Mardi 14 août 2012; Hébrides; île de
South Uist; loch Skipport
après avoir soufflé fort toute la
nuit, le vent est bien tombé et il ne faisait pas mauvais ce matin
avec du soleil mais rien n'a duré: 1h après notre départ, il a
fallu affaler notre code D sous peine de le voir se déchirer sous
les rafales de vent brutales, celui-ci passant de 3nds à 20nds en
quelques secondes; la mer est très agitée des restes du vent d'hier
et nous traversons finalement au moteur. Le ciel s'est plombé et il
tombe de bonnes averses régulièrement. En arrivant près de
l'entrée du loch Bernard stoppe le bateau pour pêcher et il prend
en 30 secondes 3 lieus portions, super !
A notre arrivée dans le loch, nous
nous y engageons tout de suite jusqu'au fond, ce que nous n'avions
pas osés faire la dernière fois quoique nous y soyons allés avec
l'annexe pour sonder la profondeur là où cela s'élargit un peu
pour remarquer que si cela était mal cartographié, il était
toutefois possible de venir mouiller. Il y a bien une petite maison
habitée juste à proximité mais pas de liaison tél et pas de wifi,
même pas sûr que la route aille jusqu'à la maison
d'ailleurs...Bernard descend avec l'annexe pour trouver un endroit où
il pourra appeler notre ami John...qui arrivera une demie-heure plus
tard: comme cela est assez difficile de faire comprendre à quelqu'un
qui doit venir vous chercher où vous êtes, surtout dans une langue
étrangère, nous avons commencé par débarquer devant la maison d'à
côté, Bernard étant persuadé qu'il s'était bien fait comprendre,
et nous commençions à grimper vers la maison quand nous avons
entendu quelqu'un crier: il n'y a pas âme qui vive dans le secteur
hormis dans cette maison, c'était donc forcément John qui nous
appelait et nous n'étions pas où il fallait ! C'était d'ailleurs
logique qu'il soit là d'où il appelait: c'est le terminus de la
route qui dessert quelques bâtiments pour les pêcheurs, qui sont
peu nombreux à l'heure actuelle, ce qui n'était pas le cas il y a
quelques décennies. Le ciel s'est bien dégagé et il fait même
beau; en rentrant chez lui, il nous emmène sur une colline d'où le
panorama est grandiose sur la côte ouest et la côte nord. Sa femme
Malag est contente de nous voir de nouveau et leurs amis viennent
après dîner; nous mangeons les poissons que nous avons amenés et
tout le monde se régale car John n'a pas l'habitude de pêcher à
part des maquereaux...
Il est plus de minuit quand il nous
ramène à notre annexe; il est prévu qu'il vienne nous chercher
demain matin à 10h et il nous demande si nous voulons rester dormir
chez lui demain soir; il sait très bien que les marins quittent
rarement leur bord de peur que le bateau ne dérape pendant leur
absence: nous le rassurons sur ce sujet car nous sommes sûrs de
notre ancre surtout dans un fond de vase comme là où nous sommes et
acceptons son invitation pour demain soir.
Mercredi 15 août; île de South Uist;
chez John
tout le monde est d'accord ici pour
dire que cet été a été exceptionnellement froid et sec avec des
vents de secteur nord en permanence; depuis début août toutefois
ceux-ci ont enfin tourné au nord amenant un peu plus de pluie mais
enfin de la chaleur ! Pour les enfants de ces îles c'est trop tard,
la rentrée des classes a lieu demain; Malag nous demande notre avis
sur l'heure du lunch car il risque d'être tard pour cela: nous lui
répondons que nous n'avons guère d'horaire pour déjeuner et que
cela arrive très souvent que ce soit à 14 ou 15h suivant ce que
nous sommes en train de faire!
Elle propose un pique-nique sur une
belle plage et nous prenons la route, la seule d'ailleurs, qui longe
la côte ouest vers le sud et l'île d'Eriskay qui est reliée à
South Uist par une chaussée; si vous voulez aller à Barra qui est
encore plus au sud il faut prendre un ferry à Eriskay. Toute la côte
ouest de ces îles est pratiquement plate avec des dunes et des
plages de sable blanc mais il est indéniable que celle d'Eriskay a
un petit cachet supplémentaire car elle est orientée sud-ouest et
l'on aperçoit Barra et les îlots qui jalonnent le passage vers
celle-ci. Il y a du monde et beaucoup d'enfants qui se baignent (
avec un combi-short) pour leur dernier jour de vacances. Un vent fort
s'est levé comme prévu de sud-est, 30nds, mais sur cette plage nous
sommes à l'abri et il y fait chaud; John a amené une bouilloire qui
chauffe au feu de bois; c'est étonnant comme appareil et efficace:
cela ressemble aux bidons de lait de notre enfance avec une double
paroi; dans la paroi extérieure on y met l'eau et dans la partie
centrale on met du petit bois auquel on met le feu; en dessous il y a
un récipient de 15cm de haut sur lequel est posé ce bidon et qui
récupère les cendres, c'est très ingénieux ! A côté de çà
vous amenez une gamelle de camping pour faire infuser votre thé et
le tour est joué ! Car il est inconcevable que l'on ne boive pas de
thé au lunch ! Bien sûr pour nous français, un coup de rouge
aurait été mieux mais bon il faut s'adapter n'est-ce pas ?! Par
contre même avec ma combi je ne sais pas si je me serais
baignée....l'eau doit être à 15°C....
En rentrant, John rencontre un copain
mareyeur devant son hangar: celui-ci a un gros problème avec un
camion-frigo en panne pour une livraison de pinces de tourteaux pour
l'Espagne et avec la chaleur en Europe du sud, il a une cargaison
perdue; on se retrouve donc avec une dizaine de kilos de pinces de
crabes ! John a une bonne mémoire car nous lui avions raconté que
nous étions allés au fond du loch Eynort (au sud du loch Skipport)
et qu'il y avait de bien beaux arbres à cet endroit mais que nous
n'avions pas pu débarquer au petit quai: et pour cause celui-ci est
privé et le propriétaire, qui est un de ses amis, s'est arrangé
pour que son quai soit inaccessible aussi bien depuis la terre que de
la mer tellement il a eu de déboires avec des gens de passage sans
scrupules ! Nous sommes donc allés voir ces gens: ce sont des ours
et pas spécialement accueillants avec les étrangers, heureusement
que nous n'avions pas insisté pour accoster là en force, on se
serait fait virer avec perte et fracas ! Ceci dit ce sont des
travailleurs tous les 2: ils ont fait un paradis de ce coin d'île
aride et il faut le faire; ils ont créer une plate-forme pour
construire leur maison qui est entourée de pelouse, d'arbres de
toutes sorte, de fleurs et de massifs, d'arbres fruitiers et de 3
potagers suivant qu'il faille du soleil ou de l'ombre, le tout
orienté le plus possible au sud; elle, elle tissait du tweed à
domicile et son métier à tisser qui est tout neuf est installé
dans un petit chalet caché dans un repli de terrain, invisible du
sentier piéton des touristes; pour aller à son quai il a creusé un
tunnel depuis sa maison tout simplement et il a crée un tel lacis de
chemins sous les arbres qu'il est totalement impossible de comprendre
comment on peut aller au quai ! Nous l'avions testé ! Nous sommes
allés marcher dans leur immense propriété où il plante chaque
année un carré d'arbres différent; il s'est fait également un
abri dans la pampa pour tirer les chevreuils qui sont légion ici
aussi et non protégés heureusement. Nous sommes repartis après
avoir bu quelque chose, manger des galettes maison et elle nous a
donné un énorme chou que Malag a eu la gentillesse de couper en 2
et 2 énormes courgettes. Le supermarché Co'op étant ouvert jusqu'à
21h elle propose que nous y allions tout de suite (nous devrions être
encore là demain mais on ne cherche pas à discuter )
Sur les 10kgs de pinces de tourteaux on
n'a pas dû en manger plus de 2 ou 3kgs mais elle a tout fait cuire
et insiste pour que nous emportions le reste pour faire des
conserves; il faut dire que la cuisine en général n'est apparemment
pas une passion chez elle: elle n'avait jamais fait cuire de crabe,
d'habitude elle les achètent tout cuits, quand aux courgettes, si
elle connaissait leur existence elle n'en n'avait jamais acheté donc
jamais fait cuire également ce qui est incroyable ! Je lui ai montré
la recette toute simple qui consiste à les couper en petites
rondelles et les faire revenir dans un poêlon après avoir fait
roussir des oignons; mais comme dirait notre ami Martin «les
gens aiment ce qu'on leur fait goûter dont ils n'ont pas l'habitude
et sont demandeurs d'avoir tous ces produits mais une fois qu'ils les
ont ils les font bouillir ! » cela le navre totalement !
Le vent a véritablement soufflé en
tempête cette nuit avec de bonnes ondées et même si on a moins de
bruit qu'à bord on a assez mal dormi. Avant de partir où que ce
soit nous allons au bateau, voir comment il va et mettre nos vivres
au frais; John profite de notre annexe pour aller au sien récupérer
ce qui reste de frais justement. Après un petit lunch au retour en
fin de matinée, Malag annonce qu'elle ne reste pas avec nous et
repartons en voiture avec John vers le nord cette fois. Le beau temps
est revenu avec encore du vent mais un beau soleil; nous traversons
l'île de Benbecula où se trouve un centre d'essais de tirs de
missiles, donc une grosse population de militaires et de civils, puis
l'île de North Uist et enfin l'île de Berneray qui est la dernière
de la série reliée aux autres par une chaussée, après il faut
prendre un ferry pour aller vers les Harris et Lewis; cette île de
Berneray a beaucoup de caractère et c'est la seule où des
particuliers remettent en état tout un hameau de blackhouses; non
qu'il n'y en ai pas ailleurs de restaurées mais ici elles sont
nombreuses et relativement groupées: 2 d'entre elles servent
d'hôtel, enfin si on peut appeler cela un hôtel, cela ressemblerait
plutôt à un B&B et elles sont à la limite de la grève !
Nous avons fait des arrêts très
fréquents pour voir de beaux panoramas et il faut dire que John
connait parfaitement ses îles; si nous ne l'avions pas rencontré
nous n'aurions jamais espéré les voir aussi bien. Entre la location
de voiture à Stornoway et John, nous aurons sillonner toutes les
routes des Hébrides ! Ce soir nous regardons quelques petites vidéo
de ma fabrication, ce qui leur donne des idées quand aux
photos...John et Malag ne prennent que rarement des vacances ensemble
mais ils viennent en France souvent pour faire du ski; leurs 2
enfants ont l'âge de Pasca: leur fils a un diplôme dans la
restauration mais pour le moment il vend du matériel de restauration
à l'étranger et plus particulièrement à Istanbul et aux Émirats;
quand à leur fille, elle a un diplôme d'infirmière mais faute de
travail en UK, elle a eu une opportunité pour devenir hôtesse de
l'air dans les Émirats, justement, et elle a trouvé a juste titre
que c'était tout de même la meilleure solution pour visiter le
monde; et comme elle est très jolie, elle sert de modèle à son
papa pour les pubs. Mais peut-être n'ai-je pas dit ce que faisait
John avant de prendre sa retraite: il fabriquait, et le fait toujours
à l'occasion, des bijoux en argent principalement mais aussi en or:
tout ce qu'il fabrique touche à la culture Celte et aux coutumes
Écossaises et cela va des bijoux typiquement féminins aux
accessoires des tartans (le kilt) en passant par de magnifiques
broches; il serti beaucoup de pierres précieuse et semi-précieuses.
Nous sommes allés visiter son atelier; sa maison est en forme de L
dont la grande barre sert de bijouterie mais pas seulement comme
toujours dans ce pays: il y a aussi un tea-room et une partie où ils
vendent des articles typiques des îles. Dans l'angle du L il y a
l'atelier et dans les combles super bien éclairés par d'immenses
vélux, il y a son atelier de création ainsi que du matériel
d'encadrement, il touche à tout, ce garçon ! Çà vous rappelle
quelqu'un peut-être ? J'en profite pour lui empreinter quelques CD à
enregistrer sur mon PC.
Vendredi 17 août; loch Skipport
tout à une fin dans ce bas monde
n'est-ce pas ?! La pluie revient au grand galop et nous retournons à
notre bord après ces 2 jours à terre; il pleuvait tellement ce
matin que John a proposé de nous ramener après le lunch. Il y a eu
une petite accalmie vers 13h mais le temps que arrivions à l'annexe
, la pluie était revenue: une bonne averse qui mouille bien. Après
m'avoir déposée à bord, Bernard retourne chercher John au ponton
pour aller avec lui sur son bateau; il a des problèmes
d'électronique et de courant électrique. Après le rangement
indispensable à bord, je m'attaque au vidage des pinces de tourteaux
pour en faire des bocaux; il en reste encore 6-7kgs et j'y passe tout
l'après-midi. Quand Bernard rentre il vient m'aider et çà va
beaucoup plus vite !
Lundi 20 août; loch Skipport
rien à signaler sur les 2 jours qui
viennent de passer; pluie et vent.
Cet aprem nous profitons d'une accalmie
pour aller faire un tour à terre mais la lumière n'est même pas
assez belle pour faire des photos alors que la bruyère est partout
en fleur et que c'est bien joli.
Ce soir le vent est enfin tombé, quel
silence d'un coup !
Mardi 21 août; île de South Uist;
loch Boisdale
nous repartons vers le sud de l'île
dans un loch que nous n'avions pas pris le temps de voir au
printemps: il y a le ferry qui vient ici, c'est le même que celui
qui va à Barra et qui dit ferry, dit aussi hôtel, magasins, une
couverture téléphonique et du wifi, merveilleux ! Nous avons la
flemme de descendre à terre, on verra demain si la météo se
maintient avec du vent .
Mercredi 22 août; île de Rum
il était dit que nous n'irions pas à
terre au loch Boisdale, ce qui en soit n'est pas grave puisque nous
sommes venus dans le coin avec John; nous avons plusieurs sources de
météo et aucune ne disait la même chose mais il fait beau et le
vent est portant vers la terre et juste assez fort pour nous ce matin
ce qui nous décide à lever l'ancre. Très belle navigation sous les
couleurs de notre code D, une mer pas trop agitée; en arrivant
devant Rum, le vent a commencé à forcir ce qui nous a obligé à
enrouler rapidement notre belle voile pour la remplacer par le génois
seul avec lequel nous faisions tout de même plus de 6nds. Les nuages
et la pluie reviennent avec le vent juste quand nous arrivions au
mouillage. Il y a déjà de nombreux bateaux, comme d'habitude
agglutinés au même endroit alors que la baie est large et profonde,
mais nous nous tenons à l'écart comme la dernière fois; nous
essayons de nous rapprocher le plus possible du fond de la baie pour
éviter le clapot du vent.
Jeudi 23 août; loch Nevis (à terre)
cette fois nous quittons les îles
définitivement pour cette année à moins que la météo se remette
au beau fixe, ce qui est peu probable. Comme le vent a soufflé toute
la nuit, la mer est beaucoup plus agitée qu'hier; c'est gérable car
elle vient de derrière; pas de belle voile aujourd'hui mais le
génois et la grand-voile et on marche bon train; il y a encore plus
de houle dans la passe entre la terre et la péninsule de Sleat car
le courant de marée est à l'opposé du vent. Nous ne faisons que le
traverser mais on se fait secouer. Le loch Nevis dans lequel nous
rentrons est extrêmement long et en 2 parties avec un resserrement
entre les 2 parties que nous ne pouvons passer qu'à marée haute; il
est également très profond, 100m, et pour mouiller il faut coller
la côte. A l'entrée qui est assez protégée, il a été impossible
de mouiller tant c'était profond ! Ensuite le loch fait un coude à
angle droit et nous faisons encore plus de 5 MN avant d'arriver au
rétrécissement que nous ne pouvons passer à cause de la marée
basse: il y a un château, là, sur un promontoire mais aucune route
n'y arrive; idem pour les maisons étalées le long de la rive ! Que
la route maritime pour aller en ville à Mallaig en 1h ! C'est
tellement montagneux ici que les gens sont encore plus isolés qu'aux
Hébrides; l'eau ne manque pas, il suffit de capter une source, qui
sont en nombre, mais il n'y a pas d'EDF; le tel portable passe bien
en revanche. A côté se trouve une petite anse avec beaucoup de
profondeur et nous tournions dedans en cherchant un endroit moins
profond quand un petit bateau de passagers est venu nous dire que
nous pouvions prendre un mouillage, super ! Contrairement aux îles
en général, c'est très boisé dans ce massif montagneux et la
bruyère omniprésence est toute en fleur; ce soir il n'y a plus un
poil de vent et la surface du loch est un miroir, quel calme aussi !
Au fond de l'anse se trouve 2 maisons avec un sentier qui y arrive;
l'une d'elles est habitée par le propriétaire du bateau de
passagers et sa famille et l'autre qui doit être une ancienne
chapelle est habitée également par des gens âgés: il ne doit pas
venir souvent de plaisanciers dans ce coin et nous sommes une
attraction de toute évidence !
Samedi 25 août; loch Nevis
pluie toute la journée d'hier donc
rien d'intéressant. Si le ciel est toujours tristounet ce matin, il
fait plus clair tout de même; ce matin nous sommes allés voir cette
piste qui arrive à ces 2 maisons: c'est carrossable pour un bon 4x4
ou un quad mais sans plus, pourtant ce sentier a dû beaucoup servir
il y a quelques décennies car il est fait de main d'homme, surélevé,
bien empierré avec un fossé de chaque côté mais il n'est pas
assez entretenu; de toute façon cela va plus vite de prendre un
bateau pour aller en ville ! Il y a des endroits où vous devez
changer de bus ou de train pour vous rendre là où vous allez passer
vos vacances, ici vous changez de bateau: celui de Mallaig vous amène
jusqu'à cette anse; là on vous fait passer avec armes et bagages
(il ne faut surtout pas avoir oublié quoi que ce soit sinon il faut
apprendre à s'en priver) sur un bateau plus petit et rapide qui a en
remorque un autre bateau encore plus petit sur lequel vous monterez
pour débarquer juste devant la maison que vous avez louée ! C'est
simple, non ? Apparemment c'est la famille du petit bateau de
passagers qui habite une des 2 maisons qui gère le ménage et
l'installation des gens; ceux qui sont arrivés ce matin avaient 3
kayaks en plus !
Après notre promenade sur ce sentier
qui passe un col entre 2 montagnes et va longer ensuite un énorme
loch d'eau douce , le loch Morar, qui est parallèle en gros avec le
loch Nevis , nous larguons notre bouée pour aller mouiller tout au
fond de la deuxième partie de notre loch, à encore 5MN de là; dans
la nuit de dimanche à lundi on devrait avoir du très gros mauvais
temps et nous espérons ainsi nous mettre à l'abri de ce vent du
sud-est et de la houle. Plus de liaison téléphonique ici et pas de
wifi libre malgré les quelques maisons; 2 vallées avec un ruisseau
chacune arrivent au bout du loch avec une très grande étendue d'eau
qui découvre à chaque marée où nous allons voir s'il y a des
possibilités de coquillages à ramasser: on trouve de belles moules
en nombres, de gros bigorneaux de taille XXL mais guère de coques
malgré toutes les coquilles vides ( les piafs les trouvent mieux que
nous décidément !) C'est difficile de mouiller convenablement ici
car on passe de 3m d'eau à brutalement 20m mais on verra, de toute
façon si cela ne va pas nous avons une alarme qui se déclenche si
nous chassons sur notre ancre !
Dimanche 26 août; loch Nevis
pour le moment tout est calme, la
dépression annoncée ne devrait arriver que cette nuit même si ce
soir cela commence à bouger un peu plus. Il a fait si beau ce matin
que nous en avons profité pour faire de la lessive: du soleil et une
petite brise, n'est-ce pas l'idéal ? Le temps c'est couvert ensuite
après déjeuner, ce qui a un peu gâché notre promenade mais on l'a
faite quand même; un peu d'escalade sur le versant de la montagne au
sud nous a permis d'avoir une bonne vision du massif montagneux
alentour qui n'est pas rien puisque toutes les montagnes en question
font entre 800 et 1000m; certes ce ne sont pas les Hautes Alpes ou
les Hautes Pyrénées mais ici en Ecosse de l'ouest, il n'y a que çà
des montagnes ! Je vous rassure aussi nous ne sommes pas montés
jusqu'en haut !C'est fini les promenades où l'on ne se mouillait pas
les chaussures: le terrain est totalement trempé et il y a tellement
de ruisseaux qui coulent partout que nos chaussures sont vite
trempées elles aussi; heureusement que ce sont des chaussures de
marche un tant soit peu étanches et non des baskets …
A notre retour a bord Bernard est parti
pêcher et il est revenu content car il a enfin pris une petite morue
portion, ce qui va nous changer de nos lieus, même si c'est très
bon. Le vent qui commence à monter vient comme on l'espérait du
fond du loch ce qui nous permettrait de ne pas avoir trop de houle.
Lundi 27 août; île de Skye; loch Na
Dac (face à la terre dans le détroit)
nuit blanche: déjà il n'est jamais
agréable d'entendre du vent souffler en rafales entre 50 et 60 nds
mais de toute façon à 1h30 du matin notre alarme c'est déclenchée
nous faisant bondir de la couchette; oui on avait chassé mais après
examen on avait l'air de s'être de nouveau stabilisés. Et non,
mauvais plan, il a fallu remonter l'ancre pour se représenter; il ne
pleuvait plus c'était déjà çà de gagné mais il valait mieux se
couvrir avec ce vent! L'ancre a dérapé car nous étions mouillé
sur une verticale et çà çà ne marche pas avec du vent fort, donc
il nous faut du plat, mais pas 20m de fond et tout çà à voir dans
le noir complet...merci l'électronique mais moi qui aime bien voir
de visu, j'avais la fenêtre ouverte près de la barre et la tête
dehors pour visualiser le fond de la vallée, là où nous devions
trouver le plateau qui échoue tout en restant au bord grâce au
sondeur: nous avons envoyé l'ancre dans 3m d'eau, à marée haute,
mais là il n'y avait aucun risque que l'on vienne s'échouer car
ensuite les fonds descendent tellement vite...Là on a bien tenu
surtout avec 60m de chaîne....mais à chaque rafale on sursautait
tout de même ! Quelle nuit ! Au matin il tombait des averses
violentes en prime et puis tout à coup vers 10h, plus rien; plus de
vent et une petite pluie fine....les torrents coulent le long des
montagnes partout de façon extravagante...et c'est grandiose ! Nous
sommes complètement dans le cirage et une bonne sieste nous remet
quelque peu d'aplomb. Pendant le déjeuner nous avons eu la visite
d'une loutre venue faire un festin de poissons près du bateau...trop
beau à voir...et difficile à photographier !
La météo n'est toujours pas optimiste
et comme le vent devrait tourner au sud-ouest, nous craignons de ne
plus être à l'abri; on se sait pas du tout comment va s'engouffrer
ce vent dans les vallées alors nous préférons profiter de
l'accalmie pour sortir d'ici. Nous choisissons un petit loch sur
l'île de Skye dans le Sound (le détroit) entre l'île et la terre;
dans le détroit il y a une belle houle qui vient de notre arrière
car nous remontons légèrement vers le nord. Le génois en place
aidé du moteur pour aller plus vite et nous y sommes relativement
vite; là pas de grandes montagnes et une vue dégagée, cela nous
change beaucoup ! Pas mal de bateaux autour dont un très joli vieux
gréement; les nuages défilent tellement vite que les lumières en
sont magnifiques !
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