vendredi 21 juillet 2023

 

Samedi 8 juillet ; port de Praia de Graciosa

Il y a quelque chose d'étonnant ici : il y a une pilotine (le bateau qui transporte le pilote sur les bateaux comme les cargos ou gros paquebots parce que les commandants de ceux-ci ne peuvent pas connaître par cœur toutes les arrivées de port où ils entrent et donc le « pilote » est obligatoire car lui, connaît bien ses arrivées de port et cela est valable partout dans les grands et petits ports où rentrent ce genre de bateaux et dans le monde entier) mais comme le gros cargo ainsi que le pétrolier ne viennent que 1 ou 2 fois par mois, ils ne laissent pas leur bateau à l'eau ; ils le mettent à l'eau juste avant l'arrivée du premier cargo et comme l'autre le suit de près , la pilotine reprend sa place le long du quai de la jetée (qui est écrite en gros et en rouge sur le quai en question) et après le départ de ce deuxième bateau ils le ressorte illico de l'eau avec le lève conteneur et ils le dépose un peu plus loin ! Comme ça il ne s'abîme pas le long du quai, malin l'histoire !

Hier nos copains pêcheurs du « Tres rosas » qui nous ont donné tant de bons calamars ainsi que bons plats bien nourrissants sont rentrés chez eux pour quelques jours ; comme ils viennent de Sao Miguel ils ont pris l'avion ce matin et ils étaient si contents de partir que c'était le gros foutoir de leur côté ; leur bateau a été nettoyé à fond et rangé, ce qui n'a pas été une sinécure pour le patron de se faire obéir ! On aurait dit des petits chiens tout fous !!!!

On ne pouvait que les entendre en souriant !

Le port se rempli de nouveau avec quelques plaisanciers : 3 sont arrivés dont un Français.

Un couple de notre âge à peu près et le type est venu nous voir pour reluquer notre bateau et après l'avoir regardé sous toutes ses coutures il a fini par demander à Bernard, qui était dehors, où avait été construit notre bateau parce que là il ressemblait vraiment à un bateau Méditerranéen...

Quand on parle de « bateau Méditerranéen » on parle toujours des caïques Turques qui , effectivement peuvent ressembler de très loin à notre bateau mais il y a des proportions qui ne sont pas les mêmes sans parler de ses lignes....

Bernard a répondu que non il avait été construit à côté de Nantes et là le gars lui dit « je suis expert maritime (il faut savoir que n'importe qui peut se déclarer « expert maritime »puis qu'aucun diplôme n'est requis pour cela ) et je sais bien que cela est un bateau de type Méditerranéen » !

A quoi Bernard lui rétorque que notre bateau à un cul plutôt Norvégien (arrondi et non pas carré) et lui têtu et sûr de lui lui répond « non ce n'est pas ça un arrière Norvégien »....

Arrivé là il n'y a plus rien à dire à ce genre de type ….

C'est juste assez désolant d'avoir affaire à ce genre de personne...

Il est reparti en ruminant...

Dimanche 9 juillet : port de Praia de Graciosa

Nos charmants voisins Suisses sont partis ce matin, calmement sans bruit, ils ont même pris le temps de toutes leurs amarres et les défenses avant de sortir du port.

Ils partaient vers Terceira et au mois d'août ils remonteront leur bateau vers l'Allemagne du nord où ils ont une place d'hiver pour le moment.

Ils étaient vraiment charmants et hier en d'après-midi à leur retour de rando nous les avons invités à boire quelque chose ; on est restés à deviser tranquillement pendant 2h et c'était bien agréable de parler avec des gens qui ne sont pas uniquement préoccupés que d'eux-même...

Le seul désagrément de les avoir à couple c'est que leurs amarres couinaient horriblement dans nos écubiers (trous dans le pavois qui permet de passer les amarres dans celui-ci avant de les fixer sur un taquet, en bois chez nous bien sûr) et cela m'a bien empêcher de dormir car il y a de la houle qui monte et qui rentre dans le port depuis plusieurs jours annonçant un coup de vent.

Mais voilà notre tranquillité a été de courte durée car les touristes arrivent !

Je parle de touristes car ceux qui arrivent maintenant sont majoritairement des gens qui naviguent 2 à 4 semaines par an et qui n'ont absolument pas le même comportement que ceux qui naviguent à plus long terme comme nous et ceux qui sont arrivés ce soir sont encore pire que des touristes !

Ce sont des Français et sont 7 à bord sur un bateau de la taille du notre, assez ancien de construction et lourd.

Ils sont rentrés dans le port pour voir, sont ressortis et rentrer de nouveau pour se mettre à couple de nous sans rien demander juste « on peut se mettre là hein ? »

Nous avons répondu qu'avec leur bateau lourd ce n'était pas raisonnable car la houle commençait à être forte et ils allaient nous écraser sur le quai en pierre ; à quoi le barreur a répondu que une fois quand il avait un petit bateau il s'était fait écrasé par un autre sur le quai !

Je lui ai donc rétorqué que ce n'était pas une raison tout de même !

Nos relations commençaient mal !

On leur a demandé des grosses défenses pour nous protéger, nous, le long du quai en plus des nôtres mais ce qu'ils avaient étaient d'une taille si ridicule...Et puis en regardant les nôtres, sa femme à ce monsieur qui avait tant d'humour, m'a indiqué que nous en avions une là de leur côté et qui ne servait à rien sauf que n'était une défense comme ça qu'il nous fallait mais des rondes sinon elles s'accrochaient dans les trous des pierres du quai mais comme de toute façon elle encore moins que les autres n'y comprenait quoique ce soit...

La meilleure a été une de leurs équipiers qui nous a demandé «  je peux amarrer mon là c'est pas grave non ?! »

Le « là » était le hauban du grand mât rien que çà !

En AUCUN cas on amarre un bateau sur un hauban car il tient le mât entre autre !

On est restés si stupéfiés que sur le coup on n'a pas répondu mais ensuite on lui a dit 2 mots !

Bernard a préconiser qu'ils mettent une amarre sur le rocher devant nous pour tenir éloigné au moins le cul de notre bateau et leur avant du quai mais ils ont fait ça tellement mal que cela ne sert à rien..

Et là une autre de leurs équipiers a dit  « houla il faut espérer que le rocher ne va pas basculer !!! »

Le tout accompagné d'un mouvement des mains et d'une mine catastrophée !!

Franchement on ne savait pas qu'un rocher en lave refroidit depuis des lustres et même plus et issu de la base de l'île pouvait basculer sur un côté comme çà, d'un seul coup d'un seul, juste sur un petit bateau de m.........

.Ah c'est beau les films catastrophes !!!!

Qu'est-ce qu'on a ri avec Bernard !!!!

Une autre de l'équipage aussi nous a dit qu'en fait ce bateau est en association et c'est vrai que quand on voit le peu d'entretien de ce bateau on se doute qu'il y a quelque chose du genre ; parce que sur un bateau en association personne ne s'occupe de rien et tout le monde de tout...La sous-marine ( la peinture dessous la ligne de flottaison) avait été faite et le bateau avait juste été rincé, pas de lavage réel ni de la coque ni du reste, leur génois est dans un état pitoyable et il se roule mal (mal monté) et tout le reste à l'avenant. Nous on soupçonne le « skipper » et sa femme (celle qui est teintée) d'avoir été les propriétaires de ce bateau et que le vendre à une association permet de naviguer aux frais de la princesse....

Là dessus ils se sont mis à l'apéro et fort heureusement comme il était tard ils ont mangé dedans...

Lundi 10 juillet ; port de Praia de Graciosa

Durant la journée d'hier nos voisins étaient absents on a eu la paix mais ils sont rentrés tard et on manger encore plus tard et plus l'heure avançait plus le ton montait...en plus aucun respect pour les autres....

La nuit en plus a été mouvementée, venteuse et pluvieuse et nous avons dû nous lever au milieu de la nuit pour surveiller nos défenses ; nous avions dû ,à contre cœur, mettre notre plus grosse défense ronde sur notre avant pour éviter que notre bout-dehors ne vienne frotter sur les pierres du quai. Nous l'avions mis à l'arrière pour éviter à notre annexe d'aller embrasser ce même quai mais comme notre arrière avait l'air de rester en dehors de tout ça nous avons donc déplacer cette grosse défense...

Mais pendant la nuit l'autre grosse défense longue que notre chère voisine, qui en passant essaie de jouer les jeunes filles en se teintant bien les cheveux mais qui a du mal à se déplacer sur son bateau et encore moins à passer du leur au nôtre, a tenu absolument que je mette contre le quai eh bien elle a tellement ragué contre les pierres qu'elle a fini par casser son boute et elle est partie à la dérive...

On est allés regarder dans les trous de la jetée mais on ne l'a pas retrouvée, dommage elle nous servait bien mais pas dans ce genre de cas...

Ce matin il y a toujours de la houle dans le port mais pour le moment cela peut aller ; ce sera pire ce soir suivant la météo.

Temps pourri toute la journée mais de toute façon vu notre manque de sommeil et notre inquiétude vis à vis de notre bateau nous n'avons pas bougés ; nos camarades pêcheurs du Très Rosas sont revenus de leur week-end mais avec ce temps les autres n'étaient pas sortis de toute façon …

Tout ce beau monde traîne d'un bateau à l'autre pour trouver des oreilles compatissantes à leurs histoires et comme ils en trouvent et que les Portugais ne savent pas parler doucement on a toujours l'impression qu'ils vont en venir aux mains tellement ils braillent !

Ceci étant chez nous en France c'est comme ça aussi !

Le port est plein de bateaux de toute sorte aussi bien plaisanciers que professionnels.

Mardi 11 juillet ; port de Praia de Graciosa

Durant la journée d'hier nos voisins étaient absents on a eu la paix mais ils sont rentrés tard et on manger encore plus tard et plus l'heure avançait plus le ton montait...en plus aucun respect pour les autres....

Mauvaise nuit : hier au soir une belle houle rentrait dans le port qui nous faisait faire des allers-retour sur 2m de long avec des montées assez brusques .

Dans la nuit je me suis levée car un bruit avait alerté mon subconscient, ce qui arrive souvent chez moi en étant à bord d'un bateau ; je suis restée dehors un moment à regarder le bateau le bateau faire des va et vient et nos pauvres défenses se faire écraser sur les pierres.

J'étais plutôt sur l'avant car c'était là que ça craignait le plus jusqu'à ce que j'entende un sinistre crac qui venait de l'arrière : le bateau avait pris de l'élan et le nez de l'annexe était venu embrasser le quai assez violemment !

J'ai crié pour réveiller Bernard et qu'il vienne rapidement pour faire quelque chose...

En fait la seule chose à faire était de mettre nous aussi une amarre sur le « rocher qui risquait de basculer » parce que la leur ne servait pas à grand chose ; cela a obligé le bateau à se stopper avant que l'annexe ne heurte de nouveau le quai...heureusement que nous l'avons faite solide cette annexe mais il y a une marque blanche sur un angle à l'avant.

Nous n'avons pas hésiter à faire du bruit mais ne croyez pas que les autres soit venus à notre aide pour autant...

Ce n'était pas leur problème !!!!

Ils sont ENFIN partis ce matin mais là encore il a fallu du temps parce que figurez vous qu'ils devaient faire le plein d'eau : normal quand on est 7 à bord même si on ne prend pas de douche à bord et que l'on va à terre pour ça, il y a quand même tout le reste.

Sauf que personne n'a pensé à vérifier si le tuyau d'eau du bord était en état et leurs camarades d'avant se sont bien gardés de dire quoique ce soit puisqu'il était neuf soi-disant...

C'était un tuyau élastique de jardin très fragile et il était largement fendu donc pas d'eau...

Et là on est bien content de trouver son con de voisin !

Mais ce n'est pas ma copine aux cheveux teintés qui a demandé à Bernard « oh s'il te plaît tu pourrais pas nous prêter ton tuyau par hasard parce que là on est dans la merde ?

On était restés sur notre arrière et on regardait ça sans s'en mêler mais comme on a bon cœur ….

Enfin on en est débarrassé !

La houle est tombée et il fait beau cela fait plaisir !

On a enfourner nos vélos et on est partis à Santa Cruz finir de visiter le musée , faire 3 courses et aller au resto.

Finir de visiter le musée cela veut dire qu' ils montraient sur la pub du musée une baleinière mais nous ne l'avions pas vue la dernière fois et la femme de l'accueil nous avait dit quelque chose que nous n'avions pas compris.

Tout simplement la fameuse baleinière , comme elle est seule , ils l'ont remisée dans un vieux garage loin du musée, sur le front de mer et il faut quelqu'un de libre du musée pour vous y emmener....mais à part le bateau lui-même il n'y a rien d'extraordinaire pas même d'explication alors que la pêche à la baleine a été une activité importante sur ces îles....

Pas de beau musée sur l'industrie de la baleine....

Normalement il y en a un sur l'île de Pico...

Quand nous sommes rentrés nous sommes allés voir Yan à son bateau car il voulait le déplacer vers le futur port de Santa Cruz où il a une bouée ; ici on lui a dit, après lui avoir confirmé au printemps qu'il pouvait garder cette place, qu'il fallait qu'il aille ailleurs parce que là ils avaient de place pour d'autres pêcheurs....Il n'y a que des petits bateaux qui rentrent à sa place !

Bernard a décidé de l'accompagner, moi j'ai décliné l'offre j'ai eu mon compte de mal de mer...ce qui a fait rire Yan !

Avant de partir il a fallu finir de le gréer car toutes les voiles n'étaient pas en place.

Dorothée et petit Timoté sont venus pour les voir partir et elle était très contente qu'il ne fasse pas le voyage seul même si celui-ci était très court, juste une demi-heure.

Elle est allée les chercher là-bas et ensuite à ramener tout son monde ici et ils nous ont invités à déjeuner chez eux demain.

Comme il ne doit pas faire beau demain ils viendrons nous chercher en voiture , cool çà !

Mercredi 12 juillet ; port de Praia de Graciosa

Yan et Dorothée et l'heure juste...

Yan est arrivé à presque 13h et comme nous sommes allés visiter son terrain et ses plantations (1 hectare de terre et 300 mètres carrés de potager + un nombre invraisemblable et divers d'arbres fruitiers et une végétation luxuriante ) sous de grains occasionnels et que tout çà nous a pris un temps fou nous avons déjeuner à l'heure Espagnole !

Mais ce n'était pas grave, on c'était un peu douté de la chose et nous avions grignoté des graines avant de partir, pas fous !

Leur maison est une vieille maison des îles, faite de plusieurs bâtiments : une basse, faite de bric et de broc abritant les chambres et d'une salle de bains ainsi qu'un nombre considérables de petites pièces qui servent à tout...et rien !

L'autre bâtiment est en pierres du pays, assez haut avec une grande pièce qui sert de séjour, avec un plafond donc haut ou plutôt sans plafond, une cuisine spacieuse dotée d'une grande baie vitrée plein sud qui donne sur leur jardin et plus loin encore puisqu'ils sont en hauteur ; sur un des mur il y a l'ancienne cheminée avec son four à bois qui donne de si belles cheminées vues du dehors . Devant la cuisine un peu en contrebas il y a comme une petite véranda faite aussi de bric et de broc et tout autour du bâtiment là aussi un dédale de pièces plus ou moins grandes....et avec un foutoir!!!!!ce qui a fait dire à Bernard qu'il était battu pour le b.......l  !!!!

Dorothée travaille un peu en essayant d'apprendre aux gens à avoir une bonne hygiène de vie et une bonne alimentation....vaste sujet s'il en est et oh combien difficile à faire comprendre à des gens qui vivent globalement comme il y a 50 ans....

Avant de repartir Yan nous a donné des légumes pour quelques jours....

Yan nous a ramené en faisant un peu de tourisme, via la garderie pour récupérer petit Timoté, faire le tour du futur port, aller au « magasin de jouets » préféré de Bernard (machines et outils) le tout en nous parlant de sa vie....et en anglais !

Timoté parle Hollandais avec sa maman, Suédois avec son papa, anglais ou Portugais avec les 2 ensemble, Portugais à l'extérieur et vous ne voudriez pas que ce petit ait l'air aussi vif !!!!

Quel calme quand il n'y a plus de vent, de houle et surtout plus de voisins qui nous écrasent contre le quai !

Jeudi 13 juillet ; port de Praia de Graciosa

On part demain avec un temps assez calme vers l'île de Sao Jorge.

Nous étions en train de nous habiller quand on a entendu un bruit de chute sur le quai : en face de nous de l'autre bord du quai contre les rochers il y a des petits locaux attribués aux pêcheurs pro pour y mettre leur bazar et ils y viennent tous les jours y déposer quelque chose ou pour y prendre quelque chose, bref, assez tôt il était arrivé un couple sans âge mais plutôt vers la soixantaine ; la dame avec une surcharge pondérale de 50kg et le pêchou pas mince et donc la femme s'assied laborieusement à la porte sur un gros seau et une planche dessus et ils discutaient assez fort comme tous les gens ici quand elle a dû bouger de dessus son seau et elle est tombée en criant car elle ne pouvait plus se relever et son mari n'arrivait pas non à la relever et le tout en s’engueulant !

Nous avons débarqué aussitôt pour aider la malheureuse mais en plus elle avait eu peur et elle faisait comme une crise de tétanie...

Je peux en parler en connaissance de cause car quelquefois j'en fais. Il fallait lui parler doucement et non pas en braillant pour la calmer et la soulever et la rasseoir ! Dure tache à 3 !

La seule chose de compréhensif qu'ils savaient dire pour nous était « thanh you »

Quand ça été fait je suis retournée à bord prendre mon fauteuil pliant pour l'installée plus confortablement et Bernard est allé chercher les blocs froid au frigo pour mettre sur son genou qui bleuissait à vue d’œil !

Une demi-heure après leur fils ou petit-fils venait la chercher pour la ramener chez elle....

Quelle histoire !

Et ensuite nous sommes enfin allés prendre un bain aux Thermes de Graciosa.

Petit crachin de temps en temps mais pas trop gênant pour pédaler car il faut une demi-heure pour y aller avec nos vélos sinon c'est prendre un taxi...

Nous voulions y être pour l'ouverture à 10h et nous sommes arrivés à 10h15...

ça tombait bien cela n'ouvrait qu'à 10h30 !

Nous étions les premiers mais beaucoup de gens sont arrivés derrière nous, comme c'est gratuit !

A l'accueil il y avait 2 femmes mais la première était désagréable et comme nous ne comprenions pas ce qu'elle nous disait parce qu'elles ne parlent que le Portugais là dedans, la seconde a répondu pour nous et nous a entraînés pour nous montrer les choses et par gestes elle nous a expliqué : on choisit soit la piscine soit la baignoire à bulles, le tout avec de l'eau à 37°C et pour exactement 30mn pas une de plus.

Nous avons donc choisi la piscine où le fond était plat à 1m de fond à peu près mais qu'est que c'était bon waouhhhhh !!!!!

On a quand même pu faire une partie de la gymnastique que nous faisons pendant notre cure thermale annuelle et c'était bien bon !

Après la sieste nous avons remis le bateau en ordre de navigation : rouler les bâches de côté qui nous protègent du vent, mettre notre toit arrière en position navigation c'est à dire au-dessus de l'autre,ranger notre four électrique (que nous utilisons à quai pour économiser notre gaz (nous n'avons plus que 2 bouteilles et nous avons donnée la Portugaise qui était vide à un ami à Terceira), ranger nos défenses en surplus celles du mauvais temps ainsi que quelques amarres et ranger globalement l'intérieur pour que rien ne cavale pendant notre navigation et croyez moi quand on est à quai on a une tendance à tout laisser traîner !

Ensuite nous sommes allés dire au revoir à nos pêcheurs préférés dont nous avions surveillé le retour car comme ils sont nombreux (les bateaux) la criée n'attend plus le dernier arrivé pour ouvrir ses portes et du coup ils débarquent assez vite leur poisson.

Nous sommes restés un moment avec eux, le tout en parlant avec les mains car ils ne parlent que le Portugais et encore, plutôt un langage îlien, qui apparemment n'est pas le même suivant les îles...

Bernard avait chargé sur son tel. les photos prises d'eux et leur a envoyées via Wattsap alors je vous dit pas les jeunes ! Il n'y en a pas une personne aux alentours qui n'ai pas eu droit de les voir !!!!!

Et nous sommes repartis avec 4 calamars, certes pas aussi gros que le autres fois mais quand même !

Et le patron pour ne pas être en reste nous a redonné de leur gamelle fait de haricots, de pâtes, de chorizo, le tout accompagné de sauce tomate un peu épicé, de quoi être en forme et bien calé !

Il doit penser que nous ne mangeons pas à notre faim parce que nous sommes minces....

C'était franchement un moment inoubliable !

Ici à Graciosa on a fait une cure de calamars !!!!

Je pense que peu de bateaux ont ce genre de rapports avec les autres , justement parce que nous ne restons pas 1 jour ou 2....

Les gens ont la main sur le cœur ici !

Nous avons beaucoup aimé cette île de Graciosa principalement parce qu'elle est hors des zones de grand tourisme (ce que les locaux regrettent, bien évidemment) les gens sont moins stressés par une grande quantité de monde,cette île respire le calme, le port est gratuit pour le moment et en plus grâce à Yan et Dorothée et aussi grâce aux pêcheurs nous n'avons pratiquement rien dépensé pour manger et nous avons mangé sainement et bien. Pour la gratuité du port les choses vont sûrement changer quand celui de Santa Cruz sera fini et on ne pourra peut-être plus à ce moment là rentrer dans celui-ci qu'ils garderons uniquement pour les pêcheurs...

Vendredi 14 juillet ; île de Sao Jorge / mouillage devant le port de Velas

Debout de bonne heure nous avons réussi à partir à 8h30, ce qui n'était pas mal, nous n'avions pas trop long à faire...

Le ciel était et le vent nord-ouest parfait pour nous.

Le pêchou dont on avait secouru la femme hier est venu nous aider à larguer les amarres.

Après être sortis nous sommes restés dans la baie pour prendre le temps de ranger toutes nos amarres et défenses puis on pris la route du nord au moteur car il y avait un vilain clapot et cela a été comme çà jusqu'à virer la pointe extrême nord de l'île. Peu de visibilité et possible de faire des photos dans cette grisaille .

C'était fort regrettable car nous avons longé les magnifiques falaises colorées, toute grises dans cette atmosphère....

Et puis peut-être 1h après avoir laissé l'île derrière nous, toute la grisaille s'est levée et le soleil est sorti ainsi qu'une bonne petite brise digne de notre code D (voile d'avant très fine et très colorée).

Nous avons ainsi navigué toute la journée en pouvant rester au soleil et au vent sans avoir froid ni trop chaud et cela réconcilie avec la mer !!!!

A notre plus grande déception nous n'avons pas vu de baleines, juste quelques dauphins qui avaient l'air d'être très jeunes et qui ne jouaient guère avec le bateau...

Nous sommes arrivés sur l'île de Sao Jorge par la pointe ouest qui est de toute beauté avec des falaises ocres, grises et rouges, des arches, des grottes et j'en passe ; malheureusement c'est trop loin de l'abri le plus proche et il faudrait pour y revenir un zodiac rapide...que nous n'avons pas !

Cette île de Sao Jorge fait partie d'un groupe de 3 qui sont celles du sud-ouest, plein sud de Graciosa et plein ouest de Santa Maria.

Cette île, ainsi que celle de Pico, qui se trouve à 10MN environ au sud de Sao Jorge est toute en longueur, c'est même la plus longue : 54 km de long par 7 de large sur un axe grosso-modo Est-ouest.Elle se termine en pointe à ses 2 bouts.

A leur Ouest sud-ouest se trouve l'île de Faial, très réputée parce que dans son port c'est arrêté autrefois bon nombre de navigateurs mondialement connus et son port de Horta est toujours plein surtout de nostalgiques de la marine « d'avant ».

La pointe était donc haute en couleurs avec un phare perché à 250m ensuite les falaises étaient encore plus hautes, 400m, assez droites mais avant d'arriver à Velas il y a une pointe, d'où le port à l'abri des vents d'ouest derrière cette pointe.

Cette pointe a également des roches magnifiques avec des courbes improbables....

Le port principal de Sao Joge se trouve donc sur la côte sud à peu près à une quinzaine de kms de la pointe ouest.

Comme nous sommes arrivés tard nous avons mouillé devant le port car il est hors de question que nous entrions dans un port aussi petit sans être sûrs d'avoir une place.

A moins d'une demi-heure de notre arrivée nous avons aperçu un autre bateau qui faisait force de moteur pour passer devant nous et nous coiffer au poteau...

Que ces vacanciers sont stupides !

Ils ne connaissent rien de nos intentions et si nous avions voulu rentrer ils ne seraient pas passer devant nous avec le moteur que nous avons !

En plus franchement le mouillage est sympa !

En dessous d'une falaise où des milliers de « pufins » (des oiseaux de mer) viennent toutes les nuits crier ( volume acceptable il paraît) ; malgré il y a pas mal de fond, 12m, mais de la vase et du sable ce qui augure une bonne tenue pour l'ancre.

Quand nous sommes arrivés il y avait juste 2 bateaux, Français, mais après nous il en est arrivé beaucoup qui se sont tous précipités au port ….pour en ressortir car plein !

Samedi 15 juillet ; île de Sao Jorge / mouillage de Velas

Nous avons commencé ce matin par aller faire nos civilités à terre puisque c'est obligatoire ici ; à chaque fois que tu bouges tu dois aller dire aux gendarmes, c'est à dire la GNR, que tu pars pour tel endroit.

Heureusement maintenant la plupart de ports ont autorité pour le faire mais pas toujours et avec l'AIS et Trafic Marine ils nous voient arriver et savent déjà d'où l'on vient et le type de bateau....et l'âge du capitaine !

On nous avait répété que le capitaine du port, José, était charmant et il l'est totalement mais quand il n'est pas là les bateaux font ce qu'ils veulent et vont se mettre surtout où ils veulent et souvent en faisant le forcing...De plus il parle un anglais parfait t il connaît parfaitement bien son île voir les autres...

La mauvaise nouvelle c'est que même au mouillage sur notre ancre c'est payant !!!

On nous l'avait répété à Praia da Vitoria début mai par un cata qui en venait mais ils avaient compris que c'était valable pour toutes les îles....

C'est nouveau de cette année ou peut-être de l'an dernier mais c'est payant au même tarif dans le 3 îles du sud, c'est à dire la moitié d'une place de port ( ce qui est beaucoup puisqu'il n'y a pas d'eau ni électricité

Enfin ce n'est valable pour le moment que pour ces 3 îles, Sao Jorge, Pico et Faial mais il ne faut pas rêver cela va s'étendre à toutes ces îles...

Pour les commodités José nous a donné une carte magnétique pour les toilettes, les douches et les machines à laver.

Enfin bref, le port n'est pas plein mais des places ont été réservées par des bateaux un peu gros et la seule place bien pour nous et pas trop difficile à prendre est actuellement prise par nos anciens voisins calamiteux...

José est atterré par le nombre de très gros bateaux flambant neufs !

Il dit comme nous qu'en quelques années la dimension des bateaux est devenue incroyable et qu'il y a donc beaucoup de gens avec beaucoup d'argent...Les gens veulent tout tout de suite depuis le Covid et cela devient paraît-il de plus en plus compliqué de gérer tout ce flux.

On peut débarquer avec notre annexe dans le petit port de pêche car il y a de la place pour une annexe comme la nôtre et y débarquer avec nos vélos et on mettra les batteries à charger dans son bureau, ça c'est sympa de sa part.

La ville est à la verticale bien sûr compte tenu de la géologie environnante, ça monte et ça descend tout le temps .

Velas est une jolie petite ville très prisée et très touristique, on y entend d'ailleurs parlé français à tous les coins de rue...

A l'office du tourisme la minette est très sympa aussi et parle couramment l'anglais et est de bon conseil, ce qui ne gâche rien !

Le plan d'origine, et annoncé à José, est que nous restions là pour le mois à venir en prenant le ferry pour l'île de Pico et éventuellement l'île de Faial....

Lundi 17 juillet ; île de Sao Jorge / mouillage de Velas

comme on l'avait bien imaginé pendant le week-end quand José n'est pas là c'est la foire d'empoigne parmi les bateaux ; nos calamiteux sont sortis sans qu'on les voit faire hier matin et le temps qu'on les remarque au bout de la jetée , le dernier des bateaux arrivés la veille au soir s'est littéralement jeté dans le port....

C'est sûr que c'est de notre faute puisqu'on ne regardait pas...

Premier vu, premier à prendre !

Bon de toute façon on est très bien ici au mouillage pour plusieurs raisons : c'est pas mal protégé et on ne bouge pas trop, c'est calme car on n'a pas à subir des voisins indélicats trop près de nous et c'est moins cher...

Le seul inconvénient c'est qu'il faut ramer pour aller à terre puisque nous n'avons plus de moteur hors-bord mais ça va nous faire du bien !

On a débarqué nos vélos ce matin et on a pris la direction de la pointe ouest, Ponto dos Rosais, pour voir du dessus comment sont les falaises.

Déjà en partant du port cela monte à pic jusqu'à un premier plateau qui se trouve à peu près à 100m d'altitude et la route que nous avons prise, par la côte nord montait à 420m en plusieurs raidillons courts avec un faible et court passage à plat ou faux-plat entre chaque et le tout sur 4kms !

Pour ma part j'ai fini à pied !

Ensuite cela oscillait doucement jusqu'à un magnifique parc naturel à 5km de la pointe.

Passé ces 400m nous avons retrouvé ces routes bordées d'hortensias bleus que nous adorons et dans le parc ce n'était que cèdres magnifiques , fleurs en tout genre et végétation en général luxuriante...

D'ailleurs les hortensias bleus servent même de haies entre les champs ici.

Champs qui sont des pâturages d'ailleurs car c'est ici sur Sao Jorge que l'on fabrique le meilleur fromage de toutes les îles ; il y a partout d'énormes troupeaux de vaches qui ont toute l'herbe qu'elles veulent toute l'année puisqu'il ne gèle jamais sur ces îles....

Au bout de cette réserve naturelle il y avait un mirador au-dessus des falaises nord et il faisait si beau et si chaud que nous y avons pique-niqué avec une vue imprenable sur la mer et Graciosa au loin....Il y a pire comme endroit !

Après la route devenait une piste, très bien damée mais non goudronnée avec de bons raidillons là aussi mais dans les raidillons la piste était quelquefois ravinée ; sur les 5 km qui restaient avant le phare nous en avons fait 3 et ensuite nous avons laissé nos vélos à l'ombre sur un petit chemin et nous avons continué à pied parce que tous ces raidillons il fallait ensuite les remonter...

Mon Dieu qu'il faisait chaud sur cette route !!! et quelle poussière à chaque fois que nous croisions des voitures !

Arrivés au bout au pied du phare, déception !

C'est une ancienne caserne complètement délabrée et aucune possibilité à première vue de voir la mer et encore moins les falaises ! C'était frustrant !!!!

Alors on est allés fouiller dans les taillis et nous avons réussi en enjambant des murets à aller au-dessus de ces falaises, quand même !

Si on ne fouille pas comme on l'a fait on ne voit rien c'est un comble !

Ce n'était pas la peine de dépenser des milliards pour faire cette route pour ...rien...

Le retour vers les vélos a été pénible sans ombre sur la majeure partie de cette route et en arrivant aux vélos je me suis affalée dans l'herbe, enfin à l'ombre !!!

Le retour par la côte sud a été moins mouvementée et pratiquement toute en descente, cool !

C'était une vraiment belle journée !

Comme il n'était pas tard quand nous sommes rentrés et qu'il faisait chaud on est allés se baigner depuis le bateau, c'est un des grands avantages du mouillage !

Nous avons un gros bidon noir de 10l qui reste au soleil, et de préférence à l'abri du vent, pour avoir de l'eau chaude pour se rincer ou se laver cela évite ou l'eau froide ou le moteur pendant 1h....

On a laissé les vélos à terre bien amarrés à un poteau électrique sur le côté de la capitainerie à l'écart du passage des autres bateaux, sait-on jamais...

Les Portugais ne sont pas voleurs mais dès qu'il y a du tourisme avec beaucoup d'étrangers il y a des vols, c'est malheureux !

Mardi 18 juillet ; île de Sao Jorge /mouillage de Velas

repos aujourd'hui. Juste aller chercher du pain et récupérer nos batteries de vélos en charge au bureau du port.

Une association a remis en état 2 baleinières et ils sortent presque tous les soirs ; comme j'en ai pris quelques photos nous les avons mises sur une clé USB et le avons données à José pour qu'il leur transmettent, cela lui a fait très plaisir que nous pensions à les leur donner...

On a regardé la carte de l'île où plutôt les cartes, tout ça pour constater que ce n'est pas possible de tout faire en vélo...

Et louer une voiture est hors de nos moyens....

Donc nous allons changer nos plans ; on avait aussi envisager d'aller au mouillage un peu plus loin vers l'est, toujours sur la côte sud pour pouvoir aller vers la côte nord et aller voir au moins « une faja ».

Une faja est une plate forme de roche qui est restée au raz de l'eau alors que les falaises alentours sont montées parfois très haut ; il y en avait à Santa Maria, que nous étions allés voir avec plaisir sauf que....

Celles de Santa Maria étaient surmontées de falaises de 200 à 250m et que celles d'ici sont surmontées de falaises de 420m !

Ce n'est pas pareil là ! Ce qui veut dire qu'il faut partir de la côte sud au niveau zéro, monter à 600m parce qu'en route il y a une montagne de cette hauteur, puis redescendre vers la côte qui se trouve à 400m et là descendre à pic la falaise : 400m sur 3km et seulement 3 épingles à cheveux...

Le problème n'étant pas de descendre mais de remonter cette pente raide...

Pour moi c'est non parce qu'à Santa Maria j'en avais chier pour remonter...

Cela a fait rire Bernard mais au fond je ne suis pas sûre qu'il se sente de le faire lui non plus ….

Donc on change encore nos plans !

On va partir pour l'île de Faial ,que nous ne pensions pas visiter ( celle-ci étant très prisée) mais d'après José les bateaux de retour des Antilles sont passés et maintenant ce doit être possible d'y aller sans problèmes ; de surcroît comme elle est loin des autres en général sauf de Sao Jorge et Pico, peu de bateaux de locations doivent y aller, c'est toujours çà !

Les prix du port et du mouillage sont les mêmes sur les 3 îles du coin...

Mercredi 19 juillet ; île de Sao Jorge / mouillage de Velas

Ce matin nous sommes descendus faire 3 courses, payer la capitainerie et discuter avec José et remonter nos vélos.

Les bateaux ne restent pas longtemps en moyenne qu'ils soit au port ou au mouillage et ça va et ça vient mais on est toujours majoritairement plus de français.

Sur le quai en face il y a beaucoup de va et vient aussi entre les ferrys pour les autres îles et les cargos divers et variés quand ce n'est pas un bateau militaire....

Quand aux oiseaux qui nichent dans la falaise, il ne doit pas rester beaucoup de petits au nid et les cris la nuit ont bien diminués.






























































dimanche 9 juillet 2023

 

Lundi 19 juin ; port de Praia

Cela fait 3 jours que je suis malade et que je tousse toutes les nuits, ce qui fait que je dors mal et du coup je suis obligée de dormir dans la journée ou du moins de me reposer.

Et comme la météo ne s'arrange pas et qu'on a l'impression d'être en novembre et que nous devons aller à Angra chercher nos pièces inox nous avons trouvé un plan B pour y aller.

On a pris le bus pour Angra et là on a pris un taxi qui nous a emmener devant la porte de l'usine qui est dans une zone industrielle très loin de la ville.

Nos pièces étaient bien prêtes et ils étaient extrêmement aimables ; près de là il y a un énorme super marché chinois comme il y en a tant au Portugal comme aux Açores mais en vraiment très grand ; on a traîné là-dedans une bonne heure puis nous sommes allés déjeuner en face dans ce que l'on pourrait dire être la cantine du secteur ; pour 8 euros nous avons eu un gros plat de viande de porc avec des frites et du riz (ils adorent faire ce genre de mélange), une boisson et un café.

La pluie redoutée est arrivée et nous avons jugé bon de demander au serveur de nous appeler un taxi pour rentrer à Praia.

Mardi 20 juin ; port de Praia

Il y a peu d'oiseaux de mer dans ces îles surtout dans les zones habitées hormis de petites sternes appelées « Guifettes »ici au sud.

A l'image de leurs grandes sœurs Nordiques elles sont braillardes et viennent vous faire peur en vous rasant la tête et en faisant mine de vous piquer le crâne...

Non seulement elles font un boucan du diable mais quelquefois on a vraiment l'impression qu'elles vont vous faire un trou dans le crâne ; la seule parade que nous avons trouvé c'est de lever le bras au-dessus de la tête en pointant le doigt dans leur direction et ça çà leur fait peur et elles se détournent immédiatement, heureusement !

Maintenant c'est la saison des amours qui commence et les mâles sortent toute leur panoplie de dragage et c'est assez surprenant à regarder depuis l'intérieur du bateau.

Au large on trouve des milliers de Pufins mais à terre ils nichent dans les falaises et sont difficiles à voir et les falaises ici à Praia ne sont pas près de nous ; ces oiseaux ont un cri très amusant qui ressemble à un bégaiement de petit enfant !

Les autres oiseaux comme les goélands sont rares sans parler des autres que nous connaissons mais les pigeons eux sont rois ici et ils nichent volontiers dans les falaises aussi bien de dans les clochers et autres abris du même genre.

Ce soir nous sommes allés boire un verre au bar de la plage derrière le port avec Ute et Manfred ainsi que 3 autres bateaux ; nous étions les seuls français, 2 étaient Allemands et les 2 autres Hollandais.

Les conversations sont allées bon train en anglais et tout le monde y participait, c'était un grand moment très convivial !!!

Dommage qu'il nous ait pas plus souvent ce genre de moment !


Jeudi 22 juin ; île de Graciosa / au mouillage devant le port

enfin nous avons réussi à partir !

Nos amis Allemands du bateau Auriga sont partis hier vers Graciosa eux aussi et nous ont envoyé un message en arrivant pour dire qu'il y avait de la place en se mettant à couple d'eux ( « se mettre à couple » c'est s'amarrer contre un autre bateau quand il n'y a plus de place ailleurs, c'est une pratique courante).

La météo de Bernard disait que c'était mieux de partir aujourd'hui car le vent devait être plus sud-ouest alors que nous allions faire une route nord-ouest et un vent assez modéré, genre 15-20nds....

Çà c'était la théorie !

Comme l'île de Graciosa est au nord-ouest de Terceira, nous avons donc pris la direction de la côte nord de Terceira ; tant que nous avons navigué à l'abri de l'île tout allait bien et bon train mais arrivés à découvert le vent est passé un peu plus ouest et surtout il a forci assez rapidement.

La mer était très formée et chaotique ; on jouait assez le sous-marin là et il a fallu rouler le génois rapidement et prendre 2 ris, le tout avec le moteur en plus parce que bien sûr le vent était trop sur notre nez...

en fait de 20nds il s'est établi à 35 !!!

Nous étions partis à 8h et à 11h nous étions tous les 2 malades !!!

Comme j'avais mis un patch derrière l'oreille (qui normalement est très efficace) cela n'a pas été si pire et Bernard après avoir vomi allait mieux...

Le ciel a été très changeant toute la journée mais heureusement sans pluie.

Il n'y a que vers 15h que le vent a ralenti un peu et la mer est devenue un peu plus calme...

Inutile de dire que nous n'avons rien mangé et que la journée a été longue...

Quand je pense que Bernard a dit que l'on ne partait que aujourd'hui parce que pour une première navigation de l'année on allait se ménager et partir avec de bonnes conditions météo !!!

On doit avoir du sel de mer jusqu'en haut des mâts avec les douches que nous avons prises !

Et à l'intérieur, surtout dans notre cabine c'est le chaos total ! Des choses qui ne bougent jamais en ont profiter pour aller chahuter partout...quel bazar !!!

On a préféré jeter l'ancre en arrivant et aller voir en annexe comment çà se passait dans le port.

C'est très difficile d'évaluer des distances sur une carte, si précise soit-elle mais nous savions que l'espace pour rentrer et à l'intérieur était très étroit et à ce sujet nous avions entendu tout et son contraire...

Nous avons donc mis notre annexe à l'eau mais Bernard a omis de vérifier le moteur hors-bord à Praia et ce dernier pour se venger a refusé de marcher...tout est bloqué !

Alors on est partis à la rame vu que nous sommes tout près de l'entrée du port !

Auriga est juste à droite après l'entrée du port et là on a constaté que nous avions bien fait de ne pas rentrer tout de suite mais de venir voir : le problème était qu'il y avait déjà un autre bateau à couple de Auriga , plus petit que nous et nous risquions de l'écraser si on se mettait à couple de lui...

Ute était très déçue et moi encore plus car au mouillage le bateau passait d'un bord sur l'autre...

Nous ne nous sommes pas attardés car nous étions vraiment trop fatigués

Le dîner a été expédié et à 18h nous étions couchés chacun sur une couchette pour se ventouser dessus comme dit Bernard !

Auriga repart vers l'île de Faial samedi matin , nous prendrons donc leur place, l'autre bateau est d'accord pour bouger en attendant que nous nous amarrions.

Vendredi 23 juin ; île de Graciosa / encore à l'ancre

On a fait le tour du cadran sur notre couchette mais malgré cela on est bien fatigués encore et ce matin je me suis rendormie au moins 1h ce qui m'a fait un bien fou !

Nous sommes 4 bateaux au mouillage dont un Belge que nous connaissons pas mal ; ils habitent maintenant aux Açores sur l'île de Florès (la plus à l'ouest des îles) et partent pour traverser l'Atlantique l'hiver prochain et nous leur avons rendu une petite visite avant d'aller à terre faire un petit tour et y déjeuner.

Le vent est complètement tombé mais il y a toujours un fond de houle.

Ce soir nous sommes revenus au port avec notre annexe à la rame pour dire au revoir à Ute et Manfred qui nous ont invités à venir les voir à Hambourg .

Samedi 24 juin : île de Graciosa / port de Praia (ici aussi c'est Praia)

Debout à 6h30 pour être prêts à rentrer dans le port dès la sortie de Auriga qui est bien sorti à 8h.

Nous avions déjà relever l'ancre et nous avons pu être assez près d'eux pour un dernier au revoir et rentrer enfin dans ce port q ;

C'est sûr que la passe est particulièrement étroite avec un angle droit vers la gauche à l'entrée et un virage tout aussi serré vers la droite pour rester le plus près possible du petit morceaux de quai où nous allions accoster ; mais sans vent cela a été facile, ce sera pour repartir que cela risque d'être plus compliqué car le cul du bateau est vers l'entrée et il faudra faire demi-tour sur place...

Enfin à l'abri !

Mais que tout est calme dans cet espace uniquement réservé aux pêcheurs de tout poils...

C'est le premier port calme et silencieux que nous voyons aux Açores ; reste que les pêcheurs rentrent et sortent non-stop mais ils le font dans le silence...çà c'est un scoop !

Cet aprem on a sorti nos vélos pour aller à la ville de Santa Cruz qui est la capitale de cette île et qui se trouve à 6kms de notre port.

A Santa Cruz il y a un nouveau port en construction dans une anse naturelle qu'ils ont fermée par un quai protégé par un empilements de rocs divers et avec une entrée très scabreuse elle aussi mais qui permet de protéger l'intérieur ; ce port sera réservé aux plaisanciers si nous avons bien compris...

Ils y ont installé 3 ou 4 corps-morts (un corps-mort est en fait un bloc de béton normalement très lourd envoyé au fond de l'eau avec un anneau dessus et une chaîne sur cet anneau qui remonte jusqu'à la surface sur laquelle est fixée une bouée qui flotte et que les bateaux peuvent attraper et se fixer dessus avec une amarre ; cela remplace l'ancre ) et on nous a assuré que ces coffres pouvaient supporter le poids d'un bateau de notre genre parce qu'il n'y a pas de houle à l'intérieur de cet abri...

De toute façon on ne peut pas mouiller dans cet espace car le fond est fait de grandes plaques de pierres de lave alors...

C'est une très jolie petite ville avec de beaux bâtiments dans le plus pur style du nord du Portugal.

Il y a également un peu partout de beaux moulins très typiques d'ici, très bien restaurés et entretenus c'est vous dire s'il y a souvent du vent ici !

Il a fait beau toute la journée pour une fois !

Lundi 26 juin ; port de Praia da Graciosa

Ce port de pêche dans lequel nous sommes est très actif et nous y voyons des bateaux que nous avons vu l'année passée à Santa Maria, ce qui veut dire que ces bateaux ne sont pas des locaux pour la plupart mais toutefois des Portugais et vont d'île en île en fonction des poissons. Ils sortent tous entre 4h et 6h mais ils le font dans le calme sans radio avec de la musique à fond et sans cris, ce qui est assez surprenant car dans les les autres ports nous avions l'habitude de leurs sorties matinales avec la musique à fond....

A Santa Maria ils y allaient pour le thon car il y a une usine de transformation du poisson et ici pour ce que nous avons pu voir ce sont des calamars qu'ils pêchent mais nous ne savons pas pour le moment si le grand bâtiment est juste l'équivalent de nos criées ou une usine elle aussi.

Nous avions prévu aujourd'hui d'aller faire le tour de l'île en vélo mais vu la couleur du ciel et les montagnes chapeautées nous y avons renoncé.

Mais nous avons fait une belle rencontre depuis notre bateau et justement c'est grâce à notre bateau que nous avons rencontré cet homme : dans ce port où il y peu de plaisanciers il y a un seul joli bateau en bois de construction ancienne d'environ 10m, très étroit (ce qui nous a fait dire qu'il était très ancien) et bas sur l'eau et nous nous étions préparés à aller le voir de près.

Et ce bateau appartient justement à ce monsieur !

Il est Finlandais, a 60 ans et était chez lui en Finlande propriétaire d'un chantier naval spécialisé dans la construction de bateaux en bois traditionnels ; mais son rêve avait toujours été de faire un tour du monde en bateaux et bien sûr en bois.

Sur son chantier il y avait ce joli bateau dont le propriétaire venait de mourir et sa veuve quand elle a appris qu'il cherchait un bateau pour partir lui a offert le sien en disant que son défunt mari l'aurait voulu ainsi....belle histoire n'est-ce pas ?

Et le voilà parti ! Il descend vers le sud va jusqu'aux Canaries et là on peut dire qu'une force qui ne s'explique pas le fait remonter vers les Açores (les Açores ne sont pas sur le chemin pour traverser l'Atlantique vers les Antilles mais sont sur le chemin inverse depuis les Antilles vers l'Europe) et là il tombe amoureux de ces îles et plus spécialement de celle-ci : Graciosa.

Il vend tout en Finlande et s'installe ici où il achète une maison avec un grand terrain et devient jardinier ou plutôt agriculteur car il fait un gros potager et plante des arbres fruitiers et vend ses récoltes....

Il vit maintenant car une jeune Hollandaise et ils viennent d'avoir un enfant et il est le plus heureux des hommes !!!

Cela fait toujours plaisir de voir des gens heureux, bien dans leur tête et leur peau !

Il a, bien entendu, accepté de visiter notre Romico et comme il sort son bateau de l'eau demain nous allons le revoir rapidement , il a même promis de nous rapporter des légumes...

Cet aprem nous avons tout de même ressorti nos vélos pour retourner à Santa Cruz et aller voir à l'office du tourisme s'ils avaient un plan de l'île et des documentations sur ce qu'il y avait à voir.

Au magasin à côté nous avons acheté du pain et comme il était encore tôt nous avons repris la route côtière vers l'ouest et retour par le centre de l'île vers Santa Cruz ; peu de photos car le ciel était brumeux et particulièrement gris ; il ne s'est dégagé qu'au retour à bord.

Ce côté de l'île et surtout l'intérieur à l'air assez pauvre, très peu de belles maisons....

Mardi 27 juin ; port de Praia de Graciosa

Il y a un coup de vent annoncé pour la nuit prochaine et pour 2 jours, ce qui veut dire que cela va valser dans le port malgré la chicane de l'entrée...

Comme tous les matins la météo nous empêche de faire notre tour de l'île car tout est gris et les montagnes chapeautées...

Il n'y a qu'après déjeuner que cela se lève alors nous attrapons nos vélos et allons tourner dans un coin ou un autre.

Aujourd'hui on opte pour le cratère du volcan de l'île qui se trouve près de nous ; cela s'appelle une « caldeira » ici. Ce volcan n'est pas très haut par rapport à Sao Miguel, à peine 250m.

Au fond il y a un petit lac qui a été découvert sous une énorme voûte ; à l'accueil ils montrent des photos alléchantes de ce site mais en réalité après avoir descendu une grosse palanquée de marches, le paysage est assez décevant car mal éclairé...

Sur d'autres photos du début du XX e siècle on voit qu'il n'y avait pas du tout d'arbres dans le cratère alors que maintenant il y a une magnifique forêt comme nous en avons vu ailleurs avec des cèdres et beaucoup de beaux platanes plus beaucoup de taillis.

C'est de toute façon un très bel endroit !

En revenant nous sommes passés par la route côtière qui nous faisait passer devant les thermes.

Et oui il y a des « thermes » ici avec de l'eau à 37°C !

C'est gratuit mais on ne peut qu'y rester que 30mn ; hélas nous sommes arrivés trop tard c'était déjà fermé...les maillots de bains se sont encore promenés !

Ce sera pour une autre fois !

Nous ne faisons jamais 50kms sur cette île car elle est petite ; aujourd'hui nous avons fait 21kms, hier 25 et la fois d'avant 15 ; malgré tout j'ai les tibias qui tirent....

Sitôt rentrés nous avons vu que Yann était arrivé pour sortir son bateau de l'eau alors nous sommes allés l'aider ; nous avions imaginé que c'était le roulève qui allait le sortir mais non c'était avec le portique des petits bateaux.

Dans tous les ports et même aux endroits où il n'y a qu'un quai ils ont ses petites grues, cela permet de sortir instantanément les petits bateaux qui n'encombrent ainsi pas les ports déjà petits et plutôt pleins ; cette grue consiste en un pylône avec un bras qui tourne d'au moins 6m de long sur lequel est fixé un câble.

Il y a une croix métallique posée par terre et que vous pouvez utiliser en y fixant les sangles qui se trouve au pied du pylône, ou fixer les sangles sur le câble en direct si votre bateau est petit ou utiliser vos propres sangles , ce que nous avons vu à Santa Maria ; le tout est commandé par une grosse télécommande étanche.

A Santa Maria ils en ont 2 : une pour les petits bateaux de pêche professionnels et l'autre pour les autres ; ce système est très efficace et rapide , même pour les professionnels.

Comme c'était la première fois qu'il le sortait ainsi et qu'il venait de construire sa remorque, il a fallu pas mal d'ajustages et cela a été long à faire ; il y avait avec nous un pêcheur professionnel qui a un petit bateau, un gars très sympa et un jeune qui a prêté sa voiture, celle de Yann étant quelque peu en bout de course....en passant il a très bien construite sa remorque qui est digne d'un chantier !

Jeudi 29 juillet ; port de Praia de Graciosa

la tempête est bien là depuis hier et je confirme cela bouge beaucoup dans le port !

On prend la houle de derrière mais quelquefois on tangue quand même mais nous restons loin du quai donc le mouvement est souple ; la température qui n'était déjà pas très élevée a chuter et ce vent est bien désagréable ; tous les pêcheurs sont rentrés avant midi, c'est tout dire !

Par contre hier la police locale est venue nous dire qu'au vu des fêtes de fin de semaine il fallait que nous changions de quai avant vendredi 17h car il y aura un lâcher de taureaux dans le village et pour le moment nous sommes juste sur le parcours des taureaux que les gens vont pousser à se jeter à la mer...

Et au cas où nous n'aurions pas bien saisi , la Police Maritime est venue ce matin nous le redire...

Mais avec le vent en ce moment nous ne pouvons pas bouger et comme les places sont rares nous verrons demain matin si nous ne partons pas à Santa Cruz....on n'aurait pas la musique toute la nuit ainsi...

Dans la journée ils ont amener une dizaine de bétaillères qu'ils ont entreposer ça et là mais on se sait pas à quoi elles vont servir....Sur une petite placette pas du loin de nous ils ont dressé un chapiteau pour un orchestre et des cabanes pour vendre à boire et à manger ; au fond de la petite anse (l'ancienne pente qui servait à sortir les bateaux il n'y a pas si longtemps) ils ont installé 2 baignoires.....qui vont servir de barbecue ! Avec la cabane qui va bien pour servir les gens surtout en bières !

Les festivités commencent ce soir et pour quelques jours...

Hier Yann nous a amener des légumes frais et il est venu avec sa compagne et son bébé, qui bien sûr a beaucoup apprécié notre bateau....

Heureusement que nous avons cet homme pour nous approvisionner en légumes frais car ce matin nous sommes allés au supermarché du village faire quelques achats et on a compris pourquoi les habitants ici sont majoritairement en surcharge pondérale ….

Au vu de leur alimentation ils ne peuvent pas être maigres !

2 ou 3 légumes en fin de vie mais beaucoup de haricots en tout genre vendus au poids et quand aux fruits il faut oublier ceux de saison, il n'y avait que ceux qui se conservent facilement comme les pommes, les oranges et quelques poires.

Heureusement que nous avions fait le plein à Praia !

Par contre nous avons vu un marché à Santa Cruz et il sera intéressant d'y aller quand il fera beau.

Vendredi 30 juin ; port de Praia de Graciosa


les jours passent à une vitesse incroyable ici, c'est encore pire qu'à la maison et c'est pas peu dire !

La police locale avait proposé son aide pour changer de place et nous avions demandé à Yan de venir également car il valait mieux avoir quelqu'un pour larguer les amarres ici et quelqu'un pour les attraper de l'autre côté du port car nous allons aller le long de la jetée extérieur et nous avions donné une heure à ces 2 bénévoles : 11h.

Et bien personne n'a eu le temps de venir !

A 10h30 là où on allait accoster il y avait un grand type sorti de nulle part et inconnu au bataillon qui nous sifflait pour nous dire avec grand renforts de gestes qu'il était prêt à nous prendre les amarres et devant nous il est arrivé un type de mon âge assez corpulent qui a commencé à nous dire qu'il fallait que nous fassions comme ci et comme ça pour changer de place et comme il expliquait tout ça en Portugais à grand renfort de gestes lui aussi il n'y avait pas moyen de l'arrêter et de lui expliquer que nous savions comment faire au mieux avec notre bateau....

Cela commençait à devenir assez énervant j'ai donc utilisé mon plus bel espagnol (faute de portugais) pour lui expliquer que j'avais été pêcheur moi-même et que cela ne me posait pas de problèmes pour déplacer le bateau....

Et à ma grande surprise il a compris et çà lui a un peu couper le sifflet....mais comme il voulait quand même avoir le dernier mot il a fini par dire que « lui » il avait 71 ans alors hein !?

Bon là il a pas eu de chance sur ce coup là parce que je lui ai répondu que moi c'était 70...

Je lui ai tendu la main pour finir cette histoire et il est resté un moment avant de me la serrer ….

Non mais serrer la main d'une femme!!!et une inconnue en plus !!!!

1 point partout mais avant que l'on comprenne quoi que ce soit il est arrivé une dizaine de jeunes prêts à nous aider alors Bernard a dit  « tant pis on n'attend pas Yan et on largue sinon il va recommencer sa litanie ! »

On a fait comme il il disait au départ et ensuite comme nous nous le voulions car enfin aucuns bateaux ne se ressemblent et nous connaissons particulièrement bien le nôtre.....

On l'a laissé s'égosiller sur le quai et cela s'est très bien passé mais grâce à leur aide à tous puisqu'il y avait pratiquement une personne par amarre....trop drôle l'histoire ! On n'avait jamais vu çà !!!

Ils nous ont fait mettre tout à l'entrée du port et comme l'entrée est assez étroite, ceux qui rentrent vont devoir faire attention et bien serrer à droite ; à l'autre bout du quai il y a déjà un voilier d'un Espagnol que nous avions déjà vu à Terceira et qui n'est pas sympa du tout ; peut-être qu'entre nous un pêcheur rentrera....

Le spectacle avec les taureaux commençait à 17h en théorie alors nous nous sommes bien habillés et sommes allés faire un tour et finir par trouver Yan en train de peindre et qui devait s'arrêter assez vite car il devait rentrer avant 17h pour garder son fils ; sa compagne devait s'absenter jusqu'à 19h.

Connaissons son compagnon elle avait été assez maligne pour venir le lui amener///

Et comme Yan voulait finir sa peinture nous nous sommes retrouvés à faire la nounou !

Bernard était aux anges avec le petit Timoté dans les bras, il faut dire qu'il est craquant et bien avancé pour ces 14 mois....

Jusqu'au moment où un gros bateau de pêche est rentré et a voulu se mettre entre nous et l'espagnol …

Sauf que ça ne rentrait pas vraiment et il a fallu repartir au pas de course pour retourner à bord en portant Timoté, qui lui, était ravi de la situation !

Bernard m'a laissé le petit et il a fini en courant et heureusement !

Les pêcheurs étaient ravis de nous voir car ils hésitaient à monter à bord et pourtant il aurait bien fallu si nous n'étions pas revenus....

Il ne faisait pas chaud à attendre pour regarder les taureaux et occuper notre petit homme alors nous sommes repartis voir son père...

Moi je suis restée un peu plus sur ma jetée pour faire quelques photos en compagnie d'un charmant gendarme qui parlait bien anglais...

2h plus tard comme nous retournions à bord nous somme passés devant le bateau de pêche et nous nous sommes arrêtés pour voir leur pêche qu'ils étaient en train de décharge sur un chariot : rien que des calamars taille XXL !

La moyenne de ces belles bêtes devait faire 80cm de long et peser au moins 5kg pièce et nous nous sommes retrouvés avec un magnifique spécimen d'au moins 50cm pour le dîner !

Et en prime un magnifique sabre (qui est un poisson très long et plat couleur gris acier d'où son nom).

Là on a à manger pour quelques jours !

Comme ils n'ont pas d'heure pour manger dans ce pays nous on a dîner et comme on redescendait sur le quai le patron du bateau de pêche nous a interpellé pour nous inviter à dîner....

Sur le coup j'ai dis oui mais 30mn après nous étions toujours là à attendre alors je suis retournée à bord pour me coucher.

Bernard a donc redîner et il a ramener ma part ; des calamars cuisinés à leur façon, un peu épicée mais très bon et il est revenu avec la bouteille de vin qu'il voulait leur offrir car le patron ne veut pas d'alcool à bord !

Samedi 1 juillet ; Praia de Graciosa

La nuit a été assez bruyante mais la musique était de la musique Portugaise pas trop mal et elle a fini relativement tôt en plus le peu de vent qu'il y avait emportait le bruit de l'autre côté.

Ce matin tout était étrangement calme mais cela n'a pas duré...

0 18h retour des taureaux et du monde 1h avant.

Aujourd'hui ils ont réussi à en mettre un à l'eau mais je n'avais pas l'appareil à la main quand il fallait...

Il fait moins froid qu'hier mais nous sommes resté à bord pour regarder ce qui se passait...

On s'est reposé aujourd'hui en prévision de la prochaine nuit qui va être bruyante !

Dimanche 2 juillet ; port de Praia de Graciosa

La nuit a été dure avec tout ce bruit....

Comme il n'y avait pas du tout de vent ce matin nous en avons profité pour retourner à notre place sur le quai en pierre ; facile à faire même que nous 2, juste le nez du bateau à avancer sur le quai, Bernard a sauté avec les 2 amarres en main, une pour devant et une très longue pour l'arrière et le bateau c'est rangé tout seul bien sagement le long du quai....

Le temps de refaire tout notre amarrage et il était midi !

Comme c'était l'anniversaire de Bernard aujourd'hui on a fait un bon repas et bu un peu plus que d'habitude mais nous sommes quand même allés faire un tour en vélo ; Yan avait expliqué à Bernard où il habitait et nous y sommes donc allés.

Il habite au milieu de l'île et à 4kms du port mais il n'y avait personne...

Il était bonne heure alors nous sommes allés voir la mer de l'autre côté et particulièrement une crique soit disant « abritée de tous les vents »...

Cela dépend de ce que l'on appelle « abritée » en fait et comme on se méfie de ce genre de commentaire, même si cela venait d'un bon sentiment de la part de la personne, cela dépend en fait de la forme du bateau, de son poids et surtout et surtout de l'aptitude des gens à supporter le quelconque roulis...

Le coin est joli toutefois indéniablement et des balades en annexe doivent y être sympas ; seulement voilà le moteur hors-bord est HS, voilà pour la bonne nouvelle ! Et c'est trop loin du port pour n'y aller qu'à la voile surtout que le vent dans la région est quelque peu imprévisible !

En rentrant nous sommes repassés devant chez Yan mais toujours personne...

Vers 18h il y a eu la fanfare de l'île et un défilé religieux composé de 3 statues de la Vierge portées chacune par 4 hommes, suivies de près par le prêtre et un petit nombre d'habitants de l'île, mais alors là, oh surprise, pas du tout les mêmes personnes que pendant la fête ; celles ci étaient plutôt assez chics, calme et très pieux et pourtant il y avait des jeunes parmi eux...surprenant parce qu'on a eu l'impression qu'il y avait 2 sortes d'habitants sur cette île tellement ils étaient à l'opposé les uns des autres. La religion perdrait-elle des adeptes dans ces îles ? Parce que ceux qui participaient à la fête n'étaient pas là....nous les avons suivis pendant un moment puis nous avons laissé tomber et nous sommes revenus à bord

Lundi 3 juillet ; port de Praia de Graciosa

la nuit a été pire que la nuit précédente car le vent nous ramenait la musique et même mes tampons d'oreilles n'arrivaient pas à assourdir tout le bruit....

Mais bon aujourd'hui nous avions prévu de faire le tour de l'île en vélo et nous nous étions organiser pour ça en préparant hier un pique-nique .

Il faisait un temps splendide sans vraiment de vent.

Nous avons réussi à partir vers 10h30 et nous sommes partis vers le sud et ensuite l'ouest.

C'est vraiment une très jolie petite île un peu comme l'île de Santa Maria ; ces petites îles ont une végétation quelque peu Méditerranéenne avec de beaux palmiers, des plantes grasses, des « griffes de sorcières »,du fenouil , beaucoup de figuiers et souvent en bord de mer ,surtout pour protéger des maisons ou de beaux terrains, des tamaris et un tas de petites choses qui nous font penser à çà.

Mais en même temps il y a des endroits avec une végétation entre le taillis et la forêt primaire complètement impénétrable....Cette île est beaucoup moins fleurie que les autres; pas de beaux hortensias bleus et d'agapanthes bleues et blanches au bord des routes. Juste quelques agapanthes blanches par très petites touffes de temps en temps.

Les hortensias bleus sont plus haut au-dessus de 250m. 

Et au milieu il y a les champs ou plutôt les pâturages pour les vaches car n'oublions pas que ces îles sont les principales fournisseuses de produits laitiers du Portugal...

Et pourtant il fut un temps où cela n'était pas ainsi quand on voit le nombre de restanques qui ont été faites un peu partout et tous ces murs qui entouraient de petites surfaces et qui protégeaient ainsi des vignes et quelquefois des bananiers ! Que de travail leurs ancêtres ont fait pour que finalement les descendants abandonnent tout ça pour faire simple ….comme l'élevage des vaches...

Au nord ouest de l'île il y a une pointe de roches blanches qui se trouve à 375m d'altitude mais cela a été impossible d'aller y voir de près.

On a déjeuner dans l'herbe d'une belle prairie qui dominait la mer et la côte nord ; spectacle inouï sur 200 degrés !!!!

Que c'était beau en plein soleil comme çà !

Pas de bruits autour, les vaches étant relativement loin de nous et le ressac de la mer assez loin en dessous ; même la sieste était parfaite !

On est ensuite redescendus vers la côte nord et là nous sommes descendus au raz de l'eau pour voir l'ancien port des baleinières.

Les pêcheurs avaient creusé des grottes dans de la roche très friable (de la pouzzolane) toute en teinte rouge et grise pour y entreposer leurs embarcations et c'était fait une pente douce pour les amener à la côte et on peut se dire que ces pêcheurs ne manquaient pas de courage pour affronter la mer et ces cétacés dans d'aussi petits bateaux !!!! Respect !!!!!

Au nord-est il y a un phare planté sur de la lave bien noire et la falaise en-dessous vaut aussi le déplacement ; nous avons laisser les vélos pour aller nous promener dans un dédale de petits bosquets de tamaris un peu ras du sol et des griffes de sorcière qui s'étalaient là sans une once de gène...la vue sur l'aplomb de la falaise était très belle !

Nous étions déjà allés voir le phare et savions ce que nous pouvions voir en-dessous mais nous n'avions pas vu que plus loin il y avait un autre sentier en bord de côte, c'est juste un petit bloc de béton placé en haut d'une petite falaise comme point géodésique qui nous a donné envie de nous y arrêter et grand bien nous a pris.

Il fallait bien surveiller le bord de la route pour voir le départ du chemin pour y aller et comme il y avait une chicane pour empêcher les 2 roues motorisées d'y aller il a fallu se faufiler avec nos vélos.

Mais que cela valait la peine de longer la falaise qui faisait un angle avec une autre, non accessible celle-là, et d'aller jusqu'à ce point géodésique !!!!!

Des falaises rouges et grises et noires, des îlots de forme invraisemblable, des petites criques bien cachées mais malheureusement inaccessible pour notre Romico mais avec une eau d'une transparente, si bleue !!!! Un enchantement !!!

Un peu plus loin en revenant vers Santa Cruz nous avons vu de nouveau des quadrillages de murs de notre taille en hauteur fait pour protéger des pieds de vigne comme à Santa Maria sauf qu'ici ils sont sur un terrain plat et bien sûr comme là-bas tout est abandonné ! Quelle misère...

Cela a été une journée très enrichissante et nous en avons pris plein la vue !

Mardi 4 juillet ; port de Praia de Graciosa

On pistait ce soir vers 17h nos camarades pêcheurs pour aller les prendre en photo avec leurs gros calamars ; surtout on surveillait quand ils iraient chercher le chariot de la criée pour débarquer leurs bacs de poissons.

Mais nous n'avions pas fait 50m sur le quai que nous nous sommes fait interpellés par Luis qui nous a proposer de venir boire quelque chose chez lui...

C'était foutu pour les photos mais en revanche il nous a proposé de nous emmener demain matin à Santa Cruz pour la matinée comme çà nous pourrons aller au marché et peut-être aller visiter le musée.


Nous avons donc fait connaissance de sa femme et de sa fille...

Luis est un ancien sportif, il faisait du vélo et était capable de faire le tour de l'île en 2h ; mais sa femme est tout sauf sportive....au moins 60kg de trop ; elle était littéralement vautrée sur son canapé à sucer une glace . Elle est née aux USA où ces parents avaient émigré et en revenant à sa source ici elle est tombée amoureuse de Luis et est donc restée mais on sent dans ses paroles qu'elle regrette son autre pays...Cette femme est triste et ne trouve apparemment pas de goût à la vie ; elle était contente de nous voir et de parler anglais pourtant mais sa télévision était restée allumée sur une série chinoise...Quand à sa fille elle fait à peu près le même poids que sa mère et parle avec une toute petite voix très aigu comme une petite fille cela donne une impression bizarre...

Mercredi 5 juillet ; port de Praia de Graciosa

A 8h 20 nous étions prêts devant chez Luis ; en 10mn nous étions au centre de Santa Cruz et toute la matinée pour nous ; il faisait un temps magnifique et peu de vent.

Nous avons commencé par le marché mais là déception !

Cet endroit n'a que le nom de « marché » car cela n'en est pas un : c'est juste une cour entourée de petits magasins dont une boulangerie, enfin ce qui en tient lieu ici, un petit supermarché et 2 bars...

Nous étions vraiment déçus car nous avions misé sur quelque chose comme celui de Praia da Vitoria pour avoir enfin des fruits et des légumes bien frais...

Nous avons donc pris la route de la côte pour aller au grand supermarché ; grand est un grand mot mais disons qu'il y a un peu plus de choses dans celui-là.

Avant d'y arriver nous avions repérer une boulangerie semi-industrielle alors nous nous y sommes arrêtés en revenant et il y avait là quelques petites pâtisseries avec de la pâte feuilletée comme nous aimons, ah les gourmands !

Ensuite nous sommes allés nous asseoir sur un muret qui dominait la grève, au soleil, pour faire un petit en-cas...il y a pire comme idée n'est-ce pas ?


Revenus en ville nous avons pris la direction du musée mais nous n'y avons vu que la partie terrestre et comme nous nous sommes fait mal comprendre on ne nous a pas dit où était la partie nautique...il n'y a qu'à l'office du tourisme qu'on nous a expliqué que c'était à l'étage au-dessus de ce que nous avions vu...grrrr

Mais il était trop tard pour y retourner car nous avions rendez-vous avec Luis à midi.

Cet aprem le vent a forci un peu mais surtout le beau temps est parti dommage moi qui pensait aller me baigner en allant à la plage...

Nos camarades pêcheurs sont rentrés assez tôt et ils ont changé de place en se mettant tout contre le quai du roulève (le portique qui sert à sortir les bateaux de l'eau) ; ils ont mis le bateau qui y était contre eux .

Cela veut dire qu'ils partent en congé par avion sur leur île car ils sont de Sao Miguel.

On s'est dépêchés d'aller les voir car je voulais les faire en photo avec les gros calamars !

Ils étaient déchaînés ce soir, le patron avait bien du mal à les canaliser pour nettoyer le bateau de fond en comble avant le départ et tout ranger...

La pause photo a pris un moment car il a fallu aussi les photographier avec leur téléphone !

Et on est repartis avec un autre calamar et une espèce de grosse rascasse que nous adorons pour en avoir manger souvent surtout au Portugal.

Le vent s'annonce très fort de l'ouest pour jeudi avec de la pluie ce qui fait que les bateaux en profitent pour bouger.

3 étaient en approche vers 18h dont 2 étaient des bateaux de location que nous connaissons, donc des bateaux à éviter d'avoir à couple si on veut être tranquilles et le troisième un Suisse ; comme les places sont rares ici, d'autant que le bateau des pilotes a été remis à l'eau hier et à repris sa place, c'est à dire là où nous étions pendant les fêtes, devant la jetée, nous avons donc interpellé le Suisse pour qu'il se mette à couple de nous , ce qu'ils ont accepter avec joie.

Leur bateau est un peu plus petit que nous et plus léger donc pas de problèmes même avec du mauvais temps annoncé surtout que là où nous sommes nous serons relativement protégés et sans houle.

Nous avons un peu discuter avec eux le temps de les aider à s'amarrer à nous et aussi à terre et ils nous ont dit qu'ils nous connaissaient un peu pour avoir entendu parler de nous par un couple d'Allemands , sûrement au cours de l'apéro à Praia da Vitoria, apéro qui avait été vraiment très sympa et où nous étions les seuls français....

Leur bateau est nickel quoique d'assez ancienne génération et le monsieur est tatillon mais au moins l'amarrage a été bien fait.

Vendredi 7 juillet ; port de Praia de Graciosa

le vent a soufflé très fort cette nuit mais on n'a pratiquement pas bougé et il est tombé des cordes.

Le vent a chassé toutes les ordures que les gens avaient laissé partout sur les toits et les quais et partout ailleurs pendant les fêtes et il y a de la merde partout sur l'eau et les bateaux, ce sont des porcs...

Les gens fument beaucoup ici sur les îles et pour eux c'est normal de jeter les mégots par terre....

Il y a une quantité impressionnante de personnes en surcharge pondérale , beaucoup de femmes et beaucoup de jeunes enfants ; peut-être que je me répète mais cela m'interpelle vraiment et on fini même par se demander si cela n'est pas un signe bonne santé pour eux car visiblement ils sont fiers d'être ainsi....

La matinée n'a pas vraiment été ensoleillée mais de toute façon j'avais beaucoup de cuisine à faire et Bernard a dû démonter la pompe à eau de mer du moteur.

Mais à 11h le ciel bleu est apparu et nous avons pu aller faire du vélo cet aprem.

Notre intention était d'aller prendre un bain aux thermes mais oh déception c'était complet !

On a pris un bain de mer puisque en-dessous il y a une piscine naturelle et ensuite nous sommes rentrés en repassant vers le centre de l'île pour remonter vers le cratère, la caldeira et prendre un sentier qui en fait le tour à mi-hauteur.

Enfin on avait imaginé que c'était un sentier ! En fait c'est probablement un ancien chemin qui a été transformé en route, pas goudronnée tout le long mais quand cela ne l'était pas il y avait du sable ou très petit gravillon très bien damé et un fossé profond et cimenté du côté qui montait.

Ils ont planté des centaines de platanes qui bordent cette route du côté du tombant ; il y en a un tous les 3m !


Par contre comme la végétation pousse bien dans ce pays, les taillis en contrebas ont bien poussés et il y a peu d'endroits assez dégagés pour voir la côte en dessous et c'est bien dommage...

Des platanes il y en a sur les ¾ du tour ensuite ils ont planté des cèdres mais de ce côté l'espace en dessous est bien dégagé pratiquement tout du long et on voit bien Praia et le port.