dimanche 18 juillet 2010

Mardi 29 juin
nous voilà enfin repartis en mer vers le nord ! Il n'y a pas un souffle d'air et la mer n'est même pas ridée que c'en est un miroir; chez nous on appelle çà « calmasse plate » et chez d'autres on dit « pétole -1 »; enfin bref c'est absolument magique et tellement rare ! D'autant qu'entre la Vendée et l'île de Ré il y a une énorme concentration de grosses méduses blanches, et quand je dis grosses, elles sont franchement énormes : pour un adulte , vous mettez les bras en rond devant vous et cela vous donne le diamètre de ces méduses; quand à savoir si elles étaient urticantes, on n'a pas mis les mains dans l'eau pour le constater !En fin de matinée le vent a pris suffisamment pour naviguer qu'à la voile pratiquement jusqu'à notre arrivée à l' anse de la Vieille sur l'île d'Yeu; comme ils n'ont pas encore installé les bouées de limite des plates nous arrivons à nous mettre assez près de la côte; nous mouillons et le bateau qui nous accompagne se met à couple de nous. En cours de route nous avons pas mal pêché: au total des 2 bateaux, 4 maquereaux et une bonite ce qui nous fera de quoi manger pour la journée de demain pendant lequel nous allons nous reposer ici
Mercredi 30 juin
ce repos est bien agréable surtout qu'il fait un temps splendide ; la mauvaise surprise de bonne heure ce matin est qu'ils ont mis les bouées de limite des 300m de la plage non pas entre nous et la plage mais derrière nous ce qui veut dire qu'ils ont entièrement fermée la baie au mouillage des bateaux ! Cela nous stupéfait car nous avions mouillé ici de nombreuses fois, comme quoi les choses changent vite en peu d'années !Dans la nasse cette nuit nous avons pris de quoi faire un soupe de poissons....que je transforme illico en bouillabaisse à ma façon avec les poissons d'hier; il n'en est rien resté !
Jeudi 1er juillet
la route va nous mener cette fois jusqu'à Belle-île que nous devrions aller visiter demain, quoique le temps devrait tourner entre la nuit prochaine et samedi. Tout au moteur cette fois avec du vent dans le nez surtout cet aprem. Comme nous sommes à couple avec le bateau « Jenny » nous prenons nos repas ensemble sur l'un ou l'autre bateau. Vendredi 2 juilletle petit clapot d'hier au soir est devenu houle et les 2 bateaux à couple n'ont pas aimés; branle-bas de combat à 6h ! Direction Lorient pour nous mettre à l'abri; le ciel est gris, il bruine de temps en temps, il y a une grosse houle disproportionnée par rapport au vent que nous avons dans le nez bien entendu. Arrivés à Lorient vers 10h , nous demandons une place provisoire pour 3h le temps d'aller manger au resto pour l'anniversaire de mon Nanard.Dans l'après-midi, nous repartons Bernard et moi pour remonter la rivière du Blavet jusqu'à Hennebont; jolie remontée de rivière, pas beaucoup d'eau par endroits et un cimetière de bateaux dans les vasières de toutes les courbes de la rivière que cela en fait mal au coeur de voir ces carcasses à moitié enfouies dans la vase, quelle triste fin ! Nous envoyons l'ancre à l'entrée de la ville au beau milieu de la rivière car c'est encore là que nous gênerons le moins; de toute façon nous ne pouvons pas aller plus loin, nous ne passons pas sous le prochain pont !Une soirée enfin au calme !
Samedi 3 juillet
mon cousin (je n'en n'ai qu'un ) Yves qui n'habite pas très loin de là vient nous chercher pour un moment passé avec sa petite famille: pas si petite d'ailleurs puisqu'il a 4 filles ! Comme il a navigué lui aussi, il sait ce dont nous avons besoin en arrivant à terre avec une voiture à notre disposition: direction le centre Leclerc local et chez lui un bon bain dans une baignoire à bulles ! Ouh que c'était bien çà !excellente jounée de détente.
Dimanche 4 juillet
il fait toujours aussi beau et chaud, finalement il n'y a que vendredi où le temps n'a pas été terrible. Ce matin visite de la ville: de l'ancienne ville fortifiée il ne reste qu'un quart des remparts et la porte d'entrée flanquée de 2 tours; la ville a brûlée à la libération de la dernière guerre à 80 %; mais dans les 2 tours il y a un magnifique musée qui retrace l'histoire d'Hennebont depuis les gaulois et c'était extrêmement intéressant.Après le repas ( et la sieste) Bernard a replongé dans sa cale moteur, histoire de resserrer un peu ses joints et causer un peu à son moteur ( il le bichonne ne croyez pas !)
Lundi 5 juillet
et nous redescendons avec le courant rejoindre le « Jenny » et nous reprenons la route vers Bénodet. Toujours le vent dans le nez et tout au moteur mais la mer est belle; nous mouillons sur la rivière Odet à un endroit que nous connaissons bien à une bonne distance de la ville au calme.
Mardi 6 juillet
Bernard a une cousine qui navigue sur un beau voilier (c'est la seule de sa famille qui navigue hormis nous ) avec son mari bien entendu et il se trouve qu'ils sont sur l'Odet: ils viennent donc déjeuner avec nous à bord avant de partir pour les îles des Glénan. Nous nous restons là jusqu'à jeudi car dans la prochaine étape nous devons passer le Raz de Sein et comme il est à 6h de là on attend un peu que la marée qui va bien pour passer soit à une heure convenable ! Du coup nous descendons tous avec notre annexe ( qui maintenant peut porter 4 personnes sans risquer d'embarquer de l'eau) pour aller visiter Bénodet et en face Ste Marine.
Mercredi 7 juillet
il fait toujours aussi beau. Aujourd'hui nous laissons notre bateau sur son ancre tout seul et nous partons sur le « Jenny » pour remonter l'Odet le plus loin que nous pouvons et remorquons notre annexe pour continuer ensuite jusqu'au centre ville de Quimper. Heureusement qu'il y avait des corps-morts libres dans la zone où nous pensions mouiller car malgré les avertissements de Bernard concernant l'ancre du « Jenny » ( trop petite et pas très efficace), notre ami vient de se rendre compte que son ancre, même dans 2m d'eau, ne tiens pas ! Nous avons failli ne pas aller visiter Quimper sur le coup ! Et cela aurait été dommage je vous l'assure ! C'est une ville splendide, dont les vieilles maisons sont très bien restaurées, très animée surtout en fin de matinée avec le marché; en plus il fait très beau et les touristes sont là. L'Odet dans la ville est canalisé avec de nombreux escaliers tous les 200m, de nombreuses passerelles piétonnes le traverse, toutes bien fleuries. Belle balade que nous espérions faire depuis longtemps.
Jeudi 8 juillet
réveil à 5h pour un départ à 6, histoire d'être à l'heure au Raz de Sein avec les courants qui vont bien nous porter ! La 2e raison est que tous les après-midi le vent se lève du nord-ouest et il faut impérativement être passé de l'autre côté de cette zone dangereuse car sinon nous aurions le vent contre le courant ce qui génère des vagues très courtes, hautes et c'est très inconfortable. Passés la pointe de Penmarc'h (c'est là où la pointe de la Bretagne fait un angle droit en remontant vers le nord ) nous nous engageons dans une très longue houle, assez haute mais si longue qu'elle ne fait pas pencher le bateau, c'est un phénomène assez surprenant ! Quoiqu'il en soit nous arrivons à Camaret assez tôt pour nous reposer. Bernard ayant prêté une de nos ancres au « Jenny », nous encourageons celui-ci à s'en servir car il y a trop de houle pour se mettre à couple; nous avons un peu abimé notre pavois à Belle-île nous ne tenons pas trop à recommencer.Nous repartons dare-dare demain matin parce que la météo risque de tourner en fin de semaine.
Vendredi 9 juillet
nous partons de moins bonne heure qu'hier puisque nous sommes très prêt du 2e passage difficile qui s'appelle le Passage du Four :il est tout aussi dangereux que l'autre et nous permet cette fois d'aller en nord Bretagne; mais alors ce matin c'est un véritable autoroute ! Nous sommes rien moins que 15 bateaux ( en vue) à la queue-leu-leu ! Apparemment tout le monde ne descend pas vers le sud au soleil !Nous entrons dans l'Aber Wrac'h (un aber est une sorte de fjord et veut dire « embouchure » en bon breton;ils se sont créés 2000 ans en arrière au moment de la fonte des glaces ) vers 15h et nous prenons un corps-mort exceptionnellement. Notre contact ici , Fernand,(présenté par Michel du « Jenny ») est un monsieur d'un certain âge qui a été marin dans la Marine Nationale et dans la Marchande comme moi mais à un poste beaucoup plus élevé, c'est vous dire si c'est un vrai marin et breton de surcroit ….Bon, lui et son épouse sont charmants, nous dînons et dormons chez eux et il nous emmènent voir le mouillage que nous devrions prendre dans l'aber d'à côté, l'Aber Benoît, demain et éventuellement pour l'hiver prochain: mais seulement voilà ! C'est impossible de laisser notre bateau sur ce mouillage, çà se voit à l'œil nu et Fernand nous le déconseille: ce mouillage est très prêt de l'entrée de l'aber, ce qui veut dire que le mauvais temps rentre plein pot dedans, les petites îles à l'extérieur ne suffisant à couper la houle, et le mouillage n'est pas prévu pour un bateau du poids du notre; notre ami Michel n'avait pas pris en compte tous les paramètres ! Inutile de vous dire que nous sommes atterrés ce soir !
Samedi 10 juillet
Après avoir établi 4 projets différents sur le changement de place des 2 bateaux (le vieux gréement Sinbad étant sur le mouillage et le notre étant sur corps-mort payant à l'Aber Wrac'h) nous décidons de laisser Sinbad là où il est pour le moment et convoyer le notre dans l'Aber Benoît , non pas au mouillage, mais contre un petit môle (le môle étant un quai) et nous nous échouerons à chaque marée basse; ce qui ne nous gêne pas . Avant de partir nous nous préparons soigneusement en préparant nos béquilles ( ce sont 2 jambes en aluminium qui font une longueur de 3m environ, composée de 3 tronçons,et qui en les fixant le long du bord au milieu du bateau dans le sens de la longueur, permettent à celui-ci de se poser sur sa quille quand l'eau n'est plus suffisante pour le porter et de ne pas se coucher) ; nous ne les mettrons en place que lorsque nous serons amarrés. Fernand vient nous prendre nos amarres, heureusement, car le vent qui s'est levé nous éloigne du môle ! Nous sommes très bien ici, au calme. Nous envisageons de demander une place d'hivernage dans les ports de la région ou de monter en Irlande.

jeudi 15 juillet 2010