Vendredi 31 juillet ; île de
Jura- Craighouse
et on recommence dans les trains de
dépressions avec de la pluie et du vent fort ; pour autant cela
ne s'est guère arrêté cette année.....
le ciel est désespérément gris ce
matin, ce qui met notre humeur à mal …..trop c'est trop
quelquefois....quand on pense que vous manquez d'eau en France !
Dès que le courant s'inverse dans ce
long et étroit Sound qui sépare l'île de Jura et celle de Islay,
nous descendons vers la distillerie de Caol Ila, dont nous apprécions
le whisky et que nous voulons visiter ; la berge devant la
distillerie est légèrement en creux ce qui permet de rester en
dehors du courant mais les fonds sont profonds même en s'approchant
dangereusement des cailloux et nous nous décidons à prendre la
bouée de la RNLI, ce que notre ami Donald nous avait fortement
conseillé de faire car le nouveau bateau de sauvetage a changé de
mouillage. L'inconvénient de ces bouées, c'est que si le courant
est contraire au vent, comme c'est le cas aujourd'hui, le bateau
vient sur la bouée et on cogne constamment contre, ce qui est
bruyant et pas très bon pour notre peinture...Comme la pluie ne
prenait pas le chemin de s'arrêter, nous avons débarqué tout de
même en utilisant leur quai d'embarquement ; très haut leur
quai et leur échelle pour monter était glissante et
branlante....tout çà pour nous entendre dire que la prochaine
visite était dans 45mn....il n'y a rien ici, pas même un pub ou un
endroit où se mettre à l'abri, donc retour à bord en attendant. Et
pour achever le tout, la visite était assez décevante ; cette
distillerie appartient au même propriétaire que celle de Johnny
Walker et la majeure partie de leur production part dans d'autres
distillerie ; ils ne mettent pas en bouteilles sur place par
contre leur distillerie est ultra moderne et nickel propre. Nous
ramenons dans nos bagages une super bonne bouteille et si vous êtes
sages on vous la fera goûter....et photos interdites et comme nous
n'étions qu'un groupe de 4 c'était impossible de passer outre !
Pourtant qu'est-ce qu'ils étaient beaux les alambics !
Comme on trouve que ce mouillage est un
trop agité, nous repartons aussitôt vers la côte ouest de Jura où
se trouve le principal abri de cette île. Il y a beaucoup de monde
sur les bouées qu'ils ont installées assez récemment, alors nous
nous en éloignons le plus possible, ce qui est possible car cette
baie est très longue ; le soleil a daigner sortir de derrière
les nuages avant de se coucher...
c'est la nouvelle lune ce week-end et
il fait mauvais temps.....inutile de dire que le mois d'août
commence mal pour ce qui est de la météo....et nous avons été
avisés de changer de programme de navigation en avril : si nous
étions montés vers les îles du nord de l'Ecosse nous n'en
n'aurions guère profité.....
samedi 1 août ; Oban
dure et longue journée de navigation :
départ à 9h30 pour profiter au maximum du courant fort quand nous
serons au nord de Jura et que l'espace va se rétrécir avec la
terre ; nos prévisions étaient d'aller mouiller au nord de
l'île de Seil, de ne rentrer à Oban que demain et attendre lundi
pour faire les courses. Dès la sortie de l'abri on s'est fait
secoués comme dans une marmite ! Vent contre courant pendant
2h....nous aurions peut-être dû partir un peu plus tard pour éviter
çà....le tout au moteur appuyé avec le génois et nous faisions
7-8nds. Ne marcher qu'à la voile avec du vent pratiquement arrière
n'est pas une bonne allure pour notre bateau ; avec son arrière
arrondi on passe d'un bord sur l'autre ce qui est non seulement
inconfortable mais cela fait faseyer nos voiles et nous n'avançons
plus assez vite par rapport aux trains de vagues, ce qui empire le
mouvement pendulaire...autant vous dire que pour quelqu'un qui a le
mal de mer facilement en plus....Donc nous avons marché au moteur
jusqu'au nord de l'île et là le vent s'est un peu calmé, la houle
s'est assagie et le soleil est apparu enfin avec du ciel bleu :
on avait l'impression de sortir d'un tunnel ! On a pu couper le
moteur pendant 2h !!! quel silence d'un coup !!! En
revanche cela a eu le mérite de nous faire gagner du temps et au
lieu de nous arrêter à Seil , nous avons continué sur Oban. En y
arrivant avant 17h, nous avions tout le temps de descendre faire nos
courses tranquillement. Non que les supermarchés ici ne soient pas
ouverts le dimanche mais on trouve le meilleur pain à Lidl et, lui,
n'est pas ouvert le dimanche et les autres ne font pas de pain frais
ce jour-là....nous ne sommes pas allés à la marina, mais nous
avons pris une des 2 bouées des petits paquebots de la Majestic Line
dont faisait partie notre ami Chris. Nous étions ainsi très près
de la ville sauf qu'avec le clapot généré par le vent et les
nombreux bateaux qui entrent et sortent de là, c'était assez
sportif de monter et descendre de l'annexe.....nous avons eu droit à
un magnifique coucher de soleil !
dimanche 2 août ; île de Canna
il y avait bien longtemps que nous
n'avions pas fait de navigation aussi longue, mise à part hier !
Départ à 14h pour, bien entendu,
avoir le bon courant dans le Sound of Mull ; les prévisions
étaient de s'arrêter à Tobermory, au nord de Mull, pour la nuit et
repartir de bonne heure demain avant l'arrivée de la grosse
dépression qui arrive ; cela nous permettait de peut-être voir
nos amis du « Karnelyann » qui descendait, eux, de Canna,
et de nous reposer un peu ….mais les prévisions sont faites pour
être modifiées bien entendu...ce ne sont que des prévisions !
Parce que finalement la météo en question ne nous a pas laissé le
choix : la vilaine dépression arrive cette nuit et le seul
créneau qui nous reste si nous voulons être à Canna mercredi
prochain, c'est d'y aller sans nous arrêter. Comme nous ne savions
pas si le Karnellyan était arrivé à Tobermory, nous ne nous sommes
pas arrêtés et bien entendu 1h après notre passage devant
Tobermory, nos amis nous appelaient pour savoir quand nous
arrivions : ils ont été très déçus d'apprendre que nous ne
nous verrions pas car il est possible qu'ils soient allés là pour
nous voir....de toute façon, pour nous la météo prime sur le reste
mais apparemment Alain n'avait pas la même que nous et de toute
façon il n'allait pas dans le même sens que nous.....Bref nous
avons bien fait de passer tout de suite ! Au débouché du Sound
, que nous avons fait au moteur, le vent s'est bien établi et nous
avons pu remonter vers Canna à la voile ; nous avions aussi
envisager un plan B qui consistait à aller mouiller au nord-ouest de
l'île de Muck et il nous serait resté que 17MN à faire demain mais
finalement le vent était bien établi à l'Est (alors qu'il aurait
dû être du sud-est) et nous faisait faire une bonne route pour
Canna. Cela a commencé à se gâter quand nous sommes arrivés près
de la pointe sud-est de l'île de Rum ; celle-ci nous avait bien
protégés de la houle mais là le vent a commencer à beaucoup
forcir, nous obligeant à beaucoup réduire nos voiles et finalement
à tout affaler car l'anémomètre indiquait 41nds !
La nuit n'était pas complètement
noire, heureusement, car nous avons pu rentrer dans l'anse de Canna à
fond les ballons ; les bateaux au mouillages avaient l'air peu
nombreux aussi, il ne pleuvait pas encore et cela nous a facilité la
tâche pour nous faufiler jusqu'à notre mouillage habituel, qui se
trouve au-delà du cercle des bouées, près des haut-fonds, sinon
nous aurions jeté l'ancre au milieu des bouées. Le vent d'Est est
la pire des conjonctions ici à Canna car c'est le seul vent qui fait
rentrer la houle à l'intérieur et la nuit a été mauvaise ;
toutes les 2h nous étions debout car nous savions que nous étions
très près des fonds qui remontent rapidement : à 4h avec le
vent qui avait légèrement tourné et la marée basse nous avions le
cul dans la vase et nous gîtions légèrement, ce qui n'est pas un
problème en soi pour notre bateau qui a une quille longue. Par
contre l'avantage de cette situation, si si il y avait un gros
avantage, c'est que avec notre poids en prime le bateau ne faisait
pas le yoyo comme les autres sur les vagues : nous les
distinguions dans la pénombre qui sautaient littéralement avec les
vagues, sans compter qu'ils tiraient de furieux bords ; leur
nuit a dû être encore bien pire que la nôtre ! Bizarrement
les températures sont relativement douces avec ce vent d'Est, 17°C
alors qu'elles ne dépassent guère les 14 ces derniers temps.....
Lundi 3 août ; île de Canna
quelle nuit ! Toutes les 2h nous
étions debout : d'abord parce qu'avec les rafales à 40nds nous
n'étions pas tranquilles pour notre mouillage, d'autant que nous
sommes vraiment très près de la terre même si nous avons une
alarme de mouillage qui nous préviendra en cas de dérapage de
l'ancre....puis à marée basse, à 3h, nous avons pris un peu de
gîte et nous avons senti que nous étions posés au fond sur
l'arrière ; on talonnait sur de la vase, sans heurts véritables
ni bruit. Notre bateau ne risque rien dans ce genre de situation
puisque nous avons une quille qui fait toute la longueur du
bateau.....nous nous sommes levés à 9h quelque peu vaseux....
Le ciel était toujours gris et
pluvieux mais le vent commençait à faiblir ; à la fin de la
matinée il est passé de 25nds de régime de croisière à 10nds,
c'est reposant de ne plus l'entendre hurler. Le ciel s'est dégagé
d'un coup et finalement nous avons eu un très bel après-midi
ensoleillé ; les températures sont remontées jusqu'à 17°C,
comme dimanche soir alors qu'elles étaient redescendues à 12 avec
la pluie. La sieste a été vraiment la bienvenue : on a dormi
1h comme des masses !
Nous allons rendre visite ensuite à
Magda et Joachim et voir avec eux comment vont se passer ces 3 jours
de fête musicale. Bien entendu nous leur montrons ma nouvelle vidéo
faite avec les vues d'avion et je leur propose de la visualiser sur
grand écran , si cela est possible au cours de ces 3 jours ;
Magda accepte avec empressement et nous devons revenir demain soir
voir une chanteuse,îlienne elle aussi, qui s'occupe de Canna House à
la place de notre amie qui a pris sa retraite, et qui organise cette
fête.
Nous retournons à bord vers 20h un peu
rapidement car le vent reprend et le ciel noircit vite ; la mer
est très haute sur la pente du ferry et comme je n'ai pas mes bottes
je ne peux pas remonter dessus. Bernard est obligé de partir vite
avant de fracasser l'annexe sur les enrochements qui protègent la
pente et il me récupère à une échelle le long du quai du ferry.
Deuxième mauvaise nuit avec vent fort
et pluie violente ; çà devient une habitude
décidément!Difficile dans ces conditions de se reposer
convenablement ! Nous restons enfermés jusqu'à 18h, heure à
laquelle nous devions aller chez Magda ; embarquer dans l'annexe
était sportif, quand à débarquer sur la pente....le vent était
légèrement moins fort mais qu'est-ce qui pleuvait ! Et de la
pluie qui mouille bien ! Magda avait donc invité sa
remplaçante, Fiona et son mari Donald. Fiona Mackenzie est une
figure du chant gaélique ici en Ecosse et elle a d'ailleurs gagné
une médaille d'or pour l'interprétation des chants gaéliques il y
a quelques temps. Elle et son mari ainsi qu'une amie qui les
accompagnaient, ont adoré mes vidéos.....mais elle a prévu un
programme serré sur les 2 jours de fêtes, et non 3 comme prévu, et
si nous trouvons un créneau en cours de route ce sera sans la
musique....pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce que je
ne devrais pas utiliser de musique sans payer de droits d'auteurs à
leurs auteurs ; bien sûr elle ne l'a pas dit explicitement mais
on sentait qu'elle était très réticente...
Magda nous avait fait un buffet de
tapas....style Espagnol bien sûr et c'était aussi inattendu ici sur
une île au large de l'Ecosse que délicieux ! Il n'y a pas à
dire ces Espagnols sont les rois des tapas !
Le retour à bord a été aussi
scabreux qu'hier....mais maintenant nous avons de l'entraînement !
mercredi 5 août ; île de Canna
encore une journée enfermés, c'est
désespérant à la longue ! Nous ne descendons que ce soir à
18h sous la pluie battante pour aller à Canna House, qui est en
quelque sorte la maison de maître de l'île, pour y écouter une
invitée de marque, Margaret Bennett, chanteuse de chants gaéliques
très connue ici. Elle nous a raconter comment sa famille, quelques
générations en arrière, en 1830, ainsi que beaucoup d'autres dans
ce coin d'Ecosse en sont venus à émigrer au Canada pour essayer de
vivre une vie meilleure....les anglais à ce moment-là essayaient de
se débarrasser des petits fermiers qui ne payaient guère de loyer
pour y mettre des moutons, industrie qui rapportait bien plus pour
eux, les anglais s'entend....Ils promettaient un lopin de terre
gratuit à …..Terre Neuve ! Cette île appelée « New
Foundland » à l'époque, représentait donc le paradis pour
ces gens qui n'avaient rien pour la plupart et c'est souvent le
propriétaire des terres (le laird) qui payait leur passage sur le
bateau. Bien entendu, en arrivant les anglais sur place leur ont
dit « oh mais non, d'abord vous travaillez pour nous, vous
vous construisez une cabane là où on vous le dit et après on
verra » ; on imagine aisément ces pauvres gens qui
avaient déjà perdu la plupart de leur famille pendant ce voyage
interminable, passer ensuite un hiver rigoureux , pour leurs
connaissances, avec de la neige et des températures frisant les -30
dans une cabane de rondins couverte de tôles..... c'était
extrêmement intéressant! Margaret est un petit bout de femme d'à
peu près 70 ans, extrêmement dynamique malgré son handicap :
elle a eu la polio étant enfant et elle marche avec une canne, ce
qui doit être très fatiguant....son mari, qui est Vénézuélien
d'origine et qui lui sert de manager, d'éditeur etc...est plein
d'attentions pour elle, cela faisait plaisir à voir. Ce monsieur,
Gonzalvo, était très intéressant également car il parle 3 langues
couramment, dont le français, et au cours du pot qui suivait au
« Guest House » de l'île nous avons pu discuter
longuement. Bien entendu nous étions les seuls invités étrangers
présents ; quand je dis « étrangers » ce n'est pas
seulement étrangers à l'Ecosse mais étrangers à l'île, ce qui
est encore autre chose ! Malgré tout nous sommes connus
maintenant de tous ces gens sur Canna et souvent ils nous demandent
de nos nouvelles quand ils nous revoient pour la première fois.
Là du coup nous sommes rentrés très
tard ; même encore plus tard que çà parce que dans la
pénombre du mouillage j'ai reconnu le bateau de notre ami John, que
nous attendions ; il était arrivé à 20h et en ne voyant pas
notre annexe, il s'est bien douté que nous étions quelque part à
terre....il surveillait donc le bruit des moteurs d'annexe ; et
nous avons fini sur « Am Franga » pour 1h encore avant de
retourner sur Romico et grignoter quelque chose enfin....
Jeudi 6 août ; île de Canna
tout le monde espérait un peu de
soleil pour cette journée ; cela a été juste un peu et Fiona
n'a pas eu besoin de son plan B qu'elle avait pourtant commencé à
mettre en œuvre ce matin au vu de la grisaille crachinante.... Nous
avions rendez-vous à 10h30 devant la chapelle (qui fait office
d'église sur l'île où chaque habitant à un siège attribué avec
son nom dessus) pour un « récital » de Margaret Bennett.
Nous avons pris John en passant, cela lui évitait de gonfler son
annexe ; il est reparti après déjeuner mais il voulait voir
Margaret qu'il admire. En fait ce n'était pas du tout un récital
mais c'était très intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire
des Ecossais et leurs déboires : elle avait mis en œuvre tout
une histoire concernant la musique qui tenait lieu autant de
passe-temps que de remontant moral les mauvais jours ou les très
longues soirées d'hivers à une époque où l'on envisageait même
pas qu'il puisse exister l'électricité un jour, sans parler de la
télé, du ciné ou des ordinateurs....et elle nous a appris à
chanter.....en gaélique ! Elle avait bien fait les choses en
photocopiant les paroles des chansons en gaélique et traduites
également en anglais. Évidemment nous n'avons pas été brillants
sur ce coup-là : Bernard déteste chanter tout court et si moi
j'aime plutôt çà, la langue utilisée m'a un peu freinée ;
c'est très compliqué le gaélique et les lettres écrites ne se
prononcent pas de la même façon qu'en français ou même qu'en
anglais, cela double donc la difficulté. John le comprend un peu, sa
femme Mallag le parle couramment, mais surtout John est musicien et
il connaissait donc la plupart des chansons , ça aide !
Nous avons déjeuner ensuite au « Café
Canna » et John est reparti ; le temps est resté moyen
allant en se dégageant un peu mais ce matin ce n'était pas
brillant. Le rendez-vous de l'après-midi était à 14h30 au pont qui
relie les 2 îles de Canna et Sanday, ce qui permet ce bel abri et le
port. Sur l'île de Sanday il y a une église, toute seule au milieu
de nulle part et qui n'a jamais été consacrée : elle aurait
été construite là alors qu'elle était prévue pour une autre
île....bref elle ne sert à rien et les îliens essaient d'en faire
quelque chose ; faute de moyens pour la transformer en
profondeur, ils viennent de décréter que ce serait désormais leur
« centre culturel » maintenant que 2 des nouveaux
habitants soient des artistes. Il y a donc Fiona qui est chanteuse et
le propriétaire du Guest House , Colin ainsi que son compagnon est
professeur de théâtre et acteur. Nous nous sommes donc rendus à
pied jusqu'à ce « centre » en nous arrêtant tous les
100m et là un des habitants présents (ils étaient une bonne
vingtaine dont 2 des 4 enfants de Gordon qui participaient à leur
façon) nous racontait une histoire concernant l'île ou nous parlait
du mode de nourriture des anciens et de la l'utilisation des algues
ou bien Fiona chantait ou bien Colin et une de ses élèves mettait
en scène une scénette avec une des histoires marquantes de la vie
îlienne ; en cours de route les enfants nous donnait des
gâteaux faits maisons ou des bonbons ou des petits objets rigolos en
plastique comme de tout petits pistolets à eau ou des instruments de
musique et à l'arrivée il y avait une collation faite avec un peu
d'alcool pour nous réchauffer car nous étions transis . Et
pour finir nous avons eu un concert de Fiona à l'intérieur de
l'église : un couple de ses amis étaient venus pour
l'accompagner en musique et en voix et avec leurs instruments et ils
avaient fait des bancs avec de grands madriers posés sur des billes
de bois avec des coussins dessus ; les divers instruments
étaient également posés sur des billes de bois : on appelle
ça le système D ! Mon seul regret c'est que nous n'avons pas
dansé ! La seule chose qui a été un échec pour eux c'est
qu'ils avaient installé derrière les musiciens une sorte d'écran
fait avec un drap pour projeter des images mais le projecteur n'était
probablement pas assez puissant et le drap absorbait la lumière, on
ne voyait donc rien…..Pour une fois nous avons réussi à ne pas
rentrer trop tard.....et ce soir il y a du soleil....
vendredi 7 août ; île de Canna
ce matin visite privée de Canna House,
que nous avions déjà visitée mais là on a eu accès à des
endroits et des choses interdites autrement ; tout cela grâce à
Margaret qui a connu la maison du temps de leurs occupants, elle nous
a d'ailleurs raconté quelques anecdotes de la vie dans cette
maison : leurs propriétaires, John et Margaret étaient de
artistes eux-même avec de bons moyens d'existence, ce qui permet
bien sûr d'assouvir ce genre de passe-temps.....Margaret est morte
centenaire, elle peignait, chantait, écrivait des histoires et des
poèmes, jouait de presque tous les instruments de musique mais
surtout elle était photographe et à fait des centaines de clichés
de la vie sur les îles et d'ailleurs car ils voyageaient beaucoup
également.....
Déjeuner une nouvelle fois au Café
Canna , une visite à nos amis espagnols qui partent là-bas dimanche
prochain (si le ferry vient car ils annoncent du très mauvais temps)
et nous finissons par une visite chez Gordon auquel nous avions
promis de montrer nos vidéos des photos faites de l'avion ; il
avait vu l'avion, lui et s'était bien demandé pourquoi il tournait
ainsi. Avant d'aller chez lui ( nous l'avions retrouvé près du port
où il était allé pêcher avec ses enfants) Bernard les a emmenés
faire un tour avec l'annexe et ils ont pêcher, pour la première
fois, 4 maquereaux : ils n'étaient pas peu fiers ! Sa
femme est partie quelques jours dans la famille avec les 2 enfants
les plus jeunes. Gordon travaille en informatique et va d'ailleurs
régulièrement à Glasgow pour son boulot mais il fait également le
jardinier à Canna House où il y a une grande serre qui permet de
nourrir tous les habitants de l'île ; tout le monde aide à
tout sur une île ici, il a même aidé à changer les chaînes des
bouées de mouillage....bien entendu les photos l'ont passionné !
Le téléphone portable ne fonctionne pas encore sur l'île mais cela
devrait s'arranger en septembre où il y aura enfin un réemetteur
sur l'île ; le fixe fonctionne et internet est très lent mais
il est existant.
Lundi 10 août ; île de Canna
cela fait 2 jours que les éléments
sont déchaînés ; le vent souffle à 40nds et il pleut en
prime....
Petite accalmie aujourd'hui du vent et
peut-être serons nous tranquilles pendant quelques jours....
Bien habillés nous descendons dire au
revoir à Gordon... qui a aussi profité de l'accalmie pour sortir
avec les enfants ; du coup nous allons au Café Canna y manger
une soupe et surtout prendre internet et une météo à peu près
fiable, pour autant que cela puisse l'être cette année ! Il
devrait y avoir du soleil demain et peu de vent de secteur sud dans
les 2 jours à venir, nous partirons peut-être mardi.
Mardi 11 août ; loch Ailort
la météo prise ce matin sur mon
téléphone annonce du vent de secteur nord-est demain, ce qui ne
nous arrangerait guère pour naviguer à la voile alors nous sommes
partis aujourd'hui ; le soleil est au rendez-vous mais la houle
aussi. Avec tout le vent qu'il y a eu et ce qui est annoncé au
large, cette houle n'est pas prête de s'amortir ! Petit vent
comme annoncé et nous arrivons à faire de la voile pure pendant 2h
sur les 6h de navigation avec notre code D. Nous aurions sûrement pu
faire plus de voile mais il fallait la marée montante pour entrer
dans le loch Ailort . Nous sommes passés près de la côte de Canna
où se trouve quelques orgues de basaltes un peu ratés mais qui nous
montrent largement ce qu'à dû être les mouvements tectoniques du
coin...puis nous avons longé la côte sud de l'île de Rum ainsi que
celle de l'île de Eigg ; celle de Rum est faite de falaises
découpées en tranches inclinées, ravinées par les torrents avec
un plateau à sa base de 5-10m de haut et qui déborde des falaises
sur peut-être 10-20m comme à Canna sur sa côte ouest ; il paraît
que cet endroit est terrible en cas de tempête car la houle vient
frapper ce plateau pour être renvoyée vers le large...charmant
endroit n'est-ce pas ? Quand à Eigg, qui est absolument
différente de Rum et même de Canna, qui est plutôt plate par
rapport à ses voisines, elle porte fièrement un éperon rocheux
bien solide sans éboulis qui permet de l'identifier sans conteste !
Un coup de téléphone à nos amis Ken et Jean dès notre arrivée
pour annoncer notre arrivée mais ceux-ci partent demain matin de
bonne heure pour Londres y chercher leurs petites filles....c'est
raté....tant pis nous irons nous réapprovisionner en huîtres,
notre réserve étant très basse !
Jeudi 13 août ; île de Skye-
loch Aishort
belle navigation toute à la voile sans
réglage de voiles en permanence, sans trop de houle...une vraie
merveille ! Et pas mal de soleil en prime, tout pour plaire !
Le téléphone portable ne passe pas
ici non plus et décidément il y a beaucoup de zones non couvertes
ici en Ecosse ! Dès notre arrivée nous montons donc chez eux .
Les gens ont de l'humour ici : une maison porte non pas le
numéro 5 mais « la moitié de 10 », une autre a une
petite marche dès le portail franchi, ils ont donc mis une paire de
bottes en caoutchouc couchées avec la bordure supérieure un peu
enterrée comme si quelqu'un venait de tomber dans le fossé et la
meilleure c'est ce micro-onde qui sert de boîte aux lettres !!!
nous croisons Rob qui descendait en voiture vers le bas du village
mais il nous a reconnu au dernier moment et il nous rattrapera que
lorsque nous serons presque arrivés chez lui ; comme tous nos
amis Ecossais , Rob et Sally sont extrêmement contents de nous
revoir et les retrouvailles font chaud au cœur faute d'avoir de la
chaleur dans le climat cette année....Rob est un bidouilleur comme
nous et il a toujours plein de projets assez amusants ; leur
fils aîné, qui est pêcheur, est pareil : il a construit cet
hiver un mini sous-marin avec une caméra dedans pour voir les fonds
et savoir en l’occurrence où il y a des langoustines ! C'est
très fort çà et il paraît que çà marche ! Sally s'occupe
de ses clients puisque leur maison fait Guest House et c'est un
boulot à part entière : outre qu'il faut gérer internet pour
les réservations, il faut faire l'approvisionnement pour les petits
déjeuners, qui sont copieux en Ecosse et les faire ; elle fait
elle-même le pain, les scones, les crêpes un peu épaisses ici et
j'en passe......Maintenant leur gîte est connu et les clients
reviennent et leur envoient leurs amis, ce qui est significatif de
l'accueil et de la qualité de leur maison ! Nous sommes bien
contents pour eux dans un contexte actuel aussi difficile qu'en
France ! Ils sont anglais de naissance tous les 2 mais sont plus
Ecossais que les Ecossais eux-même ! De plus ils s'intéressent
à tout et c'est un réel plaisir que de discuter avec eux, même en
anglais....
un messager avec un petit bateau est
passé nous dire que nos amis étaient malades et ne pouvaient pas
nous recevoir ce soir....le rendez-vous est reporté à lundi parce
que le week-end en Ecosse est réservé à la famille. Du coup nous
avons eu toute la journée pour faire notre soupe de poissons (que
nous devions manger avec eux) et c'est long à faire vu que je n'ai
pas de mixeur intelligent à bord !Journée grise avec des
averses...
Samedi 15 août ; loch Aishort
meilleur temps mais si ce matin il n'y
avait pas du tout de vent, celui-ci n'est pas resté longtemps
inactif....juste une vingtaine de nœuds mais cela refroidissait trop
l'atmosphère, dommage. Bernard est allé poser ses nasses en
espérant prendre des langoustines et cet après-midi nous sommes
allés faire une longue balade le long du loch (qui est très
profond) en marchant sur la grève qui est faite de cailloux que l'on
ne pourrait pas qualifiés de galets, n'étant pas arrondis par la
mer ; par contre pour marcher c'est aussi compliqué que sur des
galets. En arrivant à terre avec l'annexe, le patron d'un des
bateaux de pêche est venu nous voir et nous a donné 8 magnifiques
langoustines ; comme çà , cadeau !!! je sens que l'on va
se régaler !!! le ciel était bien dégagé pendant notre
promenade et ce soir le ciel est bien bleu mais les températures ne
montent toujours pas .
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