Samedi 6 Octobre
le relevage du filet n'a rien donné de bien, sauf une bonne trentaine de roussettes; j'en garde une demie-douzaine pour faire des terrines à l'intention de mes petits, çà fait passer le temps de faire des conserves. Il fait beau mais on a la flemme de bouger, de toute façon le nettoyage et le rangement du filet nous a déjà pris la matinée.
Traversée de l'Irlande à la Bretagne en direct, lundi 8, mardi 9 et mercredi 10 octobre
çà s'est décidé hier et même si au lever le vent était contraire, une dépression qui traversait l'atlantique avait l'air de vouloir s'approcher et risquait de nous coincer ici encore quelque temps.
A 9h nous étions en route avec donc le vent contraire; le seul problème c'est qu'il y avait 2 houles croisées ( celle du vent de SE et celle, plus longue, de la fameuse dépression qui venait de l'W) et c'était assez inconfortable. Suivant la marée, nous marchions soit à 4-5nds, soit à 6-7nds, le tout malheureusement voiles-moteur. Cette traversée a été un enfer pour moi; le mal de mer m'a pris à midi le lundi et ne m'a lâché que dans la baie de Douarnenez: un vrai plaisir je vous garantie ! Pendant la première nuit j'ai été malade comme je ne l'avais pas été depuis longtemps, à tel point que j'ai parlé de débarquer en Bretagne et de demander à un copain de me remplacer pour continuer jusqu'à Capbreton, c'est vous dire! Je pense que le traitement que je suis obligée de prendre depuis mon opération du crâne y est pour beaucoup, d'autant que les cachets pour le mal de mer sont de toute évidence incompatibles avec ce traitement; dès notre retour il va falloir que je vois la question avec mon neurologue préféré ! Bref mon pauvre Bernard n'a pas beaucoup dormi cette nuit là. Nous avons eu la compagnie de plusieurs dauphins pendant une bonne heure dans la journée à un moment où le ciel n »était pas trop gris mais comme je ne tenais pas sur mes jambes c'est Bernard qui est allé faire des photos. Pendant la journée du mardi, j'ai tout de même réussi à ne pas être trop dans le coma, ce qui a permis à mon capitaine de se reposer; le soir j'ai décidé de ne pas prendre mon traitement et de prendre un cachet pour le mal de mer avant d'aller me coucher car il fallait absolument que Bernard puisse ensuite aller dormir avant d'arriver aux rails d'Ouessant où toute son attention était requise de façon bien nette; j'ai ainsi donc pu prendre une veille de 2h juste avant cet autoroute à cargos: la nuit c'est assez impressionnant de voir ce défilé de lumières sur l'eau, ces cargos sont à la queue-leu-leu, il suffit de bien viser entre 2 trains de bateaux, comme quand on traverse une route à grande circulation, sauf que cela dure 3h !Ce n'est pas rien 3h d'attention soutenue, heureusement la visibilité était excellente. Il est venu me réveiller ensuite et j'ai repris la veille jusqu'au lever du jour. Le vent avait sensiblement tourné pendant la nuit vers le SW puis l'W et enfin au matin il est passé franchement au NW ce qui nous a permis de couper enfin le moteur; il faisait très beau également alors que nous n'avions eu que de la grisaille ces jours derniers.
A 16h nous étions devant le port du Tréboul, qui est le port de plaisance de Douarnenez; la panne d'accueil étant en cours de démontage, on nous a fait rentrer sur la rivière , au port Rhu, qui reste en eau grâce à une porte qui ne s'ouvre que environ 2 à 3h autour de la marée haute. Le hasard a fait que nous sommes arrivés au Tréboul en même temps que des amis de Marseille, installés là pour le moment, qui venaient, eux, de rentrer des Açorres ; avec nos amis de Capbreton qui viennent d'acheter un très beau bateau ici, nous nous sommes tous retrouvés sur leur panne et toutes ces retrouvailles ont été fort sympathiques; que la terre bouge maintenant!!!
Dimanche 14 octobre
nous sommes vraiment très bien sur cette rivière, c'est calme et silencieux; nos amis de Marseille sur leur bateau « Skoïern » ont eu droit à la visite de la douane à leur arrivée des Açorres pendant 3h, le tout en pleine mer; il ont eu droit à une fouille en règle avec les chiens et les plongeurs pour la recherche de drogue; leur bateau est fiché et les gars étaient désagréables, un vrai plaisir! Les douaniers locaux leur ont conseillés d'écrire à la direction des douanes.
Il y a un très beau musée près du quai, sur la vie de Douarnenez (ici on dit Douarne, sans prononcer le nez),avec des bateaux dans le bâtiment et des bateaux à flot: extrêmement intéressant pour des marins. Bernard a également un copain sous-marinier qui est resté dans la région et qu'il avait retrouvé il y a 2 ans qui est venu à bord avec son épouse, très sympathiques tous les 2. Bref, on fait des mondanités, cela change, et surtout on a pas besoin de traduire en permanence ce que l'on nous dit, c'est moins fatiguant pour le cerveau.
Mercredi 17 octobre
comme le temps passe vite! Il nous faut repartir cependant, nous ne pouvons rester là même si c'est tentant: il y a de la place et au niveau du tarif je n'ose même pas en parler: la moitié du prix de Capbreton et sur coffre ( c'est à dire au mouillage sur la rivière) à peine un quart du prix; d'ailleurs nos copains ne reviennent pas à Capbreton, rien ne les y attachaient d'autant que 2 de leurs 3 filles sont en Bretagne. Heureusement qu'il va nous rester nos amis terrestres et familles là-bas sinon l'hiver serait long !
Jeudi 18 octobre
nous quittons donc ce bon abri à l'aube, à l'ouverture de la porte de l'écluse. Le vent n'est pas au rendez-vous et une fois passé le Raz de Sein nous l'avons dans le nez, bien entendu ! Pourtant en puissance il aurait été bien; si nous arrivons à faire 2h de voile c'est le bout du monde. Un beau ciel bleu nous accompagne, quoi qu'il en soit, et ce n'est pas désagréable cette chaleur à l'intérieur. Nous avions envisagé une escale aux Glénans mais la météo annonce un vent de SE et de la mer et nous ne serions pas à l'abri dans ces îlots, nous nous dirigeons donc vers Bénodet, que nous connaissons déjà et que nous aimons particulièrement; nous y arrivons à la tombée du jour où la rivière de l'Odet a pris la couleur du ciel: de grandes traînées roses sur fond bleu, c'est absolument magique! Comme nous connaissons , nous n'avons pas de mal à retrouver un bon mouillage.
Vendredi 19 octobre
le vent avait l'air moins fort que celui annoncé hier, nous partons donc vers les Glénans mais au bout d'une heure, la mer et vent nous sont tellement contraires que nous renonçons, pour revenir sur l'Odet bien à l'abri.
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