samedi 28 juillet 2012


Lundi 16 juillet 2012; Stornoway

avant de traverser pour l'île de Skye, nous aimerions retourner à Tarbert qui est à la limite entre nord et sud Harris; notre ami Angus nous a parlé d'un concert de violons mardi soir, donc demain et nous aimerions y être. Mais la météo n'est pas belle aujourd'hui avec du ciel gris et du crachin et le vent est fort et contraire à notre route vers le sud. Nous finissons nos provisions en plus grande quantité puisque nous attendons des amis samedi à Skye; nous faisons également beaucoup de rangement pour leur faire de la place. Nous devrions être 4 bateaux à descendre à Tarbert mais aucun n'est parti avec ce temps; maintenant que le groupe électrogène est réparé nous le faisons tourner pour recharger les batteries qui en ont bien besoin, faire une lessive etc...

Mardi 17 juillet; loch Tarbert, Tarbert

il nous a fallu pas mal de temps pour larguer les amarres à cause du bateau américain et notre décollage du long du quai c'est bien passé malgré le vent qui nous plaquait contre. Nous avons pu hisser nos voiles dès la sortie de la baie avec un bon vent portant de 10nds; tout d'abord le code D avec grand-voile et artimon, puis le vent à forcit on a donc affalé le code D et établit le génois mais cela n'a pas duré car le vent à tourné et nous l'avons eu dans le nez, on a fini au moteur avec notre grand-voile. Il y a un cap sur notre route qui est un endroit merdique avec des courants forts et des tourbillons. Les autres bateaux, dont 2 assez petits, sont allés tirer un bord vers le large; nous avons croisé nos amis du « Flocon de mer » qui retournait à Stornoway faire de nouveau un changement d'équipage: notre bateau est, paraît-il, très élégant sous voiles !

En rentrant dans le loch Tarbert nous avons fait une petite escale sur l'île Scalpay pour aller y boire quelque chose et y faire un petit achat d'un petit cadeau à faire que je n'ai trouvé nulle part ailleurs, nous avions largement le temps de le faire surtout que la météo c'était bien arrangée.

A Tarbert nous mouillons près de la côte, en face de l'embarcadère du ferry; l'espace est extrêmement rétréci mais nous espérons que le vent ne virera pas car nous sommes un peu près des cailloux; les 3 autres arrivent peu après et les 2 petits prennent une bouée; ils n'ont pas d'annexe ni l'un ni l'autre et c'est Trévor et Julie qui passent les prendre pour descendre. On débarque après eux et comme ils se sont mis à couple d'un pêcheur avec l'annexe nous en faisons autant en pensant que cela irait bien pour le retour et la marée basse. L'histoire ne disait pas où avait lieu le concert et nous avons marché un moment avant de finir à l'office du tourisme ( encore ouvert à 19h30 ) qui nous a renseignés: c'était juste à côté dans la salle commune ! Beaucoup de monde déjà installés, beaucoup de musiciens eux-même et parmi eux de nombreuses personnes présentes samedi soir chez Ian et sa femme, présents eux aussi: sur scène 3 violons et un piano; c'était magnifique !!! Pendant l'entracte tout le
monde se retrouve au bar de l'hôtel Calédonien à côté et après le spectacle, spectateurs et vedettes se retrouvent au même bar pour la suite du concert; en fait la plupart des spectateurs sont des élèves des professeurs qui jouaient sur scène et qui sont en stage d'été. L'ambiance au pub était chaleureuse et bon enfant: 12 violonistes , un piano,et j'en passe ...dans un espace assez restreint nous étions bien une bonne cinquantaine entassés dont une vingtaine de musiciens.

A 23h30 arrêt des festivités, tout le monde repart; nous nous dirigeons vers nos annexes........

qui sont pratiquement échouées le long du pêcheur qui est un bi-quilles échoué complètement lui; Trévor arrive à descendre dans la sienne qui flotte un peu et essaie de remorquer la notre dont le moteur qui n'était pas remonté est planté dans la vase; après maintes contorsions il arrive à remonter notre moteur et venir nous chercher sur la pente de mise à l'eau. Et nous voilà repartis vers nos bateaux respectifs; le nôtre à l'air bizarre: il n'est pas orienté comme les autres, il a le nez dans l'eau........et le cul échoué dans les cailloux, on voit presque l'hélice ! Bon ! Heureusement que nous avons une quille longue car la marée n'est pas tout à fait basse et le bateau ne gîte pas, il est donc bien calé: le seul inconvénient c'est que pour dormir on a les pieds beaucoup plus hauts que la tête!

Mercredi 18 juillet; Tarbert

a 4h du matin, branle bas de combat: avec la marée qui monte le bateau talonne et s'obstine à resté échoué: en fait on s'est échoué à cause du ferry qui a manœuvré de façon assez violente pour faire demi-tour avec ses propulseurs d'étrave et nous devions être dans le sillage de ses remous, ce qui nous a poussés; nous mettons le moteur en route et allons remouiller en dehors de ce bief étroit et à l'abri du vent qui commence à monter; pour ce qui est de se rendormir...

Pas de départ aujourd'hui vers Skye, trop de vent. Repos ce matin mais cet aprem nous allons voir nos amis sur leurs bateaux; comme ils ne nous voyaient pas,ils pensaient que nous étions partis; nous convenons de redescendre ce soir à 21h pour aller écouter de nouveau de la musique à l'autre hôtel. Cette fois nous mettons les roues à notre annexe et la remontons sur la pente; nous portons celle de Trévor.

Soirée musicale inoubliable ! 14 violons et un demie-douzaine d'autres instruments, tous passionnés par leur musique; comme a dit Bernard on n'a jamais écouté autant de violons de notre vie ! Quel dommage que nous ne sachions pas jouer d'un instrument !

Demain tout le monde repart: Angus rentre chez lui dans un loch à terre un peu plus au nord de Skye, Paul se dirige vers le sud des Hébrides, où il y a un autre festival de musique sur l'île de Barra; quand à Trévor et Julie ils se dirigeaient vers le nord de Skye dans un premier temps et ne rentraient chez eux qu'à la mi-août; ils ont tous trouvé que les effusions à la française avec les embrassades étaient bien plus sympathiques qu'une simple accolade !

Jeudi 19 juillet; île de Skye, Neist Point à l'extrême ouest de l'île

nous avons été les derniers à partir mais cela ne servait à rien de nous précipiter à cause des courants; les cornes de brume ont envahies le silence de la baie pour des adieux.....et les VHF !

Et nous quittons ces îles des Hébrides au milieu desquelles nous sommes depuis 6 semaines déjà: ce séjour a été très riche en rencontres de toutes sortes et nous avons pris grand plaisir à voir ces terres isolées qui paressent si lointaines, très souvent méconnues du grand public, et pourtant si proches par leur culture gaélique!

Le vent a du mal à rester bien établi, nous avons du crachin de temps en temps et la mer est grise; il y a quelquefois si peu de vent que nous rallumons le moteur; le vent étant anormalement de secteur nord depuis 2 mois, ce qui au dire de tous n'est pas normal, maintient une houle résiduelle bien formée. Le ciel se dégage tout à fait à notre arrivée devant les falaises et le phare de Neist Point; celui-ci se trouve sur une pointe qui protège une belle anse, aujourd'hui à l'abri du vent et de la houle; nous y sommes tout seuls mais on voit de nombreuses personnes qui se promène sur ces magnifiques falaises; on ne tente même pas une sortie en annexe tellement nous sommes fatigués !

Vendredi 20 juillet; île de Skye, loch Harport

il a fait une bien belle journée aujourd'hui: grand soleil, ciel bleu, juste ce qu'il faut de vent pour notre code D et pas de mer , cela fait oublier tous les mauvais jours !


Avant de partir, nous allons à terre voir ces falaises de plus près et marcher un peu; le phare est transformé en B&B, on peut donc y dormir, c'est curieux ! Avec cette île de Skye on retrouve de grandes montagnes dont le haut est très aride mais en revanche en bas c'est très vert et souvent boisé contrairement aux Hébrides . Avant notre départ en début d'après-midi, nous avons vu un banc de grands dauphins qui sautaient à qui mieux mieux assez loin de nous mais ils ne se sont pas approchés; j'ai tout de même fait des photos que j'ai regardées ce soir pour m'apercevoir que c'était...des orques et non des dauphins ! Zut alors dommage qu'ils aient été si loin ! Nous faisons une gentille navigation rien qu'à la voile tout l'après-midi jusqu'au loch Harport où nous mouillons devant la distillerie Talisker; nous sommes arrivés au point de rendez-vous avec nos amis qui arrivent demain soir depuis les Landes en voiture.

Samedi 21 juillet; loch Harport

La nasse avait été mise à l'eau dès notre arrivée hier soir et ce matin nous avions un magnifique homard ; ce sera un bien beau menu pour accueillir nos amis! Nous ne faisons rien de spécial hormis finir de ranger le bateau et faire de la place pour nos invités; il fait malheureusement beaucoup moins beau qu'hier mais la tempête annoncée n'arrive que la nuit prochaine; nos amis devraient arriver ce soir à 17h mais à 15h une série de coups de klaxon nous fait lever la tête! Nous sommes tous bien contents de nous retrouver après ces 3 mois et demi d'absence et nous en avons des choses à nous raconter! Plusieurs allées et retours avec l'annexe vont être organisés pour embarquer tout notre petit monde, leurs bagages et les quelques babioles que nous leur avions confiées avant notre départ. Vincent qui a 13 ans est bien content de trouver des cannes à pêches sur le bateau et il se met à pêcher dès qu'il est installé, la conversation des grands ne l'intéressant pas outre mesure: ici les petits poissons ne manquent pas tels que des lieus et des maquereaux et il ne faut pas longtemps pour prendre quelque chose !

Dimanche 22 juillet; loch Harport

le mauvais temps annoncé est bien là même si ce n'est pas aussi fort que prévu; toute la nuit les rafales nous ont tenus éveillés et au matin elles étaient à 35nds. Magali et Marc n'ont pas fermé les yeux, surtout Magali d'anxiété; nous parce que nous étions inquiets pour le mouillage malgré que nous ayons une très bonne ancre; on ressemblait tous à des zombis ce matin! Je prépare un bon gratin de poisson pour remonter le moral des troupes; non seulement il y a du vent mais en plus il pleut bien et il y a du brouillard, tout pour plaire. Malgré tout nous arrivons à voir un phoque qui traîne autour des mouillages et un dauphin: nos amis sont ravis et Vincent saute sur une canne à pêche dès qu'il y a une éclaircie; nous sortons les jeux de société pour passer le temps après la sieste. Ils n'ont pas de chance pour leur premier jour à bord d'un bateau !

Lundi 23 juillet; loch Harport

si le vent a molli un peu, il n'en a pas moins soufflé cette nuit et Magali n'a pas plus dormi ; elle et Marc décident d'aller prendre une chambre à terre pour les 2 prochaines nuits histoire de reprendre des forces avant d'aller passer 2 nuits en mer quand le beau temps sera revenu.

Il pleut toujours mais nous allons à terre voir l'île en voiture; nos visites commencent par la distillerie de Talisker qui est justement devant nous: heureusement que nous y sommes de bonne heure car il faut déjà attendre une demi-heure pour la visite ! Le groupe ainsi formé par le hasard est aux trois quarts français et d'ailleurs dans la salle-musée dans laquelle nous attendons, se trouve majoritairement des français; il y a bien longtemps que nous n'en n'avions pas vu et entendu autant !mais ce n'est pas pour çà que nous avons eu droit à une visite guidée en français ! En plus interdiction de faire des photos...Le ciel s'éclaircit un peu dans la matinée quand nous arrivons à Portree qui est la ville la plus importante de l'île sur la côte nord-est: c'est une ville colorée pour une fois et très touristique, il faut dire que Skye est reliée à la terre par un pont ce qui facilite le tourisme; cela nous fait tout drôle de voir autant de monde après les Hébrides ! Nous avons enfin goûté au fameux plat Ecossais: le haggis qui est un mélange d'abats de mouton épicés hachés et mélangés à des céréales servi traditionnellement dans une panse de brebis, ce qui ne se fait presque plus; maintenant c'est servi étalé dans l'assiette avec des navets et des pommes de terre et c'est délicieux. Nous remontons ensuite la côte vers le nord sous un ciel assez gris et bas malgré quelques éclaircies; le vent a repris de la vigueur et à la pointe nord on se tient debout avec difficulté et il fait froid mais pour ceux qui s'intéressent à la géologie comme nous, c'est un pays de choix ici ! Qu'est-ce qu'il y a comme touristes sur cette île! Quand à la circulation sur ces petites routes à 1 voie, on ne peut guère faire de vitesse puisqu'il faut très souvent se garer sur un « passing place » pour laisser passer voitures, camping-cars et cars tout court; heureusement nous avons un bon chauffeur extrêmement prudent et c'est d'autant plus compliqué pour lui que c'est sa voiture personnelle avec le volant à gauche …..Ce soir après dîner Bernard descend Magali et Marc mais Vincent reste avec nous et c 'est lui qui fait le mousse en aidant Bernard à remonter l'annexe !
















lundi 16 juillet 2012


Samedi 7 juillet 2012; Stornoway

le brouillard est beaucoup plus haut aujourd'hui et le père de Florence a enfin réussi à prendre son avion; à 82 ans cela l'avait beaucoup stressé et on le comprend !c'est déjà bien qu'il fasse des voyages pareils à son âge car en plus il changeait 2 fois d'avion !

Comme il ne fait pas beau, il ne nous restait plus qu'à manger et boire, ce que nous avons fort bien fait à bord de Romico; on a ensuite pris notre courage à 2 mains pour sortir,déplacer leur bateau et le mettre à couple de nous ( demain leur fils arrive avec sa femme et 2 enfants en bas âge ) et aller marcher en ville, faire les magasins, aller prendre une douche au port ( ce que nous ne faisons que rarement, nous la prenons à bord ) puis rentrer pour l'apéro sur «  Flocon de mer ».

Nous avons passé la soirée à parler bateau bien sûr mais surtout voyages et ce qu'ils avaient fait: il y a 2 ans, la Norvège et là-bas à l'extrême nord, le Spilzberg: et finalement on s'aperçoit que cela est réalisable pour nous alors que dans notre esprit cela restait une espèce de mythe que seuls des gens un peu fous et plus marins que nous pouvaient réaliser; eux nous ont montré leurs photos, leurs cartes, leurs documents et nous buvions littéralement leurs paroles, tant ils en parlaient bien. Si le voyage par lui-même nous semble accessible maintenant grâce à eux, il reste toutefois 2 choses qui sont moins faciles à régler: pouvoir rester en Norvège plus de temps que légalement autorisé ( on a le droit à 1an ) et envisager de trouver 1 ou 2 équipiers pour ce voyage d'à peu près 1 mois ( en juillet à cause des glaces ) dont 5 jours de traversée: avis aux amateurs ! Au programme: paysages grandioses avec des glaciers, ours blancs, baleines, morses, des oiseaux en tout genre et j'en passe …..on a pas fini d'en parler de ce voyage ….. L'année dernière, ils ont quitté la Norvège pour la Suède et la mer Baltique: la Finlande, l'Estonie, le Danemark, le canal de Kiel qui traverse l'Allemagne et retour en France pour leur déplaisir pour des travaux sur le bateau qui était encore sous garantie; cette année ils retournent en Norvège pour hiverner le bateau et rentrer à la maison comme nous en avion (ils n'ont pas la chance d'être à la retraite mais arrivent à partir 3 mois ).

Dimanche 8 juillet; Stornoway

froid, pluie ou crachin, triste temps digne d'un mois de novembre. Leur petite famille est arrivée un peu humide car pour trouver un taxi pour venir de l'aéroport....on est dimanche et même les taxis ne tournent pas sauf sur demande ! Le transfert à bord a été facilité par la marée haute, il y avait moins d'échelons à descendre à l'échelle: bébé dans le dos de maman et Oscar (3ans et demi) porté par les 2 papys; on sympathise tout de suite avec eux également mais surtout Oscar pour qui Bernard a sorti, pendant une accalmie qui nous a permis de boire un thé dehors, une canne à pêche avec laquelle il a réussi à prendre en très peu de temps 7 petits lieus; on les a gardés et grand bien nous en a pris car en sortant de leur bateau à 22h30 nous avons vu un gros phoque qui rôdait à l'avant des bateaux: Bernard a eu l'idée géniale d'aller chercher les poissons qu'il a donné à manger un à un au phoque qui est venu tout contre la coque avec quelques hésitations au début, mais la faim ou la gourmandise a été la plus forte ! Je pense que cela va être inoubliable ! Autant dire que tout le monde s'est jeté sur son appareil-photo et il a fait la une de nos photos !

Lundi 9 juillet; Stornoway

on s'entendait si bien avec Christophe et Florence que nous avons eu l'impression de nous être toujours connus ! Nous avons le même âge, nos parents, nos enfants et petits-enfants également et nous avons la même notion de la vie et des voyages, ce qui est assez rare....Ils sont partis en fin de matinée après mon retour de chez la coiffeuse ( le coiffeur à l'étranger, si vous lui montrez des photos prises un jour où vous êtes bien coiffé cela facilite les explications et évite les ratages )

Peut-être arriverons-nous à nous recroiser cette année........

Il n'y a pas d'électricité sur les quais ici et comme nous avons un peu accumulé la lessive, nous prenons l'option machine+sèche-linge à la laverie du port; pendant ce temps là nous allons réserver une voiture de location pour 2 jours à prendre demain matin: ils ne nous font même pas verser de caution et nous payons 90 livres pour les 2 jours y compris avec une assurance si on accroche, c'est tout à fait raisonnable. On rentre également sous un porche à l'entrée duquel il est affiché: magasin de Harris Tweed: cela se trouve dans une petite maison dans le fond d'une petite cour avec un capharnaüm dehors et dedans digne de la caverne d'Ali Baba: en plus des rouleaux de tissus empilés au hasard, des chutes de ce tweed en vrac un peu partout, des vêtements et accessoires en tweed également, on trouve également des pierres, brutes ou polies ou coupées en rondelles, des antiquités en tout genre et même un vélo des gravures accrochées un peu de traviol un peu partout.....mais un papy si gentil au milieu de tout çà que vous ne repartez pas les mains vides ! Le tout éparpillé dans toutes les pièces de cette maison où vous déambulez dans la pénombre, extraordinaire; je n'ai pas osé faire une photo...

Ce soir notre phoque est revenu; Bernard avait pensé à lui en pêchant un peu. Cette fois il s'est approché beaucoup plus près et a pratiquement mangé dans la main de Bernard ! On se demande s'il n'est pas malade ou très vieux car il respire bizarrement .

Mardi 10 juillet; Stornoway

à 8h30 Bernard prenait la voiture (une Volswagen Polo) et à 9h nous étions sur la route qui remonte vers le nord le long de la côte ouest sous le crachin, dommage; l'île de Lewis est la plus large des îles et la plus grande: c'est un vaste plateau un peu ondulé couvert de tourbe. Dans le quart sud de l'île, vous avez des montagnes de 900m de haut et cette partie s'appelle « Harris North », allez savoir pourquoi ils ont imaginé cette frontière virtuelle ...La côte ouest de toutes ces îles est la plus habitée depuis toujours car elle est la plus fertile; nous sommes toutefois surpris de voir autant de bourgades aussi importantes; il n'y a pas trop d'habitat dispersé tout de même mais nous avions pensé à tort que c'était désertique. Ce qui est sûr c'est que la pointe extrême nord des Hébrides, le Butt of Lewis sous le crachin......

Nous redescendons vers le sud, toujours le long de la côte ouest. En chemin nous trouvons un particulier qui vend et fabrique dans sa maison des vêtements et accessoires en Harris Tweed: il fabrique aussi lui-même ses boutons en émail et il a des idées extrêmement originales qui rendent le tweed moins austère; en plus il est sympa et discute volontiers tout en nous montrant son atelier. Il a également eu la gentillesse de nous donner une histoire du Harris Tweed en français, ce qui nous a permis d'apprendre que le tissu était toujours tissé aux Hébrides par des particuliers qui ont leur propre métier à tisser à la maison; ensuite le tissu est amené en usine pour être nettoyé car il ne peut être tissé qu'avec de la pure laine vierge, il est donc sale et puant après le tissage !nous avons investi pour nos cadeaux de retour. Le premier site intéressant à voir ensuite est le village de « black-houses » de Gearannan: « maisons noires » parce que les pierres avec lesquelles elles sont construites sont très sombres et l'intérieur de ces maisons encore plus sombre car il n'y a que 3 ouvertures dont une seule porte sur la façade principale mais souvent il n'y avait pas de fenêtres; ce sont des chaumières dont le chaume, dans beaucoup de cas, vient reposer sur les murs et ne dépasse donc pas: bonjour l'humidité dans les murs ! Ce chaume est maintenu en plus par un filet et un entrelacs de cordes au-dessus, lesté de pierres pour les tempêtes. Ils mettaient de la terre avec de l'herbe et plus tard du goudron sur le dessus du mur pour le protéger mais savoir si c'était bien étanche...Ces maisons sont un dérivé des maisons vikings et sont installées sur un terrain légèrement en pente; les murs en sont très épais pour le froid, les angles sont arrondis et une cloison transversale séparait le logis de l'étable. Ce sont des maisons typiques des Hébrides et des Highlands du nord-ouest. Nous déjeunons dans une de ces maisons et quand nous ressortons le ciel est tout bleu.

Dans le même secteur, un peu plus au sud, se trouve les ruines d'un « broch »: c'est une tour qui date de l'âge de Fer (700 Av J.C-400 Apr. ) d'une hauteur d'une quinzaine de mètres, à murs doubles en pierres sèches entre lesquels peut passer un homme;le mur intérieur est vertical tandis que celui de l'extérieur va en s'évasant vers le bas donnant certainement une meilleure assise à l'édifice. C'est une construction que l'on ne voit qu'en Écosse surtout dans le nord et l'ouest. Celui de Carloway que nous venons de visiter fait encore 9m de haut, quand au diamètre, à vue de nez, moins de 10m.

Les nuages sont revenus en masse et il crachine de temps à autre. L'escale suivante, qui est très près également est pour le cercle de pierres de Callanish: site Mégalithique érigé par étapes entre 3000 et 1500 ans avant notre ère, qui contient une cinquantaine de menhirs, plus hauts que ceux de Carnac, dont 13 forment le cercle autour d'un plus grand; les autres rayonnent en rangées doubles, du cercle vers les 4 points cardinaux dessinant ainsi une croix; on trouve beaucoup de visiteurs sur ce site et il nous est difficile de bien voir l'ensemble tellement il y a de gamins qui courent et crient partout.

Nous avons réussi à voir dans la même journée les 3 principaux sites de Lewis; maintenant nous allons voir des choses moins touristiques et les côtes que nous ne verrons pas en bateau.

L'île de Lewis fait un grand creux sur la côte ouest dans lequel se trouve une grande île: Berneray. À l'extrémité de celle-ci, ils ont découvert suite à une tempête plus forte que les autres qui a déplacé la dune, un reste de village de l'âge de Fer; ce qui est dommage c'est que l'on ne voit pas réellement les ruines car ils les ont réenfouies après examen pour les conserver et construit une copie d'une habitation pour les visiteurs un peu plus loin;le site par lui-même est grandiose avec ses dunes de sable blanc, oasis au milieu de petites montagnes austères et arides où la roche ne laisse guère de place à la végétation; c'est au bout du monde, il n'y a rien à proximité et malgré tout il y a toujours eu des habitants et aujourd'hui pas mal de visiteurs.

Et pour finir nous prenons la route qui mène au sud de cette énorme baie dans laquelle se trouve Berneray pour voir de grands pics qui sortent de la mer mais la route fait de grands détours à cause des lochs d'eau douce et des montagnes et elle s'arrête loin des côtes; comme il est déjà tard et que ce n'est plus une heure pour enfiler les chaussures de marche, nous faisons demi-tour sans avoir rien vu, hormis des maisons au milieu de nulle part !

Mercredi 11 juillet; Stornoway

pour cette deuxième journée de voiture nous nous dirigeons vers le sud avec comme objectif le tour de l'île de South Harris. Nous traversons d'abord les montagnes qui culminent à 900m dans la partie de l'île de Lewis qui s'appelle North Harris: montagnes complètement pelées où il doit régulièrement neiger l'hiver si l'on en croit les piquets jaunes qui jalonnent la route tous les 50m sur le plateau d'en haut ! Avant de passer la bande de terre qui sépare le sud du nord des Harris où se loge la ville de Tarbert, nous empreintons une toute petite route qui va vers l'extrême sud-ouest de North Harris: la route est si petite qu'elle fait à peine la largeur de la voiture et elle ondule à l'infini dans tous les sens ! A vous donner le mal de mer ! Et avec çà de la circulation, ce qui veut dire se déporter sur un « passing place » régulièrement, le tout pas très en douceur car souvent on ne voit pas arriver la voiture d'en face,de quoi se faire quelques
 frayeurs ! A un endroit on passe devant un château, mais quand je vous dis devant, la route longe au moins 2 des 4 côtés et comme les gens s'arrêtent pour aller le voir de près, les propriétaires ont mis un panneau sur la porte qui disait en gros «  c'est une propriété privée ici, ne restez pas là, il est interdit de rentrer ».

Arrêt déjeuner à Tarbert et nous filons par la côte ouest jusqu'au sud de l'île; nous repassons par l'endroit qui nous avait tant plu avec sa grande plage de sable blanc et son eau turquoise mais le soleil n'est pas au rendez-vous pour éclairer ce si joli coin ! Nous revenons à Tarbert par la côte Est après avoir été visiter l'église de Rodel qui est de même facture que Iona en plus petit.

Ce soir nous sommes fatigués d'avoir fait autant de voiture, on n'a plus l'habitude !










Jeudi 12 juillet; Stornoway

aujourd'hui commence ici le Festival de musique Celtique qui a lieu tous les ans et qui est très prisé des Ecossais et des étrangers également. Dans le parc du château ils ont installé 2 énormes chapiteaux pour des groupes qui se produisent, l'entrée est payante à raison de 25 livres par personne mais on peut également entendre de l'excellente musique dans presque tous les pubs et c'est gratuit: celle-ci est d'ailleurs beaucoup plus spontanée et moins hurlante; dans la rue, il y a des animations à des heures bien précises et j'ai vu cet aprem des danses folkloriques uniquement dansées par des jeunes filles en kilt: très beau spectacle, très gracieux avec de charmantes jeunes filles ! Bernard était resté à bord faire de la mécanique sur le groupe électrogène. Pour ma part

j'ai commencé à refaire le plein de vivres au supermarché car depuis Oban nous n'avons fait que réapprovisionner l'indispensable faute de grandes surfaces; en ville j'ai rencontré un couple de français, Pierre et Valérie avec leurs 2 enfants avec qui j'ai discuté un bon moment et pour finir je les ai invités à venir visiter le bateau en fin d'après-midi. Ils ont beaucoup apprécié et ils reviendront sûrement nous voir; Valérie avait fait une école de croisière quand elle était plus jeune et Pierre un peu de bateau comme çà et ils en étaient restés au sextant et aux alignements pour rentrer quelque part! Inutile de vous dire qu'ils sont repartis avec quelques petites idées derrière la tête ! Ils ont échangé leur maison de la région parisienne avec des Hébridéens et çà c'est vraiment un moyen peu onéreux de partir voyager où bon vous semble en famille ! Ce soir après dîner nous allons voir où il y a de la musique qui nous conviendrait; nous entrons pour finir dans un pub où il ne s'agit pas d'un groupe précis mais d'une assemblée de musiciens qui ont envie de jouer là à plusieurs comme en Irlande: pour être nombreux, ils l'étaient ! Une bonne vingtaine de personnes, hommes et femmes dont une bonne douzaine jouait en permanence; le pub est petit et tout en longueur avec d'un côté le bar et de l'autre une grande banquette réservée aux musiciens, avec de petites tables devant eux et des tabourets pour ceux qui n'ont pas trouver de place sur la banquette; et entre les 2 si vous arrivez à vous accouder au bar, une personne arrive à passer pour aller au fond pour aller au toilettes. A notre arrivée c'était bondé de monde et le bar inaccessible ou presque; des gens gentils nous ont fait une place assise à l'entrée mais on ne voyait pas les musiciens ce qui était regrettable. J'ai réussi malgré tout à me faufiler avec mon appareil-photo devant cette assemblée de musiciens et je ne l'ai pas regretter: il y avait une charmante jeune femme blonde très souriante et décontractée d'une trentaine d'année, que les autres n'avaient pas l'air de connaître, qui jouait du violon comme j'en ai rarement vu sans blaguer avec les autres: elle s'adaptait à tout en quelques secondes, passait sans problème des rythmes endiablés aux plus lents et beaucoup n'ont pas réussi à suivre son rythme; tant et si bien qu'au bout d'une heure c'était elle qui choisissait les morceaux et les attaquaient. Il y avait une ambiance d'enfer dans ce pub; nous en sommes partis à 23h mais demain on y viendra plus tôt et on s'incrustera devant le bar!

Vendredi 13 juillet; Stornoway

journée sans grand chose à raconter si ce n'est que nous avons maintenant 2 bateaux Hollandais à couple et que pour aller sur le quai ils sont obligés de passer sur notre bateau, ce qui n'est jamais très agréable. Nos batteries auraient besoin d'un coup de charge mais il n'y a pas d'électricité sur le quai et le groupe est en panne. Bernard espérait aussi trouver le joint dont il a besoin pour le dessal. ici, il a donc tout redémonté mais pour rien; tout est noté maintenant et nous verrons en France. Il fait toujours froid mais assez beau aujourd'hui et vers 17h j'ai réussi à extirper mon Nanard de sa cale pour une promenade sur la rive opposée du loch.

Et enfin ce soir nous étions prêts à partir au pub à 20h ! C'est un moment un peu creux à cette heure-là car les gens mangent, on a pu s'incruster devant le bar tout au fond de la pièce avec une vue imprenable sur les musiciens ! Quelle soirée et quelle ambiance: les musiciens étaient déchaînés ! Ma petite blonde était à l'honneur au milieu du groupe et c'était à celui qui enchaînerait juste derrière elle; c'était elle qui choisissait la plupart des morceaux, une véritable virtuose de toute façon et certains s'arrêtaient de jouer au milieu d'un morceau parce qu'ils n'arrivaient pas à suivre son rythme aussi longtemps pendant qu'elle, souriait, décontractée et apparemment très heureuse d'être là! Ce sont de grands enfants et de surcroît bon public, un rien les fait rire aux éclats, un bon mot et les voilà qui divaguent ! A 23h30 après être restés plus de 3h debout, le niveau sonore était tellement élevé tant la salle était bondée que nous avons fui...

Samedi 14 juillet; Stornoway

ce matin corvée laverie puisque Bernard a un souci de gros boulon cassé net au groupe électrogène; ce boulon tenait le démarreur et sans çà il ne fonctionne plus. Nous attendons pour dans une semaine un couple d'amis Magali et Marc avec leur fils Vincent qui viennent des Landes en voiture et je voudrais que tout notre linge soit propre avant qu'ils arrivent. Je continue mon approvisionnement tout doucement en allant au supermarché pendant que la machine tourne; ici il n'y a pas de voleurs, on peut laisser son linge dans la machine et son sac dans un coin sans souci !

Le groupe n'est toujours pas réparé mais c'est en bonne voie et j'ai réussi à persuader Bernard de quitter sa cale pour profiter du dernier jour des festivités car elles finissent ce soir, le dimanche étant sacro-sain ici ! Beaucoup de monde dans les rues mais il y a déjà 2 jours qu'il y a beaucoup de monde; dans les pubs les musiciens sont déjà à pied d'œuvre et l'ambiance à l'air déjà chaude; il est impossible d'y entrer !

Maintenant je vais vous raconter une gentille histoire: depuis un mois que nous traînons dans les Hébrides nous avons croisé pas mal de bateaux et notre mémoire a enregistrée certains des noms de ces bateaux. On en a retrouvé quelques uns ici dont un, Ecossais, qui nous a marqué parce que le propriétaire ressemble à un ami qui navigue également; celui-ci est un peu ours solitaire et dit à peine bonjour, quand toutefois il nous regarde, mais Bernard l'a croisé pendant ses recherches pour le groupe et a réussi à l'amadouer. Pendant ces 3 jours de festival, il y avait aussi une fête des bateaux avec des courses auxquelles a participé cet homme sur son bateau le « Rona », un bateau d'une dizaine de mètres en plastique mais joli; il a croisé Bernard en rentrant de mer et celui-ci lui a proposé de venir visiter notre bateau, à quoi, Jim, puisque tel est son nom, lui a répondu qu'il le ferait volontiers vers 18h mais que cela lui ferait plaisir que nous l'accompagnions à la remise des prix des courses. Nous nous sommes dit pourquoi pas pour voir du monde après tout...Il est venu à l'heure dite, très content de visiter un bateau comme le nôtre et nous l'avons accompagné et là tout a commencé:c'était une remise des prix toute simple où personne ne se prenait au sérieux; il y avait là une cinquantaine de personnes , il nous a présenté à une bonne dizaine et nous nous sommes assis avec ceux qu'il connaissait le mieux: on s'est aperçu que beaucoup de gens étaient déjà venus en France au moins une fois et savaient au moins dire bonjour mais tous on été très attentionnés avec nous. On avait pavoisé le bateau ce matin en raison de leur fête et du 14 juillet et tous nous ont demandé pourquoi nous avions pavoisé ; Bernard leur a répondu qu'en France c'était un jour férié et tous ont répondu...oh yes ! Bastille Day !!!! alors là celle-là on ne la connaissait pas ! Quelques personnes avaient préparé de quoi grignoter et on nous a gentiment offert de manger un peu; la remise des prix a eu lieu sans prendre une heure, comme on connait certaines remises de prix en France et comme il restait quelques cadeaux non distribués, ils ont également offert quelque chose à tous les participants des courses; et nous qui n'avions participé à rien on nous a offert un joli petit pavillon de la course dont le nom de Stornrway est cousu sur du Harris Tweed, rien que cela ! Une des personnes présente, une fort belle femme Ecossaise mais très typée italienne avec de magnifiques cheveux noirs ondulés à la fin des remises quand presque tout le monde était parti nous a invité chez elle pour finir la soirée en plus de tous ceux qu'elle avait invité; plusieurs venaient avec leur instrument de musique, cela promettait d'être sympa ! Nous avons pris le temps de retourner à bord pour manger un petit peu plus ( au cas où l'on boirait de trop) et leur amener un petit quelque chose: une boîte de porc confit pour Jim et une belle boîte de saucisses confites de notre voisine Madeleine pour nos hôtes; la boîte de saucisses a été ouverte immédiatement et a eu un franc succès !!! Nos hôtes, Yann et sa femme, habitent sur le port une maison mitoyenne avec une autre de chaque côté; devant il y a un petit jardinet avec un foutoir incroyable et la pièce dans laquelle nous nous sommes installés (la cuisine) était tout aussi encombrée pour ne pas dire autre chose ! Cette cuisine est la pièce à vivre de la maison apparemment où ils ont coutume de voir du monde: nous y étions 20 et tout le monde était assis soit sur un banc, une chaise ou un tabouret, le tout le long des meubles pour passer éventuellement devant la table; Après les saucisses, Yann nous a préparé des morceaux de poisson qu'il a pané lui-même: c'était divin même si l'on avait pas vraiment faim ! Musique douce, histoires et contes racontés par Yann ont enchantés cette soirée ! On ne comprenait pas tout mais il y avait toujours quelqu'un pour nous regarder et demander si nous avions compris sinon ils essayaient de redire l'histoire autrement pour que l'on comprenne. On voit à leur attitude que tous ces gens ont l'habitude de se rencontrer à la moindre occasion, surtout l'hiver quand les nuits sont si longues; il y avait très peu de lumière, 2 assiettes avec 2 fourchettes circulaient avec du poisson que l'on pouvait manger avec les doigts si on préférait, chacun avait amené soit du vin, de la bière, des biscuits; tout était sur la table et chacun se débrouillait sans se poser de questions. Un autre Ecossais, Angus, un homme de notre âge que nous avions vu les 2 jours précédents au pub était le comique de service mais quand il a bu, il est encore plus drôle ! Un autre portait une tenue particulièrement excentrique avec un gilet de couleurs vives, une écharpe écossaise et un chapeau foncé, prenait de telles poses que tout le monde se moquait gentiment de lui et rigolait sans que cela ne lui fasse ni chaud ni froid ! Nous les avons quittés à 2h du matin mais eux avaient l'air d'avoir l'habitude de se coucher encore plus tard....

Dimanche 15 juillet; Stornoway

le dimanche est un jour de repos sacré uniquement consacré à la famille ici; tout s'arrête pour la journée: pas de journaux, ni de bus , pas de magasins ouverts sauf une petite épicerie éventuellement et il y a 1an en arrière il n'y avait pas non plus de ferry. Après l'animation de ces derniers jours cela fait tout bizarre: plus un bruit, pas de voitures sauf....le camion qui récupère la pêche d'un bateau et qui va à terre la porter et qui attend le cargo du soir: à l'intérieur il est plein à craquer de homards, tourteaux, langoustines, étrilles ets...Tout çà vivant dans des grands bacs plein d'eau; mais comme il faut changer l'eau souvent pour les maintenir vivants, il installe sur le quai au-dessus de nous un moto-pompe qui pompe de l'eau de mer et il fait cela toutes les heures. Bernard intrigué (il était déjà là le week-end dernier) est allé le voir et il est revenu avec …..2 homards! Ils sont passés à la casserole tout de suite !

Nos 2 voisins Hollandais sont partis ce matin assez tôt et nous ont tiré du lit; on espérait être tranquilles après çà mais à 17h il est arrivé un gros bateau en acier américain avec 2 femmes: pas du tout jeunes ni l'une ni l'autre et pas spécialement bons marins mais aimables heureusement; leur bateau s'est littéralement vautré sur nous et notre voisin de devant et c'est Bernard et moi ainsi que les 2 Ecossais qui étaient venus visiter le bateau, qui avons amené leur bateau à couple et qui avons fait leur amarrage ! Je ne vous dit pas quand on va partir !

Nous avons eu beaucoup de visites cet aprem.: 2 des invités d'hier soir et qui avaient participé aux courses, puis les français que j'avais rencontrés il y a 2 jours en ville avec une de leurs amis qui venait d'arriver en avion et qui embarque comme équipière à l'occasion sur des bateaux; les 2 enfants, Lucie 10ans et Augustin 8ans ont envie de faire du bateau et Pierre et Valérie se sont dit que finalement leurs enfants étaient assez grands pour acheter un bateau et aller naviguer; Pierre a regarder les cartes informatiques sur l'ordinateur et les filles ont a papotées à l'intérieur aussi; il ne fait pas vraiment froid ce soir mais trop beau non plus avec juste quelques apparitions du soleil qui font du bien. Et puis à 20h nous avons eu la visite de Angus, qui était complètement à jeun: il est adorable comme çà et comme il a l'habitude de parler avec des étrangers il est facilement compréhensible. Et pour finir on ne s'est pas couchés si tôt que çà !



lundi 9 juillet 2012


Jeudi 28 juin 2012; loch Tarbert, île de Scalpay

il a fait tellement vilain temps hier qu'il n'y avait rien à raconter: repos, lecture, cuisine et tout de même lessive; en partageant le linge à étendre sous le toit derrière et à l'intérieur, çà finira par sécher. Ce matin il crachine encore mais nous enfilons les impers et bottes pour aller à terre voir les horaires de bus pour Tarbert et essayer de trouver un wifi, que pour une fois nous n'avons pu trouver au mouillage; ce qui confirme que moins il y a de maisons, plus il y a de wifi libre !

A l'épicerie du village, qui est toute neuve, il y a aussi une salle de tea-room avec vue sur la baie; nous y déjeunons et il y a aussi du wifi dont ils donnent le code d'accès sans problèmes. Ces Tea-room ou Coffee shop dans d'autres endroits sont non seulement des endroits où l'on peut boire de tout sauf de l'alcool, les bières et cidres étant des alcools mais on peut aussi y manger des pâtisseries , d'excellents sandwichs chauds ou froids accompagnés de salade et c'est toujours assez copieux et quelquefois un choix de 2 ou 3 plats chauds, basiques mais finement préparés; Bernard a choisi un beef-burger accompagné de pommes de terre frites et moi un breakfast écossais tellement copieux que je n'ai pas pu finir ! Le ciel s'est éclaircit pendant le repas et nous rentrons à bord secs.

Vendredi 29 juin; île de Scalpay

en arrivant à terre nous remontons l'annexe assez haut pour la marée qui va monter pendant notre absence; nous la faisons rouler sur des cailloux et cela n'est pas facile mais c'est mieux que d'avoir à la porter ! Nous sommes largement en avance à l'arrêt du bus mais celui-ci ne passe pas à l'heure dite et nous le prenons quand il arrive 1h après...Le ciel est bas et gris mais en arrivant à destination le vent se lève et dégage toute cette grisaille, du coup il fait même chaud.

le bourg de Tarbert est assez important et animé, toutefois ils n'ont pas de supermarché; cela s'explique peut-être par la proximité relative de Stornoway à 1h de route. Comme c'est une arrivée de ferry ( qui vient de l'île de Sky) ils ont un office du tourisme: il n'y a malheureusement aucun circuit en bus qui fasse le tour de l'île alors qu'il y a plusieurs choses à voir, quel dommage ! Il faut donc choisir une destination et s'en tenir là car c'est très compliqué de vouloir en faire plusieurs d'un coup sauf si c'est très proche ! Nous choisissons la pierre levée appelée « Mac Leod Stone », l'île appartenant au clan Mac Leod; le chauffeur s'arrête sur un « passing place » rien que pour nous et on se met d'accord pour qu'il nous reprenne au même endroit à son retour; nous avons une petite heure devant nous ! Le bus traverse donc l'île d'Est en ouest; le paysage est particulièrement désolé et austère sur cette île, très peu d'herbe et des cailloux partout comme si la main d'un géant avait pulvérisé les rochers en éparpillant les morceaux ! Mais alors quand on débouche entre 2 montagnes sur la côte ouest, le paysage est à vous couper le souffle: la mer est dans toutes les teintes de turquoise bordée de plages immenses de sable blanc.....la pierre levée est sur une butte qui domine la mer que l'on atteint en passant d'une dune à l'autre; le spectacle de cette mer turquoise se déploit devant nous sur 180° …..que la nature est belle !!!

Les côtes Est de toutes ces îles sont très montagneuses avec de grandes échancrures, les lochs et souvent très austères alors qu'à l'ouest ce sont principalement des grandes plages avec très peu de lochs. L'île de Harris est également réputée sur son tissu le « tweed », tissu on ne peut plus Ecossais, et que les îliens ont su développer et mettre à l'honneur puisqu'il qu'il est le plus réputé; ici à Tarbert il y a un énorme entrepôt où on peut l'acheter au mètre et un magasin de vêtements prêts à l'emploi. Je me suis acheté un magnifique chapeau pour l'hiver moi qui souffre du froid à la tête ce qui participe à mes trop nombreuses migraines.

Pour en revenir aux moyens de transport ici, les bus sont privilégiés et servent à tout et le transport scolaire, poussé à l'extrême, est accessible au public; le chauffeur qui nous a déposés à la pierre conduisait un minibus dans lequel il était monté sur le parking public à Tarbert; mais ce chauffeur venait d'arriver de Stornoway avec un bus normal de taille qu'il avait garé sur ledit parking en attendant de retourner à Stornoway; en repartant il est passé par les écoles , tout en ayant déjà des passagers, (les bus s'arrêtent devant chaque école et même si l'une d'elles se trouve en face d'une autre, le bus va faire demi-tour plus loin et revient s'arrêter devant cette école, les enfants ne traversent pas) et à déposé chaque enfant le plus près possible de sa porte, quitte à faire un détour ! Le nôtre, qui était spécifié bus scolaire, est rentré par le chemin des écoliers, le bien nommé car des détours il en a fait pour déposer chaque enfant devant chez lui ! C'est sûrement une question d'organisation et personne ne trouve à redire ! En passant devant un hôtel il y a eu aussi un arrêt pour un colis à déposer....

Nous sommes rentrés de relativement bonne heure; et notre annexe qui faisait trempette...on ne l'avait pas assez montée...Il faisait si chaud que j'ai enfilé le short, sorti un fauteuil et lu dehors au soleil; il faisait 21°C quand même !

Dimanche 1 juillet; île de Scalpay

hier pluie et vent au programme, donc rien d'intéressant à raconter. Il a tellement plut cette nuit que la température a bien chutée et ce matin il ne faisait que 11°C; nous attendons que le ciel se soit dégagé et les températures plus avenantes pour aller nous promener à pied.

Le village est complètement mort le dimanche et les seules voitures qui circulent sont pour aller à l'office religieux; même les jeux publics pour enfants sont fermés et Interdits le dimanche, c'est dire si le dimanche est sacré ici ! Mais de toute évidence, les ados sont comme ailleurs et traînent leur ennui en fumant tout en cherchant à faire un tour de couillon du côté des bateaux de pêche.....


notre promenade nous mène vers l'extrémité Est de cette île: il paraît que dans ces parages on peut y voir des baleines mais nous n'avons rien vu même avec les jumelles; la route qui sort du village va très loin après car il y a énormément de maisons hors village. Après la route, le sentier des moutons à travers les rochers et la tourbe; le vent est bien tombé et il fait chaud maintenant; nous avions emmené de l'eau et des biscuits pour le goûter que nous avons pris bien installés, le dos contre un rocher, à admirer le beau paysage avec l'île de Sky au loin.

Lundi 2 juillet; île de Scalpay

la journée avait plutôt bien commencée avec peu de vent et un beau ciel bleu mais il fait encore assez froid et quand le vent s'est levé vers 10h, l'impression de froid a augmenté; mais bon , comme aurait dit notre amie Lynda, c'est un « washing day », c'est à dire un jour à lessive quoi ! Donc ce matin nous avons fait du bruit avec le groupe électrogène pour faire tourner la machine à laver, avoir de l'eau chaude à volonté pour la douche,etc....

Nous avions décidé de nous faire beaux et propres pour aller déjeuner au tea-room en l'honneur de l'anniversaire de Bernard; mais juste avant de bien s'habiller, bernard a poussé un bon juron en allant éteindre le groupe: le gasoil que nous venions de transvaser dans la cuve du groupe était toute dans la cale du bateau à cause d'un coude du filtre à gasoil qui s'était dessoudé

Bernard pestait...juste aujourd'hui !!! Il a repompé ce gasoil dans sa cuve (ce n'était pas trop sale là où il s'était répandu), il s'est relavé, on a tout ouvert pour l'odeur pendant un bon moment et on est descendus déjeuner. Et à la place de la sieste, il a réparé son filtre...

Hier soir il est rentré 3 bateaux dans notre anse, qui sont tous repartis avant 9h ce matin et ce soir il est rentré...un français ! Il y avait longtemps que nous n'en n'avions pas vu !

Bernard pour se changer les idées est parti là-dessus pêcher avec l'annexe, oh pas longtemps: au bout d'une demi-heure il rentrait avec quelques maquereaux, un petit lieu et un gros; nous n'avons gardé que le gros et il est allé offrir le reste aux Français...qui nous ont invités à l'apéro; ce qui a fait dire à ma fille, qui avait téléphoné pour l'anniversaire de Bernard, que même au bout du monde on arrive quand même à se faire invités à l'apéro chez d'autres ! Et ils sont venus chez nous grignoter un petit quelque chose et nous avons passé une excellente soirée: ils habitent près de Serre-Chevalier dans les Alpes et on voyagé beaucoup plus et beaucoup plus loin que nous avec leur Ovni en alu mais ils n'ont pas la chance d'être à la retraite malgré leur âge similaire au nôtre; ils repartent demain mais nous aussi et nous devrions nous retrouver à Stornoway.

Peu après leur arrivée, un petit voilier Ecossais est arrivé, qui nous a fait 3 fois le tour de notre bateau en nous rasant, pour finalement jeter l'ancre juste entre « Flocon de mer » et nous mais très près d'eux...et nous ne sommes que 3 bateaux !

Mardi 3 juillet;île Lewis; loch Mariveg

personne n'est parti en trombe ce matin ! L'Ecossais s'est juste déplacé pour se mettre ...contre nous maintenant mais comme il n'y a pas de vent …

tout le monde était à terre: nous pour reprendre du pain et reprendre la météo sur internet et Christophe, Florence et son père pour aller marcher et reprendre aussi la météo; en revenant à son annexe, Christophe a fait la rencontre d'un îlien d'origine, marié à une Française et vivant en France qui lui a demandé s'il pouvait l'interroger sur les raisons de sa venue dans ces îles éloignées; le seul problème c'est qu'il n'a guère eu le temps de lui poser des questions à son tour. Les seules choses importantes qu'il ait apprises sur l'île c'est que celle-ci se vide de ses habitants, que le propriétaire terrien de l'île veut la céder aux habitants qui n'en n'ont pas les moyens, que l'école vient de fermer ses portes définitivement faute d'élèves et que l'épicerie à été créée par la communauté entière à condition toutefois que les habitants se servent là ( ils revendent à prix coûtant avec une toute petite marge pour subvenir aux frais d'entretien et dédommager ceux qui y servent). Il faudrait y retourner pour poser plus de questions....

Après déjeuner « Flocon de mer » s'en va vers les îles Shiant ( elles se trouvent entre l'île de Skye et les Hébrides) et nous vers un petit loch un peu avant Stornoway; il n'y a pas de vent et le peu qu'il y a vient du nord donc face à nous comme d'hab.! La mer est assez agitée et quand nous passons un petit cap après lequel nous remontons vers le nord, nous avons le courant pour nous, mais contre le vent, et cela devient vite très inconfortable; 4h comme çà n'a rien d'agréable car la mer est particulièrement hachée. Pour rentrer dans ce petit loch fermé par plusieurs petites îles et îlots

il y a 2 passes: une large mais peu profonde et l'autre étroite et profonde; comme la marée est haute nous rentrons par celle qui est large. A l'intérieur c'est un lac sans une ride et avant de mouiller nous nous enfonçons dans un dédale d'îlots; là on n'entend plus rien, le calme et le silence enfin....

Mercredi 4 juillet; loch Mariveg

enfin un vrai jour d'été ! Un jour béni des Dieux ! 17°C de bon matin et 23°C toute la journée et elles sont longues ici ...on a pu tout ouvrir, manger dehors, lire au soleil en maillot etc.... vous allez me dire que pour faire çà plus souvent on avait qu'à rester au sud, eh oui mais c'est si beau ici !

Le « Flocon de mer » est arrivé dans la matinée et a mouillé loin dans l'entrée du loch; en allant nous promener nous allons les voir et restons à bord pendant 1h à papoter au soleil; finalement nous décidons d'aller faire une virée avec les annexes dans ce dédale d'îlots, après quoi nous débarquons sur une île un peu grande faire une promenade à pied. Les phoques sont là juste devant nous à nous surveiller et viennent près des annexes, c'est un spectacle dont on ne se lasse pas !

Nos amis partent tôt demain matin pour Stornoway où le père de Florence doit reprendre l'avion vendredi de bonne heure; nous rentrons donc dîner seuls au soleil dehors; à 23h il ne fait toujours pas nuit et il fait toujours 20°C !

Jeudi 5 juillet; loch Mariveg

pas de chance: brouillard ! Nous qui étions restés là pour aller en haut d'une montagne voir le pays depuis les hauteurs et prendre des photos.....

vers 14h, le brouillard prend un peu de hauteur et nous en profitons pour descendre à terre mais l'accalmie sera de courte durée et nous retournons à bord quelque peu frigorifiés après être allés par la route jusqu'à un loch d'eau douce; pendant notre absence quelqu'un nous a mis un sac plastique dans l'annexe avec 3 gros maquereaux ! Çà c'est rudement gentil et on pense que c'est le propriétaire de la maison qui est la plus près du bateau ( c'est la première jolie maison que l'on voit dans le coin !) qui nous a fait ce cadeau car il rentre souvent chez lui en ciré, il doit donc être pêcheur pro.; on l'a croisé 2 fois pendant notre promenade et à chaque fois il nous a salués gentiment; non que les gens d'ici ne le fasse pas systématiquement mais on aurait dit qu'il y avait de la connivence entre nous...

Vendredi 6 juillet; Stornoway

cette fois nous sommes au nord des Hébrides ! La pointe extrême nord est encore un peu plus haut mais Stornoway est la ville la plus au nord de ces îles et la capitale des Hébrides; cette ville est aussi importante et aussi grande que Oban.

Mais si nous avions fait confiance à la météo d'hier au soir, nous serions restés là où nous étions ! Heureusement pour nous le vent a pris son temps pour reprendre son souffle, ce qui nous a laissé le temps d'arriver à destination; le brouillard était toujours là au départ quoiqu'un peu plus haut et il n'y en avait pas à Stornoway. Nous étions bien renseignés par nos amis du « Flocon de mer » pour accoster là où il fallait pour demander à rester: le port de plaisance par lui-même consiste en 2 pannes flottantes au fond du loch , au demeurant très étroit, où il n'est pas très raisonnable pour nous d'aller nous y fourrer mais devant le Harbourg Master (le bureau du port en quelque sorte) on peut rester le long du quai qui sert aux cargos ; il est très haut et ce quai est monté sur pilotis ce qui fait qu'avec 4m de marnage les amarres doivent être très longues; sur le milieu de la longueur du bateau, nous avons une échelle totalement à la verticale pour monter sur ledit quai.

« Flocon de mer » est sur bouée très près de nous et le père de Florence n'est pas parti car l'avion n'a pas décollé à cause du brouillard; il y aura une deuxième tentative ce soir mais le brouillard après s'être bien dégagé tout l'après-midi est retombé vers 18h empêchant les avions d'atterrir et de redécoller; il est retourné à bord dégoutté ! Demain matin peut-être....le problème c'est que ses 2 correspondances sont à l'eau elles aussi ! Une gentille jeune femme américaine qui était venue rendre visite à ses grand-parents ( qui l'a ramené les 2 fois de l'aéroport et qui parlait français) lui a raconté que lorsqu'elle venait voir sa famille, elle s'y prenait 3 jours avant son retour pour les Etats-Unis pour quitter les Hébrides car ce genre de problèmes à l'air récurant...

Sans le brouillard il fait chaud ici; nous nous rendons au supermarché en priorité et je vais prendre rendez-vous chez une coiffeuse pour lundi. C'est une belle ville très animée avec plein de beaux magasins et nous allons nous renseiger à l'office du tourisme pour une soirée musicale, les bus ou alors une location de voiture comme on nous l'a conseillé. A partir de jeudi prochain et pendant 4 jours il va y avoir un Festival de musique Celtique, nous allons donc rester la semaine ici; de toute façon il y a plein de choses à voir sur cette île ! Ce soir après dîner nous sommes allés tous les 4 entendre de la musique dans un pub près du quai; il n'y avait qu'un musicien mais c'était très agréable comme musique et comme chansons et nous avons passé une très agréable soirée.