Bonjour à vous tous,
mais où est donc passé Romico ?
Telle est sûrement la question que
vous vous posez puisqu'il n'y a pas eu de blog l'été dernier....
Romico est sous un hangar au Portugal
où on lui refait une beauté.....
Tout d'abord je vous rappelle que nous
sommes descendus depuis Stornoway (au nord de l'Ecosse) jusqu'à
Lisbonne (au Portugal) via la côte ouest de L'Irlande pendant l'été
2017.
Mais si longtemps au sec???? ehhh
oui et je vais tout vous raconter et vous en donner un aperçu avec
quelques photos.
Les travaux pour le chantier s'étaient
discutés de cette façon : eux ponçaient toute la peinture
(qu'à l'extérieur), ils nous retiraient les lattes du pont actuel
(qui sont collées sur du contre-plaqué), on débarquait le moteur
pour une révision complète et on démâtait pour rentrer dans le
hangar si c'était possible....et nous on s'occupait de repeindre et
de refaire le pont mais sans lattes.
Et ils essayaient de nous trouver un
studio car il était hors de question de rester vivre à bord dans un
hangar ; la réponse de Raphaël à cette demande était « pas
de problèmes, facile »
Nous avons sorti notre Romico de l'eau
le 3 septembre 2017 et il a été mis dans le parc de bateaux de
« Tagus Yacht Center » à Seixal au sud de Lisbonne,
parmi tous les bateaux qui hivernent là.
Ce chantier appartient à une famille
dont les membres travaillent sur place avec en plus quelques
employés ce qui fait au total moins de 10 personnes.
Ce chantier, un des rares encore en
service dans la région, s'est tourné vers la plaisance assez
récemment après des décennies de construction maritime ; ils
ont aussi participé à la construction du très long (17kms) et très
beau pont « Vasco de Gama » qui enjambe le Tage en amont
de la ville de Lisbonne de 1995 à 98 ; à l'époque il y a eu
jusqu'à 200 ouvriers qui faisaient les 3/8, c'est vous dire
l'importance et la réputation qu'avait ce chantier …..
Il se trouve au fond de la lagune dite
« de Seixal » (il faut le prononcer Sèchal) sur la rive
sud de Tage ; on ne peut accéder au chantier qu'à marée haute
bien entendu vu qu'il n'y a pratiquement pas d'eau en dehors de ça.
Le marnage (la différence entre la marée haute et la marée basse)
est de 3m en moyenne avec des pointes à 4m par grande marée. Il n'y
peut pas y avoir de vagues à proprement dit, seulement du gros
clapot si le vent vient de l'entrée de la lagune mais il y a une vie
animale très importante, surtout beaucoup d'oiseaux de toute sorte.
C'est le grand-père de Raphaël( le manager actuel) qui a fondé ce chantier pour construire de gros bateaux de pêche, de ceux qui partaient à la morue ( à cette époque il y avait une quinzaine de chantiers tout autour de la lagune de Seixal où nous nous trouvons). Ce monsieur a eu 2 fils et une fille ; les garçons sont devenus « maîtres-charpentiers » et sa fille , elle, est devenue le manager de la maison , ce qui était certainement peu courant à l'époque surtout dans un pays comme le Portugal, assez macho....
L'aîné des garçons a eu 1 fils,
Raphaël et l'autre 2 fils et une fille ; celle-ci est
secrétaire pour le chantier et les 2 fils, Fernando et Sergio
travaillent sur le chantier avec leur cousin; inutile de dire
qu'ils ont tous été élevés sur le chantier où ils ont dû
apprendre à piloter le Fenwick après avoir appris à marcher !
La femme de Fernando travaille aussi sur place depuis peu comme
secrétaire ; elle est aussi gentille et agréable que le
restant de la famille.
Tous les membres de cette famille sont
on ne peut plus gentils, souriants et serviables ; le plus
amusant étant le père de Raphaël, qui porte le doux nom de
Sidonio, (son frère est décédé) qui a 80 ans, vient Tooooous les
jours au chantier faire le manœuvre pour son fils ou ses neveux de
8h le matin à souvent 7 ou 8 h le soir.....et toujours toujours le
sourire et un mot gentil ! Extraordinaire !!!
d'ailleurs si on a besoin de quelque
chose sur le chantier vaut mieux le demander à Sidonio et comme il
ne parle que le Portugais, je lui fais un dessin ou bien on l'emmène
voir ce que nous voulons pour qu'il nous le transporte avec le
Fenwick ; ils ont des grosses machines à bois dans la
charpenterie qui sont verrouillées mais dont Sidonio a la clé et il
suffit de le lui demander pour passer du bois à la dégauchisseuse
(réduire l'épaisseur).....
Sa sœur a 82 ans et passe tous les
jours et reste 1h ou 2 au bureau ; elle a le même physique que
son frère, petite et les jambes arquées mais avec des yeux comme
son frère ....rieurs,.malicieux et bons !
Voilà succinctement l'histoire du
chantier.
À l'automne 2017 nous avons attendu en
vain le devis des travaux que nous voulions qu'ils fassent :
dépose du moteur pour une révision complète et ponçage entier du
bateau à l'extérieur.
Le problème de Raphaël c'est qu'il
promet tout ce que l'on veut mais il a du mal à s'organiser et il
fait faire les choses toujours« très vite » dans
l'urgence et dans la semaine.qui précède l'arrivée des
propriétaires des bateaux....
Malgré nos nombreux e.mails et nos
coups de téléphone pas moyen d'avoir ce devis et nous avons fini
par comprendre qu'il allait falloir se déplacer ; début
janvier 2018 nous avons donc pris l'avion pour Lisbonne où nous
sommes restés 2 semaines avec l'intention de débarquer le moteur,
démâter, chercher un appart et avoir ce devis.....
Le mécano (extérieur au chantier) a
été on ne peut plus réglo : le jour dit il était là avec un
de ses adjoint et 2h après il repartait avec notre moteur dans sa
voiture ; 2 jours après il nous a appelés pour que Bernard
vienne à son atelier voir avec lui ce qu'il avait remarqué.
Pas de grosses catastrophes,
heureusement, mais tous les joints à changer et en février il nous
a téléphoné pour nous signaler que le Demper était fatigué ;
il l'a fait réparer avec notre accord et cela nous a coûté 500
euros....
fin février le moteur repeint est
revenu sur le chantier et mis à l'abri dans un autre hangar en
attendant de retourner à bord ; cela nous arrangeait comme ça
parce que nous avions du travail à faire dans la cale moteur....
Et la veille de notre départ Raphaël
a réalisé que l'on voulait démâter....
le grand-mât a été mis sur tréteaux
sur tribord et le mât d'artimon sur bâbord ; juste pour
quelques jours soi-disant car après ils devaient les mettre devant
le hangar.....
Quand nous sommes revenus en mars ils
étaient toujours là...
Quand à un appartement....nous en
avons vu, ça oui mais les autochtones ont compris qu'avec ce
nombreux tourisme sur Lisbonne il y avait matière a louer tout ce
qui était aménageable et à des prix frisant l’indécence....
Et si vous ne louez pas pour une
semaine alors ce sera pour 1 an....
Nous n'avions pas de solutions et nous
étions inquiets comme vous pouvez vous en douter.
Nous avions notre devis et nous devions
aller à la banque demander un petit prêt....
Début mars 2018 nous avons donc
débarqués avec la voiture et la remorque pleine : machines,
tréteaux, bois divers et variés, le compresseur et les vélos au
cas où. La remorque sert comme cabanon, un coup les voiles, un coup
les matelas et autres choses.......
La coque avait été sablée de la
quille jusqu'au dessus de la cravate ( la cravate étant la bande de
couleur juste au-dessus de la ligne de flottaison ) et il y avait du
bazar partout sur le pont parce que quelqu'un était venu qui avait
commencé à gratter le vernis de la cabine ; on ne l'a plus
revu par la suite....mais il avait laissé toute sa merde sur le
pont, sa bâche a moitié percée, sa chaise branlante (il faut bien
pouvoir s’asseoir pour travailler....) et j'en passe....
Par malchance il a plu énormément
tout le mois de mars et la place dans le hangar se faisait attendre ;
le bateau qui y était en était sorti mais était devant pour faire
des bricoles ; Le propriétaire y travaillait quand cela lui
chantait : il était plutôt jeune et avait apparemment les
moyens de ne pas gagner sa vie ….et de faire traîner les
choses....
On ne s'est pas tourné les pouces
pour autant : nous avions du travail a faire à l'intérieur
comme la baille à mouillage a reprendre (cette baille étant un
endroit dans la coque à l'avant du bateau fermé, et qui sert à
ranger la chaîne de l'ancre) ; nous avions aussi des modifs à
faire derrière notre couchette ainsi que de l'autre côté de notre
cabine etc....
Le hangar ne se libérant toujours pas
et comme personne ne venait travailler à bord nous avons commencé à
démonter des choses et à travailler sérieusement dehors : le
bout-dehors a été démonté (on remplacera les lattes du dessus par
du contre-plaqué) poncé, réparé et imbibé de résine epoxy ainsi
que les bossoirs.
Et nous nous sommes attaqués au
pavois : côté tribord le plat-bord s'était soulevé....
nous en donc déduit qu'il y avait eu
des entrées d'eau et qu'il valait mieux le démonter tout autour du
bateau (y compris le banc derrière) pour tout vérifier ; de la
sorte ce serait plus facile pour poncer tout l'intérieur du
pavois.....
Notre vie s'est organisée à bord ;
le bateau est orienté l'avant vers la lagune et cela nous donne une
belle vue ainsi de l'occupation à regarder l'activité sur l'eau.
En nous déplaçant pour voir des
apparts on a fini par trouver au moins 2 marchés ; ils sont
bien cachés pour la plupart....et le hasard en se perdant nous en a
fait trouver un autre à 10mn du chantier (en voiture). Celui-là est
communal, dans un bâtiment fermé et journalier : on y trouve
de tout en permanence : poissons, viandes, légumes et fruits et
même du pain mais en revanche rien d'autre.
Dans une autre commune il n'y a pas de
denrées alimentaires sur le marché qui est à l'air libre, dans une
autre qui n'a lieu que le mercredi et qui est très petit les
commerçants ne sont pas systématiquement là....
Nous avons eu peu de rapports avec les
autres bateaux ; quelques uns sont habités soit par des
passagers comme nous et qui ont hiverner ici tout en habitant à bord
ou, comme dans tous les chantiers, les inévitables cas
localement-locaux, majoritairement célibataires et qui vivent à
bord de bateaux qui ne reverrons probablement jamais la
mer....ceux-ci sont souvent très sympas et amusants.
Nous avions les mêmes personnes sur
l'île des Embiez, au chantier à Bouguenay (Nantes) et même à la
marina d'Oban (en Ecosse) sans parler des autres...
Les bateaux de passage étaient
majoritairement de langue Anglaise l'hiver dernier et sont
majoritairement de langue française cet hiver : Australiens,
Néo-Zélandais,Danois, Suédois, Norvégiens, Brésiliens,
Islandais, Hollandais et bien sûr Anglais et même un Ecossais que
nous avons découvert très fortuitement :
Un dimanche soir où nous dînions
dehors, nous étions en train de remarquer que le voisin de l'autre
côté de l'allée restait tard ce soir-là et que ce serait bien
qu'il s'en aille car nous en avions assez de sa radio qui arrosait
tout le chantier tant elle était forte ( le dimanche il sortait de
sa cabine un énorme haut-parleur mais fort heureusement ce n'était
que le dimanche...)....et puis Bernard me dis : « tiens
il y a une autre musique plus loin mais certainement très forte elle
aussi pour que l'on puisse l'entendre malgré le voisin et il me
semble que c'est de la cornemuse »
De la cornemuse ??? tiens tiens
donc...je lui répond que le nord du Portugal est d'origine Celtique
également et que la cornemuse fait probablement partie de leur
bagage musicale mais je prête l'oreille attentivement et j'en déduit
que cette musique est Ecossaise ; vous allez me dire qu'elle
aurait pu être Irlandaise sauf que en dehors de la cornemuse ce qui
prévaut chez les Irlandais c'est le violon et chez les Ecossais
c'est l'accordéon et là il y avait beaucoup de celui-ci.
Au but de 5mn j'entends (le voisin
étant enfin parti) un morceau que je connaissais particulièrement
bien, ayant une grande discothèque de musique Ecossaise ; mais
comme ce morceau est joué par un groupe localement-local Ecossais
peu connu hormis en Ecosse , je propose donc à Bernard d'aller voir
sur quel bateau se trouve la source de la musique ; aussitôt
dit aussitôt fait et nous voilà partis (en pyjama) ....nous sommes
rentrés 3h après ! En passant si on avait regarder le nom du
bateau et son port d'attache on aurait su tout de suite qu'il était
Ecossais !
Sa musique était si forte qu'il ne
nous entendait même pas l'appeler et frapper sur sa coque ; il
a un très gros bateau, selon le critère de la plaisance : 18m,
il est donc très haut aussi parce qu'il a une quille très haute
elle aussi et son échelle pour y monter est très instable....il a
été aussi surpris que nous de nous trouver là et enchanté que des
gens sur le chantier connaissent et l'Ecosse et sa musique !!!
Il vient des îles des Orcades , sa
femme venait d'y repartir et il avait un gros coup de blouz....
Suite à cette soirée, nous lui avons
proposé de regarder ma dernière vidéo sur l'Ecosse ;
Il a donc organisé une soirée sur son
bateau avec un couple d'Anglais, dont le bateau est en face de nous (
mais ils ne cherchent pas la compagnie des autres....) et une de ses
filles qui venait d'arriver ; soirée animée où ils ont
beaucoup bu et ma vidéo.....
Leur a tous donné envie de retourner
naviguer là-bas !!!!!
Alors çà c'est très fort !
Donner envie à un Ecossais, loin de chez lui, de retourner naviguer
justement chez lui …...parce que évidemment il adore les Hébrides
mais il ne les avaient jamais vues comme ça, voir même il n'en
avait pas vu un quart....
Quand aux Anglais, comme souvent chez
ces gens là, pour eux l'Ecosse est un pays rustre où on ne trouve
rien, froid, trop venteux et j'en passe....Avant de repartir Sue nous
a demandé combien de fois nous nous étions sentis en insécurité
là-bas....j'ai cru mal comprendre alors je l'ai fait répéter
devant Bernard et nous l'avons regardée avec un air totalement
navré …..
Comme ils n'ont pas navigué les uns et
les autres l'été dernier, les Anglais sont montés en voiture de
chez eux dans le sud de l'Angleterre jusque chez David aux
Orcades....
Quand ils sont revenus ici au chantier
ils nous ont dit qu'ils n'imaginaient pas que l'Ecosse fût un aussi
beau pays avec des gens aussi ouverts (et pourtant vis à vis des
Anglais...) et sympas !!!
voilà pour une petite histoire de
rencontre....assez drôle tout de même, vous en conviendrez !
Fin mai on a commencé à comprendre
que la place dans le hangar allait se libérer ; il faut dire
qu'on les a un peu tannés, comme dirait ma fille à Québec !
Nous avions refait tout le mastic
autour de la ligne de flottaison et au-dessus et passé du minium sur
toute la coque ; Bernard avait aussi passé la peinture
bitumineuse sur la partie sous la flottaison .
Cette peinture, le minium, ne se trouve
plus (normalement) en Europe à cause du plomb mais Raphaël nous
avait dit qu'il en trouverait....sauf qu'il n'en n'a pas trouvé !
Nous avons donc téléphoné à nos
amis Dominique et Alvaro.
Nous avons rencontré Dominique et
Alvaro au nord du Portugal lors de notre descente vers Lisbonne et
comme nous allions dans la même direction, c'est à dire le sud,
nous nous sommes retrouvés dans de nombreux ports et grâce à eux
nous avons pu visiter de nombreux sites historiques dans les terres
en prenant le bus...
Dominique est Française mariée à un
Portugais, Alvaro qui vient d'Algarve (au sud du Portugal) qui avait
émigré en France à 18 ans ; ils ont vécu et travaillé toute
leur vie professionnelle dans la région Parisienne et ont décider
au moment du départ à la retraite d'Alvaro de retourner vivre en
Algarve. Dom a donc arrêté de travailler un peu avant l'heure
(comme moi) et ils ont fait construire une maison sur un terrain
familial à Manta Rota à côté de chez la maman d'Alvaro .
Leur maison est à 2mn à pied de la
plage (il y a pire comme situation!), Manta Rota se trouve près de
la lagune de Faro et à une trentaine de Kms de la frontière
Espagnole, d'où notre intérêt.....
Alvaro nous a trouvé la peinture et
nous sommes descendus les voir 3 jours fin avril.
Moments merveilleux passés au soleil
et à la première chaleur, ballades sur la plage, sur les dunes et
visites sans compter bien manger et bien boire. De vraies vacances
quoi !
On en avait bien besoin car on avait
l'impression de ne pas avancer....
En rentrant de nos mini vacances nous
avons aperçu notre ami Belge, Stéphane, que nous avions rencontré
à notre arrivée au chantier en septembre ; il était là avec
sa femme, que nous ne connaissions pas parce qu'il avait navigué
avec un équipage de copains pour ramener son bateau depuis les
Açores.
Nous avons sympathisé également avec
sa femme Kathy ; avant leur retour vers le nord ils nous ont
proposé très gentiment de loger sur leur bateau (entièrement vidé
dans un container) au vu de nos soucis domestiques et notre entrée
imminente dans le hangar....
Comme quoi il ne faut jamais
désespérer....
Petit à petit nous avons vidé le
non-indispensable du bord dans leur coqueron arrière (un coqueron
étant un coffre dans la cale, d'où le nom, accessible depuis le
pont par un panneau ouvrant)
Et la veille de notre entrée dans le
hangar nous avons emménagé sur « Flyer ».
Flyer est en acier, aussi vieux que
notre Romico mais qui ne lui ressemble ab-so-lu-ment pas, c'est une
construction amateur (par le premier propriétaire), plus long que
nous mais le pauvre est en assez mauvais état car Stéphane et Katie
ont du le laisser 4 ans aux Açores sans possibilités d'aller s'en
occuper pour cause de maladie grave....
Je referme donc cette parenthèse pour
vous relater notre entrée dans le hangar.
Ils l'avaient bien vidé et nettoyé ;
nous avons apprécié car ainsi nous allions avoir assez de place
pour bricoler et nous installer.....et on ne s'est pas gênés de le
faire....
Cette entrée dans le hangar çà a été
quelque chose et nous a pris tout un après-midi.
La veille ils nous avaient mis dans les
sangles du roulève ce qui nous avait permis de faire la peinture là
où il y avait les cales.
Le roulève nous a emmenés dans la
cour devant le hangar où nous attendait un chariot venu tout droit
de la pente de sortie des gros bateaux : là notre Romico a été
bien calé sur le-dit chariot puis ils ont fixé le chariot à un
gros câble en acier fixé à un palan....manuel !
Et le bateau a ainsi avancé petit à
petit jusque dans le hangar mais à la vitesse de l'escargot ;
pourtant ils étaient 3 et quelquefois 4 (dont Sidonio qui a 80 ans )
à appuyer sur la barre et ils ont transpiré un brin !
Ensuite le Fenwick est allé chercher
nos mâts qui ont été recalés sur tréteaux sur le côté de la
cour près du hangar ; ils ont ramené ainsi nos bossoirs, notre
bout-dehors (démonté) et tout le bazar qui restait et que nous
n'avions pas emmené nous-même.
Le lendemain ils commençaient à nous
monter un échafaudage tout autour du bateau avec les planches au
niveau de la ligne de flottaison.
Nous avons commencé à nous organiser
un atelier avec un grand établi fait de vieilles portes posées sur
de vieilles tables qui ont servies de tréteaux. Le bateau précédent
avait laissé plein de bazar que nous avons repoussé au faire et à
mesure vers le fond du hangar ; le gars a un peu tiqué quand il
est revenu 3 jours après mais il a fait bonne figure et a fini par
s'excuser d'avoir tout laissé ainsi....
La partie que nous occupons dans le
hangar fait plus de la moitié du-dit hangar et nous jouxtons la
charpenterie dont nous sommes séparés par un grillage sur lequel
sont fixées des bâches. Le charpentier est un caractériel d'une
quarantaine d'années, mal dans sa peau qui fume des joints pendant
le travail et qui boit des litres de bière également avec son pote
le peintre. Le tout dans un vacarme d'enfer parce que la radio ou SA
musique il faut qu'elle hurle pour bien l'entendre....
Et quand le peintre travaille dehors
devant le hangar il met lui aussi SA radio, différente de l'autre
bien entendu et imaginez ce que cela peut devenir.....la cacophonie
complète !!!!
Comme les sons montent cela devient
vite intenable sur le pont du bateau ou sur les toits.
Alors un jour que j'étais
particulièrement excédée je suis montée aux bureaux une première
fois mais Raphaël n'était pas là et quand Sergio m'a vue arriver
comme çà, remontée à bloc, il s'est dépêché d'aller calmer les
choses....on peut lire en moi comme dans un livre ouvert alors....
mais cela n'a duré que quelques
jours....visiblement la direction n'avait pas trop envie de s'en
mêler.
Mais il a bien fallu qu'ils s'en mêlent
parce qu'un jour j'ai pété les plombs ….
Raphaël qui était à proximité c'est
précipité en m'entendant crier ainsi que son charpentier ( le tout
en anglais) et il l'a emmené plus loin pour s'expliquer avec
lui....ce type n'a aucun respect pour le clients ni pour personne
d'ailleurs !
Tout est rentré dans l'ordre après
cela, enfin !
Bernard a passé un temps fou à
démonter les vitres et surtout les tours extérieurs de ces vitres ;
le sica utilisé pour l'étanchéité était devenu franchement
poreux et plus trop étanche mais il était très amoureux du bois
des cabines !!!
Pour ma part j'ai poncé tout ce que
nous avions démonté et il y en a : les taquets, qui sont gros,
les morceaux de pavois démontés, les fameux tours des vitrages...et
j'en passe.
A la mi-juin nous sommes retournés
chez nous en France pour un mariage et des rendez-vous médicaux pour
moi ; cela nous a fait des vacances, encore que nous avons
jardiné comme des fous pendants ces 2 semaines. Toute l'Espagne que
nous avons traversée était en fleurs avec des champs entiers de
coquelicots ! Que c'était beau !!! Toute la bande centrale
de l'autoroute (gratuit) était fleuri soit avec du laurier rose soit
avec du genêt en fleur....ce voyage en remontant nous a enchanté
par ses couleurs !
Avant de partir, Raphaël est venu nous
voir en nous assurant que le charpentier et un autre allaient venir
bosser à bord pour poncer la coque ; on s'est récrié !
Pas la coque en premier, en dernier la
coque : les toits d'abord, puis les côtés des cabines, le pont
à retirer les lattes et en dernier la coque, la peinture existante
protégeant de la chaleur qui arrivait. Il nous dit ok ok et nous
sommes partis....
Et quand nous sommes revenus.....
Tout était commencé , coque comprise
et rien n'était fini !!!!
le meulage sur les toits était un vrai
massacre : le gars avait tenu sa meuleuse en biais et il avait
réussi à entamer le contre-plaqué en mangeant le tissu de verre
qui le protégeait !
Le pire était la ligne de flottaison
que nous avions soigneusement mastiquée jusqu'à la limite de la
fameuse cravate ce qui nous permettait d'avoir une ligne bien droite
et égale sans bosses ni creux, et bien ils l'avaient soigneusement
poncée !
Rien n'avait été nettoyé, il y avait
de la poussière et des petites plaques de vernis partout et des
outils et des machines dans tous les coins !
Nous étions atterrés !
On a retroussé nos manches, on a
nettoyé leurs merdes, déposé leur matériel et on continué
nous-même le reste hormis un autre gars qui est venu finir la coque
sous notre haute surveillance. Mais Parreda ne travaille pas trop mal
et il a écouté nos conseils....Il ne parle que le Portugais mais
avec les mains et des termes choisis on se comprend et il est sympa ;
il ne boit pas ni ne fume et arrive à l'heure sans faire de poses
toutes les 5mn.....
Nous avons fait venir Raphaël pour lui
montrer les toits et nous lui avons signifier que désormais nous
continuerions nous-même tout le ponçage sauf à travailler avec
Parreda sous nos ordres.
Et le charpentier pour refaire le pont
.
Mais celui-ci n'avait pas envie de
venir à bord surtout avec moi à bord et il a tellement laissé
traîner les choses qu'au mois d'août nous avons décidé de le
faire nous-même....
Vous commencer à comprendre pourquoi
nos travaux sont si longs !
Nous avons mis des semaines à
remastiquer nos toits et il faisait très chaud sur les toits :
+ 5°C par rapport au sol....Pour le pont finalement cela n'a pas été
si long ni si compliqué à part de beaucoup monter et descendre pour
peaufiner les gabarits.
Notre nouveau pont est en contre-plaqué
avec un tissu de verre dessus et sera peint avec des micros-billes
dans la peinture pour l'anti-dérapant.
Au mois d'août il a commencer à faire
vraiment très chaud : 35°C tous les jours et pendant 3 jours
c'est monté à 45 ; inutile de dire que nous avons freiné un
grand coup ; on arrivait péniblement à travailler de 6h30 à
10h mais ensuite c'était impossible !
J'ai dormi dehors sur le pont 5 nuit :
un matelas, une moustiquaire et des bouchons d'oreilles (les
Portugais sont aussi bruyants que les Espagnols c'est pas peu dire )
et c'était mieux que dedans où il n'y avait pas d'air ;
Bernard, quand à lui, a été entraîné dans les sous-marins a
dormir par n'importe quelles conditions....
Pour le coup notre résine prenait
vite, il fallait la faire par petites doses et pourtant nous avions
un durcisseur extra lent pour pays tropicaux....
Nous sommes allés à la plage, non sur
la plage de la lagune ou au bord du Tage mais à l'océan en emmenant
un autre couple de français de passage ; c'était folklorique
avec eux y compris pour faire des courses mais cela serait encore une
autre histoire....
Vers le 20 août nous n'avions
pratiquement plus de résine nous avons donc appelé notre ami et
fournisseur René : mais au mois d'août en France tout est
fermé il nous fallait attendre le 1 septembre. Bernard a regardé
sur internet pour un revendeur ici sur Lisbonne mais ici c'est comme
en France ; rien ne fonctionne en août !
Notre commande en France est partie le
2 septembre et aurait due arriver vers le 9 vu que ce sont des
produits dangereux mais voilà...
Le colis a été bloqué un moment en
Espagne, puis le transporteur n'a pas réussi à nous joindre
soi-disant....Et si Bernard ne téléphonait pas en France (eux
savaient que le colis était bloqué) celui-ci serait reparti !
Le colis en question était tout de
même une petite palette ! Qui a fini par arriver 1 mois après
que nous ayons lancer notre SOS....Vous savez quoi ? TOUT le
monde s'en Fout!!De tout....
On était très fatigués et nous
faisions 8 à 10h par jour ; on arrosait le bateau tous les
jours, ainsi il se s'est pas trop ouvert....
Nous avons apporté beaucoup
d'améliorations sur plusieurs choses comme par exemple : au
pied du grand-mât nous avons 3 poulies qui servent aux prises-de-ris
(pour réduire la voile) mais comme on tire très fort sur celles-ci
parce qu'en général il y a beaucoup de vent quand nous nous en
servons, cela a permis une entrée d'eau dans le toit de notre cabine
par les vis ; nous avons donc prévu et fait des cales assez
larges sous ces poulies pour éviter de les visser directement dans
le toit et répartir l'effort. Mais c'était délicat à faire et
long parce que autour du mât il y a un calage (que nous avons dû
refaire également)qui, lui, doit pouvoir se démonter s'il y a de
nouveau des fuites....
Nos 2 coffres avant autour du guindeau
électrique (qui nous sert à remonter l'ancre) avaient été fait
très rapidement il y a 11 ans et pas assez grands (ce genre de
choses n'est jamais assez grand...); nous les avons donc améliorés
et agrandis avec des morceaux fixes et d'autres non et surtout des
angles en bois massif pour éviter que le contre-plaqué ne se
dé-lamine à la longue.....
Sous le pavois ainsi que sous les mains
courantes de notre cabines on ne pouvait pas passer un rouleau pour
peindre entre lui et le pont ou le toit pour les mains courantes, on
a donc couper le bas du pavois et fait des joints-congés autour de
chaque jambette : il y en a 66 au total ! Çà c'est mon
domaine : j'ai fait des kms de joints-congés en résine !!!
Les mains courantes nous les avons rasées pour les refaire plus
hautes....
Toujours sur notre cabine, nous avons
du bois qui avait pourri (ce sont des endroits que nous n'avions pas
changé) autour des 4 hublots qui ont une forme bizarre ; il a
fallu découper les parties abîmées et les remplacées et surtout
les ajustées....
Nous avons acheté un plateau d’acajou
pour pouvoir agrandir un peu notre banc arrière car sous celui-ci il
y a nos ancres de rechange, le jerrican d'essence de l'annexe et
plein d'amarres.....et ça c'est toujours trop petit....nous l'avions
déjà agrandi mais la réparation n'était pas très bien faite ;
cette fois elle est vraiment très bien faite, on est contents .
Heureusement il y a des choses positives ...Sidonio qui était
« maître charpentier » venait plusieurs fois par jour
pour me voir travailler avec la défonceuse et faire des découpes
dans l’acajou pour faire ensuite des collages à mi-bois.
Nous avons pris1 journée toutes les 2
semaines pour aller nous baigner à la plage ou dans une jolie crique
que nous avons dénichée un peu au sud ; en septembre un couple
d'amis du Midi de la France est venu nous retrouver et nous avons
fait un peu de tourisme, ce qui nous a fait le plus grand bien....
En septembre aussi les bateaux ont
commencer à arriver pour hiverner et nous avons fait de belles
rencontres intéressantes ; il faut dire qu'à chaque fois que
nous avons vu un pavillon français nous sommes allés nous présenter
sans parler des Suisses et des Québécois....
Il y a une coutume, dont je ne vous ai
pas encore parlé, ici dans certains ports du Portugal : il y a
près de la capitainerie un barbecue à la disposition des bateaux
mais mieux encore, un gars du port ou tout simplement un bateau peut
organiser un barbecue ouvert à tout le monde !
Pour l'organiser il suffit d'accrocher
un papier avec le jour et l'heure (c'est souvent pour le soir) sur la
porte des toilettes des femmes et de celle des hommes parce que tout
le monde passe par là à un moment ou un autre ; c'est comme
cela que nous avons rencontré nos amis Alvaro et Dominique.
Ici au chantier il n'y a pas de
capitainerie à proprement parlé et c'est un Belge qui vit sur son
bateau (à l'eau) qui les organisent ; il y en a 1 au moins
chaque mois mais quelquefois plus, en fonction du monde présent sur
place.
Vous apportez de quoi manger , boire et
griller bien sûr pour vous et éventuellement plus pour partager et
ce sont des moments extrêmement plaisants qui permettent de belles
rencontres ; les langages usuels utilisés sont d'abord
l'anglais puis le français.
Quelquefois on ne parle que l'anglais,
quelquefois que le français mais çà c'est assez rare et c'est
souvent mixte ; on commence vers 17h et cela peut traîner
jusqu'à 22h s'il y a de l’ambiance.
On est souvent rien qu'une dizaine mais
en septembre on a été jusqu'à plus de 20 ; la moitié parlait
anglais dans un coin et l'autre moitié parlait français de l'autre
côté mais ce qui est sûr c'est que tout le monde a bu aux
mêmes bouteilles et généreusement ! Et le monde a été
refait une paire de fois aussi bien côté anglais que côté
français …..il n'y a que les moustiques qui n'ont rien compris à
nos insultes et qui se sont gavés eux aussi sur note peau !!!!
Début octobre nous étions si
fatigués, on fait 8 à 10h par jour par 30°C, que nous sommes
redescendus en Algarve chez nos amis qui étaient ravis de nous
retrouver ; baignades, marches sur la plage, bonne nourriture et
surtout ne penser à rien....
Mais revenons en à nos travaux ;
le long du pavois il y avait un paquet de niches à moisissures
auquel nous avons remédié mais tout cela est long à faire parce
que ce sont des petites choses et que ces petites choses étaient
nombreuses....
Au printemps dernier nous avions
récupérer sur un petit terre-plein au croisement de 2 petites rues
près du chantier et qui sert de vide-grenier aux gens du secteur,
tous les éléments d'une grande armoire 3 portes en joli bois clair
et bon contre-plaqué ; nous avons pratiquement tout utilisé !
Et certainement que j'en oublie des
« petites choses » que nous avons reprises et
améliorées....
Tout début novembre nous sommes enfin
rentrés à la maison, très fatigués.
Nous avons fait notre cure thermale et
nous sommes repartis au bateau le 5 décembre ; quitte à être
seuls pour les fêtes autant retourner faire avancer les choses à
bord n'est-ce pas ?
Nous avions prévu de ne rentrer à la
maison que fin janvier mais nous sommes rentrés le 15 car il était
difficile de travailler : trop froid pour faire de la peinture
et pas agréable avec 7 ou 8°C dans le hangar pour poncer. On ne
pouvait rien faire avant 10h le matin et le soir à 17h il fallait
s'arrêter car les températures redescendaient vite ….en
cette saison le soleil ne chauffe pas assez le toit du hangar ;
c'était du travail à mi-temps et ce n'était pas très motivant
alors qu'il y avait du bois à faire à la maison....
Sans compter qu'aller prendre la douche
dans la bâtiment des bureaux non chauffé....
La mauvaise nouvelle de ce début
d'année c'est que notre jolie petite annexe en bois est foutue....
on en parlait depuis un moment d'en
changer mais nous avons fait tellement de choses avec celle-ci que
cela nous faisait peine de l'abandonner.
Nous l'avions au cours du temps
beaucoup améliorée et souvent réparée mais cette fois les dégâts
sont importants et il faudrait changer tellement de bois que cela ne
vaut pas le coup ; de plus rustine sur rustine, ce n'est pas
terrible....
soit elles étaient très bien mais
très chères soit on en avait pour pas très cher mais c'était
sans compter les vices cachés sur les photos...Il y avait toujours 2
ou 3h de route à faire pour aller voir...
Difficile dans ces conditions. En
rentrant nous avons mis à cette recherche quelques uns de nos amis
surtout en Bretagne où tout un chacun a besoin d'une annexe, plus
qu'en Méditerranée .
C'est notre amie Flo qui nous a trouvé
quelque chose de sympa mais à construire...
Un autre ami, Jean-Phi, a en dépôt
dans son jardin une jolie annexe en contre-plaqué qui est en 2
parties, ce qui permet de prendre moins de place sur le pont ;
nous elle est suspendue derrière mais pour l'hivernage où nous la
retournons sur le toit, elle prendrait beaucoup moins de place et
elle fait juste la taille de l'ancienne. Ma première réaction a été
de dire qu'il était hors de question de construire une annexe.....
Jean-Phi nous a envoyé des photos
supplémentaires et beaucoup de mesures en fonction de quoi j'ai
refait un plan à échelle réduite puis une première maquette
(avant d'être marin j'étais dessinatrice et maquettiste ) à la
suite de quoi j'ai agrandi mes plans et refait une maquette plus
grande.
Nous sommes contents du résultat
quoique nous ayons un peu modifié le plan d'origine...
Notre annexe doit être solide car nous
ne nous contentons pas de descendre à terre de temps en temps avec
du beau temps mais nous faisons aussi de longues randonnées et nous
la tirons souvent ( nous avons des roues) sur des galets quand ce
n'est pas sur des cailloux.Bernard va pêcher avec et le
stationnement le long de quais ou de pentes de mise à l'eau est
souvent malsain pour le bordage en bois fin....
Finalement c'est une bonne solution que
de la construire, on sera sûr de ce que nous avons fait au moins....
Mais nous la voulons plus solide et
plus sûre que la précédente alors nous allons recouvrir le
contre-plaqué de la nouvelle de tissu de verre imprégné de résine
époxy des 2 côtés et rendre une partie des coffres parfaitement
étanches pour si on chavire, ce qui n'était pas le cas avant ;
on peut y mettre un mât pour faire de la voile tout comme
l'ancienne.
Là je viens de faire tous les gabarits
dans mon atelier à la maison et « ya plus qua. »....
Et voilà une autre chose à faire en
plus.....
Notre prochaine navigation cet été va
être courte car nous devons être impérativement rentrés à la
maison fin juin pour 1 mois pour cause d'opération.....
Nous repartons à Lisbonne le 26
février prochain ; on devrait pouvoir travailler convenablement
maintenant, les jours ont bien rallongés et il fait plus chaud.
Et je vais essayer de tenir ce blog
ouvert en vous racontant l'avancée de nos peintures et les aléas de
la construction de notre nouvelle annexe.....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire