L'hiver a été long, très long même puisque nous sommes restés à la maison 10 mois, ce qui n'était jamais arrivé.....
Il y a eu plusieurs causes de notre abandon du bateau : en premier le Covid bien entendu....
non que les nombreuses restrictions de cet hiver nous aient beaucoup gênées si ce n'est que nous n'avons pas pu aller voir nos amis de Bretagne et d'ailleurs ni non plus aller skier....
Pendant 3 ans nous ne nous sommes occupés que du bateau, il est donc évident que cela a été au détriment de la maison et surtout du jardin et beaucoup de choses qu'il était prévu de faire n'avaient pas été faites et sont donc devenues urgentes.....
Malheureusement cet hiver a été extrêmement humide avec de nombreuses inondations graves dans notre région et je ne parle pas des autres régions qui ont été encore plus sinistrées....
Bernard avec son tracteur n'avait jamais fait d'ornières aussi profondes dans le jardin c'est vous dire....
Et puis il y a eu les vaccins contre cette saleté de maladie ; personnellement nous avons été tout de suite pour nous faire vaccinés mais nous ne rentrions pas dans les critères de priorité et il nous a donc fallu attendre notre tour.
Tout cela a pris du temps et même si nous étions contents de profiter, enfin, de notre beau jardin en fleurs cela ne nous mettait pas le bateau à l'eau surtout que nous avions encore quelques petites choses à faire bien entendu.....
Enfin nous avons réussi à partir fin juin mais sans grand espoir de naviguer loin....
Situation générale et mondiale trop incertaine cela ne nous tente guère de nous retrouver quelque part avec une quarantaine et de nombreuses restrictions même si quelques uns de nos amis ont pris ce risque.
Nous étions très fatigués en arrivant au bateau et nous avons eu du mal à trouver l'énergie pour faire ce que nous avions à faire : un peu de retouches de peinture à faire sur la coque et sur l'annexe pour ma part et mettre en place le nouveau panneau solaire et le nouveau chargeur de batteries pour Bernard ; mais bien sûr le nouveau panneau solaire n'a pas les mêmes dimensions que le précédent....de même pour le nouveau chargeur de batteries.....
Par contre le nouveau solaire charge si bien que dans le futur nous aurons beaucoup moins besoin de l'éolienne....et un panneau solaire ne fait pas de bruit ça c'est cool !
Pendant ces 5 semaines à bord au sec nous avons pris 2 jours réels de vacances ; la première pour aller à Maffra un peu au nord de Lisbonne pour acheter des cotons qui me servent à faire du crochet dans une très belle et grande mercerie qui envoient, entre autre chose, ce que l'on a besoin par internet y compris en France. Que ce magasin est beau et bien achalandé et le couple qui s'en occupe extrêmement aimable et serviable et souriant....
Comme dirait mon amie Flo un endroit où on aime aller avec une bonne carte bleue !
Pourquoi aller jusque là vous allez me dire ?
Tout simplement parce que cet hiver j'ai eu besoin de ce coton ( Portugais )alors que les marques françaises n'arrivent pas à fournir dans cette qualité sans parler du prix ni du choix dans les couleurs et c'est pas faute d'avoir essayé de trouver....et ce magasin est le principal vendeur de cette marque de coton et il prend les commandes sur internet ; une semaine après c'était livré chez nous !
La deuxième journée a été d'accompagner Carlos (notre voisin qui parle couramment l'anglais et le Français et comprend l'Allemand ) voir son frère du côté d'Obidos, plus au nord et nous montrer sa région natale ; comme j'ai des vertèbres déplacées il avait pris rendez-vous pour moi chez un Ostéo ; cela partait d'un sentiment mais celui-ci a préféré ne pas me toucher sous les prétextes que je n'avais pas de radio de mes cervicales, que j'étais une vieille femme avec sûrement de l’ostéoporose etc etc....Carlos était carrément vexé de son attitude plutôt peureuse …
Son frère lui ressemble comme 2 gouttes d'eau plus jeune de 2 ans mais en un peu plus ...usé je dirais. Aussi sympa que son frère et aussi convivial, grand bricoleur, artiste, bidouilleur et j'en passe.
Il a construit il y a quelques années un restaurant de plage entièrement pensé et construit et décoré par lui-même et c'est une œuvre d'art tout simplement ! Chapeau !!! Il vient de le revendre mais y travaille toujours pour la saison....
Ensuite nous sommes allés boire un café au bord de la lagune d'Obidos chez un français installé là depuis des decennies et qui a monté une école de planches à voiles et de Kite surf, très sympa également ; bon moment de détente .
Visite ensuite de la ville close d'Obidos avec balade sur les remparts et pour finir nous sommes passés par Peniche (où il y a un port ) où se trouve une roche très curieuse sur la pointe des Charbonniers ; la dernière fois que nous avons vu ce genre de roches c'était sur la côte ouest de l'Irlande dans une région qui s'appelle « le Burren ».
Ces 2 journées nous ont fait un bien fou ! Merci Carlos car il y avait longtemps que nous voulions voir ce coin que nous n'avions jamais visité.
Sur le chantier la majeure partie de ceux présents au printemps dernier sont absents ; nous n'avons pas fréquentés ceux présents, nous n'avons pas grand chose à nous dire....
Leur seule litanie en ce moment est contre tout : le vaccin, les restrictions, et pourquoi si et pourquoi non ….
Nous avons fréquenté des bateaux étrangers et parlé en langue anglaise ; des Danois absolument charmants, un couple de Hollandais que nous avions croisé l'été dernier en Algarve, tout de même un bateau français mais qui avait sorti leur bateau sur l'autre chantier ( au bout de la route à 10mn à pied ) et un couple Ecossais-Allemand lui aussi sur l'autre chantier, tous très différents et très sympa.
Mardi 20 juillet
enfin nous sommes arrivés à remettre à l'eau après un report de 8 jours parce que nous n'étions pas prêts....
Mise à l'eau en début d'après-midi heureusement !
Car sitôt à l'eau notre Romico a eu une très grande soif !!!!
Misère ….
Nous avons fait une grosse erreur, une erreur monumentale même !
L'année dernière nous nous étions méfiés : après 3 années au sec nous avions eu la prudence de le mouiller par l'intérieur en mettant partout où il était possible des chiffons que nous avons imprégnés d'eau tous les matins en plus d'arroser copieusement l'extérieur plusieurs fois par jour ; ainsi nous n'avons pratiquement pas eu d'eau qui rentrait dans le bateau à la mise à l'eau....
Mais voilà cette année nous avions imaginé qu'il n'y avait pas eu 3 années au sec....
grosse erreur : les 2 mois à l'eau l'été dernier n'avaient pas suffi à le réhydrater suffisamment et 10 nouveaux mois au sec en ont rajouté une couche...
Bref, nous nous sommes retrouvés en moins de temps qu'il fallait pour le dire avec de l'eau au niveau du châssis du moteur ; heureusement nous avions préparé , au cas où, nos 2 autres pompes : une dite de « cave » qui fonctionne sur le 220 V, très pratique dans certains cas pour arroser la remontée de la chaîne d'ancre pleine de vase malodorante et la seconde dite « thermique »et qui fonctionne à l'essence comme unique carburant.
Sans oublier la pompe à main qui se trouve sur le pont et la pompe de cale en service permanent...
Il a fallu que le chantier nous prête une autre pompe de cave, très grosse celle-là.
Mais bien entendu il a bien fallu un autre couac !
La pompe à mains a rendue l'âme très vite alors que nous l'avions révisée en la remettant en place l'année dernière....et le tuyau de l'une des autres n'a rien trouvé de mieux , avec la pression de sortir de son logement.....là je ne vous dis pas les dégâts !
L'eau de la cale, donc forcément assez sale pour ne pas dire très sale, a giclée partout dans la cale ce qui a eu pour effet de faire remonter le niveau ….il a fallu faire ressortir le bateau un peu de l'eau pour éviter que le niveau ne soit plus contrôlable....
Au bout de 2h, qui nous ont parues longues, les choses se sont stabilisées avec nos 3 pompes en service permanent...
Ce que nous ne savions pas c'est qu'ils avaient un bateau à sortir qui n'était pas prévu.
Les 2 frères a qui appartient le chantier, Sergio et Fernando sont les garçons les plus gentils du monde mais pour la communication.....
On avait bien vu un type, un local, qui restait là à surveiller mais il y avait du monde alors...
En fait il commençait à désespérer de sortir un jour son bateau....
Il a fallu tirer notre Romico sur le ponton mais nous touchions déjà sérieusement le fond et il a fallu forcer avec l'aide du moteur qui a eu la bonne volonté de marcher.
Le bateau en question était une grosse vedette de construction ancienne avec un seul moteur et le type avait décidé de passer ; pour cela il a fait de très nombreuses manœuvres d'avant-arrière en creusant ainsi des sillons dans la vase molle du fond et en arrosant très largement autour....
Il y est arrivé c'est sûr mais en modifiant nettement le fond à l'approche de la darse....
notre bateau ce soir est dans un état de saleté et de vrac...
Mercredi 21 juillet
la nuit a été rude et bruyante ; avec 3 pompes en service et un tour de garde toutes les 2h pour vérifier le niveau de l'eau...
Dans la matinée Bernard a voulu remettre le moteur en route pour évacuer plus vite l'eau ; rien à faire ! Il n'a jamais voulu se mettre en route....boooonnnn....quelques minutes après je fais remarquer que cela sent le brûlé dans le bateau....là ça a fait tilt tout de suite pour le moteur parce que c'est du déjà vu : c'est le Bendix du démarreur qui a pris l'eau lors des projections d'eau et comme il est bas il en a pris plein. Il ne mettra pas le feu au bateau pour cette fois mais il faut le changer.
A la première adresse que Fernando avait donnée à Bernard le gars lui a dit que Bosch ne fabriquait plus çà et que éventuellement il pourrait le démonter pour voir de plus près mais qu'il ne fallait en aucun cas le stresser pour çà....ça commençait bien.
Bernard est donc revenu en disant que cela n'était pas gagné d'avance....
Mais à la deuxième adresse le gars en avait un qui était fabriqué en Inde mais ça on s'en fout un peu pourvu qu'il fonctionne....et surtout le prix était nettement concurrentiel: 30 euros !
En rangeant des papiers nous avons retrouvé la facture du précédent que nous avions acheté en Bretagne en 2005 : 195 euros ! No comment !
Notre moteur fonctionne parfaitement ce soir, oufffff !
Jeudi 22 juillet
la nuit a été un peu plus calme, plus que 2 pompes qui fonctionnent à peu près toutes les 10 mn mais c'est toujours bruyant....
L'eau sale est allée jusqu'à la cale avant dite la cale à légume ; heureusement eux étaient en hauteur mais tous les cordages divers que l'on entrepose là baignaient dans l'eau....
çà ça a été du travail pour moi : il a fallu tout sortir, tout faire tremper dans de l'eau douce et de la lessive dans les grands paniers plastiques que nous avons à bord, ensuite tout rincer à l'eau claire et étendre sur le ponton.....un peu encombrants les Français !!!!
Et le tout avec 32°C et le soleil cogne sur ce ponton.....
Jeudi 24 juillet
les cordages continuent de sécher sur le ponton.....sans compter le reste que Bernard me sort de la cale au faire et à mesure …..chacun sa cale à vider ! Et la sienne est nettement plus grande !
Au moment de la marée haute et à chaque fois que le chantier met un gros bateau à l'eau, Sergio nous aide à nous déplacer ; on voit sur la photo 2 gros bateaux en bout de ponton, eh bien on va s'amarrer en travers , le nez sur le bateau Américain bleu et le cul contre le quai. Notre voisin à sec, Carlos vient également aider à la manœuvre car avec le vent fort tous les après-midi, notre Romico a du mal a obtempérer pour se dégager du quai à l'avant ! Pas de photos du drone parce que trop de vent....
mardi 27 juillet ; mouillage dans la lagune de Seixal pas très loin du chantier.
Ce matin à la renverse de marée à 8h nous avons enfin pu larguer les amarres pour le mouillage....
nous avons jeter l'ancre exactement au même emplacement que d'habitude sauf qu'à l'automne dernier cela n'avait pas plus au gugusse qui s'occupe des mouillages organisés ; il nous avait menacés de tout y compris de faire intervenir la police et si moi je n'aurais pas bougé, Bernard qui n'aime pas les conflits surtout s'il n'est pas sûr de son coup a préférer se déplacer comme ils le voulaient et bien mal nous en avait pris....
Nous nous étions bien renseignés avant d'y retourner pour finir par apprendre que ce type n'avait aucune autorité hors de sa concession des bouées et que ce genre de type aiment bien dire qu'ils vont appeler la police pour se donner bonne contenance auprès des étrangers comme nous....
le parfait abruti quoi !
Il fait nettement moins chaud sur l'eau !!!
Pour la baignade cela va attendre parce qu'en regardant la couleur de l'eau et ce qui y surnage ….
Jeudi 29 juillet ; mouillage dans la lagune de Montijo
notre ancien voisin de l'année passée, Victor et celui de cette année, Carlos, nous ont vanté un excellent mouillage derrière l'île aux Rats qui se trouve à l'entrée de cette lagune de Montijo ; à leurs dires c'était un très beau mouillage, calme, en plein dans la nature (ce qui nous paraissait peu probable au vu de tout ce qu'ils construisent dans ce pays ) au milieu des oiseaux et j'en passe....
Comme nous avions décidé de remonter le Taje nous nous sommes dit pourquoi pas ?
Eh bien voilà nous y sommes !
En remontant le chenal qui nous faisait longer la terre nous sommes passés devant un quai pour cargos devant un stockage de carburants sur lequel se trouvait une poignée de pêcheurs à la ligne ; ces quais , normalement sont interdits au publics pour cause de sécurité....comment ils étaient rentrés là ça....mais en plus ils n'ont pas trouvé de leur goût que nous passions près de leurs cannes, ils nous ont insulté et ils nous ont canardé avec quelques pierres trouvées là !!!!
Incroyable, où on va là !
Les gens sont devenus fous.....
A l'entrée de cette lagune il y a un terminal gazier et d'hydrocarbures suivi par des usines avec des cheminées, comme partout au Portugal, ensuite il y a toute une suite d'immeubles plus ou moins hauts tout autour de la baie qui est grande cependant et sur l'autre rive un terrain militaire avec un aérodrome qui va jusqu'à l'embouchure ; c'est pratiquement le seul endroit avec des arbres et de la verdure car les civils n'ont guère su en garder....mais....
Ces satanés militaires font voler de nuit leurs petits avions style avions de tourisme, puis les gros porteurs et enfin les gros hélicoptères ….
Quand on reste dans le chenal principal de la lagune on a en prime les 2 gros ferrys-cata qui se croisent de 6h le matin jusqu'à 23h et eux soulèvent de belles vagues....
Nous n'avons pas le même sens du « joli coin tranquille » !!!
Ajouté à cela le mistral journalier qui dure toute la nuit....
Quand aux oiseaux....il y a quelques flamands roses dans un coin inaccessible sinon rien d'extraordinaire.
Vendredi 30 juillet ; mouillage dans la lagune de Montijo
ce matin on a profité de la marée qui montait encore pour se déplacer plus plus à l'intérieur de la lagune pour être à l'abri des vagues du ferry ; le chenal est étroit et on se méfiait parce qu'on nous avait aussi dit qu'il n'y avait pas d'eau.... 6m partout même à marée haute avec un maximum de 4m de marnage, finalement on passe à l'aise quelle que soit la marée.
Cet après-midi on est descendus sur cette fameuse île aux Rats qui est toute petite, bordée d'une belle plage de sable et une végétation rase au milieu.
2 petites vedettes ont élues domicile là, échouées à marée basse pour l'été probablement ; les gens ont monté un barnum et ils y ont la cuisine et la salle à manger, ça manque un peu d'exotisme mais c'est mieux que rien bien sûr.
Dimanche 1 août ; mouillage lagune de Montijo
journée pénible hier avec vent fort et des rafales à 30 nds ; le problème ici c'est que comme il n'y a pas beaucoup de courant (surtout en mortes-eaux comme en ce moment ) le bateau reste en travers du vent et de la marée et le gros clapot formé par le vent nous secoue tout le temps....
Enfin la nuit a été meilleure que celle d'avant dans la mesure où se vent a bien molli.
Enfin une vraie journée d'été !
Et enfin j'ai pu prendre mon premier bain de la saison !
Quel plaisir !
Et Bernard a pris son premier poisson : un beau poisson bien calibré pour 2, dont on ne sait pas le nom mais qui ressemble à un bar....
Lundi 2 août ; mouillage sur le Taje devant Vila Franca de Xira à 20MN en amont
comme il n'y a pas eu de vent cette nuit, on a eu droit aux moustiques ; on venait juste de retirer la moustiquaire....
A 2 h du matin ça été un petit bateau de pêche qui est venu placer un filet contre nous et qui faisait un raffuts du diable avec son hors-bord....
on aura convenablement dormi une seule dans cette lagune !
A 8h nous sommes partis pour remonter le Taje sur 20MN à peu prêt.
Il nous a fallu faire un grand détour vers Lisbonne pour aller passer sous le pont Vasco de Gama car il y a partout des hauts fonds et même si la marée était presque haute ce n'est une raison pour aller s'échouer malencontreusement en voulant raccourcir la route....
La rive sud du Taje devient assez vite désertique mais la rive nord reste très urbanisée et industrielle jusqu'à Villa Franca .
Il ne fait pas beau, le ciel est plombé et en prime il ne fait pas très chaud, curieux été....
pas sûr que nous dormions mieux ici : la ville est traversée par le chemin de fer qui longe le Taje puis une route qui longe elle aussi le Taje ,un pont qui fait traverser la nationale la plus fréquentée du Portugal et enfin à mi-colline il y a un autoroute qui traverse le haut de la ville....
Dans la journée avec le vent du nord on entends bien l'autoroute et le pont et le train qui klaxonne mais c'est un bruit de fond.
L'endroit a l'air sympa toutefois car il y a une belle allée ombragée avec des arbres majestueux qui longe elle aussi le port ; nous irons voir demain ce qu'il en est....
Mardi 3 août ; port de Vila Franca
le miracle est enfin arrivé : ici nous sommes hors d'influence touristique et nous avons retrouvé des gens sympas et accueillants ainsi que des tarifs normaux, cela existe donc encore au Portugal !
Nous sommes descendus avec l'annexe vers 9h avec l'intention d'aller nous renseigner pour accoster au ponton extérieur et aller au marché si toutefois il y en avait un ; nous avons débarqué près d'un bateau où nous avions vu du monde et quelle ne fut pas notre surprise en reconnaissant des gens que nous avions croisé sur la lagune de Seixal 2 ans en arrière. Nous n'avions que peu vu leur bateau car nous ne l'avions vu que depuis l'annexe mais eux nous les avions croisés quelques jours de suite au chantier où ils repeignaient leur mât.
Ils sont Belges et parlent donc bien le français mais entre eux ils parlent le wallon qui ressemble fort au Hollandais .
Ils ont quitté la lagune de Seixal parce qu'ils pensaient que ce n'était pas raisonnable d'y laisser le bateau l'hiver sur bouée mais en se promenant ils ont trouvé ce petit port à 20 MN de Lisbonne sur la même rive nord ; les prix y sont on ne peut plus raisonnables !
André nous a conseillé de venir avec le bateau et qu'ensuite nous irions voir le dénommé Bruno qui fait office de chef de port mais qui était apparemment occupé, pendant que nous discutions, à déplacer laborieusement un petit voilier doté d'un moteur hors bord mal fixé et poussif en le poussant lui-même avec un zodiac doté d'un moteur tout aussi poussif : grand spectacle digne des Portugais !
Nous sommes aussitôt retournés sur Romico et le temps de remonter l'annexe et l'ancre nous étions de retour et nous nous amarrions à l'extérieur du ponton qui ferme la marina.
Comme nous sommes sur une rivière on ne craint pas les vagues ici.
Bruno est un gars assez jeune et très sympa ; très heureux de nous accueillir car ils ont peu de bateaux de passage et nous avons décidé de rester un peu ici car nous allons payer la modique somme de 19 ou 20 euros par jour !
Notre Romico est admiré par toutes les personnes qui passent sur le ponton ! Et elles sont nombreuses malgré le peu de bateaux qu'il y a ici ! C'est toujours un plaisir que d'être admirés et il y avait bien longtemps que cela ne nous était pas arrivé !
Cet après-midi nous avons encore eu 2 autres bonnes surprises : j'étais sur le ponton en train de discuter avec Mike ( on prononce cela à la Française et non pas non pas à l'Américaine ) quand un monsieur passe et nous dit bonjour en Français ; bien entendu je me retourne et découvre Louis-Philippe,( que nous avions souvent vu au chantier quand nous étions dans le hangar ) qui en revanche ne m'avait pas reconnue....
Il était encore plus stupéfait que nous de nous trouver là et comme il n'avait pas revu le bateau repeint il ne l'avait pas non plus reconnu sauf qu'il avait trouvé ce bateau très beau en passant devant.....
Les effusions ont été à la taille de la stupéfaction ! Il n'en revenait pas de voir notre bateau aussi beau ; il avait dû s'imaginer en le voyant dans cet état dans le hangar que notre bateau ne reverrait jamais la mer.....ils ont été plus d'un à imaginer cela, on a l'habitude !
Ensuite il est parti avec son bateau (en plastique mais un vieux modèle très rond de coque ) pour l'Algarve pour l'été ; nous ne le reverrons certainement pas de sitôt....
En soirée en nous promenant sur les pontons , j'ai fait remarquer à Bernard que décidément il y avait pas mal de bateaux qui portaient le nom , bien français, de Argol parce que le joli petit bateau du couple de jeunes portait ce nom alors que nous en connaissions un autre dans le secteur....
Et puis finalement en le regardant de près j'ai acquis la certitude que celui-ci était le bateau que nous connaissions d'après ses couleurs mais cela voulait dire que notre camarade José avait vendu son bateau.
Bernard me fait confiance quand je reconnais un bateau ou quelqu'un d'ailleurs, lui n'a pas cet œil et donc nous sommes allés demander à ce jeune homme si c'était bien l'ancien bateau de José ;
C'était donc bien çà ! En plus José, qui était flic, est devenu marin (il nous en avait parlé à l'époque il y a 4 ans ) et navigue sur le vieux gréement qui est devant nous....
Décidément que le monde est petit !
On se plaît bien ici ; il y a un beau marché et un super-marché et on peut être à Lisbonne en quelques minutes par le train.
Vers 5h alors que nous discutions avec nos Belges, 3 messieurs plus âgés que nous repassent une fois de plus sur le ponton et comme André et sa femme sont là depuis un an ils s'arrêtent parler evec nous tous ayant bien compris que nous étions « le beau bateau français ».
Le plus âgé et qui a l'air le plus calme parle l'anglais et le Hollandais pour y avoir habité ; le deuxième parle le Hollandais et le Portugais également mais il est Hollandais d'origine et émigré ici depuis longtemps et enfin le troisième que tout le monde appelle le chef (mais en réalité il n'est rien et il fait beaucoup de vent en faisant croire qu'il sait tout et s'occupe de tout ) ne parle que le Portugais .
Le premier propose à tout le monde d'aller boire un coup au petit bar sous les arbres et que c'était lui qui offrait....
Quel plaisir d'être assis à l'ombre, au frais sous les arbres et de discuter de tout et de rien et en 4 langues !!! Figurez vous que cela marche très bien et que tout le monde arrive à suivre la conversation en cours aussi étonnant que cela puisse paraître !
Nous ne devions rester que quelques jours mais j'ai comme l'impression que nous allons rester au moins une bonne dizaine de jours....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire