jeudi 9 janvier 2020

Nous reprenons donc la suite de nos travaux sur notre Romico.
Après 5 semaines à la maison demi-janvier à fin février, nous sommes donc repartis une fois de plus vers Seixal et le chantier le 26 février .
cela faisait 2 semaines qu'il faisait un temps magnifique chez nous, digne d'un mois d'avril ; la végétation explosait de tous les côtés avec ces températures si chaudes, les mimosas nous ont embaumés le jardin et la maison pendant 3 semaines et nous avions rarement vu ces fleurs aussi épanouies et si grosses ; les branches en tombaient par terre avec le poids et nous, nous commencions à tourner en rond en nous disant qu'il était temps de repartir finir notre bateau.....
Non que nous n'ayons rien eu à faire : Bernard a coupé le bois pour l'hiver prochain pendant que je préparais les plans puis les gabarits de notre nouvelle annexe ; nous avions aussi ramené les planchers intérieurs du bateau et nous les avons ponçés....
Le lendemain de notre arrivée au chantier, alors que nous étions en train de réinstaller notre atelier au sol, les propriétaires de Flyer sur lequel nous vivons sont arrivés.
Kathy et Stéphane sont restés un mois ; ils vivaient dans leur camping-car sous le bateau et nous sur leur bateau mais tout c'est bien passé entre nous .
Ils montaient travailler sur leur bateau quand nous étions sur le nôtre ; Bernard avait pris l'habitude d'aller boire son café avec eux pendant que je faisais la sieste et le dimanche à midi nous faisions un barbecue avec celui du chantier et c'était repos pour l'après-midi....
Il a fait un temps magnifique et relativement chaud tout ce mois de mars.
Nous avons fini nos préparatifs d'avant peinture et finalement cela nous a pris 3 semaines ; vérifier tous les petits trous et fissures mal bouchés (enfin presque tous les petits trous....), passer une couche de résine sur des endroits pas forcément lisses histoire d'arranger les choses, finir de boucher les « petits nids à moisissures » (qui ont demandé quelquefois beaucoup de travail et d'ingéniosité....)puis nous avons passé au rouleau des sous-couches sur le pont et sur le pavois, jusqu'au moment où nous avons dit « Stop » et tant pis pour les micros trous qui restent et les vagues sur le pavoi entre les jambettes.....
Toutefois nous nous rendions bien compte qu'il faudrait bâcher le bateau pour pouvoir peindre en toute tranquillité parce que le toit du hangar est en éverite et que le vent et la pluie font tomber des particules et des poussières noires ainsi que des coulures avec l'humidité partout sur le bateau....
Heureusement nous avions pris l'habitude de faire le tour du parc de bateaux en fin d'après-midi tous les jours et un jour en passant près d'un bateau nous avons vu que son propriétaire (un local qui vivait à bord) avait entouré son bateau de plastique transparent, un plastique assez épais et rigide qui permettait qu'il tombe bien.....
Cela correspondait franchement à ce que nous cherchions pour couvrir le bateau....
Nous sommes donc allés le voir pour savoir où il l'avait acheté et combien il l'avait payé ; il parlait parfaitement l'anglais, nous a tout expliqué et à fini par nous proposer d'aller en chercher pour nous parce qu'il allait très souvent à Lisbonne....
Nous sommes vite retourner au hangar faire un métré assez large de nos besoins et 2 jours plus tard nous avions notre plastique à domicile....pour 3 euros et des broutilles en 4m de large.
Bon d'accord il nous en fallait 70m....
Ce Portugais s'appelle José et sa compagne Sophia ; nous avons bien évidemment sympathiser à la suite de ça.
José parle très bien l'anglais mais Sophia parle aussi très bien le Français en plus de l'anglais....
Nous leur avions proposer de venir voir notre bateau et le jour où ils sont venus nous avons fait du troc avec eux et nous en sommes particulièrement contents : notre petite annexe toute abîmée (la pauvre) était debout contre le mur dans le prolongement de notre établi....
A dire vrai nous ne savions pas quoi en faire car cela nous paraissait impossible de la « jeter »...
José la regardait sous tous les angles en nous posant des questions quand nous lui avons expliqué que vu l'étendue des dégâts nous allions en construire une neuve ; cela l'a incité à nous proposer de la racheter :
Sur le coup on est tombés des nues car nous n 'avions absolument pas envisagé que quelqu'un aurait l'envie de l'acheter dans l'état où elle était....
Nous nous sommes regardés avec Bernard tout en réfléchissant et nous avons fini par lui dire que....nous lui donnions !
Ils ont été aussi ahuris que nous mais ne voulaient pas pas cela soit gratuit...
On a fini par un accord : ils nous ont emmenés au resto !!!
Pour nous cela était inespéré : nous ne pouvions pas nous résoudre à la détruire après 15 années de très bons et loyaux services par tous les temps....
Elle aura une troisième vie (nous l'avions rachetée à son constructeur sur le Bassin d'Arcachon mais elle était neuve) et ne naviguera peut-être plus en mer mais sur le Taje ; elle va être de nouveau bichonnée et repeinte (à la couleur de leur bateau) et nous devrions en septembre faire une course avec nos 2 annexes...
Nous étions enchantés de cet arrangement, vraiment mais quand ils sont venus la chercher pour la mettre à bord avant leur mise à l'eau et leur départ pour le port, j'ai craqué et pleuré....
Nous les avons accompagnés sur leur bateau pour aller à leur port d'attache à Lisbonne ; Sophia n'y connaît rien aux bateaux et nous avions jugé que faire une manœuvre de port tout seul en connaissant José....
Finalement nous avons été Très avisés de leur proposer notre aide : la mise à l'eau s'est faite très en retard à cause du bateau précédent et la marée était déjà bien descendue ce qui a eu pour résultat de nous faire toucher le fond et d'être obligés de faire une manœuvre pour le moins scabreuse....Ensuite arrivés sur le Taje, qu'il nous a fallu remonter contre le courant vers ce port, le moteur s'est soudain arrêté comme ça sans préavis...
Plus moyen de le redémarrer et José était bien en peine de comprendre ce qui arrivait...mais pas Bernard fort heureusement ! Tout simplement parce que cela fait presque 20 ans que nous naviguons avec notre Romico, sans parler de nos métiers respectifs, et que cela nous était déjà arrivé....Probablement une merde dans le carbu due aux travaux du bateau et de la non utilisation dudit carburant …. un tour dans la cale et 10mn après nous repartions.
Nous avions pas mal dérivé puisque nous remontions laborieusement le courant mais bon, de toute façon nous serions tout de même arrivés à marée basse dans la marina....
José nous avait conseillés de nous y prendre maintenant pour avoir une place pour l'hiver prochain dans cette marina, car bien entendu notre Romico désespère de retourner dans l'eau, et cela nous arrangerait bien d'y avoir une place surtout en étant pistonnés par un local qui y a une place à l'année !
Après notre amarrage sur le ponton nous nous sommes donc rendus au bureau du port pour faire notre demande ; José y est effectivement très connu, à l'accueil ils parlent français et oh bonheur cela devrait pouvoir se faire. Nous ne le saurons qu'à la fin août mais nous sommes enregistrés c'est déjà ça !
Voilà pour la petite histoire et fermons donc la parenthèse.

Il nous a fallu 2 jours pour mettre tout notre polyane en place : tirer des cordes entre les poutres de la charpente, au milieu et sur les côtés puis dérouler le plastique de 4m de large et plier en 4 par terre dehors, après balayage de la place, le couper à la longueur voulue, le replier et le réenrouler pour le manipuler, le faire passer sur l'échafaudage, le faire passer avec notre grande gaffe sur les 3 cordages pour finalement le laisser tomber de l'autre côté, le tout sans l'accrocher à tout ce qui peut dépasser et le déchirer....et pour finir scotcher les morceaux ensemble et sur l'échafaudage avec du scotch un peu solide et ça fort heureusement nous en avions d'avance....
Mais le résultat en valait la peine : dessous il y fait 2 ou 3 degrés de plus et le vent n'y entre pratiquement pas, un vrai cocon....
Et « cerise sur le gâteau » personne ne peut voir ce que nous faisons au juste là-dessous.....
Nous avons divisé le bateau en 4 zones pour peindre : les cabines et les toits (le plus gros morceau) puis le pont et le pavois sur l'arrière de la porte sur le côté dans le pavois à la porte de l'autre côté (nous avons une porte ou un passage si on veut dans le pavois pour ne pas enjamber celui-ci quand nous sommes le long d'un quai), ensuite la même chose mais sur l'avant et pour finir la coque à l'extérieur, ce qui était le plus facile...
Entre chaque zone il fallait masquer (ou protéger) tout le restant du bateau, ce qui demandait une bonne journée de travail....et pour chaque zone il y avait une semaine de travail en peignant couche sur couche autrement dit humide sur humide ; c'est toujours Bernard qui s'occupait de préparer le mélange de peinture puisque toutes étaient en 2 composants et l'éternelle question était de savoir « combien-il-en-fallait» pour en avoir assez mais ne pas en gâcher....pour le coup nous avons pas mal gérer l'affaire et nous avons eu peu de pertes.
Pour les bandes de couleur nous n'avons pas utilisé le pistolet parce que trop de masquage à faire ; après une première couche de blanc passée partout nous évitions tout simplement d'en rajouter sur ces zones, comme ça juste à l’œil puis nous délimitions les zones avec du scotch et nous faisions chacun un côté avec un rouleau pour aller plus vite ; après les 2 couches passées successivement nous retirions tout de suite le scotch, nous contrôlions les petites coulures éventuelles et le lendemain nous vernissions le tout, blanc et couleur.
Pour les cabines c'était long et compliqué parce que sur les toits il y avait des zonez blanches et des zones avec de l'anti-dérapant ; sur les côtés des zones blanches et des zones vernies....
Il fallait donc déplacer les masquages au faire et à mesure , le tout sans marcher ni mettre les mains là où il ne faut pas....gag!!! En plus on ne met pas de vernis sur l'anti-dérapant donc lui a fait l'objet d'une journée rien que pour lui ; ne croyez pas que c'était du gâteau : il faut la tirer cette peinture !
La tenue pour peindre au pistolet est particulièrement seyante : combinaison en intissé blanche, capuche comprise, des sacs plastiques scotchés au niveau des chevilles pour protéger les chaussures ou les chaussettes (sans les chausssures)quand il faisait chaud mais aussi pour ne pas faire de traces, des gants et un masque digne de ce nom : on aurait dit des cosmonautes !
Quand on se déshabillait tout l'intérieur de la combi , des gants et des « chaussons » étaient trempés de transpiration....
Nous avions un pistolet de taille normale que nous avions acheté en Bretagne quand nous avions utilisé pour la première fois cette peinture en bi-composants il y a de ça 12 ans en arrière et un jour en passant à Leroy Merlin nous en avions acheté un plus petit en se disant que pour les zones un peu scabreuses comme l'intérieur du pavois où il y a une jambette tous les 30cm...
A part les toits où j'ai peint toute seule, nous avons fait le reste avec les 2 pistolets en même temps : Bernard avec le gros sur les parties planes et longues donc l'extérieur et moi avec le petit pour les endroits avec plein de décrochés comme l'intérieur du pavois et le dessous du banc à l'arrière :
Sous la peinture blanche , comme celles de couleur il y a 2 couches de sous-couche, puis ensuite nous avons mis 2 couches de cette laque et quelquefois 3 couches sur les endroits très sollicités et enfin 2 couches de vernis et là aussi quelquefois 3.
Pourquoi du vernis ? Tout simplement cela évite à la laque de fariner trop vite ; nous l'avions fait sur la coque à Oban et c'est très efficace....en plus cela donne de la profondeur à la peinture et le résultat est indéniablement meilleur !
Une semaine pour chaque zone et 4 zones le calcul est vite fait, cela a duré un mois sans parler de l'anti-dérapant du pont qui est encore différent de celui des toits et que nous avons fait 2 semaines après au rouleau et il y en a eu pour 3 jours dont une journée rien que pour mettre les scotchs....
Nous avons fini sur les rotules et le soir à 8h nous nous endormions ; On a tenu parce que nous voulions sortir du hangar fin mai.....
Nous y avions passé tout le mois d'avril où finalement il n'a pas fait beau alors qu'en mars quand nos amis étaient là il avait fait un temps superbe et chaud....
Ceci dit nous avions tellement le nez dans nos peintures que nous n'avons même pas vu arriver le printemps....d'un coup il y a eu des feuilles aux arbres sans que nous ayons vu les bourgeons, nous qui sommes pourtant si attentifs à ça....cela m'a donné un coup au moral !

Les barbecues ont repris avec l'arrivée massive des gens sur leur bateau et nous en avons rencontré de très intéressants autant de langue anglaise que de langue française.
Les Français que nous avons rencontré ont souvent été des gens que nous avions déjà vus à l'automne.
Nous avons retrouvé avec plaisir nos amis Québécois qui s'apprêtaient à remonter vers le nord pour visiter la Bretagne, l'Irlande et ensuite aller hiverner dans le sud de l'Ecosse ; en allant voir Pascaline et les petits nous irons faire un petit séjour chez eux à Montréal....inutile de vous dire que nous attendons tout cela avec impatience....
Mais par-dessus tout nous avons enfin rencontré quelqu'un qui était allé naviguer le long des côtes Algériennes.....et qui, de surcroît, était intéressé par des renseignements sur l'Irlande et l'Ecosse, magique ! Eux habitent Paris c'est plus près que Québec....
Quelques petites soirées en commun pour échanger nos bons plans et idées ainsi que des visions en photos nous ont, non seulement divertis, mais nous ont aussi donné un aperçu de nos futurs voyages....
Mais ces soirées ont toujours été trop courtes, comme c'est bizarre !
D'ailleurs toutes les soirées passées à bord des autres bateaux ont été trop courtes...

Et nos problèmes avec notre voisin d'atelier et sa musique allez-vous me demander ?
Et bien le charpentier et son pote le peintre n'ont rien trouvé de mieux que de mettre chacun leur radio ou CD tout en travaillant dans le même local ; il est vrai que celui-ci est long mais quand même et bien sûr pour entendre bien le son il faut pouvoir le mettre fort et plus fort que l'autre bien entendu !
Ça a encore failli pêter !!! Mais cette fois quand j'ai vu que Sergio ne faisait pas grand chose et que de toute façon Raphael ne ferait rien , je suis allée voir Fernando qui, lui, est allé s'occuper de la chose et tout s'est calmé. Fernando est le plus respecté de tous parce qu'on ne l'entends pas , on ne le voit pas toujours, il n'élève jamais la voix mais quand il dit quelque chose personne ne discute ni ne songe à le narguer.
Un jour qu'il traversait notre atelier nous l'avons fait monter à bord pour entendre le niveau du son en haut ; il en a été si stupéfait qu'il est allé séance tenante les arrêter....
Le problème c'est qu'au bout d'une semaine il faut le leur redire....ils ont un QI de poulet rôti ces gens-là et encore un poulet rôti est bon à manger au moins alors que ces 2 énergumènes ne nous disent jamais mais jamais ne serait-ce que « bonjour », ils préfèrent tourner la tête ou la baisser quand ils nous voient....rien à en tirer......
Quand nous avons enfin fini nos peintures au pistolet nous avons pu respirer un peu ; il nous restait à finir l'anti-dérapant du pont que nous avons fait au rouleau puis à remonter les vitres des fenêtres, les cadres, les aérateurs etc....pour rendre enfin le bateau étanche et pouvoir ENFIN sortir du hangar !
Nous avons soulevé notre bâche du côté du passage et où nous montions à bord et là les ouvriers qui nous parlent ont pu voir ce que nous avions fait pendant tout ce temps ; tous en sont restés littéralement sidérés et nous ont complimentés....cela met du baume au cœur !
Tout cela nous a pris 1 mois et le 29 mai, 1 an après notre entrée pratiquement jour pour jour, nous sommes sortis du hangar et remis à notre place face à la lagune dans le parc de bateaux.
Je m'étais arrangée pour faire le ménage complet de l'intérieur, par petites étapes parce que c 'était parfaitement imnommable là dedans !!!
Même ce qui était couvert avec du plastique.....et j'avais préparé la couchette puisque nous avions des matelas neufs à y mettre …..
Le soir même nous dormions à bord : quel plaisir d'être de nouveau dans Notre couchette et au calme !!!
Tout de même un gros bémol à notre enthousiasme : en déplaçant le bateau avec le roulève , les sangles de celui-ci nous ont sérieusement abîmée la peinture, autant sous la ligne de flottaison que notre belle laque.....
Inutile de vous dire que nous étions furieux : tout ce qu'a trouvé à dire Raphaël c'est que cela n'était jamais arrivé et que c'était la faute à notre peinture ! Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !
Ce qui est sûr c'est qu'il aurait fallu attendre un peu plus avant de sortir du hangar.....
Le lendemain de notre sortie nous sommes allés passer la journée à la plage pour décompresser ; farniente, baignade et soleil, trop bon !!!! on est rentrés rouges comme des écrevisses mais qu'est ce que c'était bien !
Ensuite nous avons démonté notre atelier dans le hangar pour le remonter à l'avant du bateau puis nous avons fini de vider Flyer, qui nous avait accueilli pendant 1 an, de nos affaires ; tout cela ne s'est pas fait tout seul.....
Notre nouvel atelier était fait de bric et de broc dont des morceaux d'échafaudage qui montent à 1m80 à peu près et qui nous ont permis de bâcher le tout pour être à l'ombre sans compter que cela nous a fait de la place pour entreposer les choses un peu longues comme les tangons
Et nous avons repris le ponçage , la peinture et le vernis sur tout le restant : les bossoirs, le bout-dehors en pièces détachées, les bômes et j'en passe....
On s'est étalés de chaque côté du bateau mais aussi de l'autre côté de chacun de nos voisins....
Parce que là où nous étions prêt à peindre il ne fallait pas poncer....

Le 15 juin nous sommes rentrés chez nous pour une petite intervention pour moi : nous y sommes restés 1 mois.
Nous en avons profité pour commencer à construire notre annexe ; nous avions acheté le contre-plaqué au Portugal et nous l'avions découpé à l'aide des gabarits que j'avais préparés cet hiver et ramené les morceaux dans la remorque.
Nous avons ainsi gagné un temps précieux....
Et pour une fois nous avons pu profiter de notre terrasse et de notre jardin en plein été , c'était bien sympa....et bref !

A notre retour à Seixal, Bernard a préparé le retour du moteur à bord pendant que j'alternais peintures et vernis sur les pièces du bout-dehors, des bossoirs, de la bôme de grand-mât ainsi que de la résine époxy sur notre nouvelle annexe.
Celle-ci est en 2 parties qui peuvent s'emboîter l'une dans l'autre pour tenir moins de place sur le pont ; en l’occurrence pour nous juste pour l'hivernage puisque nous avons des bossoirs.
A la maison nous avions enduit d'époxy chaque morceau et mis un tissu de verre sur la partie qui allait à l'intérieur de l'annexe ; quand celle-ci a été construite nous avons mis un autre tissu de verre sur l'extérieur en prenant la précaution de préparer d'abord les différents trous : ces trous ont été faits plus grands, bourrés de résine avec de la charge (pour que cela ne coule pas) pour être ensuite repercés au bon diamètre ; cela nous évitera la délamination du contre-plaqué quand on force sur ces trous ( surtout ceux des fixations des 2 parties et ceux des fixations des roues qui sont soumis à rude épreuve...)

Ensuite il fallait construire les coffres : 1 à l'avant de l'annexe et 2 sur l'arrière, 1 de chaque côté.
Une partie de chaque coffre a été rempli de mousse dure puis fermé de façon étanche pour faire une flottabilité en cas de chavirage mais mon pêcheur préféré va avoir plein de place pour mettre tout son matériel dans les autres....
Et de nouveau, peinture, vernis, remontage de l'accastillage etc etc.....le tout en fixant les 2 parties puis en les séparant, puis en les refixant etc....


Enfin le 11 septembre nous avons pu aller l'essayer : grand moment pour nous !
Nous sommes bien contents, elle tient bien la mer et on devrait pouvoir y monter à 4 ; elle est un peu plus lourde que la précédente mais on y a gagné en solidité, ce qui dans notre cas et était voulu d'ailleurs. Notre annexe étant un prolongement indispensable de notre Romico !!!

Pour ce qui est de notre moteur nous avons eu quelques soucis avec les mécanos, nous qui avions dit haut et fort que notre mécano n'était pas mal même bon......

Notre mécano , qui est quelqu'un de notre génération a fini par laisser les rênes à un plus jeune qui travaillait avec lui mais il est encore présent sur zone pour ces clients comme nous et heureusement ; heureusement également il avait emmené avec lui un homme qui parlait français....
Pas de problèmes particuliers pour le retour à bord ; tout le monde était à l'heure y compris la grue du chantier conduite par notre manager Raphaël. Les choses ont commencées à se gâter quand il a fallu caler le moteur....


Dans notre candeur pour ce qui est de la durée d'un chantier entrepris comme le notre nous n'avions pas numéroté et repéré les «  silent blocs» ( pour les non-navigants ceux-ci sont des morceaux de caoutchouc dur qui permet de limiter les vibrations du moteur ainsi que son bruit ) parce que nous pensions les remettre en place rapidement bien sûr !
Enfin bref ; nos silent blocs sont tous différents, eux-même calés dans entre 2 pièces métalliques adaptées à la configuration de notre support moteur et le mécano au bout de 10mns à chercher qui-va-où avec Bernard au-dessus de la cale grande ouverte a fini par déclarer qu'il allait couper ceux qui ne voulaient pas rentrer où il voulait Lui voir même les supprimer totalement !
Vous imaginez bien la colère de Bernard ! Ce moteur tourne ainsi depuis 55 ans avec les mêmes silent blocs !!!
et un moteur ne se pose pas sans silent blocs !!!!
Le ton a monté et heureusement que le Français était là !
Pour finir Bernard a eu gain de cause, encore heureux, ils ont posé tant bien que mal le moteur sur le châssis et Bernard a dit qu'il le ferait tout seul, ce qu'il a fait dans la journée....
le patron s'est fait payer ce qui restait dû et on ne les a plus revus ; même pas un coup de fil pour savoir si cela avait marché ! Quelle conscience professionnelle !
Et cette affaire qui aurait dû durer 2h a duré toute la matinée !
Ce remontage du moteur a eu lieu fin juillet a notre retour de France.

Au mois d'août dès que cela a été possible nous avons rematé ; là pas de problèmes avec juste Raphaël suspendu à la grue en même temps que le mat a mettre en place pour s'assurer que tout allait bien et pouvoir ainsi décrocher la sangle qui tenait le mat .
Nous avons pu ainsi faire de l'ombre correctement sur tout le bateau et cela nous a changé la vie !
Entre ça et les courants d'air faciles à faire à notre bord la chaleur pouvait venir !

Mais il n'a jamais fait aussi chaud que l'année dernière ; les températures sont restées raisonnables autour des 30°C pas les 40 que nous avions eu ; la chaleur ne nous a jamais gênée pour dormir il y a eu juste quelques jours où cela n'a pas été possible de travailler entre 13h et 17h malgré l'ombre faite entre notre bateau et celui d'à côté....
Nous avons aussi protégée la coque exposée au soleil et arrosé tous les jours matin et soir...
Malgré tout notre Romico souffre terriblement et la coque en-dessous de la ligne de flottaison s'est un peu ouverte ; Bernard a mis des chiffons humides partout dans la coque où cela était accessible et il les remouille tous les jours ; la cale moteur est aussi remplie d'eau...

Nous avons fait connaissance en août d'un couple de jeunes français avec un petit garçon de 11 ans ; ils sont restés 3 semaines au chantier avant de rentrer en France et le petit Milane venait nous voir tous les jours ; il intéressait beaucoup à la construction de l'annexe et nous faisait beaucoup rires avec des remarques amusantes ; nous avons donc fini par sympathiser avec les parents (en faite son père et sa compagne) et un jour de groose chaleur nous leur avons proposé une journée plage sur l'océan ; ils ont accepté avec joie et nous avons passé une excellente jounée avec eux....et Milane , infatigable, nous a bien fait rire !
Ils ont mis leur bateau en vente et le lendemain il était vendu !
Nous leur avons proposé de leur ramener leurs affaires avec la voiture ; avec la remorque cela était possible...
Avant leur départ nous les avons embauchés pour nous aider à remonter le bout-dehors à sa place et nous n'étions pas trop de 4....

Le plus long dans tout cela a été de reprendre toutes les pièces annexes tels que les bossoirs, les morceaux du bout-dehors qui avait une plate-forme lattée et qui est maintenant en contre-plaqué peint et vernis, les bômes et j'en passe …...le détail serait fastidieux croyez-moi !

Nous sommes rentrés en France le 15 septembre car le 28 nous partions voir nos petits-enfants à Québec pour 1 mois....
Nous n'avons donc pas remis Romico à l'eau car il aurait fallu encore au moins 2 ou 3 semaines à rester à bord pour être sûrs que notre Romico se remette de ses émotions et ne coule pas.....
C'était trop risqué en partant aussi loin …..
Et au fait nous avons prêté notre bateau à des amis anglais qui s'étaient également lancés dans de gros travaux à bord du leur ; leur bateau est leur maison tout au long de l'année et il est beaucoup plus petit que le notre....ils vont vivre à bord de Romico 2 ou 3 mois le temps de finir le leur...
Juste retour des choses puisque nous avons eu la chance de rencontrer des gens qui nous ont prêté le leur pendant 1 an tout juste !

Nous allons passer l'hiver au calme à la maison et reviendrons finir les 3 bricoles qui restent à faire en mars prochain pour une remise à l'eau en avril enfin !!!!!!!