Marina d'Oban
eh oui nous sommes toujours scotchés à
la marina mais le départ approche: toutes les voiles sont en place
ainsi que tout le petit accastillage que nous enlevons pour l'hiver
pour qu'il s'abîme moins et le vernis brille de nouveau; les lattes
du bout-dehors sont toutes neuves et notre annexe c'est fait une
belle toilette du coup, elle va bientôt avoir ses roues et cela va
nous changer la vie. Comme cela fait un moment que nous sommes là
les gens commencent à nous connaître et viennent nous parler, on
fait parti des meubles maintenant et quand on leur explique que nous
revenons ici pour l'hiver prochain, ils sont visiblement très fiers
que leur pays nous plaise autant ! Ils sont en général très
serviables et aimables mais il y a comme partout des c....!
Nous avons sorti le bateau de l'eau 3
jours pour faire notre peinture sous-marine: la coque était
particulièrement propre, ce qui nous conforte dans notre habitude de
caréner tous les 2 ans; nous avons eu un mois d'avril
particulièrement beau mais froid et nous avons dû réparer notre
pont en recollant des lattes avec autre chose que de la résine époxy
car même en couvrant et en chauffant la partie collée nous
n'aurions jamais pu avoir la température désirée, tant pis, c'est
réparé quand même et on verra comment cela se comporte; notre ami
Donald nous a donné de l'acajou qu'il nous a en plus déligné en
lattes de la taille dont nous avions besoin et ce qui n'a pas été
débité a servi pour le bout-dehors, grand-luxe d'avoir un
bout-dehors en acajou ! Notre autre ami, Martin, celui qui a aussi
surveillé le bateau, est allé une fois en voiture dans une autre
petite marina qui est dotée d'un magasin pour nous prendre du vernis
dont ils n'avaient plus un pot à Oban, du coup maintenant quand on
se croise il demande si nous n'avons besoin de rien d'autre; ces 2
amis ont beaucoup d'humour: Martin nous a raconté qu'il avait voulu
aller écouter de la musique traditionnelle sur l'île de Mull avec
son amie Lynda mais à 3h de l'après-midi tout le monde était fin
saoul et il a fait comme commentaire « ils en avaient même
oublié qu'ils étaient civilisés ! » Très jolie l'expression
n'est-ce pas ? Quand à Donald, après avoir fait la boîte postale
tout l'hiver pour le matériel dont nous avions besoin pour le
bateau, il a shangaïé Bernard ( shangaïé étant une expression de
la marine à voile quand les bateaux n'avaient pas de moteur, terme
qui veut dire embarquer quelqu'un de force souvent en le soûlant )
et inutile de dire que Bernard n'a pas eu besoin de boire pour dire
oui ! Donald avait besoin de quelqu'un pour participer à une course
mais pour ma part j'ai décliner l'offre, la raison principale étant
qu'il y avait encore de la peinture à faire avant notre départ et
j'apprécie moyennement de participer à une course. Celle-ci est
très importante en Ecosse et d'un genre un peu spéciale, elle
s'appelle: Scottitsh Island Peacks Race, que l'on pourrait traduire
par la « Course des Pics des Iles Ecossaises »;
autrement dit, ils partent en voilier d'Oban avec 1 ou 2 coureurs à
bord, sauf si tout l'équipage court, et ils vont sur 3 îles, Mull,
Jura et Arran (qui se touve à l'Est de la péninsule de Kinthyre et
nous y sommes allés l'an passé) faire une course d'orientation de
40kms à chaque fois; c'est tout de même une course de fous car
aucune des 3 îles n'est plate, à chaque fois ils doivent monter à
1000m et à Jura il y a 3 pics !
120Kms en moins de 3 jours
!!!L'arrivée se fait à Troon, sur le continent, à l'Est également
de l'île d'Arran et au sud de Glasgow,en tout environ 170 MN avec
une heure limite d'arrivée à 18h le dimanche; le départ avait lieu
à Oban le vendredi à 12h. Le seul moment où tout le monde part en
même temps c'est pour la mise en jambe de 5kms à Oban; pendant ce
temps le bateau tire des bords le plus près possible de la ligne de
départ et un des équipiers du bord attend dans l'annexe (à la rame
bien entendu) sur la berge que son ou ses coureurs arrivent, puis il
rame le plus vite possible vers son bateau et ils partent en
direction de Mull. Le Sandpiper de Donald, un bateau en plastique de
14m, est parti avec 3 équipiers et 2 coureurs (pour la petite
histoire Donald mesure 1m90, pèse environ 100kg avec des mains 2
fois plus grandes que les notres, il a 51 ans, son équipier Clark a
les mêmes proportions que lui et les 2 coureurs ont une trentaine
d'année et sont épais comme Bernard tout en le dépassant d'une
tête); ils ont été le dixième bateau à quitter Oban pour
s'engouffrer dans la passe nord entre la terre et l'île de Kerrera
(j'étais postée sur l'île à la pointe nord pour les photos). En
arrivant à Mull (côté Sound of Mull) Clark a descendu les 2
coureurs et les a récupérer vers 20h; quand ils sont partis il y
avait déjà 2h que les premiers étaient partis !Ils sont arrivés à
Jura au matin et les coureurs sont partis: ici il n'y a pas de
chemins, vous devez vous rendre à un point fixe en vous
débrouillant: facile alors ?! Oh que non, car s'il n'y a pas de
chemins il y a des ruisseaux et il y en a tant que vous êtes bien
obligés de patauger; il y a également des lieux fixes de passage où
se trouve un énorme sac orange fluo, calé avec des pierres; il faut
prendre un des témoins à l'intérieur qui prouve bien que vous êtes
passés là ! Bernard m'a raconté que les coureurs rentraient
complètement crottés jusqu'au genou et qu'ils étaient bien
contents de pouvoir prendre une douche à bord, ce qui n'est pas le
cas de tous les bateaux. Au départ de chaque course les coureurs ont
un contrôle de leur sac: ils doivent avoir un minimum requis à
boire et à manger, une tenue de rechange, un vêtement étanche, un
chaud et …..un duvet ! Quand ils sont arrivés à Jura, les
premiers étaient déjà partis depuis 6h et le vent est tombé, ils
ont eu du mal a arriver jusqu'à la plage; certains propriétaires
vident entièrement leur bateau pour la course, histoire de l'alléger
et presque tous embarquent des pelles d'aviron, si si toute blague
mise à part, pour essayer de se déhaller par manque de vent !
Bernard a dit que cela ne les avaient pas bien avancés car ils se
sont épuiser à le faire avec les courants.... Pour Sandpiper la
course s'est arrêtée là, faute de vent et ils ont fait demi-tour;
sans vent, ils ne pouvaient pas être à Troon avant 18h le
lendemain; il était 15h et il fallait encore faire une grande nav.
Et une autre course avant l'arrivée ! Au final très peu de bateaux
ont fini la course car il n'y a que les premiers qui ont bénéficié
du vent plus au sud. L'ambiance était excellente à bord et il y
avait à manger pour un régiment pour une semaine; ils ont fait la
cuisine à tour de rôle et Donald avait acheté baucoup de produits
français pour faire plaisir à Bernard; et les coureurs ont apprécié
le tourisme dans les îles que Donald leur a montré, tout est bien
qui finit bien !
Ciel, mon mari ! Il ne devait rentrer
que le lundi soir et pour ne pas me laisser seule, nos amis de
Saskatoon (l'autre bateau français sympa qui a hiverné ici)
m'avaient invitée à dîner, il y a donc eu un couvert de plus!
Jeudi 24 mai 2012; Oban
il y a un restaurant sur l'île qui
n'ouvre que de mai à fin septembre; oh c'est tout petit, la cuisine
est sous un petit barnum et ils ont construit une salle en bois (un
kit à monter soi-même qu'ils ont monter en 3 jours) qui doit faire
une quinzaine de mètres sur 6 de large avec une terrasse sur le
port; nous y sommes allés déjeuner avec notre ami Martin et Lynda
pour mon anniversaire. J'ai enfin pu mettre une robe d'été car
depuis lundi les températures oscillent entre 21 et 25 °C et ils
annoncent plus chaud pour la fin de la semaine! Çà c'est drôlement
bien ! Le départ est prévu pour lundi et la pression monte un peu.
Hier au soir quelqu'un est venu frapper
au bateau: un bateau de passage français qui arbore comme pavillon
national... le drapeau Breton ! Il nous a dit qu'il venait nous faire
une petite visite de courtoisie, nous avons tout de suite sympathisé
et ….nous nous sommes quittés à minuit ! Robert est français,
est marié à une anglaise et vit en Grande-Bretagne dans la région
des lacs sur la côte ouest juste en dessous de l'Ecosse; il venait à
Oban car son coéquipier le quittait là et il en embarquait 2
autres. Celui qui débarquait était très attachant: Bill, un
anglais qui vit également en GB à son grand désespoir car il est
marié à une Corse qui refuse de retourner là-bas aussi bien qu'en
France ! Son seul espoir d'aller plus souvent en France, c'est son
fils qui est totalement bilingue et qui fait actuellement ses études
à Paris et qui pense y rester ; Robert et lui passait de l'anglais
au français sans souci avec beaucoup d'humour . Bill était l'ancien
propriétaire du bateau de Robert et un des 2 qui embarquait ce soir
là naviguait sur son propre bateau avec Robert comme équipier avant
que celui-ci n'achète le bateau de Bill, simple n'est-ce pas ? Ils
allaient au resto sur l'île, ils nous ont embarqué avec eux et nous
avons fini avec l'armagnac à notre bord; le 4e larron est arrivé
sur ces entrefaites et ils ont continué sur leur bateau à boire
force rhum et gin; avant de partir ce matin ils sont venus nous dire
au revoir: il y avait de la gueule de bois dans l'air ! Nous devrions
pouvoir nous rencontrer de nouveau cet été, vu nos navigations
prévues.
La semaine dernière un autre bateau
français est passé à la marina, un gros Aldberg Rasi de 45 pieds
mais après force salutations de la main à leur arrivée, nous
n'avions pas grand chose à nous dire: visiblement il ne fallait pas
naviguer sur autre chose que sur un bateau comme le sien, les autres
étant tous de la ….mais à la marina il y avait 2 autres bateaux
comme le sien en plus grand, 53 pieds et il se demandait s'il
n'aurait pas dù en acheter un comme ceux-là; il ne pensait qu'à
faire de nombreux milles, il n'y a que çà qui comptait: monter
jusqu'aux Hébrides redescendre à Bénodet en 5 semaines pour
repartir en juillet vers le Portugal, voilà ce que c'est que de la
navigation parce que au delà de 6 semaines d'absence « les
bonnes femmes râlent! »
Lundi 28 mai 2012; sud de l'île de
Mull près de Iona
il fait toujours aussi beau et chaud
depuis une semaine; pendant le week-end il a fait 27°C et nous
sommes restés en maillot . Nous avons fait tous nos pleins car avant
que nous rencontrions une épicerie …..2 voyages avec chariot et
sacs à dos sans compter ce que j'avais déjà approvisionné pendant
l'absence de Bernard.
Nous n'avons pas encore repris nos
habitudes et nous avons fait très fort au départ, vous allez
pouvoir rire car nous sommes les premiers à le faire quand cela
arrive aux autres: nous sommes partis de notre ponton pour celui du
gasoil avec...notre rallonge électrique branchée ! Eh bien,
bizarrement quand on veut la rentrer, elle se fait des nœuds et
s'accroche partout mais là, elle s 'est débranchée sans
heurts et a filée à la mer.....c'est notre voisine qui est venue
nous le dire, heureusement qu'elle était là !et nous avons
remorquer notre nasse: pas grave en soit sauf qe l'on aurait pû la
perdre et perdre par la même occasion ce qu'elle contenait : un
homard de 2kg7 !!!!notre ami Martin qui était venu nous dire au
revoir n'en croyait pas ses yeux ! Et il a eu comme commentaire
« dire qu'il faut que ce soit des Français qui nous montrent
comment faire ! »
Après la photo d'usage dans ce cas il
est passé tout de suite à la casserole; casserole qu'il a fallu
extirpée de la cale où elle est entreposée habituellement !
Le vent est absent et quand il se lève
nous l'avons dans le nez; du moteur donc; il fait plus frais en mer
et nous ne retrouvons nos 24°C qu'au mouillage à l'arrivée dans ce
très joli coin: petite anse bordée de gros cailloux comme à
Ploumanac'h ou pour ceux de la Méditerranée comme les Lavezi avec
au fond une grande plage de sable blanc; l'eau est transparente sans
une ride, ce premier mouillage se présente bien ! Aussitôt arrivés
nous mettons l'annexe à l'eau pour un peu d'escalade et une
promenade sur le sable; on a pu tester nos roues pour l'annexe, c'est
rudement pratique !
Mardi 29 mai; île de Ulva (l'île de
Mull ressemble à un croissant dont les 2 pointes sont à l'ouest et
l'île de Ulva est à l'intérieur du croissant côté nord): baie de
Cragaig
journée oh combien chargée : nous
sommes encore levés de bonne heure, nous n'avons pas encore pris le
rythme d'avoir rien de précis à faire. Nous partons vers l'île de
Staffa en passant devant l'île de Iona sans faire d'escale parce
que le monastère à visiter ne bougera pas de là alors qu'à Staffa
il y a une grosse colonie de d'oiseaux dont nos préférés « les
macareux-moines » et eux ne restent à terre que le temps de la
nidification (environ 2 mois). De plus cette île est une curiosité
de la région car elle est constituée dans sa grande majorité de
colonnes de basalte comme en Irlande « La Chaussée des
Géants » mais en plus belle encore parce qu'il y a des grottes
dont une grandiose et absolument splendide Dans les colonnes de
basalte.
Nous avons mouillé au nord de l'île à
cause du clapot; déjeuner de bonne heure pour descendre vite
profiter de tout cela; l'approche en bateau est déjà en soi
grandiose ! Nous avons pris le temps de faire tout le tour de l'île
par les sentiers les plus au bord de la falaise, nos petits amis les
macareux étant au casse-croûte en mer. Puis nous sommes descendus
dans la grotte par le sentier balisé pour les touristes, qui
viennent nombreux avec des bateaux de passagers, et nous sommes
retournés au bateau par le côté des nids des macareux: ils
creusent leurs nids comme des terriers dans la lande au-dessus des
falaises: ils étaient là par centaines à aller et venir; vous vous
asseyez à 10m du bord et vous les laissez venir: ils finissent par
la curiosité à venir à 50cm de vous ! MAGIQUE ! On a dû rester là
au moins 1h en présence que quelques autres personnes; personne ne
parlait, il n'y avait que les appareils photos qui émettaient de
temps en temps un petit bip. On est partis parce que l'on voulait
rentrer dans la grotte avec l'annexe avant qu'il ne fasse trop
sombre; en fait les bateaux de passagers ne peuvent pas rentrer dans
la grotte, c'est trop étroit mais avec l'annexe...Jules Vernes a
utilisé cette grotte dans un de ses livres, il y rentre le Némo.
Ce soir nous en avons plein les yeux de
cette île; nous la quittons pour un mouillage plus sûr un peu plus
au nord, sur la côte sud de l'île de Ulva. Le beau temps chaud est
déjà fini mais les beaux jours sont là tout de même avec 15-180°C
en mer .
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