jeudi 27 juillet 2017


Dimanche 9 juillet ; Teelin (nord de la baie de Donegal)

Samedi en fin d'après-midi, après notre retour de notre promenade à terre, alors que nous étions tranquillement en train de lire, un petit bateau de pêche est passé et nous a demandé l'autorisation de nous prendre en photo....

Comme dit Bernard on ne nous demande pas souvent l'autorisation ! Le propriétaire qui conduisait était accompagné d'un autre monsieur et d'une jeune fille munie d'un appareil photo ; ils nous remercient et vont au fond du lough (ici ce ne sont plus des « lochs » mais des « loughs ») et ils reviennent.

Là ils passent très près de nous, nous demandent d'où on vient en France et nous offrent.....2 beaux homards !

Qui sont passés à la casserole tout de suite ….

L'un d'entre eux nous a servi de repas en suivant....

Les Celtes sont décidément des gens très généreux !

Il faisait plutôt beau temps hier ; nous avons commencé la journée par une petite excursion dans le fond du lough qui est très large , un peu comme une petite mer ; des bancs de sable partout qui serpentent. C'est très joli, très habité....Nous n'avons pu ramasser que quelques grosses moules mais pas une coque ou de bigorneaux....moi j'appelle ce genre d'endroit « du sable stérile » ! Et encore les moules il a fallu chercher, pas de doute les oiseaux savent mieux les repérer que nous malgré leur cachette sous les algues !

Inutile de chercher des photos du drone, nous sommes à moins d'1km d'un aéroport et même si celui-ci n'est pas Roissy....

Vous n'aurez peut-être pas beaucoup de photos du drone ici en Irlande car il nous faudrait une autorisation spéciale pour le faire voler mais l'histoire ne dit pas à qui il faut la demander ni où ….

Cet aprem, nous sommes allés à terre pour aller voir ce fameux pub où il y a de la musique traditionnelle le lundi soir ; John nous l'avait recommandé et nous avait recommandé de voir le propriétaire. Mais dans la journée celui-ci ne doit pas y être et le jeune qui servait n'était pas très sociable : des étrangers je n'en ai rien à faire...on a eu du wifi et on a pu vous envoyer le dernier message du blog....

Au retour on a un peu discuté avec le gars d'un des 2 gros bateaux du port : il l'avait échoué pour faire la sous-marine et comme il flottait de nouveau à notre retour du pub on l'a aidé à le retourner ; le nez vers l'entrée du port, j'entends bien...

Ce matin il fallait sortir de notre mouillage de bonne heure car il n'y a pas assez d'eau pour sortir ensuite. Après nous avions le choix entre aller prendre un autre mouillage jusqu'à demain ou en prendre un provisoire, le temps que le vent change de direction et passe au nord.

Nous avons pris la deuxième option et ce n'est certainement pas ce que nous avons fait de mieux....Il pleut ou plutôt il s'est établi un bon crachin depuis cette nuit rendant la visibilité extrêmement réduite ; le vent qui soufflait à 20-25nds de sud-ouest depuis plusieurs jours à laisser une grande houle et le vent aujourd'hui n'a pas tourné comme prévu au nord-ouest. Ce vent est resté ouest-sud-ouest, on l'avait dans le nez ainsi que les vagues du vent, croisé avec la grande houle : pas très confortable !

J'avais pris quelque chose pour le mal de mer mais c'était limite.

Ce soir les nuages sont montés à mi-falaises, celles-ci étant hautes de 595m sur la côte sud de Malin More Head.

Malin More Head est une autre pointe que Malin Head, bien connue celle-ci pour la zone météo a laquelle elle a donné son nom.

En arrivant à Teelin pour mouiller derrière la jetée pour être un peu abrités de la houle, nous avons vu un petit bateau venir à nous pour nous demander d'attendre ailleurs une demie-heure avant de mouiller là parce qu'il y avait des courses de yoles en cours : il y avait 5 équipages de filles qui ramaient sous la houlette d'un homme qui criait pour garder le rythme. Cela nous a rappelé de bons souvenirs à Bernard et moi!!!

On n'a rien pu voir du paysage tant les nuages étaient bas....

Tout était gris et uniforme ; il y a 10 ans je n'avais pas vu cette partie de la côte car j'étais en France (au moment de la naissance d'Estelle) et cette fois je n'aurais rien vu à cause du temps....

Mais ici cela a l'air très vert et sûrement sympa avec du soleil....

Lundi 10 et mardi 11 juillet ; Coonawilleen Bay / Galway

vous aurez du mal à trouver où se trouve cette baie : c'est un endroit planqué entre plusieurs îles à l'entrée du golfe de Galway côté Nord .

Bon revenons à lundi matin : très beau temps et plein soleil !

Et c'est vrai que c'est très joli ici avec ce soleil ; et très habité...

Bernard voulait prendre l'option de ne partir que ce soir et moi dans la matinée puisque le vent avait déjà l'air favorable.

Pour me faire plaisir nous sommes partis en fin de matinée en longeant d'un peu loin les belles falaises de 595m de Slieve League qui sembleraient dans les plus hautes d'Europe mais c'est ce qu'ils disent tous !

Bref on a fait du moteur toute la journée parce que le vent est tombé....

Il y avait une longue houle de Sud-ouest et quand le vent a repris de nord-ouest on avait en plus le clapot du vent.

Le vent a bien soufflé en fin d'après-midi et cette nuit : on a fait une grosse partie de la route avec le code D et à 3h du matin il a fallu le rentrer parce que le vent avait trop forci, pour installer les autres voiles. Mais au matin le vent a fait comme hier, il est tombé et comme nous ne faisions plus que 1nds nous avons remis le moteur avec les voiles jusqu'à ce que cela soit parfaitement inutile.

Pour ce qui du ciel, en début d'après-midi lundi les nuages sont arrivés avec un peu de crachin et le soleil est revenu mardi dans la matinée.

Le vent a repris quand nous avons obliqué vers l'Est dans le golfe de Galway et nous l'avons eu dans le nez à ce moment-là.

Nous avons choisi un mouillage pas trop en dehors de notre route mais protégé à la fois du vent actuel et du sud-ouest annoncé pour demain et surtout à l'abri de la longue houle pour ménager un peu mon estomac....A force de prendre des cachets ça n'a pas été trop mal mais j'ai peu manger...régime !

Le paysage ici ressemble au paysage des Hébrides : des cailloux partout, des maisons malgré tout partout aussi, pas ou peu d'arbres et de belles petites plages de sables très clair entre les cailloux.

De quoi vivent les gens, mystère ; enfin pas tout à fait puisqu'il y a une carrière à côté d'où nous sommes. Il y a des parcs à saumons et des filières à moules, les éternels moutons et des vaches....

Mercredi 12 juillet ; Coonawilleen Bay

nous n'avons pas réussi à trouver du wifi ouvert mais Bernard arrive à brancher mon tel sur son ordi pour avoir les cartes météo parce qu'il l'utilise comme modem ; vous n'avez rien compris ? Franchement moi non plus ...mais ça marche ! En fait il utilise le réseau téléphonique....pour moi c'est du chinois tout çà !

On ne peux pas être bon partout...

là c'est l'été ! Ça ne pas durer mais c'est rudement bon !

Tout est ouvert ; on peut enfin tout aérer tout ce qui n'est pas complètement sec comme nos blousons . Ils ne sont pas trop secs parce qu'ils ont reçu des embruns d'eau de mer et le sel fait qu'ils ne sèchent pas complètement ; comme ce sont des blousons « étanches » je ne peux guère les laver mais peut-être que je les passeraient au jet....quand il fera très chaud !

Pour le moment plus besoin de chauffage, de duvet sur le lit et j'en passe...

Bernard est allé pêcher cet aprem ; j'avais l'intention d'aller à la plage mais le petit vent et le ciel qui était devenu voilé m'en ont dissuadé et bien sûr...je l'ai regretté !

On a pu déjeuner et dîner dehors....il y a longtemps que cela ne nous était arrivé....

Il a ramené 4 beaux lieus et il a ramené quelques infos sur le coin en croisant un autre pêcheur amateur qui s'est arrêté pour parler : il y a un pub au pont entre 2 des îles, juste à côté et donc du wifi.

Sur la carte routière (nous en avons toujours une du secteur où nous nous trouvons car on peut ainsi y voir les sites historiques qui ne se trouvent pas sur les cartes marines) nous avons vu qu'il y avait en fait un gros village dans ce coin-là et sûrement la possibilité de prendre un bus pour Galway. On connaît déjà cette ville, qui est je crois la plus grande après Dublin, mais on pourrait la visiter avec un autre œil dorénavant surtout que nous n'avons plus les mêmes centres d’intérêt qu'il y a 10 ans....

Ce même pêcheur lui a donné des maquereaux qui nous ferons un excellent gratin avec des courgettes....j'ai une très bonne recette !

Quand aux lieus on va les fumer : c'est excellent ainsi et ils se gardent très bien ; maintenant on gère mieux la préparation des poissons avant fumage....parce que cela ne se fait pas comme çà !

C'est assez long comme processus....

C'était calme et reposant aujourd'hui.....

Ce soir nous avons appelé notre amie Christiane pour avoir un ou une équipière avec nous pour les 5 ou 6 jours de traversée pour l'Espagne : malheureusement elle ne peut pas se dégagée, nous avons donc pris contact avec notre plan B, c'est à dire Angus....qui meurt d'envie de venir !

Jeudi 13 juillet ; Coonawilleen Bay

on a bien failli ne pas avoir de plan B pour la traversée mais comme on la fera avant début août, en principe, et Angus va donc pouvoir venir nous rejoindre le 20 juillet. Il a réservé sa place d'avion Glasgow-Cork et là il prendra un bus ou plusieurs bus suivant où nous serons.

Le temps aujourd'hui est conforme aux prévisions : pluie intermittente et vent de secteur sud-ouest 25nds.

Normalement nous repartons vers Tralee, plus au sud, dimanche.

Là nous irons au port pour y faire le plain de gazoil et de vivres fraîches pour la traversée. Je pense et j'espère que notre ami Angus appréciera nos réserves mais là-dessus je ne suis pas trop inquiète car il est commandant dans la Marine Marchande et a toujours naviguer de par le monde sur des cargos....

Samedi 15 juillet ; Coonawilleen Bay

c'est un véritable désastre la météo cette année !

Pluie et vent ou bien....vent et pluie....

C'est vrai qu'il fait un tout petit peu moins froid que plus au nord mais c'est loin d'être l'été et les Irlandais autant que les Ecossais sont navrés de voir leur été gâché ainsi...l'hiver y est déjà assez rude alors sans été pour se retaper...

Nous avons navigué quelques années en Bretagne et les gens ne voulaient plus y aller à cause du mauvais temps...nous avons eu 2 fois 11°C à Brest en plein mois de juillet....mais là cela fait quelques années maintenant qu'ils ont un bel été !

Bon de toute façon on ne peut rien y faire à part attendre....

On devrait partir demain, le vent a commencé à tourner ce soir.

Dimanche 16 et lundi 17 juillet ; Baltimore (au sud)

départ sous la grisaille mais cela s'est vite arrangé ; le vent était de nord-ouest donc bon plein au début et puis graduellement il a baissé mais jusqu'à la fin de l'après-midi on a pu faire que de la voile avec le code D puis on a mis le moteur tout en restant aidés des voiles.

Comme le vent nous portait bien, pour une fois, et qu'Angus pensait que ce serait mieux de partir du plus sud que l'on pourrait (en quoi nous étions bien d'accord!) nous avons donc pris la décision, pendant qu'il en était encore temps, de sauter l'escale de Tralee et de filer tout de suite sur Baltimore au sud.

On pourra tout aussi bien faire le plein de gasoil là-bas que dans le port de Tralee (qui se trouve à Fenit très exactement).

La mer n'est pas de tout repos avec de nouveau des houles croisées et je ne vous fais pas un dessin sur ce qu'en pense mon intestin....si si j'avais pris et j'ai repris des cachets en route mais je n'ai pas été en grande forme ; je mange si peu en navigation comme çà, que j'aurais repris la ligne quand nous arriverons en Espagne après 5 jours de traversée....

Il a fait grand soleil ces 2 jours et doit faire chaud à terre était donné que nous avons 15°C en mer...

Est-ce que c'est parce que nous sommes plus au sud et qu'il y a plus de plancton dans l'eau mais toujours est-il que nous avions de nouveau un magnifique sillage phosphorescent cette nuit: on aurait dit que nous avions un projecteur sur l'hélice . Même quand on tire la chasse d'eau (sur un bateau l'eau qui coule dans le wc est de l'eau de mer) on voit la phosphorescence.....en fait, quand j'y pense nous n'avions pas ça plus au nord, pourtant je me lève quelquefois la nuit pour aller aux toilettes....

Pendant la prochaine traversée j'essaierais de prendre une photo ; bien sûr nous avions déjà eu souvent ce phénomène avant de monter plus au nord mais nous avions oublié comme c'était beau !

Dès que nous avons changé de route pour aller plus vers l'Est vers Baltimore nous avons eu le vent dans le nez mais l'avantage c'est qu'il a cassé la houle.

Nous avons eu un splendide lever de soleil !

Nous nous attendions à trouver le sud de l'Irlande changé ….

Nous étions venus il y a 10 ans et en mai....

Mais le changement pour nous est d'autant plus important que cela fait 7 ans que nous naviguons dans des eaux calmes et peu peuplées de bateaux de plaisance.....

Remarquez que cette évolution pour un petit village comme Baltimore est normale : il n'y avait qu'une dizaine de bateaux en 2007 et maintenant il y a 200 ou 300 bateaux sur bouées.

Dans le tout petit port de pêcheurs qui était vide mais où venait accoster les bateaux des îles environnantes il y a maintenant 3 catas d'une douzaine de mètres pour transporter les touristes voir les animaux marins et un gros voilier qui fait du charter à la journée + une panne flottante pour leurs zodiacs avec porte et digicode pour y accéder ; si vous voulez y laisser votre annexe il faut aller voir la Maître de Port (celui qui tient le petit shipchandler car il n'y a pas encore de Capitainerie) qui vous fera payer 5 euros pour la journée et vous donnera le code, du moins c'est ce qui est écrit....

Le quai extérieur des pêcheurs a été élargi et renforcé ce qui permet à un bateau de notre taille d'accoster pour faire le gasoil et l'eau, ce qui était assez compliqué à faire auparavant....

Il y avait des régates de jeunes sur des petits dériveurs (comme des Lasers) et çà circulait dans tous les sens à notre arrivée.

Nous sommes arrivés dans l'après-midi et vers 5h nous sommes allés à terre boire une bonne bière à la terrasse du pub au soleil : comme c'était bon !!! ça aussi nous avions oublié comme c'était bon !

Mardi 18 juillet ; Baltimore

nuit calme et bien reposante...

Il fait un temps magnifique et chaud ; on peut enfin relégué le poêle....et tout aérer !

A 9h Bernard est descendu voir quand on pourrait venir à quai faire les pleins de gasoil et d'eau ; Nous sommes partis nous mettre le long du quai dès son retour. Il y a 10 ans nous avions été étonnés par l'exactitude des livreurs de fuel mais là on a bien attendu 1h...pas grave en soi, on avait le temps...

Le quai était plein de déchets en tout genre et quand le vent s'est levé nous avons hérité d'un tas de cochonneries plus de la grosse poussière noire ; on en a été quittes dès notre retour au mouillage à rincer à l'eau de mer tout le bateau. Mais maintenant plus besoin de bottes pour faire çà ! Nus pieds ça va bien ! L'eau n'est pas si froide....

Cet aprem nous sommes allés faire « du social » comme dit Bernard ; on est allés voir nos voisins directs.

Des anglais avec un joli bateau en bois plus gros et plus lourd que nous mais la dame parle français et elle avait l'air sympa ; elle est même très sympa. Son mari était parti pêcher avec son annexe, nous ne l'avons donc pas rencontré.

Derrière nous nous avions un français qui était arrivé ce matin ; il y a beaucoup de bateaux français au mouillage, des Bretons bien entendu ! Ils étaient enchantés de nous accueillir et contents que nous soyons venus les voir ; on a discuter un bon moment avant de rentrer à notre bord.

Mercredi 19 juillet ; Baltimore

dure journée !

Le vent qui soufflait fort d'Est hier a viré (comme prévu) à l'ouest-nord-ouest pendant la nuit en mollissant ; mais il devait remonter assez fort dans la journée.

Avant de descendre prendre notre bus pour Skibbereen afin d'y faire des courses avant de partir, Bernard a rallongé la chaîne : 45m dans 5m d'eau cela devrait aller....même si le vent a tourné l'ancre devrait suivre sans problèmes, ce n'est pas la première fois que cela se passe comme ça et nous n'avons jamais eu de soucis....

Quand nous arrivons dans le petit port Bernard s'aperçoit qu'il n'a pas pris ses bottes pour mettre les roues à l'annexe et la tirer sur la pente de la mise à l'eau. Qu'à cela ne tienne, on va au ponton ; mais là pour sortir il faut aussi le code d'accès ….Très heureusement pour nous un monsieur arrive, nous ouvre et nous donne le code en nous disant d'aller voir le Harbour Master. Justement celui-ci arrive et nous dit que c'est OK puisque nous avons le code et refuse que l'on paye...parfait !

A 10h nous prenons donc notre bus ; 20mn après nous sommes à Skibbereen.

On va d'abord faire un tour en ville ; ce n'est pas très grand et nous l'avions déjà visitée. A 11h30 on va manger un bon breakfast Irlandais et on va à Lidl et à l'autre supermarché dont j'ai oublié le nom.

Nous avons raté de peu le bus de retour de 13h30 et il crachine pas mal on va se réfugier au pub qui se trouve à l'arrêt du bus.

Le prochain bus est à 16h on a le temps de voir venir...

Et là il s'est passé quelque chose de très curieux, c'est du moins comme çà que je le ressens : il m'a pris une espèce d'envie irrépressible de sortir et aller faire un tour des magasins de la rue principale. Je passe devant la pharmacie en me disant qu'il faudrait que je m'y arrête au retour renouveler les cachets pour le mal de mer (on ne trouve pas en France ceux que je prends) et je continus à marcher sur le trottoir quand j'entends quelqu'un m'appeler par mon prénom : je me retourne et là je vois Eva, notre voisine française de bateau qui me dit : « vous avez un gros problème sur le bateau, il est en train de chasser ! »

Je reste un moment interloquée et je ne trouve rien de mieux à lui dire que « mon bateau ? »

Elle me répond que oui , que son compagnon a été voir et a appelé le Harbour Master et qu'il faudrait que l'on rentre rapidement...

Je ne me souviens même pas si je lui ai dis merci, j'ai pris mes jambes à mon cou et j'ai couru jusqu'au pub.

Ce n'était pas très loin mais je n'avais pu un brin de salive en arrivant. Bernard me voit arriver comme çà et après lui avoir expliqué brièvement la situation, je demande au barman de nous appeler un taxi.

Ayant bien compris qu'il y avait une situation d'urgence (nous avons eu le temps de lui expliquer le quoi du comment) il a appeler 2 taxis et a fait venir celui qui était libre tout de suite ; 2mn après il était là et 15mn plus tard nous étions sur le port.

Notre Romico était certes plus près du port mais apparemment l'ancre c'était replantée toute seule, il n'y avait personne autour, ouf !

Mais bien sûr quand vous êtes pressés, rien ne va bien : le moteur de l'annexe ne voulait pas démarrer ; le clapot était assez gros mais çà on a déjà vu. Arrivés au bateau, j'ai réussi à débarquer rapidement ainsi que nos sacs de provisions sans dommage mais quand Bernard a fixé l'annexe sur ses amarres qui nous permettent de la remonter, une des poulies a perdu son axe avec les coups de boutoirs de la mer. Heureusement que mon Nanard est à l'aise sur une annexe qui bouge comme çà mais il a fallu qu'il remonte à bord pour refixer l'axe.

Nous avions mis le moteur en marche en attendant et au cas où mais nous ne bougions pas.

Aussitôt l'annexe remontée nous avons relever l'ancre et nous sommes allés remouiller loin du port un peu plus à l'abri du vent et de la mer.

On avait pas tant dérivé que çà et nous ne nous expliquons pas ce qui est arrivé....peut-être la vase est-elle trop molle et très profonde comme à Marivaig où nous ne tenons jamais avec du vent....tous nos voisins avaient changé de place sauf notre anglais à côté...

Notre voisin français avait changé de place lui aussi mais était parti plus loin que nous, sa compagne prenait un autre bus pour Cork où elle prenait un avion et nous n'avons pas vu le Harbour Master ; conclusion on n'en saura pas davantage pour le moment...

 
Si je n'étais pas sortie, je n'aurais pas rencontrée Eva et même si la ville n'est pas grande elle ne nous aurait pas trouvés à moins de rentrer dans tous les pubs....

Le hasard ? Çà je n'y crois pas beaucoup....il fallait que je sorte...

Mais tout est bien qui finit bien ….et nous avons eu de la chance !

Ce soir il faisait très beau avec une bien belle lumière.

Jeudi 20 juillet ; Baltimore

préparation du bateau pour une traversée plus longue que ce que nous avons déjà fait ; 5 jours c'est une première pour nous....

La cabine avant et la couchette sont prêtes pour notre équipier.

Il ne me reste qu'à cuisiner un peu pour avoir des choses toutes prêtes à manger à toute heure en navigation ; cela tombe bien que nous ne gardions guère d'habitude en mer car Angus n'a déjà pas les mêmes habitudes que nous...

La nuit prochaine le vent devrait souffler très très fort d'ouest mais comme on attend notre équipier pour demain matin, on n'a pas envie de changer de place...

Vendredi 21 juillet ; Baltimore

on a bien été punis de n'avoir pas eu le courage de changer de place, parce qu'à 2h du matin il a bien fallu en changer de place....

on a encore chassé....et là on ne peut pas dire que c'est la faute à d'autres....tout simplement la vase du fond doit être trop molle et épaisse car c'est bien la seule raison que nous voyons....et tout ça bien entendu sous la pluie et les rafales à 38 nds...

On est allés se réfugier près de l'île Sherkind (qui ferme la baie) pas très loin des autres bateaux ; mais là on prenait la houle de dehors par le travers...

nuit assez agitée en somme !

Le vent est tombé au lever du jour mais il doit reprendre ce soir.

Retour près du port pour récupérer Angus qui arrive vers 10h30.

Malgré le vent il fait un beau soleil et en fin d'après-midi on a encore changé de mouillage, ça commençait à redevenir très agité...

La seule bonne nouvelle c'est que la météo s'arrange à partir de demain et donc nous partons demain pour traverser vers l'Espagne.

Durée minimum 5 jours et c'est une première pour nous ; l'avantage c'est que nous avons un vrai marin avec nous puisque notre ami Angus est commandant de Marine Marchande sur les cargos ; il est à la retraite maintenant mais il continue d'accepter des contrats quand la mer lui manque de trop (il a quand même un petit voilier) ou qu'il s'ennuie comme l'hiver dernier où il est parti 5 semaines aux îles Faukland.

Cela me tranquillise d'avoir une autre personne à bord et ce sera beaucoup plus confortable pour veiller la nuit...

Samedi 22 au mercredi 26 juillet ; Espagne / La Corogne

ma première impression d'une traversée comme celle-ci c'est que c'est long...on a beau avoir des livres à lire, discuter de choses et d'autres, faire des sudokus et pour moi broder, le temps ne passe pas vite en mer.

Samedi il a fait grand soleil, ce qui nous a maintenu une bonne température dans le bateau et le vent était juste ce qu'il nous fallait, environ 20nds avec des hauts et des bas.

On a pu ainsi faire pratiquement 24h rien qu'avec les voiles : un coup le code D et une autre fois les autres voiles.

Mais la mer, elle, était très agitée et chaotique ….assez désagréable...

Dans la nuit nous avons remis le moteur en marche avec les voiles. Peu de vent les jours suivants, donc pratiquement tout le temps le moteur, à quelque chose près.

Notre ami Angus s'est très bien adapté à notre vie sauf qu'il avait été très malade 3 semaines avant avec une antibiothérapie de 3 semaines et il disait qu'il avait perdu l'appétit ; le mouvement du bateau lui a donné un peu la nausée les 2 premiers jours, ainsi qu'à moi d'ailleurs...Mais je m'étais mis un patch derrière l'oreille et je n'ai pas vraiment été malade.

A nous 3 nous n'avons pas pris de rythme spécial pour les quarts de nuit mais nous avons réussi à bien dormir malgré les mouvements quelquefois violents du bateau .

Plus on descendait vers le sud, plus il faisait chaud naturellement et le dernier jour tout ce qu'il était possible d'ouvrir nous l'avons ouvert. Sur 4 jours 2 ont été avec une mer et un ciel gris et les 2 autres jours avec du soleil et une mer bien bleue.

Au milieu du parcours nous avons mis 2 lignes de traîne ; les 2 ont bien fonctionné mais les poissons ne sont pas arrivés jusqu'à bord...dans le premier cas ce devait être un gros car il a réussi à détordre l'hameçon....il est inutilisable ! Et c'est arrivé dès que Bernard a commencé à le tirer.

Nous avons réussi à faire venir le deuxième jusqu'au bateau mais il a décroché en cognant sur la coque, grrrrr.....

Nous sommes restés des heures sans voir un bateau à l'horizon, voir même une journée entière ; s'il y en avait eu notre AIS nous l'aurait dit ainsi que le radar. Mais on avait rendez-vous avec les autres bateaux la nuit, il faut croire ; parce que toutes les nuits nous avons été au même endroit au même moment avec plusieurs pêcheurs. Ce n'est pas la première fois que cela nous arrive....c'est très curieux....

Avant d'attaquer la dernière nuit, nous avons traversé les « rails de navigation » du Cap Finistère ; pour les néophytes un rail est en quelque sorte une voie d'autoroute indiquée sur les cartes marines et que tous les cargos sont obligés de prendre. Tout ça pour pouvoir les contrôler, éviter qu'ils aillent se promener trop près de la côte et intervenir rapidement en cas d'avarie et éviter si possible les grosses marées noires ; il y a un rail montant, un rail descendant, un rail spécifique pour les pétroliers et quelquefois un peu plus près de la côte un rail pour les petits cargos qui font du côtier . On trouve ces rails à toutes les pointes des continents et les endroits où il y a beaucoup de trafique. C'est mieux de les traverser de jour, ceci étant cela a été le hasard que nous y soyons de jour. Une file continue de bateaux en tous genres, porte-containers, cargos lamda, pétroliers de 300m de longs …. Angus les connaît tous ou du moins toutes les caractéristiques de ces bateaux puisqu'il en a conduit toute sa carrière et nous a donné plein de renseignements sur ces bateaux. Pour nous un cargo est un cargo, dont on se méfie d'ailleurs...Celui que j'ai photographié mesurait 340m....nous sommes des nains à côté de çà !

Il avait 21000 containers à son bord ! Vous avez bien lu vingt et un mille containers, cela paraît incroyable ! Mais depuis que ces gros bateaux en prennent autant, ils ont amélioré le système quand ils en perdaient (des containers) : si un container tombe à la mer (ils y vont rarement seuls, ils n'aiment pas la solitude!) il y a un trappe qui s'ouvre et il se remplit d'eau de mer, comme ça il coule rapidement....ça évite de rentrer dedans par exemple...

Évidemment le changement entre l'Ecosse ( et l'Irlande) et l'Espagne est énorme ! Fini la tranquillité des mouillages, les petits ports avec des gens sympas qui viennent regarder le bateau et viennent spontanément vous parler....

En revanche, il fait beau et chaud....enfin pour le moment....

Le port de La Corogne, ou plutôt celui où nous sommes rentrés (il y en a 2 et un pour les pêcheurs) est énorme...

Nous sommes totalement perdus là-dedans mais les gens qui y travaillent sont sympas, c'est déjà pas mal !

En fin d'après-midi nous sommes allés nous promener dans la vieille ville, qui est encore un coin sympa sans building, et nous y avons manger un petit dîner rapidement avant d'aller nous coucher tôt....



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



samedi 8 juillet 2017


Mardi 27 juin ; marina d'Oban

notre pompe est réparée et elle est en chemin ; on espérait, sans trop y croire, qu 'elle arriverait aujourd'hui....

Mais non....
Le vent s'est enfin un peu calmé et nous devrions avoir du vent favorable mardi prochain pour traverser vers l'Irlande....c'est loin mardi prochain...Pour ce qui est de la pluie, ça c'est autre chose : à la VHF (la radio du bord) ils donnent la météo toutes les 3h ,24h/24 : tous les jours ils nous annoncent de « la pluie occasionnelle » ou des « averses » ! euh....c'est quoi la différence ??? Cela fait bien rire tout le monde ! Quelquefois on a le droit à des averses en premier et de la pluie occasionnelle « après »...d'après John une averse c'est très court et de la pluie occasionnelle ça peut durer plus longtemps : on appelle çà « couper les cheveux en 8 ».....

Ceci étant dès que l'on sort faire une promenade ou des courses il faut partir avec un imperméable, voire une polaire chaude parce qu'il ne fait que 13°C sauf quand il y a du soleil un petit moment....

Notre séjour à Oban n'a rien eu d'extraordinaire ; dimanche après-midi nous avons pris un taxi pour aller jouer de la musique au Barn Bar, qui se trouve à quelques kms au sud d'Oban, au milieu de nulle part et qui n'est pas desservi par un bus. Mais pour finir il n'y a pas eu de musique et malheureusement on ne pouvait pas le savoir avant....C'est pas grave cela nous a fait une sortie à la campagne et on a bu une bonne bière.

Ce qui nous change par contre ici, c'est que tout est ouvert le dimanche contrairement aux Hébrides . Même les supermarchés sont ouverts de 8h à 8h ; à condition de ne pas vouloir de pain frais et de se contenter de ce qu'il reste dans les rayons, c'est pratique et d'ailleurs il y a énormément de monde !

Aujourd'hui, grand ravitaillement parce qu'on ne sait pas où on en fera un autre en Irlande....

Peut-être que nous pourrons aller au Festival de musique le week-end prochain sur l'île de Gigha (il faut dire gui-ïa ) mais pour ma part je n'ose pas trop y croire car cette année avec cette météo de m.....nous n'avons pu faire aucun de nos mouillages préférés !

Nous devrions y retrouver notre navigateur-violoniste rencontré au loch Eport au début de notre voyage ainsi que ami John....

Mercredi 28 juin ; Eastdale / île de Seil (au sud d'Oban)

notre mécano est arrivé tout fier ce matin en nous disant : « j'ai la pompe ! »Il était 9h ; Bernard et lui s'y sont mis tout de suite et moi je suis descendue acheter ce qui nous manquait ; cela m'a évité de tourner en rond...

J'ai emmené mon appareil photo et comme le ciel s'était bien dégagé (et qu'il faisait chaud en prime ) je suis allée faire de belles photos des beaux bâtiments d'Oban.

Quand je suis rentrée tout était fini, les outils rangés et le plein d'eau fait ; notre moteur fait de nouveau un joli bruit, si tant est qu'un bruit de moteur soit agréable....

Nous avons donc décidé , avec ce beau temps ,d'aller dormir au mouillage sans pour cela aller très loin ; mais le soleil a disparu dès notre départ....

Nous avons choisi notre mouillage en fonction du vent bien sûr...

Jeudi 29 juin ; Lussa Bay / île de Jura

et c'est reparti : pluie et vent...

on a juste eu le temps ce matin avant la pluie d'aller se promener, vu que nous ne partions qu'après déjeuner pour le courant. Sur cette pointe sud de l'île de Seil il y avait des carrières (ici ils disent des mines) d'ardoises ; le village de Eastdale est en fait un village d'ouvriers avec toutes les maisons identiques et alignées.

Quand ils sont arrivés à 75m en dessous du niveau de la mer, le mur naturel d'ardoises qui les séparaient de la mer s'est effondré une nuit de tempête ; la mer est rentrée en force dans le trou noyant tout et faisant ainsi irrémédiablement quelques dizaines de personnes au chômage ; fort heureusement il n'y avait personne au fond du trou, il n'y a donc pas eu de victimes...mais l'économie de l'île en a pris un coup....

Un bon vent du nord qui nous a bien poussés à la voile jusqu'à une petite baie sur la côte Est de Jura, la baie principale n'étant pas du tout protégée ; comme cette petite baie n'est pas connue du grand public qui aime les endroits où il y a un pub, nous étions donc tout seul. La météo des jours à venir n'a pas l'air si pire, donc nous allons à Gigha pour le festival de musique.

Vendredi 30 juin ; Ardminich Bay / île de Gigha

comme on ne partait que cet aprem, toujours à cause du courant, Bernard en a profité pour aller pêcher.

Il a pris 2 beaux lieus ; dans ce cas on fait tout cuire (au grill et au sel) , je sors la chair des poissons et ce que l'on ne mange pas va au frigo dans une boîte. Quand c'est cuit cela se garde mieux et en général je fais un gratin avec accompagné de différents légumes en fonction de ce que nous avons....

c'est la première fois que nous venons à Gigha et pourtant la baie principale est assez protégée naturellement des vents sauf de l'Est ; il 'y a pas d'eau, c'est donc facile d'y mouiller et en plus c'est du sable.....blanc de chez blanc.

Mais les îliens ont tout compris : s'ils veulent gagner un peu d'argent il faut mettre des bouées, des grosses pour bateaux lourds et des moins grosses pour bateaux plus légers, une panne flottante au bout de leur quai sur pilotis existant pour quelques petits bateaux et les annexes , un bon restaurant et un hôtel avec un « bistrot » pas trop cher !

Il n'y a pratiquement pas de marnage ici : 1m, ce qui nous a permis de mouiller dans 2m d'eau....

Notre copain Billy que nous avons rencontré à Eport il y a 1 mois était déjà là et John devait arriver dans la soirée ; il avait téléphoné ce matin pour dire qu'il quittait le sud de Mull, donc il est arrivé tard.

Billy est venu nous donner le programme des festivités : musique au Hall Communautaire ce soir et demain soir à 8h ; et si dimanche il fait beau, pic-nique sur la plage avec cornemuses et musique des gens qui en joue.

John et Malag sont arrivés juste pour monter au Hall qui est à une bonne demie-heure de marche du port.

Sauf que....nous n'avions pas réservé et c'était complet ! On a eu beau baratiner à l'accueil et dire que nous étions français et que nous étions venus exprès....sans résultats mais nous avons réservé pour demain et nous sommes allés au bistrot pour que John et Malag mangent quelque chose ; et pour finir il y avait de la musique là aussi : un groupe de 3 dont une chanteuse qui avait une très belle voix.

Samedi 1 juillet ; île de Gigha

pas de vent mais pluie...

John a gonflé son annexe pour être indépendant et c'est aussi bien.

On est tous allés à terre pour déjeuner au bistrot, qui était comble avec les mêmes musiciens qu'hier au soir. J'y suis allée en premier pendant que le autres étaient au magasin pour avoir les places pour ce soir et j'ai eu du mal à avoir une table pour 4 parce qu'il n'y a pas beaucoup de tables. Cette pièce de l'hôtel ressemble plus à un salon avec des canapés et fauteuils et quelques petites tables pour manger. Bref j'ai eu un mal fou à conserver cette table ….pour rien au final parce que Malag avait changé d'avis et n'avait pas l'intention de manger....

Je n'étais pas spécialement heureuse de cette histoire mais bon, John avait envie de manger et il comprenait bien que par nos habitudes on en avait aussi envie et que cela ne nous convenait guère un thé et un morceau de cake...

Nous avons donc finis au resto, qui était en passant assez cher mais où nous avons bien mangé ; là aussi sous un barnum il y avait un orchestre, criard et pas de musique traditionnelle, donc bruyant, ce qui gâchait un peu les choses...

Il y a une concentration de gens disons « corpulents » sur cette île ! C'est impressionnant ! D'après Malag c'est un problème de malnutrition dû au manque de travail et donc de rentrée d'argent régulier. Ceci étant on a trouvé ces îliens assez désagréables, pas du tout ouverts sur le monde ou même sur les autres et ceux qui viennent on a qu'à le leur faire payer....Pour ce que l'on a pu voir il y a une famille à qui appartient l'hôtel et le resto et ils verrouillent tout....

Dans une accalmie de pluie cet aprem nous sommes allés au jardin botanique mais depuis la mort du propriétaire il n'y a plus d'entretien et cela fait pitié....On nous avait vanté les espèces un peu sub-tropicales mais en fait on a vu les mêmes à Inverewe Garden ou aux îles Scilly (qui se trouvent au sud-ouest de l'Angleterre) ; il y a quelques endroits comme cceux-ci, baignés par le Gulf-stream et bénis des Dieux où tout pousse à profusion...

En sortant de là il ne nous restait pas vraiment assez de temps pour retourner à bord avant d'être à 7h30 devant la porte du Hall.

Nous sommes allés sur la plage où je me suis allongée, étant totalement épuisée pour une raison inconnue et voyant la migraine pointer son nez...je m'étais fait un petit trou sous un ajonc pour être un peu protégée du crachin. Bernard a continué de se promener sur la plage avec le béret vissé sur la tête....

Nous étions tous au rendez-vous avant l'heure et sommes rentrés dans la salle dans les premiers : ce qui nous a permis de nous mettre au premier rang...

On ne savait pas du tout ce qui nous attendait ce soir ; aussi bien John que Billy avaient trouvés le prix des places un peu excessifs pour une salle comme çà....

En fait nous avons eu 2 concerts différents de chacun 1h30 pour le prix d'un et de gens apparemment extrêmement très connus et qui se produisent dans de grandes villes....et quels concerts!!!Fan-tas-ti-ques !!!

E n premier nous avons eu un cornemuseur : vous allez me dire, une cornemuse c'est une cornemuse et toute seule en général cela n'a rien de folichon ! Eh bien erreur !

Le cornemuseur était un monsieur bien en chair avec une tignasse épaisse et à chaque morceau il mettait la salle en feu tant il jouait avec le cœur et les sentiments ! Absolument incroyable !

Il jouait 2 morceaux avec sa cornemuse Ecossaise ( qui était splendide en passant), 2 avec une grande flûtte d'où il tirait des sons à faire frémir et 2 avec une cornemuse dite « Irlandaise » parce qu'on ne souffle pas dedans mais où la poche d'air est coincée entre son corps et le bras, qui en se soulevant fait gonfler la poche et ainsi de suite pendant 1h30...

Le tout entrecoupé de récits de sa vie qui faisait plier les gens de rire ! Franchement écouter ce genre de musique avec un cornemuseur comme çà, c'est absolument inouï ! Mais il faut le voir car je pense que sur un CD cela ne donne pas la même chose...

Même si vous n'aimez pas spécialement la cornemuse, là je crois que vous auriez aimé....

La deuxième partie était totalement différente et tout aussi enthousiasmante : une très belle femme (blonde si si) qui jouait d'un petit accordéon ou d'un violon, accompagnée d'un jeune pianiste (piano électronique)qui jouait aussi de la guitare électronique...en fait c'était un véritable virtuose car il battait la mesure avec un pied sur une pédale qui imitait le son d'une batterie assez basse et sur l'autre pied il avait 2 espèces de cymbales...il arrivait même à tape sur son piano une dizaine de notes, qu'il mettait à répéter et que le piano faisait tout seul pendant qu'il jouait de la guitare , le tout à une vitesse stupéfiante !!!

Rien n'était discordant dans leur musique et le duo avec l'accordéon était remarquable. Il paraît que nous avons été très chanceux de pouvoir être au premier rang d'un concert de Sharon Shannon pour ce prix-là car en général elle se produit dans de grandes salles. Mais quel concert !!! Les morceaux mélangeaient le traditionnel mais avec une touche de moderne et çà il faut le faire pour que cela ne soit pas discornant ; Allan, le pianiste mérite vraiment d'être connu et on lui souhaite réellement la gloire parce qu'il la mériterait, c'est un grand virtuose qui sent sa musique et qui s'accorde à elle !

Il y a longtemps que nous n'avions écouté une aussi bonne musique ! Quelle soirée !

Après le départ des musiciens (il était 11h30) on pouvait rester pour danser : les danses traditionnelles écossaises bien entendu mais là j'ai déclaré forfait : elles sont très physiques ces danses et j'étais réellement si fatiguée...de plus hier je suis tombée dans le bateau et je me suis fait mal à l'épaule, que j'ai du mal à bouger (j'étais à genoux sur la couchette à chercher à brancher mon ordi quand un coup de roulis m'a littéralement fait voler dans le passage entre les 2 couchettes ; j'ai eu le réflexe d'envoyer mon bras en arrière pour éviter de me casser le cou sur le bord de l'autre couchette...et mon épaule n'a pas du tout aimé...) Cela m'a coûté de ne pas rester danser car j'adore çà !

Dimanche 2 juillet ; île de Gigha

repos aujourd'hui ; le ciel est bien gris et il ne fait pas chaud.

Nous avons invité Malag et John pour dîner comme c'est l'anniversaire de Bernard. De toute façon nous partons tous demain dans des directions différentes et nous ne les reverrons qu'à Madiran l'hiver prochain...

Malag n'aime pas trop le bateau et encore moins faire la cuisine ; elle est donc toujours enthousiaste de la mienne et elle a beaucoup apprécié le gratin de poissons. Cette fois j'y ai mis, outre le restant de légumes déjà cuits que nous avions, des pâtes chinoises que l'on trouve toutes cuites au supermarché ; accompagnées d'une sauce au fromage de mes réserves et cela faisait un excellent plat, facile à faire....

Moment , oh combien convivial, que ces repas à bord d'un bateau....qu'il soit partagé avec des français ou des étrangers cela est toujours convivial et enrichissant....

Quelquefois on connaît à peine les invités mais c'est encore mieux, on apprend toujours quelque chose d'intéressant dans ce cas ; cela peut tout aussi bien être sur les cartes marines, que la façon de trouver la bonne météo ou même notre vie privée, ce qui est purement une expression car notre vie n'a rien de privée ni de secrète....

Nous n'avons pas invité Billy mais il n'était pas à bord ; comme il seul il va facilement au pub discuter avec tout un chacun.....comme tous ceux qui naviguent seuls et on en connaît beaucoup ici. Ce sont généralement des hommes sur de petits bateaux mais l'année dernière nous avons eu une voisine seule à bord à Stornoway ...mais elle ne parlait avec personne et a refusé toute aide pour s'amarrer...

Demain on part pour un dernier mouillage en Ecosse, sur l'île de Islay (il faut dire aï-la)

Le premier mouillage que nous avons fait en arrivant en Ecosse pour la première fois il y a 10 ans était à Islay ainsi la boucle est bouclée, comme on dit !

Lundi 3 juillet ; port Ellen / île de Islay

comme il ne fallait pas partir de bon matin, nous sommes arrivés à Islay tard....et sous un ciel chargé quoique sans pluie.

Pas assez de lumière pour faire voler le drone...

Le coin doit être assez sympa avec du beau temps...Port Ellen est en quelque sorte la capitale de Islay, qui est une île riche avec les nombreuses distilleries de whisky. Il y a beaucoup de maisons neuves construites dans la pampa et toutes aussi grandes les unes que les autres !

Demain nous partons cette fois de bonne heure, avec le courant aussi, pour une longue journée de navigation....

Nous avons navigué au moteur aujourd'hui pour changer un peu !

IRLANDE

Mardi 4 juillet ; île de Inishmaere / côte nord-ouest

13h de traversée dont une grande partie dans un chaudron en train de bouillir !

Heureusement que nous avions le courant pour nous !

Le vent était pourtant portant, nord-nord-Est et nous allions vers le sud-ouest mais il a fallu tout de même les voiles et le moteur pour avancer convenablement ; sinon on aurait du mal a passé Malin Head, bien connu pour son mauvais temps cazi permanent et pour cause : à sa pointe se dispute tous les courants environnants qui viennent du canal St Georges (entre l'Irlande et l'Angleterre), du Minch (passage entre l'Ecosse et les Hébrides) et des pays outre-atlantiques. Il y a 10 ans nous avions eu le même genre de temps...

Je n'avais rien pris pour le mal de mer parce que ces derniers temps cela allait plutôt bien : mauvaise idée !

Je n'ai pas vraiment été malade, c'est çà le pire, mais je suis arrivée très vaseuse....

Le vent a molli en début d'après-midi et le ciel bleu est arrivé du nord avec un beau soleil !

Le mouillage choisi était juste au nord de la côte ouest ; il est protégé par un groupe d'îles et îlots ; nous avons mouillé dans 2m d'eau sur fond de sable.

On avait à peine fini de mouiller que nous avions de la visite d'un autochtone qui rentrait de la pêche : un monsieur d'une quarantaine bien tassée, très sympa et ...très bavard !

Comme on veut rester un peu dans le coin à cause de la météo, il pense que nous pourrions entrer sur la rivière Gweedore et aller à quai à Bunbeg. On verra demain car il faut y entrer avec la marée haute, il n'y a pas d'eau sinon ; on y avait pensé et c'est pour cela que nous avons mouillé là car en arrivant la marée était basse. Le jour aussi d'ailleurs, on voit que l'on est plus au sud, les jours vont être de plus en plus courts...

Mercredi 5 juillet ; île de Inishmaere

sur cette île il y a autant de ruines de maisons que de maisons remises en état et habitées ; en tout une vingtaine, avec un petit bout de quai qui permet de débarquer.

Notre bavard, désolée mais on ne sait pas son prénom, est passé ce matin avant de descendre à terre avec sa femme ; il a dit qu'il revenait et qu'il serait ravi que l'on vienne le voir à sa maison, celle qui les 2 velux, c'est la seule...

Il fait un temps magnifique aujourd'hui, ce genre de jour qui fait oublier le reste ; grand soleil et chaud. On est descendus effectivement après déjeuner ; Bernard est allé poser ses nasses puisqu'il y a des homards ici mais avant il m'a déposée à terre.

J'ai longé une belle plage de sable avec de grosses roches de granit rose comme à Ploumanac'h ou comme aux îles Lavezi en Méditerranée ; ensuite j'ai coupé dans les herbes des dunes pour aller plus loin . Au retour, je me suis déchaussée et j'ai marché dans l'eau : que c'était bon ! Il y a si longtemps que l'on n'avait pu le faire ! Bientôt on va pouvoir se baigner et je m'en réjouie à l'avance ! Bref, l'eau est moins froide ici que plus au nord malgré le Gulfstream....

Ensuite Bernard est arrivé et nous sommes montés voir le village et notre bavard ; il était remonté vers 11h avec un troupeau de minettes : sa fille et 4 copines à elle de 16 ans. Elles avaient enfilé une combinaison pour aller se baigner et elles s'en sont donné à cœur joie pendant les 2 h que nous sommes restés chez lui.

Sa maison est une maison de vacances mais il habite en face à Bunberg ; sa femme est rentrée travailler ce matin.

Il a hérité de la ruine et il l'a entièrement restaurée : ce n'est pas très grand mais bien agencé et sympa pour des vacances, avec une belle vue sur les dunes de la côte en face à l'Est.

Ce matin il avait relevé ses casiers avant de déposer sa femme et il avait pris 2 homards dont il nous a fait cadeau, comme çà pour le plaisir d'offrir....on leur a tout de suite fait un sort au dîner !!! Ils n'ont pas eu le temps de s’abîmer comme çà...

Cette côte nord-ouest de l'Irlande est extrêmement habitée, nous sommes impressionnés : il y a quelques industries, qui, si elles ont eu quelques soucis il y a 4 ou 5 ans, sont reparties maintenant et beaucoup de gens ont construit des maisons de vacances parce que la côte est belle avec plein de jolies plages de sable.

Jeudi 6 juillet ; Bunbeg

pour rentrer à Bunberg il fallait attendre la marée haute car il n'y a pas d'eau dans le chenal de la rivière à beaucoup d'endroits ; donc départ à 15h30.

Nous avions tout préparé pour s'amarrer mais au dernier moment , entre le crachin qui gênait considérablement la vue et le vent on a préféré mouiller avant de s'engager dans le bras d'eau qui sert de port. Bien nous en a pris : nous avons ensuite mis l'annexe à l'eau pour aller voir de plus près : le port est tout en longueur et pas large et il est plein à craquer …. il n'y a pas de place pour un gros bateau comme nous....on reste donc au mouillage ! C'est bien protégé aussi ici. Par contre ils conseillaient dans notre guide de mettre un mouillage arrière et on a vite compris pourquoi en voyant le courant : il est fort en descendant encore plus qu'en montant et malgré le vent il nous tient en travers et on risque l'échouage vu la largeur du chenal....

Vendredi 7 juillet ; Bunbeg

nuit très calme sans vent et sans clapot....

Il a plu par contre toute la nuit mais ce matin « c'est pas si pire » comme disent les Ecossais ! C'est plus lumineux et les nuages sont hauts.

On est un peu trop en bordure du chenal et à marée basse on se pose ; le problème c'est que les coef de marée augmentent et comme ce n'est pas de la vase mais du sable on ne va pas s'enfoncer donc ce soir à la marée haute on a dû se déplacer légèrement. Se déplacer légèrement ne veut pas dire vite fait, ne croyez pas cela : il faut avoir l'annexe à l'eau pour aller l'ancre arrière, puis revenir à bord pour mettre cette ancre sur le pont arrière, soit remonter l'annexe soit la mettre hors d'état de cogner sur le bateau, mettre le moteur en route, relever l'ancre principale devant , se déplacer, rejeter l'ancre, remettre l'ancre arrière sur l'annexe et aller la remettre à l'eau...si tout va bien comme là ; 1h au bas mot.....

Bernard a un petit sondeur qu'il met dans l'annexe pour pêcher, il s'en est donc servi pour sonder autour du bateau.

Nous sommes descendus à terre cet aprem pour voir si on trouvait du wifi, faire quelques courses, poser la poubelle et essayer de trouver notre bavard ; on devait lui rendre sa clé USB avec des photos mais comme on ne l'a pas trouvé on lui a déposée sur son bateau.

On a utilisé une mise à l'eau pour débarquer et sortir l'annexe ; le long de la pente il y avait un bateau de pêche dont le patron, un jeune, avait l'air d'avoir du souci avec son hydraulique.

Quand on lui demande où on peut trouver un container poubelle, il nous explique où c'est, puis nous dit qu'il nous a vu au mouillage sous l'île hier et que là où nous sommes maintenant c'est un bon mouillage....là-dessus il nous demande si on a besoin de quelque chose et Bernard lui dit : oui du wifi car pour une fois il n'y a pas de wifi ouvert près de notre mouillage. Ok, il nous répond qu'à l'hôtel là sur le quai c'est possible et il nous demande si nous voulons aller au magasin faire des courses...

Autant demander à un aveugle s'il veut voir !

Mais cela nous gêne un peu de l'interrompre dans son travail...

Mon travail ? Oh il peut bien attendre un peu...

Allez hop on saute dans son fourgon et il nous emmène au supermarché ; en passant nous n'y serions pas allés à pied.... c'était pas à côté !

Au retour Bernard lui expliquait que l'on trouvait dans beaucoup d'endroits du wifi ouvert grâce à notre box à la maison et là-dessus il fait un détour, s’arrête chez lui et sans arrêter le moteur rentre dans sa maison et en ressort avec un petit boîtier dans lequel se trouve le code de sa box ...

çà c'est bien Irlandais !

De retour au port on a eu notre wifi ouvert !!!

Ceci dit après on est allés boire un coup à l'hôtel justement (on n'est plus en Ecosse ici pour aller aux toilettes il faut aller au pub) et on a repris du wifi.

En allant au supermarché on a regardé le paysage bien sûr et on a été surpris de ne pas voir de centre-ville comme on en trouve partout ; la ville est très étendue et c'est très construit mais il n'y a pas de centre, tous les commerces sont étalés le long de la route principale et il faut donc une voiture pour faire la moindre des choses, c'est très surprenant...

Il y a 10 ans quand nous avons fait le tour de l'Irlande nous avions justement apprécié leur mentalité : 10 ans après rien n'a changé et on en est bien contents !