulique....que Bernard a récupérer et mise en service....on n'entends plus du tout le pilote dorénavant , silence en mer !!!
Lundi 20 juillet ; mouillage devant la plage de Sines / Portugal
départ dans la brumace qui était tenace et qui nous a donné une assez mauvaise visibilité.
somme toute belle navigation avec du vent portant et juste ce qu'il fallait de vent pour avancer de façon raisonnable même si au départ il a fallu laisser un peu le moteur....
Nous avions un souvenir assez mitigé de notre précédent séjour à Sines et les choses n'ont pas changées : il y a toujours autant de pêcheurs qui entrent et sortent non-stop 24h/24 et le mouillage devant la plage qui est de ce fait très rouleur est assez restreint somme toute.
Surtout qu'il y avait déjà là pas mal de bateaux dont un cata et une gros bateau ancien d'une vingtaine de mètres en plein milieu....
Nous avons mouillé entre le cata français et un monocoque anglais quoique assez près de l'anglais c'est vrai....et lui avec son tupperware (bateau plastique) léger ne se comportait pas comme les autres autour avec le vent, le gros clapot et la marée...
Nous étions en train de ranger le bateau et j'étais à l'intérieur quand Bernard me dit : « viens voir il y a quelqu'un sur le gros bateau qui appelle « marinette » et j'ai cru comprendre que c'était Martine l'ancienne femme de Gérard (que nous fréquentions plus ou moins à Capbreton)
Je sors et je regarde et effectivement c'était bien Martine ; elle proposait que l'on se voit et de venir mais nous avions déjà sauté dans des vêtements propres et décroché notre annexe....
Quelle surprise mais alors quelle surprise !!!
Nous avions quitté Capbreton un peu fâchés parce que son mari Gérard était imprévisible et lunatique et reportait sans arrêt ses erreurs sur les autres et comme on avait trouvé cela fatiguant nous avions évité de les fréquenter tout simplement ; nous avions su par une connaissance commune qu'ils avaient changé de bateau pour un gros cata pour traverser l'atlantique et avaient fini par se séparer avant de traverser ; lui avait traversé et avait rencontré une femme seule sur son bateau et il partageait son temps avec elle entre leurs 2 bateaux, un aux Antilles et un en Méditerranée....d'elle nous n'avions aucune nouvelle....
Elle a refait rapidement sa vie avec Jean-Marc qui a acheté un ancien bateau océanographique, ils habitent à bord et naviguent au gré de leurs envies comme nous mais au sud de l'Europe pour le moment....Ils remontent vers la Bretagne où ils ont trouvé une place à Arzal pour faire quelques travaux d'urgence.
En fait Gérard son ancien mari est bi-polaire ce qui expliquerait mieux son comportement ….
Jean-Marc est charmant et nous avons vite sympathisé d'autant que Martine lui avait parlé de nous en parlant de notre beau bateau 1 mois auparavant ; il était donc ravi de nous rencontrer.enfin...et désolé que nous repartions si vite....
Pendant que nous discutions à bord de leur bateau, la nuit arrivait et notre voisin anglais a commencé à nous embêter ; j'avais eu un pressentiment en arrivant à leur bord qu'il allait nous enquiquiner toute la soirée ce rosbeef ! Avant de partir il avait commandé à Bernard de rallonger la chaîne d'ancre ce qui était idiot puisque en tournant nous nous rapprocherions de lui et c'est ce qui est arrivé ; avec une lampe de poche il nous a fait des signaux jusqu'à ce que nous le voyions.
Évidemment nous avons abrégé la soirée en sautant dans notre annexe pour aller relever l'ancre et changer de place ; mais cela ne se fait pas en 5mn et pendant que nous nous préparions il continuait à nous parler d'un ton désagréable.... Bernard a fini par dire qu'il était parano ! Quand nous sommes arrivés vers 17h30 il était déjà en train de boire son verre de vin blanc....
Maintenant qu'ils ne sont plus Européens on va peut-être moins en voir de ces gens qui se prennent pour les rois de la mer....
Mardi 21 juillet ; mouillage baie de Sines
Nous avions rendez-vous ce matin avec nos amis pour aller faire des courses à terre et un resto à midi ; c'était eux qui nous prenaient avec leur annexe car ils ont un accord avec le port pour l'y laisser. En montant vers la ville ils nous ont raconté que cette nuit ils avaient été obligés de mettre leur groupe électrogène en route et il se trouve dehors ; Ils pensent que nos chers anglais qui sont mouillés derrière eux n'ont pas dû apprécier.....
Il y a toujours autant de bateaux de pêche ici et ils sont particulièrement bruyants en plus de nous secouer tout le temps....
Cet après-midi nous avons pu apprécier la baignade et la natation autour du bateau pour la première fois car avant il y avait toujours eu trop de courant pour nager sans se faire embarquer....
Ce soir c'était leur tour de venir à bord et comme Jean-Marc rêve de monter en Irlande et en Ecosse.... mais à la fin de la vidéo cela a été à leur tour de partir précipitamment car un des pêcheurs en partance était bien près d'eux ; ceux-ci ont tous les droits ici et il ne fait pas bon se trouver sur leur chemin …...
Mercredi 22 juillet ; mouillage derrière le cap Sao Vicente / sud Portugal
longue navigation aujourd'hui parce qu'il n'y a pas d'abris le long de la côte ou plutôt il n'y en a qu'un dans lequel il est déconseillé de rentrer avec de la houle.....
Et de la houle ça on en a eu ! Une houle croisée fort désagréable qui nous a fait balancer tout le temps ; même le cata français qui nous suivait de près, en pensant probablement nous doubler, facilement se faisait brinquebaler c'est vous dire ! Ceci étant je n'échangerais pas mon joli bateau pour un cata même pour tout l'or du monde....quand ça bouge cela doit être très désagréable et bruyant parce que l'eau doit taper sur les coques.et sous la nacelle.....et il ne nous a pas doublés parce qu'au moteur, vu la puissance du nôtre, c'était pratiquement impossible....si cela avait été à la voile il nous aurait laissé sur place bien sûr....
Pour clore le tout pas un souffle de vent ou si peut qu'il était impossible de ne laisser que la voile mais en revanche vers le milieu de la journée les voiles et le moteur nous ont permis d'avancer bon train sans trop se faire ballotter.
Il a fait 18-19°C toute la journée donc pas moyen de rester dehors au soleil, celui-ci ayant disparu pour la journée et remplacé par une brumasse humide aussi désagréable que la houle ; aucune visibilité, on a croisé des bateaux dont nous n'avons aperçu que la silhouette au loin...on ne les voyaient bien que sur le radar et l'AIS....
Passée la pointe de Sao Vicente, la pointe la plus sud-ouest de l'Europe, nous avons visé la première anse protégée pour aller mouiller et nous reposer ; les bateaux qui nous suivaient, et ils étaient quelques uns, ont continués probablement jusqu'à Lagos avec 3h de mer en plus mais comme l'alizé du nord s'était levé ils ont dû pouvoir faire de la voile pure pour continuer....
Jeudi 23 juillet ; mouillage dans la baie de Sagres contre la pointe de Lagos / sud Portugal
notre mouillage derrière la pointe de Sao Vicente était décidément trop venté et trop froid et cela s'annonçait pire pour demain....
En revanche plus nous allions aller vers l'Est plus il ferait chaud et moins il y aurait de vent, du moins pas cet alizé du nord qui refroidit tout.
Vers 14h « l'entrée d'air maritime » comme ils disent et qui est en fait du brouillard avait l'air de revenir, nous avons donc décidé de partir un peu plus vers l'Est.
Avec un bon vent du nord de 20-25 nds et juste le génois nous avons bien naviguer jusqu'à la pointe qui sépare Sagres de Lagos ; là nous avons vu de belles strates de roches agrémentées de petites plages qui nous ont plu alors nous nous sommes arrêtés .
Cet endroit est magnifique et le fond de sable donne une couleur verte à l'eau près de la plage qui a l'air d'être inaccessible depuis la terre....si elle était accessible il y aurait du monde tout simplement !
juste un autre voilier au mouillage qui est parti dans la soirée et une grosse vedette dont l'ancre a chassée et qui s'est retrouvé à 2 ou 3 MN de son point de mouillage rapidement et qui nous a donc laissé la place....
Ici il y a déjà un peu moins de vent et il fait meilleur même si les nuits restent fraîches, ce que nous allons sûrement regretter plus tard vers l'Est !
Vendredi 24 juillet ; même mouillage
enfin une vrai journée de vacances ! Calme ce matin, tempête de ciel bleu et soleil !
Ce matin pêche avec l'annexe pour Bernard qui m'a déposée sur la plage avant de partir.
En tenue d'Eve je me suis promenée et entendu les premières cigales depuis si longtemps....
Il n'y a qu'un peu de sable sur la plage et un banc qui ne découvre pas en ce moment avec la marée mais c'est ce banc de sable qui donne la couleur turquoise de l'eau à marée plus haute ; le reste ce ne sont que des cailloux gris pour la plupart roulés par les vagues qui forment un cordon de plus de 2m de haut sous la falaise . Ce cordon de cailloux tombe à pique sur la plage, ce qui veut dire que dès l'automne la mer doit taper dedans quand il y a du vent de sud....
juste sous la falaise il y a d'autres cailloux aux magnifiques couleurs de la falaise ; j'en ai ramassé quelques échantillons comme d'habitude !
Au retour de Bernard, qui n'a rien pris sauf l'air, on est allés chercher d'éventuels coquillages à se mettre sous la dent mais mise à part quelques petits bigorneaux....bon c'est mieux que rien et ici nous ne sommes pas en Ecosse ou en Irlande il faudra donc faire avec...
Vers 13h il est arrivé un cata de passagers qui a mouillé assez loin et ils ne faisaient pas trop de bruit malgré leur annexe rapide qui faisait des aller-retour pour récupérer leurs paddles montés de néophites qui s'éloignaient trop rapidement avec le vent qui est remonté...
Après-midi au calme sans exercice violent !
Samedi 25 juillet ; petite lagune d'Alvor / sud Portugal
le vent a soufflé très fort toute la nuit, plus de 25nds en permanence ( notre anémomètre est en panne) et il n'est tombé que ce matin après 9h pour repartir, comme tous les après-midi, en allant crescendo.
J'avais vu sur le guide du Portugal que nous avons à bord, une photo d'une arche rocheuse vue d'en haut se situant un peu avant Lagos et nommé Ponta da Piedade qui était pour nous assez près derrière la pointe que l'on voyait ; nous sommes donc partis de bonne heure pour avoir tout loisir de nous arrêter quand nous le voulions pour visiter éventuellement avec notre annexe.
Avant la pointe, il commençait à y
avoir bon nombre de petits bateaux et de kayaks et de belles roches
avec des strates comme nous aimons...
En fait nous étions déjà à Ponta da Piedade, ce site très étendu se situant à cheval sur la pointe qui sépare Sagres de Lagos.
Aussitôt nous avons mouillé un peu à l'écart de ces flottilles de bateaux et avons mis l'annexe à l'eau.
Nous sommes restés 2h sur ce site mais s'il n'y avait eu autant de kayaks et vedettes de tout genre au milieu ( et qui avaient la priorité sur nous puisque les vedettes travaillaient dont quelques unes accompagnaient les nombreux kayaks sur l'eau) nous serions restés beaucoup plus longtemps en débarquant à certains endroits....
Mais franchement c'est de TOUTE BEAUTE !!!! Une débauche de grottes, de souterrains et d'arches.....
Depuis notre voyage aux Shetland nous n'avions pas vu autant de grottes , d'arches et de tunnels sur un aussi petit espace !!!! cet endroit est grandiose mais sûrement mieux à visiter hors saison....
Nous avions mal choisi le jour en fait puisque nous sommes samedi !
Il y avait tellement de bateaux que la mer en était houleuse !
Sitôt l'annexe remontée, nous avons relevé l'ancre pour aller mouiller dans des eaux plus calmes, enfin calmes est un grand mot car maintenant nous sommes en plein dans la zone hyper touristique de l'Algarve....On avait oublié ce que c'était !
Nous sommes rentrés dans une très belle petite lagune, Alvor ; nous avons mouillé à l'entrée car il y peu d'eau dans cette petite lagune et c'est bondé de bateaux de toutes tailles, qui naviguent la-dedans plein pot . Apparemment il n'y a pas de limitation de vitesse ici ni de zone réservée à la baignade et on se demande comment il n'y a pas plus d'accidents....
nous allons rester là quelques jours parce que maintenant nous ne sommes plus loin de Faro où nous devons récupérer Nico et Val qui arrivent par avion à Faro lundi en 8.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire