dimanche 2 octobre 2011

Jeudi 22 septembre; Marina d'Oban/ Loch Feochan; 8MN
nous allons essayer de profiter encore un peu de ce pays en attendant le 3 octobre, jour où nous prenons notre place pour l'hiver ici. Il ne pleut plus mais le vent est toujours là quoiqu'un peu moins fort; notre place actuelle le long du quai extérieur n'est pas très confortable avec ce vent, le bateau se cabre et fait des mouvements heurtés, ce qui est très fatiguant. Nous prenons de bonne heure la navette pour Oban, histoire de prendre du pain et quelques autres petites choses indispensables à notre bien-être. Après avoir regardé les cartes, nous décidons d'aller nous réfugier dans le Loch Feochan dans le Sud. Il nous faudra 1h30 pour nous y rendre avec une mer très agitée et le vent qui a repris. On a perdu nos habitudes de tout caler convenablement et beaucoup de choses ont valsées à l'intérieur. Le Loch Feochan est en forme de 8 très allongé avec un passage très étroit entre les 2 boucles mais dans lequel il y a de l'eau, surtout à marée haute comme c'est le cas; beaucoup de courant aussi pour y rentrer mais cette entrée assez tortueuse est bien balisée. On mouille après le petit passage derrière une petite pointe; nous sommes entourés de collines, pour ne pas dire de montagnes, couvertes de bois style bouleaux, noisetiers, chênes et de sapins plantés; pour le moment c'est calme, nous sommes bien à l'abri du vent et surtout de la houle. La météo à venir n'est pas du tout bonne, ce qui compromet grandement un voyage jusqu'à Jura.
Dimanche 25 septembre; Loch Feochan
vent fort, plus de 40 nds à l'abri et pluie violente ont été le lot de ces 2 derniers jours; Bernard a reconnu qu'un voyage à Jura dans ces conditions n'était pas envisageable. Donald nous avait prêté un très beau livre sur les îles Ecossaises, que nous nous sommes dépêchés d'aller acheter: l'auteur, un navigateur, a dessiné la carte de toutes les îles , avec pour chaque île tous les mouillages possibles suivant la météo, ce que l'on y trouve allant de la faune, la flore, la géologie, l'histoire des sites préhistoriques, des ruines, des sources d'eau douce, des pubs et éventuellement si vous pourrez y trouver du gaz; bien entendu en Anglais mais très complet avec de très belles aquarelles, peintes par l'auteur également, et de jolis dessins en noir et blanc. C'est devenu le livre de chevet de Bernard et justement il avait trouvé plein de choses à voir à Jura, d'où son envie d'y retourner ! En fait c'est un ouvrage indispensable pour ceux, qui comme nous, allons faire toutes ces îles, du moins en grande partie. Nous avons passé toutes ces journées à paresser (nous avons du travail qui nous attend à la maison!); à part broder, jouer aux cartes, boire et manger et regarder quelques films, il n'y a pas grand chose à faire.
Lundi 26 septembre; Loch Feochan
enfin une brève accalmie dans ce temps pourri; nous profitons des grands marnages ( pour les Méditerranéens, au moment de la nouvelle lune et de la pleine lune, l'eau se retire plus loin et remonte plus haut que d'habitude, on appelle cela les grandes marées également) et de la marée basse à midi pour faire une expédition de ramassage de coques dans le fond du loch: à un endroit comme celui-là avec un coefficient de marée de plus de 110, en France vous y trouvez plus de 100 personnes: ici nous sommes tout seuls ! Autant vous dire que les coques que nous trouvons sont comme les moules et les champignons: énormes ! Bien sûr si personne ne les ramassent! Nous en ramenons plus de 3kgs que nous mettons en suspens dans un filet spécial dans l'eau le long du bateau en attendant de s'en faire plusieurs ventrées ! Nos casse-croûtes à venir sont assurés et c'est tant mieux car les poissons se font rares dans ce loch.
Mercredi 28 septembre; Loch Feochan
cela fait exactement 4 mois que nous avons quitter Vannes et nous n'avons pas vu le temps passer !Aujourd'hui, oh miracle, il fait très beau et très chaud: 17°C ce matin à 9h et jusqu'à 21 cet après-midi ! Pendant une brève accalmie ces jours derniers nous avions commencé à désarmer le bateau en enlevant les voiles qui nous servent le moins: la trinquette et l'artimon et aujourd'hui nous finissons ce que nous avions commencé; il va falloir faire comme cela dorénavant si on veut être prêts à partir le 11. Le plus gros du travail à faire reste à retirer la grand-voile et le génois que nous préfèrerions faire le long d'un quai pour les plier comme il faut, c'est la meilleure façon de faire durer les voiles, en les retirant et en les mettant à l'abri. De toute façon la météo que nous prenons sur 5 jours nous annonce du beau temps seulement pour dimanche maintenant, nous retournerons donc sûrement ce jour là à Oban et comme il faudra partir de très très bonne heure à cause de la marée, nous aurons, nous l'espérons , le temps dès notre arrivée pour enlever nos voiles restantes; tout le restant peut se faire avec du vent et de la pluie comme retourner l'annexe et la poser sur l'avant du bateau et bien amarrer le bateau: nous aurons une place de 2 bateaux entre 2 catways pour éviter de cogner justement. Nous avons déjà vidé une des cales arrières pour trouver le gros convecteur électrique que nous ne pensions pas utiliser cette année et nous n'étions pas trop de 2 pour le faire car il fallait sortir beaucoup de choses avant de le trouver et ensuite tout remettre; nos bagages sont bien avancés eux aussi, donc tout va bien.
Jeudi 29 septembre; Loch Feochan
nous avions envisagé d'aller refaire un petit séjour à Pouilladobhrain mais le vent hier soir est reparti de plus belle avec cette fois des rafales brutales passant en quelques secondes de 0 à 40 nds; c'est totalement décourageant; pluie et vent toute la nuit et ce matin encore; et puis après déjeuner, le vent est tombé et la pluie a cessée. Un coin de ciel bleu est apparu et nous en avons profité pour retourner aux coques et aux moules: ne croyez surtout pas que les moules soient fortement accrochées aux rochers comme souvent chez nous, non non, elles sont posées à la verticale sur la vase et font comme un tapis; on comprend maintenant, en voyant cela, pourquoi dans certains coins les pêcheurs les ramassent avec de grosses dragues métalliques comme en Irlande ! Bien sûr ils ne viennent pas le faire dans le fond des lochs, donc elles prolifèrent et grossissent beaucoup. Quand aux coques, elles sont à peine enterrées, donc assez visibles, parce que la vase est pleine de petits cailloux qui les empêchent de s'enfoncer; on n'a pas vu âme qui vive venir en ramasser ! Notre récolte a été encore assez fructueuse; avant de rentrer nous allons faire un petit tour vers l'autre bassin du loch où il n'y a en fait rien d'intéressant à voir si ce n'est une vingtaine de bateaux sur bouées et quelques maisons au bord de l'eau.
Vendredi 30 septembre; Loch Feochan
enfin du beau temps et il fait chaud en prime et quand je dis chaud c'est tout de même 20°C et en prime plus un poil de vent: extraordinaire ici et en cette saison; nous hissons notre grand-voile pour la faire séchée, faisons tourner notre groupe électrogène et tourner la machine à laver; toute ma lessive va sécher elle aussi très bien. Journée chargée donc parce qu'avoir les voiles à l'intérieur demande une certaine organisation: les sacs de voiles, qui sont tout de même tous assez gros, vont sur la couchette avant mais avant il faut retirer les matelas de la-dite couchette(ils n'aiment pas avoir du poids ainsi pendant 6 mois cela les écrasent trop) et leur trouver une place ainsi qu'à nos bagages, sans nous gêner pour vivre cela va de soi ! Nous arrivons à enlever et plier la grand-voile sans être le long d'un quai, c'est beaucoup moins bien fait et le vent c'est quelque peu relevé mais c'est fait et avec cette météo bizarre, il vaut mieux être prudent et ce qui est fait n'est plus à faire....
Samedi 1 octobre; Loch Feochan
petit déjeuner dehors, ce qui ne nous était guère arrivé encore, avec 19°C de bon matin; malheureusement cela n'a pas duré, le ciel est devenu de plomb, il s'est mis à crachiner et la température a chutée. Repos à l'intérieur.
Dimanche 2 octobre; Loch Feochan/Marina d'Oban: 7MN
départ pour Oban à 9h30 avec la pleine mer et le courant commençant à descendre pour nous aider dans la passe difficile et très étroite de l'entrée du loch; il fait un temps minable avec très peu de visibilité et les nuages sont accrochés à mi-montagnes; nous sortons au ralenti avec le radar allumé au cas où mais à la sortie du loch on aperçoit un joli bout de ciel bleu sur l'île de Mull au NW. Nous arrivons à destination après 1h30 de navigation pépère au moteur et allons prendre tout de suite la place qui nous est normalement dévolue pour l'hiver; un voisin de bateau vient nous voir pour des renseignements sur notre poêle et nous lui faisons visiter le Romico du coup. Il fait très beau depuis notre arrivée, nous hissons donc notre dernière voile à faire séchée; nous sortons de nos réserves de grandes et grosses amarres pour l'hiver que nous mettrons en place quand la capitainerie aura confirmée demain que nous sommes bien à la bonne place. Notre génois est plié et rangé ce soir, il ne reste plus que nos écoutes qui ont du mal à sécher mais que nous mettons à l'intérieur si on veut qu'elles sèchent; nous avons fait les ¾ de ce qu'il y avait à faire pour hiverner le bateau et cela tombe bien car le ciel ce soir est de nouveau noir et à part demain, la météo à venir ne nous incitera pas à sortir les maillots de bain ! Nous demanderons de l'aide pour retourner l'annexe et la mettre sur l'avant du bateau mais il nous reste une semaine pour çà et ce qui reste à faire, on est dans les temps. Demain virée à terre pour quelques courses et un ship pour trouver du matériel que nous devons changer tel qu'une drisse abimée, de grosses manilles etc...Il y a un peu d'usure dans notre matériel, ce qui est totalement normal après 10 ans de navigation, mais comme nous enlevons pratiquement tout pour chaque hiver, nous avons donc très peu de mauvaises surprises. Ceci est la fin de notre voyage pour cette année; les projets pour l'an prochain sont d'aller faire les Hébrides, iles qui sont à l'Ouest, l'île de Sky et avant faire le tour de l'île de Mull; s'il nous reste du temps nous pousserons jusqu'aux Orcades, sinon ce sera pour l'année d'après. Cet hiver nous allons regarder beaucoup plus sérieusement où hiverner l'hiver suivant pour ne pas faire comme cette année. Je ne pense pas qu'il y aura un autre message à ce blog que je vais achever avec un bilan.
Bilan de notre voyage:
comme nous avons pris plus de temps pour rester dans les endroits où nous allions, nous avons vu plus de choses et nous avons rencontré plus de gens; contrairement à nos amis du « Saffire », nous n'allons vers les autres bateaux qui sont au mouillage près de nous car nous ne sommes pas toujours très à l'aise avec notre anglais (mais de toute façon nous avons rarement eu des bateaux à côté de nous); si les gens viennent vers nous c'est qu'ils ont envie de communiquer et qu'ils sont intéressés par notre bateau, qui est très spécial. Et justement l'originalité de notre bateau fait que certaines personnes nous prennent pour des excentriques inintéressants . Quoiqu'il en soit, nos rencontres ont toutes été intéressantes, que ce soit en Irlande ou en Ecosse. La vie a énormément augmentée aussi bien en Irlande qu'en Écosse et les prix sont maintenant plus élevés que chez nous ce qui revient à dire que cela devient un luxe de voyager sauf si l'on peut pêcher à la ligne ou à pied. En Irlande sur la côte Est nous n'avons pas eu le choix pour mouiller, nous avons dû rentrer dans beaucoup de ports si nous voulions voir quelque chose et cela a fini par grever notre budget mais nous n'avons aucun regret car nous avons vu de bien belles choses. Mais je le répète, cette côte Est est très industrialisée et très Anglaise dans leur façon de vivre; très différente en cela de la côte Ouest qui est restée sauvage et très Celtique. Quand à l'Écosse, le pays n'est pas aussi sauvage qu'on peut le penser, du moins dans les coins que nous avons vu; nos guides maritimes que nous avons achetés l'hiver dernier et qui ont été édités en 2008 sont en partie dépassés par les évènements: les auteurs le reconnaissent d'ailleurs en disant que depuis qu'ils ont fait les relevés, les bateaux se sont multipliés de façon dramatique et ils sont en dessous de la vérité ! Tout un chacun a maintenant envie d'avoir un bateau comme ailleurs en Europe, les marinas se sont multipliées elles aussi bien sûr et vous trouvez partout du monde et des bateaux sur bouées dans tous les lochs. Dire que cela est bien ou pas n'est pas mon propos, je ne fais que constater un état des choses ! Pour la nourriture, si les prix ont augmentés, la variété a augmentée elle aussi: on trouve plus facilement des fromages du pays, plus de variétés en tout cas, plus de variétés également de légumes et de fruits, la viande y est meilleure qu'il y a 4 ans et on trouve du pain comme chez nous et qui se conserve mieux; les vins sont importés d'Afrique du Sud ou de l'Argentine et sont à des prix abordables. Les restaurants sont devenus inabordables avec des menus à 50 Livres, ou euros en Irlande, sauf si vous y allez à midi pour un « lunch » ce qui vous fait un plat très convenable à 12 Livres et pareil en euros en Irlande; maintenant ils vous propose un dessert, dont il y avait très peu il y a 4 ans, pour 4 ou 5 Livres mais souvent vous n'avez plus faim pour cela. En Irlande de l'Ouest nous avons trouvé partout des circuits touristiques en bus très bien organisés: il y en a très peu, voir pas du tout à l'Est et en Écosse non plus, sauf de prendre un Tour -opérator sur plusieurs jours par une agence de voyage. Enfin la population des jeunes est devenue obèse, surtout en Irlande, parce qu'ils boivent et mangent n'importe quoi à toute heure de la journée, ce qui est navrant ; les magasins de bonbons se sont multipliés comme les petits pains ! Les Celtes sont d'un naturel aimable et serviable mais les jeunes n'ont pas l'air de vouloir continuer. En Irlande de l'ouest on parle le Gaëlique couramment même à l'école, en Irlande de l'est on ne parle que l'anglais, en Ecosse également.
Pour ce qui est de notre navigation, nous n'avons fait que 1090 MN pour 126 jours de mer et 43 jours de navigation, ce qui fait une moyenne approximative de 1 jour sur 3 de navigation; en fait le calcul serait plus compliqué que cela car quelquefois nous avons fait une très courte distance ou bien comme à Waterford où nous sommes sortis pour la journée avec un retour à la case départ. Nous sommes pratiquement restés une semaine à chaque endroit où nous nous amarrions et c 'était très bien comme cela car cela nous a permis de voir du monde et de bien jolis coins. Le plus beau à nos yeux a été le canal de Crinan, que nous avons eu la chance de voir sous un beau soleil, et qui a été une très belle expérience, surtout pour nos amis qui n'avaient jamais passé d'écluses ( oh pardon si, une fois à St Malo à l'achat de leur bateau). L'endroit le moins agréable a été en Irlande, Arklow et peut-être aussi Drogheda, 2 villes qui ont apparemment perdu leur principale activité qui était pour l'une la construction navale et l'autre de l'industrie tout court: des gens au chômage et des jeunes en pleine dérive. En Ecosse nous ne sommes pas du tout allés vers les zones industrielles qui se trouvent principalement dans le secteur de Glasgow et entre Campbeltown et Oban nous n'avons pas vu de grande ville.
Voilà pour cette année 2011 et à l'année prochaine et en attendant passez un bon hiver et peut-être nous verrons nous.
Dominique et Bernard

mercredi 21 septembre 2011

Jeudi 15 septembre2011; Loch Aline/ Loch Creran (sur le Lynn of Lorn au nord d'Oban); 21MN
Hier après-midi donc, avant d'aller passer le dernier message du blog sur internet au club de plongée, nous sommes allés nous promener avec l'annexe au fond du Loch où nous pouvions voir de loin 2 petits châteaux; pas de problèmes pour débarquer, il y avait un petit quai en pente en face des bateaux au mouillage là; cétait marée basse et montante et la bonne surprise c'était qu'il y avait d'énormes moules collées au bas de ce quai: malheureusement nous n'étions pas en tenue pour aller les ramasser, nous n'avions même pas mis les bottes en caoutchouc, c'est vous dire, nous étions dépités ! Ceci dit à part 3 gouttes d'eau avant d'arriver au fond, il a fait un temps splendide quoique très très frais et nous étions particulièrement couverts ! Le premier petit château était plus impressionnant à voir de loin: il ne se visite pas car il est habité mais ces jardins ont l'air splendide surtout au printemps où ont peut les visiter. Le deuxième château ressemble de loin à une grosse tour très haute avec un revêtement ocre, très provençal comme couleur: il domine la rivière qui dévale des montagnes environnantes et qui se jette dans le loch ( se qui fait le fort courant observé) mais vu de près il avait l'air plus large que haut: finalement ce château doit être très grand quand on voit ses dimensions au sol et sur 3 ou 4 étages..... le tout habité également, les fenêtres étaient toutes neuves. Hier soir en rentrant du club de plongée il faisait très froid, notre poêle est donc resté allumé cette nuit et grand bien nous a pris.
Nous avons bien calculé à quelle heure il fallait partir aujourd'hui pour avoir le courant descendant dans le Sound of Mull et ensuite le courant montant entre la terre et l'île Lismore au nord d'Oban et avoir toujours le courant montant pour rentrer dans le Loch Creran, dans lequel il est impossible de rentrer contre le courant, qui sort et rentre à 4 nds ici ! Il nous fallait donc lever l'ancre à 13h; donc nous avons eu le temps d'aller aux moules: nous en avons ramener au moins 5kgs, je vais essayer de faire des conserves; la dernière fois que nous avons ramassé autant de moules c'était dans le nord de l'Espagne …..il y a ….8 ans ! Nous sommes rentrés déjeuner en vitesse pour partir à peu près à l'heure: plus un poil de vent et dans le nez, tant pis on a fait du moteur, nos batteries elles aiment bien! Que le paysage est grandiose ici et que la lumière y est belle sous le soleil et le ciel tout bleu ! Je crois que nous n'avons pas fini de le dire ! Sur la péninsule de Morvern, les chutes d'eau se succèdent du haut des falaises; sur les petites îles, les arbres sont rares sauf dans les replis de terrain mais c'est tout de même habité, de petits hameaux ici et là; côté terre les forêts de sapins montent à l'assaut des montagnes jusqu'à une certaine hauteur et au-dessus c'est totalement désertique. A l'horizon, où que vous tourniez la tête il y a des montagnes, souvent très hautes, pas étonnant que les Anglais aient eu du mal à canaliser les Ecossais ! Nous rentrons dans le Loch Creran, qui s'ouvre sur le Lynn of Lorn ( le loch qui va jusqu'au canal Calédonien qui traverse l'Écosse) à la sympathique vitesse de 11nds: c'est très rapide pour nous d'autant qu'il faut être vigilants car il y a des récifs au milieu; tout se passe bien malgré tout, nous commençons à bien gérer ce genre de problème maintenant. Nous nous rendons au fond pour mouiller près d'un chantier naval où nous pourrons peut-être laissé notre bateau pour l'hiver; de toute façon on ne peut pas mouiller n'importe où dans ce loch qui est une réserve marine. Il fait encore si beau à l'heure de l'apéro que nous le buvons dehors !
Vendredi 16 septembre; Loch Creran
le ciel est bien gris aujourd'hui et s'il n'a pas plu ce matin, c'était un coup de chance car cet aprem cela n'a guère arrêté; nous descendons au chantier y prendre si possible rendez-vous: la dame charmante qui nous a accueilli a seulement omis de nous demander le poids du bateau mais comme elle nous recommandait de prendre une bouée au lieu de mouiller sur notre ancre, Bernard lui a demandé s'il résisterait vu notre poids, elle s'est rendu compte de son oubli: résultat nous n'hivernerons pas ici, nous faisons 1Tonne de trop: nous sommes très déçus ! Nous devrons donc retourner à Oban la semaine prochaine car là nous n'aurons pas de problème de poids ni de taille, en espérant qu'il y aura encore de la place ! Nous téléphonons à notre ami Donald pour le lui dire: il est navré bien sûr car il ne le savait pas et nous recommande Oban où il hiverne le sien; peut-être viendra-t-il nous voir demain dans la journée; nous avons une connexion internet ici c'est bien pratique car nous commençons à regarder les horaires d'avion maintenant. Donald nous a aussi proposé de prendre son deuxième mouillage (le premier étant devant sa maison actuelle dans le Clachan Sound) qui se trouve à l'entrée de ce loch dans un renfoncement: cette bouée se trouve juste en dessous du terrain qu'il a acheté et qu'il veut bâtir, d'où ce mouillage pour mettre son bateau sous son nez et comme son bateau ne pèse guère moins que le nôtre nous pouvons lui faire confiance mais nous nous déplacerons demain, aujourd'hui il pleut, ce n'est pas encourageant à faire.
Samedi 17 septembre; loch Creran/ anse de Glaceriska; 4MN
le temps n'était pas au beau fixe au lever ce matin mais finalement cela s'est arrangé au fil de la matinée; nous sommes allés prendre la bouée de Donald dont il avait eu la bonne idée de nous donner le point GPS exact, nous ne pouvions pas nous tromper, il est un peu près du voilier à côté mais bon, il est solide. Ici ,en Ecosse, on peut se faire un mouillage devant sa porte mais il faut demander une autorisation surtout dans un loch comme celui-ci qui est classé réserve. Donald va passer en coup de vent: il n'est pas à la retraite, lui, et avec un projet de construction, les démarches ne doivent pas manquer ! Il fait très beau cet aprem et nous allons à terre faire quelques photos de ces vaches Écossaises avec de longs poils et ramasser des coquillages: nous ne sommes pas déçus pour les coquillages, les moules abondent et elles sont énormes ici aussi et pas mal de coques très grosses aussi. Bernard fait la connaissance de notre voisin de bateau qui lui raconte un peu sa vie: au mois de mai il y a eu une tempête force 11 (ce qui est énorme !) et son bateau a rompu ses amarres: il a tout vu de chez lui car il habite en hauteur et voit très bien la baie mais il n'a rien pu faire sauf creuser une tranchée sous la quille pour le remettre à flot, cela doit faire un drôle d'effet ! Comme il reste quelques nuages à l'horizon, le coucher de soleil est magnifique ce soir; ils ont été rares cette année car nous étions souvent dans le creux des montagnes.
Dimanche 18 septembre; anse de Glaceriska
il fait un temps splendide et relativement chaud; ce matin avec le beau temps séance de lessive-ménage-douche avec le groupe électrogène; le linge sèche très très bien avec juste ce qu'il faut de vent pour cela. Cet après-midi nous allons nous promener jusqu'à Port Appin qui se trouve de l'autre côté de la colline sur le Lynn of Lorn, ce très long loch d'où part le canal Calédonien; en chemin nous ramassons des champignons et là non plus nous ne sommes pas déçus: tout est dans la démesure ici, aussi bien les coquillages que les champignons ! Bernard qui adore chercher les champignons et les chercher, en est resté baba de la taille des girolles et des pied-de-moutons; nous en avons ramenés plus de 2kgs: hum, voilà de sympathiques repas à venir ! La balade est sympa à faire: Port Appin est un village assez important avec un hôtel, un pub et une superette; la lumière est magnifique aujourd'hui et les montagnes bien visibles.
Lundi 19 septembre; anse de Glaceriska/ Loch Creran/ Oban Marina sur l'île de Kerrera; 15MN
le beau temps n'a pas duré, dommage! Notre voisin de bateau a dit à Bernard que le chantier voisin de celui que nous avions vu pouvait sortir de gros bateaux et avait quelques places sous hangar: nous nous y rendons donc, sous la pluie et le vent; nous prenons une bouée juste devant le chantier pour n'avoir pas à mettre le moteur sur l'annexe ni trop se mouiller. Mais là aussi, nous faisons chou blanc: le monsieur était désolé mais il était complet depuis le mois d'août. Nous déjeunons là et nous repartons ensuite pour l'île de Kerrera sur laquelle se trouve la Marina d'Oban ( il n'y a pas de port à Oban même, l'anse n'est pas assez protégée); la mer est très agitée, le vent assez fort et presque dans le nez mais il ne pleut plus sauf quand nous nous présentons au ponton pour nous amarrer. Nous nous rendons à la capitainerie, qui nous fait déplacer, et demandons pour une place d'hivernage: il y a de la place mais pas à l'intérieur du hangar qui est réservé d'une année sur l'autre par les locaux; nous avons le choix d'une place au ponton ou au sec mais à l'extétieur. Comme nous sommes là pour au moins 2 jours à cause d'un coup de vent prévu à partir de demain, nous avons le temps de réfléchir. Le déplacement du bateau est un peu laborieux à cause du vent.
Mardi 20 septembre; Marina d'Oban
nous avons un wifi libre ici et nous avons de nouveau regardé les horaires d'avion: les 2 jours les plus intéressants chez Ryanair étaient le 6 et le 11 octobre; dans les 2 cas, nous devrons quitter le bateau la veille et passer une nuit à Edimbourg; sinon tous les autres vols nous font faire une escale en route quand ce n'est pas 2. Nous décidons d'aller à terre faire quelques courses et commencer à acheter quelques petits souvenirs et surtout aller voir Donald à son bureau et discuter avec lui du port et d'un éventuel B&B à Edimbourg. En allant prendre la petite navette qui nous mène à Oban nous avons eu l'étrange sensation d'être de retour sur l'île des Embiez ! Pour ceux qui ne le savent pas, nous avons habité sur cette île pendant 7 ans et je conduisais, avec d'autres bien sûr, la navette qui nous reliait à la terre; bref, hormis la langue qui n'est pas la même, la navette beaucoup plus petite parce qu'il n'y a rien à voir sur cette île, à part quelques ruines et le port, tout y est identique dans la manière des gens: le marin arrive en courant juste à l'heure à la navette parce qu'il blaguait au port; dans les passagers vous avez le couple âgé qui toise les autres parce que, eux, sont là depuis longtemps, ils descendent faire leurs courses avec le cadi et montent en premier, les babacools qui habitent sur leurs bateaux qui ressemblent plus à des épaves qu'autre chose habillés n'importe comment mais qui promènent un chien, le propriétaire du restaurant qui pense que la navette lui appartient, sa fille, une ado d'à peu près 14 ans, qui drague les marins en ronronnant et enfin le jeune matelot bien content qu'une minette s'intéresse à lui: pour quelqu'un comme moi c'était tout simplement très drôle ! J'en ai tellement vu de tous ces gens ! Le seul avantage ici c'est que la-dite navette est gratuite et tourne toutes les heures jusqu'à 23h en saison. La visite à Donald n'a pas été inutile: il nous conseille de rester à l'eau et de prendre un forfait électricité pour laisser un chauffage à bord pour éviter que le gel ne reste trop longtemps sur le pont ; cela nous l'avons toujours fait pour aussi éviter l'humidité à l'intérieur mais pour le gel nous n'y avions pas songé; quand à l'avion, à l'énoncé des dates voilà ce qu'il nous a répondu: « mais le 11 octobre je dois prendre l'avion pour l'Allemagne ( pour le travail), je le prends à 14h, si le vôtre est dans ces heures là je vous emmène! » En voilà une bonne surprise ! Notre avion part à 11h20 ! Nous avons aussitôt réservé nos places depuis son bureau, la seule chose qui reste à faire est de demander un bateau-taxi pour 7h du matin; en échange de quoi ,si nous en avons le temps, nous lui paierons le resto à l'aéroport; on a bien fait de venir le voir ! Les grains succèdent au soleil toute la journée mais à chaque averse nous étions à l'abri. Nous allons déjeuner dans un hôtel, installés très confortablement dans des fauteuils et rentrons sur l'île bien chargés. Le plus gros de la tempête est annoncé pour demain matin avec des vents à 40 nds.
Mercredi 21 septembre; Marina d'Oban
le vent fort et la pluie violente se sont abattus sur nous cette nuit,;encore heureux que nous soyons à quai et il n'y ai pas eu besoin de surveiller le mouillage ! A 10h ce matin comme prévu, le vent est passé à la vitesse supérieure: les 40 nds annoncés étaient bien là mais cela n'a pas duré même si le temps paraît long dans ce cas. Donald a parlé à Bernard d'un festival de musique traditionnel sur l'île de Jura le week-end prochain et mon Nanard est très tenté d'y aller mais je dois reconnaître que je suis beaucoup moins enthousiaste que lui pour y aller même pour de la musique que j'adorerais entendre: il y a 40MN à faire vers le sud avec un vent de secteur Sud- ouest annoncé pour le moment entre 20 et 25 nds, de la houle puisque cela fera déjà 3 jours que ce vent souffle et en prime un mauvais abri à Jura, je suis particulièrement réticente; on verra demain matin avec la météo du jour mais si en plus il pleut comme aujourd'hui.......

mercredi 14 septembre 2011

Vendredi 9 septembre; Loch Aline, péninsule de Morvern
dorénavant j'essaierai de penser à ajouter à la date, le lieu où nous sommes, notre destination si nous naviguons et le nombre de miles nautiques, vous devriez nous situer beaucoup mieux ainsi. Et je me dis « pourquoi n'y ai-je pas penser plus tôt ? » et je vais vous dire qui m'a soufflé cette idée de génie: nous avons rencontré en Irlande, à Waterford exactement, un bateau français, le Sapphire, dont la dame trouvait l'idée du blog excellente mais qui n'osait pas se lancer dans l'aventure; toutefois cette année pour s'entrainer elle a fait son journal de bord sur son ordinateur dont elle vient de m'envoyer une copie par internet: merci Marie-Christine pour cette idée de lieu et non pas que la date ! Son mari, Alain, et elle avec leur bateau en aluminium (un Ovni) viennent de faire en un mois et demi le voyage de St Malo/Oban et même quelques îles plus haut, aller et retour; c'est très rapide mais Alain n'est pas encore à la retraite et comme dirait un autre ami, Jean-Marc du Karukera, « quel luxe de pouvoir partir et revenir quand on veut, quel luxe inouï ! ». Eh oui nous avons énormément de chance de pouvoir le faire ! Et de laisser le bateau là où nous sommes. Maintenant nous avons très peu de chances de rencontrer d'autres français, mais va-t-en savoir !
Bref nous sommes arrivés hier dans ce loch complètement différent du précédent et nous avons profité du temps correct pour descendre à terre avant la nouvelle tempête qui devrait arriver dans les jours qui viennent: c'est un petit village qui porte le nom du loch « Lochaline » mais il y a un pub, 2 restos, un Coffee Shop et un centre de plongée avec un Wifi et enfin l'indispensable dans ces lieux quelques peu retirés: l'épicerie-boulangerie-tabac-poste-articles de pêche-essence-bois à brûler etc.....et nous y trouvons réellement de tout même des produits frais comme des légumes et des fruits ou de la viande; notre amie Libby dit que c'est le lieu de rencontre pour tout le monde, ce qui se conçoit aisément dans un pays où l'habitat est si dispersé ! Au moment de partir à terre, notre moteur hors-bord nous a refait des caprices malgré tous les soins que Bernard lui avait prodigué lors de sa dernière crise: il n'a Jamais voulu démarrer cette fois ! Mon Nanard a tout démonter de nouveau pour finir par dire qu'il ne pouvait plus rien pour lui: étonnant de sa part, je vous assure ! Nous sommes donc descendus à la rame: sans vent et peu de courant c'est facile. Il y a quelques années, il rentrait dans le loch des cargos qui venaient chercher du sable blanc, un peu comme du kaolin en finesse, extrait d'une mine dans la falaise qui domine le loch sur toute sa longueur; tout cela était indiqué dans notre document nautique qui date de …...2008; tout cela est navrant ! Tout est à l'abandon en train de rouiller, les trémies, les chariots, le quai d'embarquement et les bureaux. En revanche, comme cela a dû toucher quelques dizaines de personnes qui se sont retrouver au chômage, ils essaient de s'orienter vers le tourisme, n'étant pas trop loin d'Oban et surtout le tourisme maritime qui a l'air de se développé, lui, à la vitesse grand V dans ce pays ! En conséquence, ils viennent de créer une petite marina pour une vingtaine de bateaux: c'est neuf de cet été, les sanitaires ne sont pas encore faits mais il y a l'eau et l'électricité; et pour la douche ils conseillent de se rendre au club de plongée en attendant que cela soit fait ! On a regardé les tarifs pour info: 2,10 livres/m, ce qui nous paraît un peu cher tout de même.
Aujourd'hui, le plafond est bas et il a plu presque toute la journée; pendant une belle éclaircie dans l'après-midi, Bernard s'est jeté sur le moteur récalcitrant........qui a démarré au quart de tour ! Quand je vous dis qu'il est capricieux ! Il s'est fait traiter de tous les noms d'oiseaux par mon Nanard qui est habituellement impassible ! Après un nouvel entretien du récalcitrant, qui fonctionne mieux, Bernard décide d'aller pêcher en annexe dans le trou (là où le fond est plus profond) au milieu de la longueur du loch: à part des maquereaux, qui ne sont pas en voie d'extinction ici non plus, il a failli prendre........un phoque en traînant au vif ! Et il est rentré à la rame ! Cette fois il pense qu'il y a de l'eau dans le carbu: redémontage, vidange et j'en passe ! Depuis notre sortie du canal, nous ne mangeons pratiquement que du poisson et des fruits de mer : enfin ! Des maquereaux, un peu de lieu jaune, des bigorneaux énormes, des moules et là dans la nasse, une nouvelle nasse très grande offerte par Patrick à Crinan, hier au soir il y avait un beau tourteau et une langoustine géante à faire pâlir les Bretons; d'accord il n'y en avait qu'une mais une + une + une çà finit par faire ! Et ce soir il y avait.... une magnifique raie. Cela va nous changer des maquereaux !
Samedi 10 septembre; loch Aline, péninsule de Morvern
le mauvais temps n'est toujours pas arrivé; juste un peu quelques belles rafales cette nuit mais sans suite. Par contre le ciel est un peu plus haut et il pleut moins et pourtant la dépression annoncée, qui est la suite de l'ouragan américain Katia, ne devrait pas être loin maintenant. Dans la nasse ce matin, une autre belle langoustine et des bulots; quand les crabes ont mangé le maquereau qui sert d'appât, Bernard sort sa canne à pêche et en 2 mn il a 5 ou 6 maquereaux et c'était partout pareil. Nous avons enfin une deuxième langoustine, plus grosse que la précédente, on ne désespère pas d'en faire un plat; avec la raie nous avons 2 repas assurés déjà et pourtant nous sommes des gourmands pour ce qui est du poisson ! Cet après-midi, qui s'annonce meilleur, nous descendons à terre marcher un peu; la température est bien remontée, nous n'avons pas besoin des tenues hivernales. Pendant qu'il fait un beau soleil nous allons longer la côte du côté du passage entre la terre et l'île de Mull, le Sound of Mull: il y a à 1km une petite église entourée d'un cimetière avec de belles pierres tombales et une croix celtique, le tout dominant le Sound; nous tatonons un peu quand au chemin à prendre pour nous y rendre c'est assez mal indiqué. Le ciel est gris foncé avec de grandes taches de soleil ce qui donne une lumière de fin du monde: c'est tout simplement magnifique ! Nous finissons par trouver notre église près d'un cimetière …..moderne ! Nous sommes très déçus mais en y regardant bien, on découvre en lisant le document sur la porte, que les pierres tombales ont toutes été réunies dans un petit musée dans une annexe de l'église , petit bâtiment très bas qui se trouve juste à côté: il y a là une douzaine de pierres sculptées, toutes aussi belles les unes que les autres ! Un vrai trésor ce petit musée ! Tout est consciencieusement étiqueté avec l'origine, la date évaluée de sa sculpture, la facture également de ces sculptures ( elles venaient toutes de Iona, qui fait office d'école entre le XIV et le XVIe Siècle) et enfin à qui elles ont servies , extrêmement intéressant et instructif ! La visite est en principe payante, ce qui est normal, mais comme il n'y a personne et pas grand monde qui vient, il y a une tirelire (fermée tout de même par un cadenas) dans le sas d'entrée où vous mettez l'argent, question de confiance. Ce n'est pas la première fois que nous voyons ce procédé de tire-lire: au pont de Clachan il y avait une petite boutique (le bureau d'une ancienne pompe à essence)où était exposé des tableaux et des photos, vous preniez ce qui vous intéressait et vous mettiez l'argent nécessaire dans la boîte, c'est pour le moins original cette méthode ! Vous comprenez pourquoi on peut laisser notre annexe sans problème quelque part ! Bref, ce fut une belle balade sous le soleil, sans une goutte de pluie. Ensuite un petit tour à l'épicerie et un autre au club de plongée pour internet où nous attendait quelques messages de nos amis, ce qui nous a bien fait plaisir. Ma fille nous a appelés également et nous avons pu parler à nos petits, super ! Mais ils doivent commencer à trouver le temps long car cela fait 3 fois coup sur coup qu'ils appellent ! La météo à venir est décidément mauvaise mais cela s'est décalé pour lundi et mardi mais çà va winer !
Dimanche 11 septembre; Loch Aline, péninsule de Morvern
les marins qui naviguent ici ne sont pas des rigolos: rien ne les arrêtent, même pas 25-30 nds de vent et de la mer . Un voilier s'est réfugié près de nous hier au soir mais ce matin à 9h il était parti ainsi que plusieurs autres qui se trouvaient dans le fond du loch! En plus il pleut des cordes et il fait 12°C! On leur laisse le passage et on reste au chaud n'est-ce pas ? Une troisième très belle langoustine dans la nasse ce matin. Au fait nous sommes allés au pub hier aussi, mais alors là rien à voir avec les pubs Irlandais, chaleureux et bruyants: le grand désert alors qu'il se trouve à l'embarcadère du ferry et que c'était samedi; le patron apparemment ne boit pas beaucoup d'eau de source ou plutôt nous ne devons pas avoir les mêmes sources, il est maigre comme un clou et reste debout appuyé à son comptoir à méditer d'un air totalement absent ! Aimable malgré tout quand on s'adresse à lui mais sur une autre planète.
Mercredi 14 septembre
enfin le ciel s'éclaircit ! Cela fait 3 jours que le vent hurle non-stop avec des rafales à plus de 40 nds sauf hier où il a commencé à ralentir son rythme, mais en plus il a plu tant et plus et pas du petit crachin ! Les températures ont chutées de jour en jour et ce matin il ne faisait plus que 10°C à 8h. On s'est occupés comme on pouvait ( broderie, jeux divers, préparation sur l'ordi de vidéos qui vont bien plaire à notre retour, films à regarder sur mon ordi qui a un grand écran, bien manger et bien boire, nous n'avons pas vraiment maigris pendant ce voyage !) sans pouvoir mettre le nez dehors; même pas pour pêcher et nous avions relevé la nasse au cas où il faudrait partir en catastrophe si nous avions chassé, ce qui heureusement n'est pas arrivé; comme quoi nous confirmons que plus il y a long de chaîne, mieux on tient, avec une bonne ancre d'un poids adapté au bateau cela va de soit. Notre poêle a ronflé consciencieusement pendant pratiquement 72 h hormis pendant 6h la nuit. Aujourd'hui nous profitons d'abord du soleil revenu pour faire tourner le groupe électrogène et la machine à laver puis nous descendrons à terre après déjeuner faire une promenade jusqu'au fond du Loch où se trouve un château avec de beaux jardins et faire une visite au club de plongée pour internet. Cela commence à sentir le départ à bord: les sacs de voyage sont sur la couchette avant et déjà à moitié pleins; demain nous devrions partir pour le Loch Creran où se trouve le chantier dans lequel nous laisserions volontiers le bateau, si toutefois ils ont de la place.

jeudi 8 septembre 2011


Mardi 30 août 2011

repos ce matin après notre marche d'hier; cet après-midi nous descendons comme prévu pour être à 15h chez Donald pour prendre un bon bain. Sa femme Rosalie devait s'absenter ensuite c'est pour cette raison que nous devions y être de si bonne heure mais finalement elle a dû partir avant et c'est son fils qui nous a accueillis : il ne parle pas du tout français mais il a fait des efforts pour se faire comprendre et l'heure qui a suivi avant le retour de sa mère il est venu régulièrement s'informer si nous avions besoin de quelque chose. Ce bain était bien agréable et en attendant le retour de Donald nous avons profité de leur wifi, qui n'est pas protégé d'ailleurs. Nous ne dînerons pas avec eux car Donald avait oublié que son fils partait demain à l'université de Glasgow et que cette soirée lui était consacrée, ce qui est totalement normal; de leur 4 enfants il n'en reste plus qu'une à la maison et Donald craint que Rosalie ne se sente bien seule désormais ! C'est pourquoi d'ailleurs il la fait venir régulièrement au bureau pour le remplacer quand il est en rendez-vous. Nous rentrons donc de relativement bonne heure à bord en lui promettant de lui téléphoner pour lui dire où nous sommes le week-end prochain.

Mercredi 31 août

avant hier j'ai glissé en descendant de l'annexe et je suis tombée sur les fesses; sur le coup je n'ai pas eu mal , hier j'étais un peu gênée mais hier soir en voulant tirer l'annexe je me suis bloqué le bas du dos et ce matin je ressemble à une petite mémé qui ne peut plus se redressée: un minimum debout, surtout pour la navigation, des anti-inflamatoires et la ceinture abdominale me soulagent un peu, mais pour dormir c'est dur, je ne sais plus dans quel sens me mettre. Après avoir bien regardé les marées et les courants dans la zone un peu mouvementée que nous allons traverser, nous levons l'ancre à 14h; nous devons prendre un petit passage entre 3 îles, passage qui forme de surcroît un coude à 90°, au sud de l'île Seil, qui va nous permettre de ne pas faire un trop grand détour pour aller vers le nord: mais ce que nous n'avions pas bien géré c'est qu'il aurait fallu attendre un peu plus pour passer là car le courant y est plus violent au moment de la renverse de marée; c'est surprenant mais c'est ainsi et nous y sommes passés à la renverse …..à 11,5 nds on ne gère pas grand chose à part prendre beaucoup de vitesse au moteur pour pouvoir tourner quand on en a besoin ! En plus , cerise sur le gâteau, il y a de violents remous partout qui voudraient faire tourner le bateau comme une girouette, du pur plaisir ! Il y a eu un grand moment de stress et d'inquiétude quand il a fallu tourner à 90° autour d'un récif; je vais essayer de vous décrire ce que nous avons vu de nos propres yeux et vu en photo sur notre guide, ce qui l'atteste: l'eau qui monte sur le récif du côté du courant est plus haute que de l'autre côté! Là je n'ai vraiment pas eu le temps de faire des photos car Bernard peinait à maintenir le bateau dans le fil du courant et à regarder la carte pour la direction, donc je regardais la carte en lui disant où se diriger, ce qui n'était pas facile, le bateau ayant du mal à réagir !le courant était bien plus vif que dans l'entrée du Golfe du Morbihan !Encore heureux qu'il n'y ait pas eu de vent et qu'il faisait beau. Çà avait l'air d'être joli dans le coin mais on n'a guère eu le loisir d'admirer ! Ensuite nous sommes remontés vers le nord en longeant l'autre côté de l'île Seil qui est très inhospitalière et raide. Nous sommes rentrés dans un tout petit loch au nord de l'île Seil et qui est, paraît-il, le mouillage incontournable à faire dans les environs d'Oban et que l'on peut se considérer chanceux s'iln' y a là « qu'une douzaine et demie de bateaux » ! En fait nous étions le dixième à y venir, nous avons eu du mal à trouver un endroit où mouiller sans gêner les autres et nous n'avons pas pu mettre toute la chaîne qu'il aurait fallu, sans quoi nous aurions eu le cul dans les cailloux, alors 18 bateaux je ne sais pas comment ils font pour les mettre !

Jeudi 1 septembre

mon dos me fait toujours souffrir ce qui est handicapant à bord, je fais quelques assouplissements pour aider à débloquer et Bernard me fait des massages. Il fait toujours très beau et la mer est un miroir mais cela ne devrait pas durer, ils annoncent du vent de sud pour demain assez fort; nous profitons donc de cette belle accalmie pour aller déambuler dans les récifs du secteur avec l'annexe: nous découvrons une belle colonie de phoques à l'abri du vent dominant sur un îlot à proximité de notre mouillage. Notre moteur hors-bord recommence à avoir des états d'âme: il doit y avoir de l'eau dans l'essence si ce n'est des saletés; en voulant le redémarrer, Bernard casse la cordelette du démarrage: heureusement dans le kit de réparation que nous avons à bord ( de l'annexe) il y en a une autre ! Réparation sur place devant les phoques très inquiets de ne plus rien entendre mais de nous voir ne les rassuraient guère, les pauvres; ils étaient prêts à plonger à la moindre alerte !

Vendredi 2 septembre

tous les matins nos voisins s'en vont et d'autres les remplacent dans la journée; hier soir 2 d'entre eux avaient mouillé bien près de nous à notre avis ! Ce matin, alors que le groupe électrogène tournait, j'étais sous la douche quand Bernard a crié «  on dérape ! » Il faut dire qu'avec ce vent, il était prévisible qu'avec le peu de chaîne que nous avions pu mettre , on ne tiendrait pas . Cela a eu pour effet de faire fuir nos plus proches voisins et en attendant que je sorte précipitamment de la douche et les-dits voisins s'en aillent, bernard a maintenu le bateau au moteur; ensuite comme la place était libre sur un grand espace nous avons relevé l'ancre et remouillé dans l'axe du loch (qui est tout en longueur et très peu large) en mettant beaucoup de chaîne, il n'y a pas d'autre remède à ce genre de problèmes et on a plus bougé. Il ne fait pas beau donc journée au calme.

Samedi 3 septembre

les bateaux rentrants ont été plus nombreux aujourd'hui, on voit que c'est le week-end ! Tous ont sauté dans leur annexe ( ici tout le monde traîne une annexe et pour cause; il ne viendrait à l'idée de personne d'en voler une; à terre elles sont juste tirées pour ne pas se faire embarquer par la marée, attachée avec son amarre quelquefois juste sous un gros caillou et la plupart des propriétaires laissent dedans leurs gilets de sauvetage à la vue de tous, on est loin de la Méditerranée ici n'est-ce pas !?) pour aller boire un coup au pub du pont de Clachan qui n'est pas très loin d'ailleurs; nous nous amusons à les regarder, c'est très divertissant ! Il est arrivé en fin d'après-midi, un vieux gréement, assez gros qui fait des sorties plus ou moins longues avec des passagers; quand il a vu le monde au mouillage il est sagement resté dehors pour mouiller. Mais son nom ne m'était pas inconnu, j'étais sûr de l'avoir déjà vu cette année: Bernard reconnaît difficilement un bateau, lui ; j'ai donc regardé mes photos pour le trouver …..au départ de la « Tall Ships Race », la course qui partait de Waterford en Irlande au mois de juillet dernier; nous avons hélé son capitaine pour lui proposer les photos prises de son bateau sous voile à cette occasion: il a été très étonné de trouver quelqu'un qui l'ai vu à ce moment là et qui lui propose gracieusement ces quelques photos; malheureusement il n'avait pas le temps de s'en occuper maintenant car il avait une dizaine de passagers à débarquer et à emmener au pub. Mais nous le retrouverons facilement car il est à quai à Oban quand il n'est pas en mer .

Dimanche 4 septembre

nous avons attendu en vain toute la journée que Donald vienne, pour tuer le temps maintenant que mon dos va mieux nous sommes partis escalader la petite colline qui nous sépare du Clachan Sound pour avoir une autre vue du coin mais il y avait tellement d'arbres que c'était impossible de faire des photos. A midi tous les bateaux autour de nous étaient partis et nous étions enfin seuls jusqu'à ce soir où nous ne sommes plus que 4 . Demain nous repartons vers le nord pour aller nous mettre plus à l'abri car mardi çà va décoiffer !

Lundi 5 septembre

petite navigation tranquille pendant 1h30 au moteur, histoire de recharger nos batteries; nous nous rendons sur l'île de Mull, très proche de la terre, très grande et parait-il la plus sauvage: effectivement c'est particulièrement sauvage ici,peu de maisons et très éloignées de nous, des montagnes dont un sommet culminant à 1000m, complètement dénudées et ravinées avec de nombreux torrents: spectacle grandiose ! Il n'y a pas un bateau en vue, il n' y a que des phoques aux alentours.

Mardi 6 septembre

quelle nuit: des rafales à plus de 40 nds et des trombes d'eau: difficile de prendre des repaires dans la nuit pour déceler si nous chassons avant que l'alarme ne s'allume, il n'y a pas une lumière alentour et quand à la lune....quelques nuages l'occulte ! Cà c'était à 2h du matin et on venait tant bien que mal de se rendormir quand l'alarme du GPS a sonnée:en é secondes on était debout mais la nuit était toujours aussi noire, on ne pouvait que se fier à l'attitude du bateau: si on chasse, le bateau se met en travers du clapot ou de la houle et s'il reste dans le lit du vent c'est que l'on ne bouge pas; en fait le GPS avait perdu le contact avec ses satellites et il n'était pas content ! Le jour s'est levé maussade et nous, fatigués; le poêle a ronflé toute la journée et nous nous sommes installés dans les draps pour regarder des films, saine occupation de mauvais temps.

Jeudi 8 septembre

hier il a fait encore mauvais temps même si globalement le vent était moins fort qu'avant-hier; il a surtout beaucoup moins plu ce qui nous a permis de faire une lessive avec l'espoir qu'elle sèche dehors; sous le toit arrière cela marche bien surtout avec le vent.

Ce matin nous quittons cet endroit désertique mais grandiose pour retourner à terre nous remettre à l'abri de la prochaine dépression qui devrait arriver demain soir; il fait un beau soleil mais qu'est-ce qu'il faisait froid ce matin pendant la navigation ! Là ce soir dans le Loch Aline qui se trouve au nord d'Oban il fait 18°C, ce qui est mieux; l'endroit paraît assez habité pour avoir l'espoir d'avoir une liaison internet. Contrairement à Mull c'est très boisé ici, çà change tout.

















mardi 30 août 2011

Jeudi 25 août 2011
il fait de nouveau beau et même très beau depuis hier soir 18h: le ciel était resté gris et à la pluie toute la journée d'hier jusqu'à cette heure tardive où le soleil est ressorti de derrière les nuages pour rendre au paysage toutes ces merveilleuses teintes; le vent en a profité pour tomber complètement et depuis nous sommes posés sur une plaque de verre! Merveilleux ! Nous avions passé notre soirée à calculer le moment préférable de notre départ pour être juste à la renverse de marée à la pointe sud de Craignish, histoire de ne pas se trouver dans ces parages avec des courants de 8 nds et ensuite le courant dans le nez dans notre remontée vers le nord et le Seil Sound ( un sound étant un passage en général assez étroit entre une île et la terre ). En conséquence de quoi nous avons commencé à remonter notre ancre à 11h avec un peu d'avance pour l'heure du passage critique ( dans lequel nous ne courions aucun risque aujourd'hui avec ce temps de cocagne !) quand un bateau français est arrivé pour mouiller à proximité: c'est tellement rare dans cette région qu'il est évident que la moindre des civilités est d'aller le saluer et glaner quelques renseignements; ils naviguent en couple, rare également, viennent de Haute-Savoie, le bateau hivernant jusqu'à maintenant sur la Vilaine mais en ont assez eux aussi de ramener le bateau en France tous les ans, ils comptent donc laisser le leur dans le coin d'Oban également; nous avons échanger nos informations, qui étaient plus précises de leur côté il faut le dire et nous nous sommes dit à bientôt ! Heureusement que nous avions de l'avance ! Le vent oscille entre 0 et 3 nds et notre Code D n'arrive même pas à nous tirer mais notre très lamentable vitesse va bien pour pêcher, on ne peut pas tout avoir; pour déjeuner nous affalons notre voile qui pendait lamentablement et nous laissons dériver tranquillement: l'air est pur et les couleurs resplendissantes, c'est un régal pour les yeux !.....et l'appareil photo ! Ce Sound Seil est orienté grosso-modo nord-sud, il est très long et se prolonge par un passage encore plus étroit entre l'île Seil et la terre, le Clachan Sound,qui assèche à marée basse sur une grande partie et qui débouche au nord près de la baie d'Oban: impraticable en voilier en raison du peu d'eau mais surtout parce qu'il est barré par un splendide pont en pierre qui date du XVIe siècle, paraît-il. A l'heure de l'apéro nous mouillons le plus près possible de Clachan Sound, au pied d'une falaise boisée.
Vendredi 26 août
aujourd'hui cela 16 ans que j'ai le plaisir et l'honneur de m'appeler Mme Dupin, comme le temps passe vite !
Ce matin nous profitons de la marée basse pour aller aux moules et bigorneaux qui sont énormes ici, les gens ne les ramassent pas; nous nous engageons également dans le Clachan Sound avec l'annexe jusqu'au pont, qui est effectivement magnifique ! Pour nous y rendre nous devons zigzaguer pas mal au risque de nous échouer, avec l'annexe c'est vous dire le peu d'eau ! Sur la gauche du Seil Sound, à la hauteur où nous sommes il y a une poche d'eau derrière un îlot, pleine de bateaux bien entendu, mais il y a également un chantier naval; nous nous y rendons après la sieste pour voir si éventuellement nous pourrions hiverner là, ce doit être très à l'abri. Le propriétaire, un monsieur d'un âge avancé, est charmant mais il est désolé son aire d'hivernage est complète; quoiqu'il en soit il nous propose de prendre son numéro de téléphone et de le contacter si nous ne trouvons rien; il se débrouillera si nécessaire; son atelier est on ne peut plus propre et il est très bien outillé pour un petit chantier! Nous allons voir la vue sur l'autre versant de l'île sur ces recommandations; c'est à 2kms en longeant la route: en chemin nous trouvons le magasin-à tout-faire -y -compris -la- poste du village; Libby nous a dit que c'était LE point de rencontre de ces petits villages à l'habitat si dispersé! Il y a aussi un bus qui va à Oban, qui n'est pas si loin d'ailleurs. De retour au bateau, un canot vient nous aborder pour discuter un peu: c'est un français qui vit ici depuis 20 ans, il a du mal maintenant à parler totalement sa langue natale! Drôle de bonhomme du reste qui n'a pas l'air de sucer des glaçons! Il doit avoir notre âge mais il lui manque la moitié de ses dents en haut et le restant à l'air bien branlant! Il est tout de même très courtois et nous donne quelques petits renseignements.
Samedi 27 août
nous avons décidé ce matin de monter en haut de la falaise faire des photos: c'était un peu hard mais gérable et la vue était magnifique, dommage qu'il s'est mis à pleuvoir, les photos sont un peu grises; ensuite comme c'était marée basse nous sommes retournés aux moules et nous en avons trouver plus qu'hier car l'eau était plus basse; nous avons de quoi en faire un bon plat. Cet après-midi après notre traditionnelle sieste, nous retournons au pont avec la marée presque haute pour aller au-delà du pont. Le soleil est revenu et avec lui un petit vent frais qui nous a fait mettre les polaires mais nous sommes toujours en short!A l'entrée du pont, côté île de Seil, se trouve un pub où nous nous proposons de nous arrêter au retour boire un coup; nous étions au ralenti à regarder où débarquer quand une dame assise dans son jardin près de l'eau nous hèle pour parler du beau temps, nous demander d'où nous venions, si nous étions bien là etc... on a fini par lui demander si on pouvait débarquer chez elle pour aller au pub: sa pelouse finissait sur un petit mur en ardoises qui nous convenait très bien. « oui oui allez-y ! » nous a-t-elle dit, pas de problème et elle s'est rassise . Mais ce n'était pas du tout du goût de la dame du B&B à l'entrée du chemin qui nous est tombée dessus en disant que ce chemin était privé! On a eu beau essayer de lui expliquer pourquoi nous étions là, elle était furieuse et à fini par grommeler quelque chose que nous n'avons pas compris, nous avons donc continué notre chemin. Il faut dire que la dame qui nous avait laissés passer avait l'air très originale: une asiatique dont on n'aurait su dire l'âge portait un anorak grand ouvert, des bottines fourrées d'hiver non lacées et qui baillaient, un pantalon trop court et surtout sur la tête elle portait un sombrero mexicain! Original n'est-ce pas ? Elle nous a parlé du pont et nous a raconté que les îliens qui travaillaient à terre à l'époque, qui a durée un siècle tout de même, où les Anglais interdisaient aux Ecossais de porter le tartan par rétorsion uniquement, c'est à dire la tenue traditionnelle avec le kilt et ses nombreux accessoires, eh bien ces Ecossais arrivaient le matin au pont , s'arrêtaient au pub pour changer de tenue et allaient travailler de l'autre côté du pont; le soir ils s'arrêtaient de nouveau au pub pour remettre leur tartan ! A la terrasse du pub il y avait un petit groupe de gens complètement allumés et bruyants mais c'était toutefois très agréable. En rentrant, nous flânions quand Bernard me dit que le gros voilier devant n'y était pas quand nous sommes passés dans l'autre sens, qu'il était vraiment gros mais que ses 2 bouées avaient l'air d'assurer le poste quand l'un des 2 hommes présents à bord nous appelle; nous faisons demi-tour aussitôt car ce monsieur nous proposait ni plus ni moins de venir à son bord boire un petit whisky ! Peut-on refuser une chose pareille ! Dans un tel pays dont tout le monde s'accorde à dire que les gens sont particulièrement sociables! Et nous voilà à bord d'un bateau plutôt moderne de 15 m avec un verre de whisky à la main! Je ne vous explique pas les 2h qui ont suivi car le petit verre s'est multiplié, plus la bière entre-temps! La principale chose à retenir c'est qu'il nous emmène lundi matin en voiture voir un chantier après Oban, ville où il travaille, car il pense que ce chantier est bien pour nous; lui sort son bateau au chantier d'Oban car il est trop large pour le roulève de ce chantier là. Après nous rentrerons au bateau en bus puisqu'il ira travailler ensuite: il installe des cuisines et des salles de bains. Au pire si on veut on peut prendre son mouillage pour l'hiver, il est sûr: comme il a un bateau en plastique, son assurance lui demande d'hiverner au sec, cela lui conviendrait parfaitement d'avoir un beau bateau devant sa maison car il habite devant son mouillage; en plus il le surveillerait et ce serait gratuit ! Mais bon pour le moment nous recherchons toujours un chantier et on verra lundi ! Quand finalement nous sommes rentrés, la température extérieure avait bien baissée, nous étions transis ! Mais quelle soirée !
Dimanche 28 août
l'automne est là avec ses nuages bas et le ciel plombé aujourd'hui; il fait franchement frais, le vent d'Est souffle fort, il pleut pratiquement toute la journée et nous restons bien au chaud à l'intérieur avec notre poêle allumé; repos car demain nous devons être chez Donald à 7h.
Lundi 29 août
que c'est dur de se lever à 6h, nous sommes des retraités, nous, et nous n'avons plus guère le devoir de nous lever de bonne heure! Il fait carrément froid et il bruine; pourtant nous sommes couverts avec pantalons et chaussettes. Donald nous attends de pied ferme là où nous pouvons débarquer de l'annexe près de chez lui: c'est marée haute heureusement et ce soir au retour si nous traînons comme nous l'avons prévu toute la journée à Oban, la marée sera de nouveau haute, ce qui nous évitera de porter l'annexe. Sa femme et lui nous offrent le café et le thé et veulent nous préparer un solide petit déjeuner que nous refusons car nous avons déjà mangé quelque chose à bord; nous partons ensuite vers Oban et plus au nord où Donald connaît 2 chantiers très proches l'un de l'autre sur le Loch Creran. Nous ne nous attardons pas dans aucun des 2 mais nous prenons les tarifs du premier qui propose un hivernage au sec dans un hangar énorme: il nous faudra démater. Le second est un hivernage au sec également mais à l'air libre dans une faille de roche qui doit particulièrement être bien protégée des vents dominants. D'après Donald ce sont 2 chantiers très sûrs; quand à celui d'Oban, qui se trouve en réalité sur l'île en face de la ville, l'île de Kerrera, nous nous y rendrons avec le bateau: cette île est très longue et fait un chenal étroit avec la côte tout en étant relativement protégé de la houle; c'est en fait LE port d'Oban car sinon pour être en ville, c'est sur bouée ou au mouillage mais là ce n'est pas sûr qu'il y ait assez de place pour çà. Il retourne à son magasin et nous restons une bonne heure avec lui voir les cartes du pays, qu'il a au bureau bien entendu ! Nous le quittons pour descendre en ville en lui promettant d'être de retour pour 17h à la fin de sa journée de travail; le vent est du nord et il fait froid, nous sommes congelés. Le soleil peine à sortir de derrière les nuages et la température ne monte guère qu'en fin d'après-midi: Oban est une petite ville très animée et très touristique avec la proximité de tant d'îles comme Mull, Iona, Tiree, Coll, Lismore etc....Nous évitons de déjeuner sur le port en plein air et nous réfugions dans un pub où nous prenons un solide breakfast ( repas préféré de notre ami Patrick ) Nous allons visiter la distillerie mais la visite n'est guère agréable car le personnel n'est pas très souriant; leur whisky est très bon en revanche et nous en faisons une réserve, qu'il faudra venir boire à bord si vous voulez le goûter ! Ensuite comme les magasins de souvenirs sont légions sur le port nous y faisons un petit tour voir ce que nous pourrons ramener dans nos bagages car plus au nord nous ne trouverons plus de villes mais des petits villages qui n'auront que le nécessaire. Quelques courses indispensables au supermarché en rentrant au bureau de notre ami et nous sommes à l'heure et fatigués ! Nous rentrons tous chez lui boire un petit whisky, puis finalement nous dînons avec eux, sans les enfants ( les 2 aînées sont des jumelles de 21 ans qui font des études ailleurs, le garçon qui a environ 19 ans rentre bientôt à l'université à Glasgow pour être ingénieur en électricité et était sur internet dans sa chambre et la petite dernière de 16 ans, très jolie blonde que nous avions vue ce matin au petit déjeuner &tait toujours dehors) A force de parler avec des gens du pays notre anglais s'améliore nettement mais nous avons du mal avec le vocabulaire qui nous manque et moi avec les conjugaisons, mais quoiqu'il en soit nous arrivons à nous faire comprendre ce qui est bien le principal ! Ils nous proposent de venir demain après-midi prendre un bon bain et nous dîneront ensemble ensuite …...hum! Un bon bain !!!!Et internet par lequel je pourrais vous envoyer ce blog et quelques messages!