Nous reprenons donc la suite de nos
travaux sur notre Romico.
Après 5 semaines à la maison
demi-janvier à fin février, nous sommes donc repartis une fois de
plus vers Seixal et le chantier le 26 février .
cela faisait 2 semaines qu'il faisait
un temps magnifique chez nous, digne d'un mois d'avril ; la
végétation explosait de tous les côtés avec ces températures si
chaudes, les mimosas nous ont embaumés le jardin et la maison
pendant 3 semaines et nous avions rarement vu ces fleurs aussi
épanouies et si grosses ; les branches en tombaient par terre
avec le poids et nous, nous commencions à tourner en rond en nous
disant qu'il était temps de repartir finir notre bateau.....
Non que nous n'ayons rien eu à faire :
Bernard a coupé le bois pour l'hiver prochain pendant que je
préparais les plans puis les gabarits de notre nouvelle annexe ;
nous avions aussi ramené les planchers intérieurs du bateau et nous
les avons ponçés....
Le lendemain de notre arrivée au
chantier, alors que nous étions en train de réinstaller notre
atelier au sol, les propriétaires de Flyer sur lequel nous vivons
sont arrivés.
Kathy et Stéphane sont restés un
mois ; ils vivaient dans leur camping-car sous le bateau et
nous sur leur bateau mais tout c'est bien passé entre nous .
Ils montaient travailler sur leur
bateau quand nous étions sur le nôtre ; Bernard avait pris
l'habitude d'aller boire son café avec eux pendant que je faisais la
sieste et le dimanche à midi nous faisions un barbecue avec celui du
chantier et c'était repos pour l'après-midi....
Il a fait un temps magnifique et
relativement chaud tout ce mois de mars.
Nous avons fini nos préparatifs
d'avant peinture et finalement cela nous a pris 3 semaines ;
vérifier tous les petits trous et fissures mal bouchés (enfin
presque tous les petits trous....), passer une couche de résine sur
des endroits pas forcément lisses histoire d'arranger les choses,
finir de boucher les « petits nids à moisissures » (qui
ont demandé quelquefois beaucoup de travail et
d'ingéniosité....)puis nous avons passé au rouleau des
sous-couches sur le pont et sur le pavois, jusqu'au moment où nous
avons dit « Stop » et tant pis pour les micros trous qui
restent et les vagues sur le pavoi entre les jambettes.....
Toutefois nous nous rendions bien
compte qu'il faudrait bâcher le bateau pour pouvoir peindre en toute
tranquillité parce que le toit du hangar est en éverite et que le
vent et la pluie font tomber des particules et des poussières noires
ainsi que des coulures avec l'humidité partout sur le bateau....
Heureusement nous avions pris
l'habitude de faire le tour du parc de bateaux en fin d'après-midi
tous les jours et un jour en passant près d'un bateau nous avons vu
que son propriétaire (un local qui vivait à bord) avait entouré
son bateau de plastique transparent, un plastique assez épais et
rigide qui permettait qu'il tombe bien.....
Cela correspondait franchement à ce
que nous cherchions pour couvrir le bateau....
Nous sommes donc allés le voir pour
savoir où il l'avait acheté et combien il l'avait payé ; il
parlait parfaitement l'anglais, nous a tout expliqué et à fini par
nous proposer d'aller en chercher pour nous parce qu'il allait très
souvent à Lisbonne....
Nous sommes vite retourner au hangar
faire un métré assez large de nos besoins et 2 jours plus tard nous
avions notre plastique à domicile....pour 3 euros et des broutilles
en 4m de large.
Bon d'accord il nous en fallait 70m....
Ce Portugais s'appelle José et sa
compagne Sophia ; nous avons bien évidemment sympathiser à la
suite de ça.
José parle très bien l'anglais mais
Sophia parle aussi très bien le Français en plus de l'anglais....
Nous leur avions proposer de venir voir
notre bateau et le jour où ils sont venus nous avons fait du troc
avec eux et nous en sommes particulièrement contents : notre
petite annexe toute abîmée (la pauvre) était debout contre le mur
dans le prolongement de notre établi....
A dire vrai nous ne savions pas quoi en
faire car cela nous paraissait impossible de la « jeter »...
José la regardait sous tous les angles
en nous posant des questions quand nous lui avons expliqué que vu
l'étendue des dégâts nous allions en construire une neuve ;
cela l'a incité à nous proposer de la racheter :
Sur le coup on est tombés des nues car
nous n 'avions absolument pas envisagé que quelqu'un aurait
l'envie de l'acheter dans l'état où elle était....
Nous nous sommes regardés avec Bernard
tout en réfléchissant et nous avons fini par lui dire que....nous
lui donnions !
Ils ont été aussi ahuris que nous
mais ne voulaient pas pas cela soit gratuit...
On a fini par un accord : ils nous
ont emmenés au resto !!!
Pour nous cela était inespéré :
nous ne pouvions pas nous résoudre à la détruire après 15 années
de très bons et loyaux services par tous les temps....
Elle aura une troisième vie (nous
l'avions rachetée à son constructeur sur le Bassin d'Arcachon mais
elle était neuve) et ne naviguera peut-être plus en mer mais sur
le Taje ; elle va être de nouveau bichonnée et repeinte (à la
couleur de leur bateau) et nous devrions en septembre faire une
course avec nos 2 annexes...
Nous étions enchantés de cet
arrangement, vraiment mais quand ils sont venus la chercher pour la
mettre à bord avant leur mise à l'eau et leur départ pour le port,
j'ai craqué et pleuré....
Nous les avons accompagnés sur leur
bateau pour aller à leur port d'attache à Lisbonne ; Sophia
n'y connaît rien aux bateaux et nous avions jugé que faire une
manœuvre de port tout seul en connaissant José....
Finalement nous avons été Très
avisés de leur proposer notre aide : la mise à l'eau s'est
faite très en retard à cause du bateau précédent et la marée
était déjà bien descendue ce qui a eu pour résultat de nous faire
toucher le fond et d'être obligés de faire une manœuvre pour le
moins scabreuse....Ensuite arrivés sur le Taje, qu'il nous a fallu
remonter contre le courant vers ce port, le moteur s'est soudain
arrêté comme ça sans préavis...
Plus moyen de le redémarrer et José
était bien en peine de comprendre ce qui arrivait...mais pas
Bernard fort heureusement ! Tout simplement parce que cela fait
presque 20 ans que nous naviguons avec notre Romico, sans parler de
nos métiers respectifs, et que cela nous était déjà
arrivé....Probablement une merde dans le carbu due aux travaux du
bateau et de la non utilisation dudit carburant …. un tour dans la
cale et 10mn après nous repartions.
Nous avions pas mal dérivé puisque
nous remontions laborieusement le courant mais bon, de toute façon
nous serions tout de même arrivés à marée basse dans la
marina....
José nous avait conseillés de nous y
prendre maintenant pour avoir une place pour l'hiver prochain dans
cette marina, car bien entendu notre Romico désespère de retourner
dans l'eau, et cela nous arrangerait bien d'y avoir une place surtout
en étant pistonnés par un local qui y a une place à l'année !
Après notre amarrage sur le ponton
nous nous sommes donc rendus au bureau du port pour faire notre
demande ; José y est effectivement très connu, à l'accueil
ils parlent français et oh bonheur cela devrait pouvoir se faire.
Nous ne le saurons qu'à la fin août mais nous sommes enregistrés
c'est déjà ça !
Voilà pour la petite histoire et
fermons donc la parenthèse.
Il nous a fallu 2 jours pour mettre
tout notre polyane en place : tirer des cordes entre les poutres
de la charpente, au milieu et sur les côtés puis dérouler le
plastique de 4m de large et plier en 4 par terre dehors, après
balayage de la place, le couper à la longueur voulue, le replier et
le réenrouler pour le manipuler, le faire passer sur l'échafaudage,
le faire passer avec notre grande gaffe sur les 3 cordages pour
finalement le laisser tomber de l'autre côté, le tout sans
l'accrocher à tout ce qui peut dépasser et le déchirer....et pour
finir scotcher les morceaux ensemble et sur l'échafaudage avec du
scotch un peu solide et ça fort heureusement nous en avions
d'avance....
Mais le résultat en valait la peine :
dessous il y fait 2 ou 3 degrés de plus et le vent n'y entre
pratiquement pas, un vrai cocon....
Et « cerise sur le gâteau »
personne ne peut voir ce que nous faisons au juste là-dessous.....
Nous avons divisé le bateau en 4 zones
pour peindre : les cabines et les toits (le plus gros morceau)
puis le pont et le pavois sur l'arrière de la porte sur le côté
dans le pavois à la porte de l'autre côté (nous avons une porte ou
un passage si on veut dans le pavois pour ne pas enjamber celui-ci
quand nous sommes le long d'un quai), ensuite la même chose mais sur
l'avant et pour finir la coque à l'extérieur, ce qui était le plus
facile...
Entre chaque zone il fallait masquer
(ou protéger) tout le restant du bateau, ce qui demandait une bonne
journée de travail....et pour chaque zone il y avait une semaine de
travail en peignant couche sur couche autrement dit humide sur
humide ; c'est toujours Bernard qui s'occupait de préparer le
mélange de peinture puisque toutes étaient en 2 composants et
l'éternelle question était de savoir « combien-il-en-fallait»
pour en avoir assez mais ne pas en gâcher....pour le coup nous avons
pas mal gérer l'affaire et nous avons eu peu de pertes.
Pour les bandes de couleur nous n'avons
pas utilisé le pistolet parce que trop de masquage à faire ;
après une première couche de blanc passée partout nous évitions
tout simplement d'en rajouter sur ces zones, comme ça juste à l’œil
puis nous délimitions les zones avec du scotch et nous faisions
chacun un côté avec un rouleau pour aller plus vite ; après
les 2 couches passées successivement nous retirions tout de suite le
scotch, nous contrôlions les petites coulures éventuelles et le
lendemain nous vernissions le tout, blanc et couleur.
Pour les cabines c'était long et
compliqué parce que sur les toits il y avait des zonez blanches et
des zones avec de l'anti-dérapant ; sur les côtés des zones
blanches et des zones vernies....
Il fallait donc déplacer les masquages
au faire et à mesure , le tout sans marcher ni mettre les mains là
où il ne faut pas....gag!!! En plus on ne met pas de vernis sur
l'anti-dérapant donc lui a fait l'objet d'une journée rien que pour
lui ; ne croyez pas que c'était du gâteau : il faut la
tirer cette peinture !
La tenue pour peindre au pistolet est
particulièrement seyante : combinaison en intissé blanche,
capuche comprise, des sacs plastiques scotchés au niveau des
chevilles pour protéger les chaussures ou les chaussettes (sans les
chausssures)quand il faisait chaud mais aussi pour ne pas faire de
traces, des gants et un masque digne de ce nom : on aurait dit
des cosmonautes !
Quand on se déshabillait tout
l'intérieur de la combi , des gants et des « chaussons »
étaient trempés de transpiration....
Nous avions un pistolet de taille
normale que nous avions acheté en Bretagne quand nous avions utilisé
pour la première fois cette peinture en bi-composants il y a de ça
12 ans en arrière et un jour en passant à Leroy Merlin nous en
avions acheté un plus petit en se disant que pour les zones un peu
scabreuses comme l'intérieur du pavois où il y a une jambette tous
les 30cm...
A part les toits où j'ai peint toute
seule, nous avons fait le reste avec les 2 pistolets en même temps :
Bernard avec le gros sur les parties planes et longues donc
l'extérieur et moi avec le petit pour les endroits avec plein de
décrochés comme l'intérieur du pavois et le dessous du banc à
l'arrière :
Sous la peinture blanche , comme celles
de couleur il y a 2 couches de sous-couche, puis ensuite nous avons
mis 2 couches de cette laque et quelquefois 3 couches sur les
endroits très sollicités et enfin 2 couches de vernis et là aussi
quelquefois 3.
Pourquoi du vernis ? Tout
simplement cela évite à la laque de fariner trop vite ; nous
l'avions fait sur la coque à Oban et c'est très efficace....en plus
cela donne de la profondeur à la peinture et le résultat est
indéniablement meilleur !
Une semaine pour chaque zone et 4 zones
le calcul est vite fait, cela a duré un mois sans parler de
l'anti-dérapant du pont qui est encore différent de celui des toits
et que nous avons fait 2 semaines après au rouleau et il y en a eu
pour 3 jours dont une journée rien que pour mettre les scotchs....
Nous avons fini sur les rotules et le
soir à 8h nous nous endormions ; On a tenu parce que nous
voulions sortir du hangar fin mai.....
Nous y avions passé tout le mois
d'avril où finalement il n'a pas fait beau alors qu'en mars quand
nos amis étaient là il avait fait un temps superbe et chaud....
Ceci dit nous avions tellement le nez
dans nos peintures que nous n'avons même pas vu arriver le
printemps....d'un coup il y a eu des feuilles aux arbres sans que
nous ayons vu les bourgeons, nous qui sommes pourtant si attentifs à
ça....cela m'a donné un coup au moral !
Les barbecues ont repris avec l'arrivée
massive des gens sur leur bateau et nous en avons rencontré de très
intéressants autant de langue anglaise que de langue française.
Les Français que nous avons rencontré
ont souvent été des gens que nous avions déjà vus à l'automne.
Nous avons retrouvé avec plaisir nos
amis Québécois qui s'apprêtaient à remonter vers le nord pour
visiter la Bretagne, l'Irlande et ensuite aller hiverner dans le sud
de l'Ecosse ; en allant voir Pascaline et les petits nous irons
faire un petit séjour chez eux à Montréal....inutile de vous dire
que nous attendons tout cela avec impatience....
Mais par-dessus tout nous avons enfin
rencontré quelqu'un qui était allé naviguer le long des côtes
Algériennes.....et qui, de surcroît, était intéressé par des
renseignements sur l'Irlande et l'Ecosse, magique ! Eux
habitent Paris c'est plus près que Québec....
Quelques petites soirées en commun
pour échanger nos bons plans et idées ainsi que des visions en
photos nous ont, non seulement divertis, mais nous ont aussi donné
un aperçu de nos futurs voyages....
Mais ces soirées ont toujours été
trop courtes, comme c'est bizarre !
D'ailleurs toutes les soirées passées
à bord des autres bateaux ont été trop courtes...
Et nos problèmes avec notre voisin
d'atelier et sa musique allez-vous me demander ?
Et bien le charpentier et son pote le
peintre n'ont rien trouvé de mieux que de mettre chacun leur radio
ou CD tout en travaillant dans le même local ; il est vrai que
celui-ci est long mais quand même et bien sûr pour entendre bien le
son il faut pouvoir le mettre fort et plus fort que l'autre bien
entendu !
Ça a encore failli pêter !!!
Mais cette fois quand j'ai vu que Sergio ne faisait pas grand chose
et que de toute façon Raphael ne ferait rien , je suis allée
voir Fernando qui, lui, est allé s'occuper de la chose et tout s'est
calmé. Fernando est le plus respecté de tous parce qu'on ne
l'entends pas , on ne le voit pas toujours, il n'élève jamais la
voix mais quand il dit quelque chose personne ne discute ni ne songe
à le narguer.
Un jour qu'il traversait notre atelier
nous l'avons fait monter à bord pour entendre le niveau du son en
haut ; il en a été si stupéfait qu'il est allé séance
tenante les arrêter....
Le problème c'est qu'au bout d'une
semaine il faut le leur redire....ils ont un QI de poulet rôti ces
gens-là et encore un poulet rôti est bon à manger au moins alors
que ces 2 énergumènes ne nous disent jamais mais jamais ne
serait-ce que « bonjour », ils préfèrent tourner la
tête ou la baisser quand ils nous voient....rien à en tirer......
Quand nous avons enfin fini nos
peintures au pistolet nous avons pu respirer un peu ; il nous
restait à finir l'anti-dérapant du pont que nous avons fait au
rouleau puis à remonter les vitres des fenêtres, les cadres, les
aérateurs etc....pour rendre enfin le bateau étanche et pouvoir
ENFIN sortir du hangar !
Nous avons soulevé notre bâche du
côté du passage et où nous montions à bord et là les ouvriers
qui nous parlent ont pu voir ce que nous avions fait pendant tout ce
temps ; tous en sont restés littéralement sidérés et nous
ont complimentés....cela met du baume au cœur !
Tout cela nous a pris 1 mois et le 29
mai, 1 an après notre entrée pratiquement jour pour jour, nous
sommes sortis du hangar et remis à notre place face à la lagune
dans le parc de bateaux.
Je m'étais arrangée pour faire le
ménage complet de l'intérieur, par petites étapes parce que
c 'était parfaitement imnommable là dedans !!!
Même ce qui était couvert avec du
plastique.....et j'avais préparé la couchette puisque nous avions
des matelas neufs à y mettre …..
Le soir même nous dormions à bord :
quel plaisir d'être de nouveau dans Notre couchette et au calme !!!
Tout de même un gros bémol à notre
enthousiasme : en déplaçant le bateau avec le roulève ,
les sangles de celui-ci nous ont sérieusement abîmée la peinture,
autant sous la ligne de flottaison que notre belle laque.....
Inutile de vous dire que nous étions
furieux : tout ce qu'a trouvé à dire Raphaël c'est que cela
n'était jamais arrivé et que c'était la faute à notre peinture !
Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !
Ce qui est sûr c'est qu'il aurait
fallu attendre un peu plus avant de sortir du hangar.....
Le lendemain de notre sortie nous
sommes allés passer la journée à la plage pour décompresser ;
farniente, baignade et soleil, trop bon !!!! on est rentrés
rouges comme des écrevisses mais qu'est ce que c'était bien !
Ensuite nous avons démonté notre
atelier dans le hangar pour le remonter à l'avant du bateau puis
nous avons fini de vider Flyer, qui nous avait accueilli pendant 1
an, de nos affaires ; tout cela ne s'est pas fait tout seul.....
Notre nouvel atelier était fait de
bric et de broc dont des morceaux d'échafaudage qui montent à 1m80
à peu près et qui nous ont permis de bâcher le tout pour être à
l'ombre sans compter que cela nous a fait de la place pour entreposer
les choses un peu longues comme les tangons
Et nous avons repris le ponçage , la
peinture et le vernis sur tout le restant : les bossoirs, le
bout-dehors en pièces détachées, les bômes et j'en passe....
On s'est étalés de chaque côté du
bateau mais aussi de l'autre côté de chacun de nos voisins....
Parce que là où nous étions prêt à
peindre il ne fallait pas poncer....
Le 15 juin nous sommes rentrés chez
nous pour une petite intervention pour moi : nous y sommes
restés 1 mois.
Nous en avons profité pour commencer à
construire notre annexe ; nous avions acheté le contre-plaqué
au Portugal et nous l'avions découpé à l'aide des gabarits que
j'avais préparés cet hiver et ramené les morceaux dans la
remorque.
Nous avons ainsi gagné un temps
précieux....
Et pour une fois nous avons pu profiter
de notre terrasse et de notre jardin en plein été , c'était bien
sympa....et bref !
A notre retour à Seixal, Bernard a
préparé le retour du moteur à bord pendant que j'alternais
peintures et vernis sur les pièces du bout-dehors, des bossoirs, de
la bôme de grand-mât ainsi que de la résine époxy sur notre
nouvelle annexe.
Celle-ci est en 2 parties qui peuvent
s'emboîter l'une dans l'autre pour tenir moins de place sur le
pont ; en l’occurrence pour nous juste pour l'hivernage
puisque nous avons des bossoirs.
A la maison nous avions enduit d'époxy
chaque morceau et mis un tissu de verre sur la partie qui allait à
l'intérieur de l'annexe ; quand celle-ci a été construite
nous avons mis un autre tissu de verre sur l'extérieur en prenant la
précaution de préparer d'abord les différents trous : ces
trous ont été faits plus grands, bourrés de résine avec de la
charge (pour que cela ne coule pas) pour être ensuite repercés au
bon diamètre ; cela nous évitera la délamination du
contre-plaqué quand on force sur ces trous ( surtout ceux des
fixations des 2 parties et ceux des fixations des roues qui sont
soumis à rude épreuve...)
Ensuite il fallait construire les coffres : 1 à l'avant de l'annexe et 2 sur l'arrière, 1 de chaque côté.
Une partie de chaque coffre a été
rempli de mousse dure puis fermé de façon étanche pour faire une
flottabilité en cas de chavirage mais mon pêcheur préféré va
avoir plein de place pour mettre tout son matériel dans les
autres....
Et de nouveau, peinture, vernis,
remontage de l'accastillage etc etc.....le tout en fixant les 2
parties puis en les séparant, puis en les refixant etc....
Nous sommes bien contents, elle tient
bien la mer et on devrait pouvoir y monter à 4 ; elle est un
peu plus lourde que la précédente mais on y a gagné en solidité,
ce qui dans notre cas et était voulu d'ailleurs. Notre annexe étant
un prolongement indispensable de notre Romico !!!
Pour ce qui est de notre moteur nous
avons eu quelques soucis avec les mécanos, nous qui avions dit haut
et fort que notre mécano n'était pas mal même bon......
Notre mécano , qui est quelqu'un de notre génération a fini par laisser les rênes à un plus jeune qui travaillait avec lui mais il est encore présent sur zone pour ces clients comme nous et heureusement ; heureusement également il avait emmené avec lui un homme qui parlait français....
Pas de problèmes particuliers pour le
retour à bord ; tout le monde était à l'heure y compris la
grue du chantier conduite par notre manager Raphaël. Les choses ont
commencées à se gâter quand il a fallu caler le moteur....
Dans notre candeur pour ce qui est de
la durée d'un chantier entrepris comme le notre nous n'avions pas
numéroté et repéré les « silent blocs» ( pour les
non-navigants ceux-ci sont des morceaux de caoutchouc dur qui permet
de limiter les vibrations du moteur ainsi que son bruit ) parce que
nous pensions les remettre en place rapidement bien sûr !
Enfin bref ; nos silent blocs sont
tous différents, eux-même calés dans entre 2 pièces métalliques
adaptées à la configuration de notre support moteur et le mécano
au bout de 10mns à chercher qui-va-où avec Bernard au-dessus de la
cale grande ouverte a fini par déclarer qu'il allait couper ceux qui
ne voulaient pas rentrer où il voulait Lui voir même les supprimer
totalement !
Vous imaginez bien la colère de
Bernard ! Ce moteur tourne ainsi depuis 55 ans avec les mêmes
silent blocs !!!
Le ton a monté et heureusement que le
Français était là !
Pour finir Bernard a eu gain de cause,
encore heureux, ils ont posé tant bien que mal le moteur sur le
châssis et Bernard a dit qu'il le ferait tout seul, ce qu'il a fait
dans la journée....
le patron s'est fait payer ce qui
restait dû et on ne les a plus revus ; même pas un coup de fil
pour savoir si cela avait marché ! Quelle conscience
professionnelle !
Ce remontage du moteur a eu lieu fin
juillet a notre retour de France.
Au mois d'août dès que cela a été
possible nous avons rematé ; là pas de problèmes avec juste
Raphaël suspendu à la grue en même temps que le mat a mettre en
place pour s'assurer que tout allait bien et pouvoir ainsi décrocher
la sangle qui tenait le mat .
Nous avons pu ainsi faire de l'ombre
correctement sur tout le bateau et cela nous a changé la vie !
Mais il n'a jamais fait aussi chaud que
l'année dernière ; les températures sont restées
raisonnables autour des 30°C pas les 40 que nous avions eu ; la
chaleur ne nous a jamais gênée pour dormir il y a eu juste quelques
jours où cela n'a pas été possible de travailler entre 13h et 17h
malgré l'ombre faite entre notre bateau et celui d'à côté....
Nous avons aussi protégée la coque
exposée au soleil et arrosé tous les jours matin et soir...
Malgré tout notre Romico souffre
terriblement et la coque en-dessous de la ligne de flottaison s'est
un peu ouverte ; Bernard a mis des chiffons humides partout dans
la coque où cela était accessible et il les remouille tous les
jours ; la cale moteur est aussi remplie d'eau...
Nous avons fait connaissance en août
d'un couple de jeunes français avec un petit garçon de 11 ans ;
ils sont restés 3 semaines au chantier avant de rentrer en France et
le petit Milane venait nous voir tous les jours ; il intéressait
beaucoup à la construction de l'annexe et nous faisait beaucoup
rires avec des remarques amusantes ; nous avons donc fini par
sympathiser avec les parents (en faite son père et sa compagne) et
un jour de groose chaleur nous leur avons proposé une journée plage
sur l'océan ; ils ont accepté avec joie et nous avons passé
une excellente jounée avec eux....et Milane , infatigable, nous a
bien fait rire !
Ils ont mis leur bateau en vente et le
lendemain il était vendu !
Nous leur avons proposé de leur
ramener leurs affaires avec la voiture ; avec la remorque cela
était possible...
Avant leur départ nous les avons
embauchés pour nous aider à remonter le bout-dehors à sa place et
nous n'étions pas trop de 4....
Le plus long dans tout cela a été de
reprendre toutes les pièces annexes tels que les bossoirs, les
morceaux du bout-dehors qui avait une plate-forme lattée et qui est
maintenant en contre-plaqué peint et vernis, les bômes et j'en
passe …...le détail serait fastidieux croyez-moi !
Nous sommes rentrés en France le 15
septembre car le 28 nous partions voir nos petits-enfants à Québec
pour 1 mois....
Nous n'avons donc pas remis Romico à
l'eau car il aurait fallu encore au moins 2 ou 3 semaines à rester à
bord pour être sûrs que notre Romico se remette de ses émotions et
ne coule pas.....
C'était trop risqué en partant aussi
loin …..
Et au fait nous avons prêté notre
bateau à des amis anglais qui s'étaient également lancés dans de
gros travaux à bord du leur ; leur bateau est leur maison tout
au long de l'année et il est beaucoup plus petit que le notre....ils
vont vivre à bord de Romico 2 ou 3 mois le temps de finir le leur...
Juste retour des choses puisque nous
avons eu la chance de rencontrer des gens qui nous ont prêté le
leur pendant 1 an tout juste !
Nous allons passer l'hiver au calme à
la maison et reviendrons finir les 3 bricoles qui restent à faire en
mars prochain pour une remise à l'eau en avril enfin !!!!!!!
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