dimanche 16 août 2015

Vendredi 31 juillet ; île de Jura- Craighouse
et on recommence dans les trains de dépressions avec de la pluie et du vent fort ; pour autant cela ne s'est guère arrêté cette année.....
le ciel est désespérément gris ce matin, ce qui met notre humeur à mal …..trop c'est trop quelquefois....quand on pense que vous manquez d'eau en France !
Dès que le courant s'inverse dans ce long et étroit Sound qui sépare l'île de Jura et celle de Islay, nous descendons vers la distillerie de Caol Ila, dont nous apprécions le whisky et que nous voulons visiter ; la berge devant la distillerie est légèrement en creux ce qui permet de rester en dehors du courant mais les fonds sont profonds même en s'approchant dangereusement des cailloux et nous nous décidons à prendre la bouée de la RNLI, ce que notre ami Donald nous avait fortement conseillé de faire car le nouveau bateau de sauvetage a changé de mouillage. L'inconvénient de ces bouées, c'est que si le courant est contraire au vent, comme c'est le cas aujourd'hui, le bateau vient sur la bouée et on cogne constamment contre, ce qui est bruyant et pas très bon pour notre peinture...Comme la pluie ne prenait pas le chemin de s'arrêter, nous avons débarqué tout de même en utilisant leur quai d'embarquement ; très haut leur quai et leur échelle pour monter était glissante et branlante....tout çà pour nous entendre dire que la prochaine visite était dans 45mn....il n'y a rien ici, pas même un pub ou un endroit où se mettre à l'abri, donc retour à bord en attendant. Et pour achever le tout, la visite était assez décevante ; cette distillerie appartient au même propriétaire que celle de Johnny Walker et la majeure partie de leur production part dans d'autres distillerie ; ils ne mettent pas en bouteilles sur place par contre leur distillerie est ultra moderne et nickel propre. Nous ramenons dans nos bagages une super bonne bouteille et si vous êtes sages on vous la fera goûter....et photos interdites et comme nous n'étions qu'un groupe de 4 c'était impossible de passer outre ! Pourtant qu'est-ce qu'ils étaient beaux les alambics !
Comme on trouve que ce mouillage est un trop agité, nous repartons aussitôt vers la côte ouest de Jura où se trouve le principal abri de cette île. Il y a beaucoup de monde sur les bouées qu'ils ont installées assez récemment, alors nous nous en éloignons le plus possible, ce qui est possible car cette baie est très longue ; le soleil a daigner sortir de derrière les nuages avant de se coucher...
c'est la nouvelle lune ce week-end et il fait mauvais temps.....inutile de dire que le mois d'août commence mal pour ce qui est de la météo....et nous avons été avisés de changer de programme de navigation en avril : si nous étions montés vers les îles du nord de l'Ecosse nous n'en n'aurions guère profité.....
samedi 1 août ; Oban
dure et longue journée de navigation : départ à 9h30 pour profiter au maximum du courant fort quand nous serons au nord de Jura et que l'espace va se rétrécir avec la terre ; nos prévisions étaient d'aller mouiller au nord de l'île de Seil, de ne rentrer à Oban que demain et attendre lundi pour faire les courses. Dès la sortie de l'abri on s'est fait secoués comme dans une marmite ! Vent contre courant pendant 2h....nous aurions peut-être dû partir un peu plus tard pour éviter çà....le tout au moteur appuyé avec le génois et nous faisions 7-8nds. Ne marcher qu'à la voile avec du vent pratiquement arrière n'est pas une bonne allure pour notre bateau ; avec son arrière arrondi on passe d'un bord sur l'autre ce qui est non seulement inconfortable mais cela fait faseyer nos voiles et nous n'avançons plus assez vite par rapport aux trains de vagues, ce qui empire le mouvement pendulaire...autant vous dire que pour quelqu'un qui a le mal de mer facilement en plus....Donc nous avons marché au moteur jusqu'au nord de l'île et là le vent s'est un peu calmé, la houle s'est assagie et le soleil est apparu enfin avec du ciel bleu : on avait l'impression de sortir d'un tunnel ! On a pu couper le moteur pendant 2h !!! quel silence d'un coup !!! En revanche cela a eu le mérite de nous faire gagner du temps et au lieu de nous arrêter à Seil , nous avons continué sur Oban. En y arrivant avant 17h, nous avions tout le temps de descendre faire nos courses tranquillement. Non que les supermarchés ici ne soient pas ouverts le dimanche mais on trouve le meilleur pain à Lidl et, lui, n'est pas ouvert le dimanche et les autres ne font pas de pain frais ce jour-là....nous ne sommes pas allés à la marina, mais nous avons pris une des 2 bouées des petits paquebots de la Majestic Line dont faisait partie notre ami Chris. Nous étions ainsi très près de la ville sauf qu'avec le clapot généré par le vent et les nombreux bateaux qui entrent et sortent de là, c'était assez sportif de monter et descendre de l'annexe.....nous avons eu droit à un magnifique coucher de soleil !
dimanche 2 août ; île de Canna
il y avait bien longtemps que nous n'avions pas fait de navigation aussi longue, mise à part hier !
Départ à 14h pour, bien entendu, avoir le bon courant dans le Sound of Mull ; les prévisions étaient de s'arrêter à Tobermory, au nord de Mull, pour la nuit et repartir de bonne heure demain avant l'arrivée de la grosse dépression qui arrive ; cela nous permettait de peut-être voir nos amis du « Karnelyann » qui descendait, eux, de Canna, et de nous reposer un peu ….mais les prévisions sont faites pour être modifiées bien entendu...ce ne sont que des prévisions ! Parce que finalement la météo en question ne nous a pas laissé le choix : la vilaine dépression arrive cette nuit et le seul créneau qui nous reste si nous voulons être à Canna mercredi prochain, c'est d'y aller sans nous arrêter. Comme nous ne savions pas si le Karnellyan était arrivé à Tobermory, nous ne nous sommes pas arrêtés et bien entendu 1h après notre passage devant Tobermory, nos amis nous appelaient pour savoir quand nous arrivions : ils ont été très déçus d'apprendre que nous ne nous verrions pas car il est possible qu'ils soient allés là pour nous voir....de toute façon, pour nous la météo prime sur le reste mais apparemment Alain n'avait pas la même que nous et de toute façon il n'allait pas dans le même sens que nous.....Bref nous avons bien fait de passer tout de suite ! Au débouché du Sound , que nous avons fait au moteur, le vent s'est bien établi et nous avons pu remonter vers Canna à la voile ; nous avions aussi envisager un plan B qui consistait à aller mouiller au nord-ouest de l'île de Muck et il nous serait resté que 17MN à faire demain mais finalement le vent était bien établi à l'Est (alors qu'il aurait dû être du sud-est) et nous faisait faire une bonne route pour Canna. Cela a commencé à se gâter quand nous sommes arrivés près de la pointe sud-est de l'île de Rum ; celle-ci nous avait bien protégés de la houle mais là le vent a commencer à beaucoup forcir, nous obligeant à beaucoup réduire nos voiles et finalement à tout affaler car l'anémomètre indiquait 41nds !
La nuit n'était pas complètement noire, heureusement, car nous avons pu rentrer dans l'anse de Canna à fond les ballons ; les bateaux au mouillages avaient l'air peu nombreux aussi, il ne pleuvait pas encore et cela nous a facilité la tâche pour nous faufiler jusqu'à notre mouillage habituel, qui se trouve au-delà du cercle des bouées, près des haut-fonds, sinon nous aurions jeté l'ancre au milieu des bouées. Le vent d'Est est la pire des conjonctions ici à Canna car c'est le seul vent qui fait rentrer la houle à l'intérieur et la nuit a été mauvaise ; toutes les 2h nous étions debout car nous savions que nous étions très près des fonds qui remontent rapidement : à 4h avec le vent qui avait légèrement tourné et la marée basse nous avions le cul dans la vase et nous gîtions légèrement, ce qui n'est pas un problème en soi pour notre bateau qui a une quille longue. Par contre l'avantage de cette situation, si si il y avait un gros avantage, c'est que avec notre poids en prime le bateau ne faisait pas le yoyo comme les autres sur les vagues : nous les distinguions dans la pénombre qui sautaient littéralement avec les vagues, sans compter qu'ils tiraient de furieux bords ; leur nuit a dû être encore bien pire que la nôtre ! Bizarrement les températures sont relativement douces avec ce vent d'Est, 17°C alors qu'elles ne dépassent guère les 14 ces derniers temps.....
Lundi 3 août ; île de Canna
quelle nuit ! Toutes les 2h nous étions debout : d'abord parce qu'avec les rafales à 40nds nous n'étions pas tranquilles pour notre mouillage, d'autant que nous sommes vraiment très près de la terre même si nous avons une alarme de mouillage qui nous préviendra en cas de dérapage de l'ancre....puis à marée basse, à 3h, nous avons pris un peu de gîte et nous avons senti que nous étions posés au fond sur l'arrière ; on talonnait sur de la vase, sans heurts véritables ni bruit. Notre bateau ne risque rien dans ce genre de situation puisque nous avons une quille qui fait toute la longueur du bateau.....nous nous sommes levés à 9h quelque peu vaseux....
Le ciel était toujours gris et pluvieux mais le vent commençait à faiblir ; à la fin de la matinée il est passé de 25nds de régime de croisière à 10nds, c'est reposant de ne plus l'entendre hurler. Le ciel s'est dégagé d'un coup et finalement nous avons eu un très bel après-midi ensoleillé ; les températures sont remontées jusqu'à 17°C, comme dimanche soir alors qu'elles étaient redescendues à 12 avec la pluie. La sieste a été vraiment la bienvenue : on a dormi 1h comme des masses !
Nous allons rendre visite ensuite à Magda et Joachim et voir avec eux comment vont se passer ces 3 jours de fête musicale. Bien entendu nous leur montrons ma nouvelle vidéo faite avec les vues d'avion et je leur propose de la visualiser sur grand écran , si cela est possible au cours de ces 3 jours ; Magda accepte avec empressement et nous devons revenir demain soir voir une chanteuse,îlienne elle aussi, qui s'occupe de Canna House à la place de notre amie qui a pris sa retraite, et qui organise cette fête.
Nous retournons à bord vers 20h un peu rapidement car le vent reprend et le ciel noircit vite ; la mer est très haute sur la pente du ferry et comme je n'ai pas mes bottes je ne peux pas remonter dessus. Bernard est obligé de partir vite avant de fracasser l'annexe sur les enrochements qui protègent la pente et il me récupère à une échelle le long du quai du ferry.
Mardi 4 août ; île de Canna
Deuxième mauvaise nuit avec vent fort et pluie violente ; çà devient une habitude décidément!Difficile dans ces conditions de se reposer convenablement ! Nous restons enfermés jusqu'à 18h, heure à laquelle nous devions aller chez Magda ; embarquer dans l'annexe était sportif, quand à débarquer sur la pente....le vent était légèrement moins fort mais qu'est-ce qui pleuvait ! Et de la pluie qui mouille bien ! Magda avait donc invité sa remplaçante, Fiona et son mari Donald. Fiona Mackenzie est une figure du chant gaélique ici en Ecosse et elle a d'ailleurs gagné une médaille d'or pour l'interprétation des chants gaéliques il y a quelques temps. Elle et son mari ainsi qu'une amie qui les accompagnaient, ont adoré mes vidéos.....mais elle a prévu un programme serré sur les 2 jours de fêtes, et non 3 comme prévu, et si nous trouvons un créneau en cours de route ce sera sans la musique....pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce que je ne devrais pas utiliser de musique sans payer de droits d'auteurs à leurs auteurs ; bien sûr elle ne l'a pas dit explicitement mais on sentait qu'elle était très réticente...
Magda nous avait fait un buffet de tapas....style Espagnol bien sûr et c'était aussi inattendu ici sur une île au large de l'Ecosse que délicieux ! Il n'y a pas à dire ces Espagnols sont les rois des tapas !
Le retour à bord a été aussi scabreux qu'hier....mais maintenant nous avons de l'entraînement !
mercredi 5 août ; île de Canna
encore une journée enfermés, c'est désespérant à la longue ! Nous ne descendons que ce soir à 18h sous la pluie battante pour aller à Canna House, qui est en quelque sorte la maison de maître de l'île, pour y écouter une invitée de marque, Margaret Bennett, chanteuse de chants gaéliques très connue ici. Elle nous a raconter comment sa famille, quelques générations en arrière, en 1830, ainsi que beaucoup d'autres dans ce coin d'Ecosse en sont venus à émigrer au Canada pour essayer de vivre une vie meilleure....les anglais à ce moment-là essayaient de se débarrasser des petits fermiers qui ne payaient guère de loyer pour y mettre des moutons, industrie qui rapportait bien plus pour eux, les anglais s'entend....Ils promettaient un lopin de terre gratuit à …..Terre Neuve ! Cette île appelée « New Foundland » à l'époque, représentait donc le paradis pour ces gens qui n'avaient rien pour la plupart et c'est souvent le propriétaire des terres (le laird) qui payait leur passage sur le bateau. Bien entendu, en arrivant les anglais sur place leur ont dit « oh mais non, d'abord vous travaillez pour nous, vous vous construisez une cabane là où on vous le dit et après on verra » ; on imagine aisément ces pauvres gens qui avaient déjà perdu la plupart de leur famille pendant ce voyage interminable, passer ensuite un hiver rigoureux , pour leurs connaissances, avec de la neige et des températures frisant les -30 dans une cabane de rondins couverte de tôles..... c'était extrêmement intéressant! Margaret est un petit bout de femme d'à peu près 70 ans, extrêmement dynamique malgré son handicap : elle a eu la polio étant enfant et elle marche avec une canne, ce qui doit être très fatiguant....son mari, qui est Vénézuélien d'origine et qui lui sert de manager, d'éditeur etc...est plein d'attentions pour elle, cela faisait plaisir à voir. Ce monsieur, Gonzalvo, était très intéressant également car il parle 3 langues couramment, dont le français, et au cours du pot qui suivait au « Guest House » de l'île nous avons pu discuter longuement. Bien entendu nous étions les seuls invités étrangers présents ; quand je dis « étrangers » ce n'est pas seulement étrangers à l'Ecosse mais étrangers à l'île, ce qui est encore autre chose ! Malgré tout nous sommes connus maintenant de tous ces gens sur Canna et souvent ils nous demandent de nos nouvelles quand ils nous revoient pour la première fois.
Là du coup nous sommes rentrés très tard ; même encore plus tard que çà parce que dans la pénombre du mouillage j'ai reconnu le bateau de notre ami John, que nous attendions ; il était arrivé à 20h et en ne voyant pas notre annexe, il s'est bien douté que nous étions quelque part à terre....il surveillait donc le bruit des moteurs d'annexe ; et nous avons fini sur « Am Franga » pour 1h encore avant de retourner sur Romico et grignoter quelque chose enfin....
Jeudi 6 août ; île de Canna
tout le monde espérait un peu de soleil pour cette journée ; cela a été juste un peu et Fiona n'a pas eu besoin de son plan B qu'elle avait pourtant commencé à mettre en œuvre ce matin au vu de la grisaille crachinante.... Nous avions rendez-vous à 10h30 devant la chapelle (qui fait office d'église sur l'île où chaque habitant à un siège attribué avec son nom dessus) pour un « récital » de Margaret Bennett. Nous avons pris John en passant, cela lui évitait de gonfler son annexe ; il est reparti après déjeuner mais il voulait voir Margaret qu'il admire. En fait ce n'était pas du tout un récital mais c'était très intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire des Ecossais et leurs déboires : elle avait mis en œuvre tout une histoire concernant la musique qui tenait lieu autant de passe-temps que de remontant moral les mauvais jours ou les très longues soirées d'hivers à une époque où l'on envisageait même pas qu'il puisse exister l'électricité un jour, sans parler de la télé, du ciné ou des ordinateurs....et elle nous a appris à chanter.....en gaélique ! Elle avait bien fait les choses en photocopiant les paroles des chansons en gaélique et traduites également en anglais. Évidemment nous n'avons pas été brillants sur ce coup-là : Bernard déteste chanter tout court et si moi j'aime plutôt çà, la langue utilisée m'a un peu freinée ; c'est très compliqué le gaélique et les lettres écrites ne se prononcent pas de la même façon qu'en français ou même qu'en anglais, cela double donc la difficulté. John le comprend un peu, sa femme Mallag le parle couramment, mais surtout John est musicien et il connaissait donc la plupart des chansons , ça aide !
Nous avons déjeuner ensuite au « Café Canna » et John est reparti ; le temps est resté moyen allant en se dégageant un peu mais ce matin ce n'était pas brillant. Le rendez-vous de l'après-midi était à 14h30 au pont qui relie les 2 îles de Canna et Sanday, ce qui permet ce bel abri et le port. Sur l'île de Sanday il y a une église, toute seule au milieu de nulle part et qui n'a jamais été consacrée : elle aurait été construite là alors qu'elle était prévue pour une autre île....bref elle ne sert à rien et les îliens essaient d'en faire quelque chose ; faute de moyens pour la transformer en profondeur, ils viennent de décréter que ce serait désormais leur « centre culturel » maintenant que 2 des nouveaux habitants soient des artistes. Il y a donc Fiona qui est chanteuse et le propriétaire du Guest House , Colin ainsi que son compagnon est professeur de théâtre et acteur. Nous nous sommes donc rendus à pied jusqu'à ce « centre » en nous arrêtant tous les 100m et là un des habitants présents (ils étaient une bonne vingtaine dont 2 des 4 enfants de Gordon qui participaient à leur façon) nous racontait une histoire concernant l'île ou nous parlait du mode de nourriture des anciens et de la l'utilisation des algues ou bien Fiona chantait ou bien Colin et une de ses élèves mettait en scène une scénette avec une des histoires marquantes de la vie îlienne ; en cours de route les enfants nous donnait des gâteaux faits maisons ou des bonbons ou des petits objets rigolos en plastique comme de tout petits pistolets à eau ou des instruments de musique et à l'arrivée il y avait une collation faite avec un peu d'alcool pour nous réchauffer car nous étions transis . Et pour finir nous avons eu un concert de Fiona à l'intérieur de l'église : un couple de ses amis étaient venus pour l'accompagner en musique et en voix et avec leurs instruments et ils avaient fait des bancs avec de grands madriers posés sur des billes de bois avec des coussins dessus ; les divers instruments étaient également posés sur des billes de bois : on appelle ça le système D ! Mon seul regret c'est que nous n'avons pas dansé ! La seule chose qui a été un échec pour eux c'est qu'ils avaient installé derrière les musiciens une sorte d'écran fait avec un drap pour projeter des images mais le projecteur n'était probablement pas assez puissant et le drap absorbait la lumière, on ne voyait donc rien…..Pour une fois nous avons réussi à ne pas rentrer trop tard.....et ce soir il y a du soleil....
vendredi 7 août ; île de Canna
ce matin visite privée de Canna House, que nous avions déjà visitée mais là on a eu accès à des endroits et des choses interdites autrement ; tout cela grâce à Margaret qui a connu la maison du temps de leurs occupants, elle nous a d'ailleurs raconté quelques anecdotes de la vie dans cette maison : leurs propriétaires, John et Margaret étaient de artistes eux-même avec de bons moyens d'existence, ce qui permet bien sûr d'assouvir ce genre de passe-temps.....Margaret est morte centenaire, elle peignait, chantait, écrivait des histoires et des poèmes, jouait de presque tous les instruments de musique mais surtout elle était photographe et à fait des centaines de clichés de la vie sur les îles et d'ailleurs car ils voyageaient beaucoup également.....
Déjeuner une nouvelle fois au Café Canna , une visite à nos amis espagnols qui partent là-bas dimanche prochain (si le ferry vient car ils annoncent du très mauvais temps) et nous finissons par une visite chez Gordon auquel nous avions promis de montrer nos vidéos des photos faites de l'avion ; il avait vu l'avion, lui et s'était bien demandé pourquoi il tournait ainsi. Avant d'aller chez lui ( nous l'avions retrouvé près du port où il était allé pêcher avec ses enfants) Bernard les a emmenés faire un tour avec l'annexe et ils ont pêcher, pour la première fois, 4 maquereaux : ils n'étaient pas peu fiers ! Sa femme est partie quelques jours dans la famille avec les 2 enfants les plus jeunes. Gordon travaille en informatique et va d'ailleurs régulièrement à Glasgow pour son boulot mais il fait également le jardinier à Canna House où il y a une grande serre qui permet de nourrir tous les habitants de l'île ; tout le monde aide à tout sur une île ici, il a même aidé à changer les chaînes des bouées de mouillage....bien entendu les photos l'ont passionné ! Le téléphone portable ne fonctionne pas encore sur l'île mais cela devrait s'arranger en septembre où il y aura enfin un réemetteur sur l'île ; le fixe fonctionne et internet est très lent mais il est existant.
Lundi 10 août ; île de Canna
cela fait 2 jours que les éléments sont déchaînés ; le vent souffle à 40nds et il pleut en prime....
Petite accalmie aujourd'hui du vent et peut-être serons nous tranquilles pendant quelques jours....
Bien habillés nous descendons dire au revoir à Gordon... qui a aussi profité de l'accalmie pour sortir avec les enfants ; du coup nous allons au Café Canna y manger une soupe et surtout prendre internet et une météo à peu près fiable, pour autant que cela puisse l'être cette année ! Il devrait y avoir du soleil demain et peu de vent de secteur sud dans les 2 jours à venir, nous partirons peut-être mardi.
Mardi 11 août ; loch Ailort
la météo prise ce matin sur mon téléphone annonce du vent de secteur nord-est demain, ce qui ne nous arrangerait guère pour naviguer à la voile alors nous sommes partis aujourd'hui ; le soleil est au rendez-vous mais la houle aussi. Avec tout le vent qu'il y a eu et ce qui est annoncé au large, cette houle n'est pas prête de s'amortir ! Petit vent comme annoncé et nous arrivons à faire de la voile pure pendant 2h sur les 6h de navigation avec notre code D. Nous aurions sûrement pu faire plus de voile mais il fallait la marée montante pour entrer dans le loch Ailort . Nous sommes passés près de la côte de Canna où se trouve quelques orgues de basaltes un peu ratés mais qui nous montrent largement ce qu'à dû être les mouvements tectoniques du coin...puis nous avons longé la côte sud de l'île de Rum ainsi que celle de l'île de Eigg ; celle de Rum est faite de falaises découpées en tranches inclinées, ravinées par les torrents avec un plateau à sa base de 5-10m de haut et qui déborde des falaises sur peut-être 10-20m comme à Canna sur sa côte ouest ; il paraît que cet endroit est terrible en cas de tempête car la houle vient frapper ce plateau pour être renvoyée vers le large...charmant endroit n'est-ce pas ? Quand à Eigg, qui est absolument différente de Rum et même de Canna, qui est plutôt plate par rapport à ses voisines, elle porte fièrement un éperon rocheux bien solide sans éboulis qui permet de l'identifier sans conteste ! Un coup de téléphone à nos amis Ken et Jean dès notre arrivée pour annoncer notre arrivée mais ceux-ci partent demain matin de bonne heure pour Londres y chercher leurs petites filles....c'est raté....tant pis nous irons nous réapprovisionner en huîtres, notre réserve étant très basse !
Jeudi 13 août ; île de Skye- loch Aishort
belle navigation toute à la voile sans réglage de voiles en permanence, sans trop de houle...une vraie merveille ! Et pas mal de soleil en prime, tout pour plaire !
Le téléphone portable ne passe pas ici non plus et décidément il y a beaucoup de zones non couvertes ici en Ecosse ! Dès notre arrivée nous montons donc chez eux . Les gens ont de l'humour ici : une maison porte non pas le numéro 5 mais « la moitié de 10 », une autre a une petite marche dès le portail franchi, ils ont donc mis une paire de bottes en caoutchouc couchées avec la bordure supérieure un peu enterrée comme si quelqu'un venait de tomber dans le fossé et la meilleure c'est ce micro-onde qui sert de boîte aux lettres !!! nous croisons Rob qui descendait en voiture vers le bas du village mais il nous a reconnu au dernier moment et il nous rattrapera que lorsque nous serons presque arrivés chez lui ; comme tous nos amis Ecossais , Rob et Sally sont extrêmement contents de nous revoir et les retrouvailles font chaud au cœur faute d'avoir de la chaleur dans le climat cette année....Rob est un bidouilleur comme nous et il a toujours plein de projets assez amusants ; leur fils aîné, qui est pêcheur, est pareil : il a construit cet hiver un mini sous-marin avec une caméra dedans pour voir les fonds et savoir en l’occurrence où il y a des langoustines ! C'est très fort çà et il paraît que çà marche ! Sally s'occupe de ses clients puisque leur maison fait Guest House et c'est un boulot à part entière : outre qu'il faut gérer internet pour les réservations, il faut faire l'approvisionnement pour les petits déjeuners, qui sont copieux en Ecosse et les faire ; elle fait elle-même le pain, les scones, les crêpes un peu épaisses ici et j'en passe......Maintenant leur gîte est connu et les clients reviennent et leur envoient leurs amis, ce qui est significatif de l'accueil et de la qualité de leur maison ! Nous sommes bien contents pour eux dans un contexte actuel aussi difficile qu'en France ! Ils sont anglais de naissance tous les 2 mais sont plus Ecossais que les Ecossais eux-même ! De plus ils s'intéressent à tout et c'est un réel plaisir que de discuter avec eux, même en anglais....
vendredi 14 août ; loch Aishort
un messager avec un petit bateau est passé nous dire que nos amis étaient malades et ne pouvaient pas nous recevoir ce soir....le rendez-vous est reporté à lundi parce que le week-end en Ecosse est réservé à la famille. Du coup nous avons eu toute la journée pour faire notre soupe de poissons (que nous devions manger avec eux) et c'est long à faire vu que je n'ai pas de mixeur intelligent à bord !Journée grise avec des averses...
Samedi 15 août ; loch Aishort
meilleur temps mais si ce matin il n'y avait pas du tout de vent, celui-ci n'est pas resté longtemps inactif....juste une vingtaine de nœuds mais cela refroidissait trop l'atmosphère, dommage. Bernard est allé poser ses nasses en espérant prendre des langoustines et cet après-midi nous sommes allés faire une longue balade le long du loch (qui est très profond) en marchant sur la grève qui est faite de cailloux que l'on ne pourrait pas qualifiés de galets, n'étant pas arrondis par la mer ; par contre pour marcher c'est aussi compliqué que sur des galets. En arrivant à terre avec l'annexe, le patron d'un des bateaux de pêche est venu nous voir et nous a donné 8 magnifiques langoustines ; comme çà , cadeau !!! je sens que l'on va se régaler !!! le ciel était bien dégagé pendant notre promenade et ce soir le ciel est bien bleu mais les températures ne montent toujours pas .












































samedi 1 août 2015

Vendredi 10 juillet ; île de Canna
une météo pitoyable qui ne nous a pas donner envie de bouger du bateau.
Pluie et vent en prime....
samedi 11 juillet ; île de Canna
c'est un peu mieux qu'hier pour le temps mais ce n'est pas grand soleil ; nous allons tout de même à terre pour rendre visite à nos amis Magda et Joachim. Comme vous pouvez le constater ce ne sont pas des prénom typiquement Ecossais, et pour cause ! Ce sont des Espagnols et pour être même plus précis des Basques de Fontarrabi, frontaliers donc et proches de chez nous. Magda vit et travaille à Canna depuis 20 ans et vient de prendre sa retraite. Son père était ami avec le propriétaire de l'île, John Campbell et amenait sa fille quand elle était petite avec lui à Canna ; ils venaient d'Espagne et dans les années 60 le voyage devait être long jusqu'à Canna. Quand Magda a été adulte elle ne se voyait tout simplement pas vivre ailleurs qu'à Canna et elle y est partie travailler comme dame de compagnie de la veuve du propriétaire, qui est morte centenaire il y a une dizaine d'années ; cette dame , qui n'avait pas d'enfants, a fait don de l'île dans son entier (son mari qui était issu d'une famille riche avait acheté toute l'île) au « National Trust of Scotland » qui gère, entre autre, tous les sites historiques d'Ecosse. En faisant cela elle espérait que l'île ne serait pas vendue en petites parcelles par des gens plein d'argent qui ne feraient pas vivre l'île.....Ce Trust of Scoland gère l'île comme n'importe quel propriétaire mais cela veut dire aussi que nul n'est propriétaire de sa maison et de son bout de jardin ; ceci étant c'était déjà comme çà du temps des Campbell.....personne n'a l'air de s'en plaindre et l'île évolue rapidement ces dernières années avec une population en augmentation ; de quoi vivent-ils allez-vous me dire ? Déjà il y a une grande exploitation agricole qui regroupe les 10 croft (fermages) de ce petit territoire, l'ancienne maison des Campbell « Canna House »en emploi pas mal d'autres pour l'entretien du site et les nouveaux arrivants, qui sont jeunes avec des enfants, travaillent pour l'extérieur de l'île par le biais d'internet ; en tout il y a à l'heure actuelle 50 habitants et Magda pense qu'une famille de plus ferait un bon équilibre ; en Ecosse ce n'est pas parce que vous avez décidé d'habiter sur une île de ce genre que vous pourrez le faire : d'abord tous les habitants se réunissent et vous êtes ni plus ni moins convoqué par cette assemblée qui vous posera 3000 questions sur la raison qui vous pousse à venir habiter là....ce système peut avoir des failles mais il est efficace pour la cohésion des habitants ; nous avons nous-même habité sur une île pendant 7 ans et nous comprenons ce que cela représente, cette cohésion pour un îlien, car cela peut vite devenir un enfer pour tout le monde....
enfin bref, je me suis étendue, là....nos amis avaient vu le bateau et pour cause car malgré le grand nombre présent, nous avions mouillé juste dans leur champ de vision ; les retrouvailles ont été intenses et émouvantes....Notre pilote était absent car une crise de goutte l'avait empêché de marcher jusque là ; nous les avons invités à dîner à bord. A notre arrivée à 10h environ ils en étaient au petit déjeuner parce que hier au soir il y avait eu une soirée musicale impromptue au « Café Canna » et ils s'étaient couchés fort tard ; et nous n'avions pas pu être prévenus car le téléphone portable ne passe pas ici, quel dommage.....
Pour ce dîner Magda nous avait amené …..2 homards cuits par ces soins ! Quel régal !!!
les conversations se faisaient dans un mélange de français, d'anglais et d'espagnol car Joachim, qui n'habite par en Ecosse depuis aussi longtemps que sa femme a du mal avec l'anglais.....
soirée très animée sur Romico !
Dimanche 12 juillet ; île de Canna
enfin un temps plus ensoleillé, qui nous permet d'aller marcher un peu ; Bernard va à la pêche et nous nous montons sur la montagne qui domine le port pour avoir une belle vue ; les 2 photos un peu identiques que vous voyez c'est pour vous montrer comme cela peut être différent avec un grand soleil, pas comme ce matin !
De retour en bas nous allons attendre Bernard au « Café Canna » en mangeant la soupe du jour ; c'est toujours assez copieux une soupe du jour en Ecosse car elle est servie avec un petit pain frais et du beurre. Le problème avec Bernard quand il va pêcher c'est qu'il ne voit pas le temps passé et l'attente peut être très longue.......
en fin d'après-midi nous retournons à terre dire au revoir à nos amis et prendre une douche chez eux ; nous ne nous éternisons pas car ils ont du monde à dîner et le dîner chez les anglo-saxons c'est à 18h au plus tard !
Ce soir il y a une belle lumière avec ce grand soleil !
Lundi 13 juillet ; îles Tresnish
ce matin quand nous nous sommes levés la météo était particulièrement démoralisante ! Le plafond de nuages était très bas et il bruinait et le vent était de secteur sud, pas de chance, c'est par là que nous allions.....Dès que nous sommes sortis de l'anse on s'est fait secoués ; ce vent avait généré un gros clapot mélangé à une longue houle qui venait du large et qui a rendue la navigation particulièrement inconfortable. Bernard avait aussi posé les nasses derrière chez Magda (à l'opposé d'où il pêche habituellement) et nous sommes passés les récupérer avec Romico mais avec cette houle on avait tendance à être bien près des rochers.....On avait hissé la grand voile pour stabiliser un peu le bateau mais malgré cela on bougeait pas mal.
Vers 14h le ciel s'est levé et le soleil est réapparu enfin,cela nous a redonné un peu de moral mais surtout c'est la visite à venir que nous allions appréciée avec du soleil !
Notre mouillage dans les cailloux était libre mais devant l'île où nous devions débarquer il y avait 4 bateaux de plaisance ; la grande houle ,qui pourtant venait du large, cassait un peu partout et cela a été scabreux de débarquer dans les galets tout en évitant les gros cailloux à fleur d'eau et il a fallu porter l'annexe pour l'échouer sinon elle se fracassait sur les cailloux.
Notre pilote qui rêvait de voir plein de macareux a été comblé : là tu es même au milieu des oiseaux ! Et des lapins...Il y avait un peu moins d'oiseaux qu'il y a 2 semaines quand nous sommes passés mais quand même de quoi se régaler ; et comme je ne me lasse pas de regarder tous ces oiseaux , j'en prends toujours autant de photos !
Nous repartons dès demain car nous devrions pouvoir voler avec l'avion mercredi qui vient, il faut donc que nous soyons à Oban demain soir ; la route va être longue....
mardi 14 juillet ; marina d'Oban
branle bas le combat de bonne heure pour cette longue journée de navigation ; la houle est toujours la même et comme elle vient toujours du large cela veut dire qu'il y a encore une dépression au milieu de l'Atlantique qui va nous tomber dessus à brève échéance....le ciel était gris au départ avec un vent faible puis le vent a été un peu plus portant, le ciel s'est dégagé et après avoir viré vers l'Est derrière l'île de Iona pour longer la côte sud-ouest de l'île de Mull, on a pu envoyer toute la voile et naviguer bon plein, bien calé sur un bord avec la houle par l'arrière, du coup on la sentait beaucoup moins ; çà ça a été du pur plaisir !!! jusqu'au chenal entre l'île de Kerrera et l'île de Mull où nous nous sommes retrouvés avec le vent dans le nez. On a fini au moteur mais nous avions eu 3h de voile pure à environ 6nds de moyenne....
il n'y avait pas trop de monde à la marina, on a pu choisir une place.

Nous ferons notre vol en avion demain et notre pilote Bernard voudrait que nous partions de bonne heure car il ne peut pas déposer son plan de vol ce soir. Pour ceux qui ne le savent pas, le port d'Oban est sur une île à 10mn de la ville. Je vais donc demander au marin de service si nous pouvons avoir une navette vers 8h, le premier bateau étant à 9h. Je ne connaissait pas celui en service ce soir mais il a fort très aimable et m'a dit qu'en fait il y avait une navette à 7h30 pour les îliens qui travaillent à terre et que nous pourrions la prendre . Çà c'est vraiment bien et nous prendrons un taxi à notre arrivée à terre pour éviter d'attendre le bus.
Mercredi 15 juillet ; marina d'Oban
s'il y a bien une journée dont nous devions profiter c'était bien celle-ci !
Une vrai journée d'été chaude et ensoleillée ; bien sûr pas 25°C mais quand même bien.
Nous avons réussi à décoller vers 10h après avoir pris du carburant.
En premier, direction le sud pour contourner l'île de Mull en passant sur de petites îles que nous n'avions pas survoler l'année dernière, puis passer au-dessus de l'île de Staffa et en faire le tour, les Tresnish d'où nous arrivions en bateau, l'île de Canna en rasant la maison de Magda et en nfaisant également le tour, l'île de Skye par le bord ouest et revenir vers la côte ouest de la terre au nord de l'île ; de là nous sommes remontés le long de la côte ouest vers le nord, ensuite la côte nord en la longeant en partie, puis traverser vers les Orcades, en faire le tour et revenir vers la côte Est de l'Ecosse et redescendre celle-ci jusqu'à la hauteur d'inverness. Depuis le nord nous avons dû un peu zigzaguer pour éviter les masses nuageuses et nous avons eu quelques petits grains mais qui n'inquiétaient pas notre pilote. A la hauteur d'Inverness nous sommes repartis vers l'ouest en longeant le canal Calédonien et c'est là que notre pilote a le plus craint les nuages environnants car si cela s'était gâté il lui fallait trouver une échappatoire ; il l'avait en vue , je vous rassure, il est très prudent notre pilote ! Le temps est resté stable heureusement, avec un ciel bien plombé depuis que nous étions à l'Est et sur le canal mais avec quand même assez de lumière pour voir le paysage et faire des photos et çà je ne m'en suis pas privée : c'est la première fois que j'utilise pratiquement toute ma carte mémoire ! J'ai eu moins de problèmes de reflets sur la verrière du cockpit car nous avons essayer d'éliminer tout ce qui était de couleurs criardes en me mettant dessus une serviette grise et à première vue cela a fonctionné.....
retour à terre vers 15h30, le temps de tout remettre en ordre à bord et de recouvrir l'avion, d'appeler un taxi pour retourner à Oban et nous sommes arrivés trop tard pour manger les bonnes coquilles St Jacques au Lorn Bar ; nous sommes allés sur le port du coup manger des sandwichs aux fruits de mer qui sont délicieux eux aussi....notre pilote est épuisé et on le serait à moins et nous rentrons après être allés faire 3 courses.
A l'arrivée notre pilote regarde toutes les météos disponibles pour envisager soit un autre vol, soit un retour en France un peu prématuré : mais ce sera sûrement un retour rapide en france malheureusement....on verra demain matin, il fera jour !
Jeudi 16 juillet ; marina d'Oban
les 2 Bernard étaient levés à 7h30 pour regarder la météo : le seul créneau météo possible pour rentrer en France avant une semaine est......ce matin ! A 8h tout le monde est debout pour prendre la navette de 9h ; heureusement tout est déjà près y compris les affaires qu'ils vont nous ramener.
Taxi pour l'aéroport cela fait gagner du temps et nous ne quittons l'aéroport que lorsqu'ils sont pratiquement prêts à décoller car nous rentrons en bus. Tout cela s'est passé si vite que nous nous retrouvons bien seuls d'un coup.....Effectivement il a fait beau ce matin me permettant de faire des lessives en me servant de la grosse machine du port et de la mienne ; il fait même relativement chaud : presque 20°C ! mais cela ne dure pas et ce soir çà se gâte et on nous annonce du vent fort pour cette nuit et demain. Le port s'est rempli avec le mauvais temps annoncé et il y a pas mal de bateaux français dont 2 à côté de nous ; de l'autre côté nous avons un belge sympa et bavard ce qui permet à mon Nanard de faire du social ainsi qu'avec notre plus proche voisin français..... Le vent est à l'Est et c'est la pire des conditions dans ce port et ce soir les bateaux valsent et il pleut des torrents.
vendredi 17 juillet ; marina d'Oban
quelle nuit ! Mouvementée et le mot est faible mais le vent devrait tourner au sud-est et ce sera moins pire pour nous , du moins de ce côté de la panne. Nous avions envisager de partir pendant l'accalmie vers 13h et aller au mouillage mais nos voisins français nous ont invités au café ….le vent a repris avant que nous ne quittions leur bord....là ce soir ça ne plaisante plus le temps : les bateaux bondissent littéralement, surtout ceux de l'autre côté de la panne, çà doit être invivable à bord de ces bateaux ! Nous, nous sommes lourds et cela nous rend service et nous sommes face au clapot....nos voisins qui ont un bateau ultra léger valsent aussi et ils sont du bon côté....
nous avons passé un excellent moment avec eux cet aprem ; ils ont beaucoup voyagé avec leur bateau et des voyages qui sortent de l'ordinaire : ils ont traversé l'atlantique via les Açorres pour Québec où ils ont hiverné le bateau et sont rentrés, via toujours les Açorres, où ils sont restés 3ans .
Ils vont laisser leur bateau en Ecosse pour l'hiver du côté de Glasgow et reviendront naviguer par ici l'été prochain et notre connaissance de la côte les a intéressés .
Nous n'avons toujours pas changer nos batteries, Bernard a des incertitudes sur la façon de les acheter.....
nous avons aussi réussi à voir Pascaline et les petits sur Skype : cette fois c'est le fin de son couple ; Fabrice est parti et cherche de problèmes à tout le monde....non que ma fille soit un ange dans tout çà.....les torts sont largement partagés mais se disputer tout le temps n'est pas bon pour les enfants...
Samedi 18 juillet ; pont de Connel
on appelle çà retour à la case départ mais Martin n'est pas là et Bob non plus....Bernard comptait un peu sur l'un des 2 pour des tuyaux concernant les batteries....
le temps s'est calmé d'un coup ce matin avec un timide rayon de soleil ; nos voisins Guy et Marie-Françoise ainsi que leurs 2 équipiers sont partis prendre le canal de Crinan.
La principale occupation ici est d'aller ramasser des coques ; il y en a toujours autant et de très grosses....c'est incroyable !
Dimanche 19 juillet ; loch Creran-Glaceriska
c'est l'anniversaire de mon petit-fils aujourd'hui, il a déjà 11 ans.....que le temps passe vite....
pour ce qui est de la météo, hélas, trois fois hélas ! Il fait exceptionnellement froid et humide cet année et il n'y aura pas d'été ; et chez nous et dans le sud de l'Europe il fait exceptionnellement très très chaud et sec ; on voit bien sur les fichiers que prend Bernard que les dépressions n'entament pas l'anticyclone au sud mais passent au nord et elles se succèdent sans interruption......il n'avait pas fait beau l'été dernier à la maison alors que nous avions pu nous baigner ici....les années passent et ne se ressemblent pas.....
Nous partons avec la marée dans le loch où habite notre ami Donald, un peu plus au nord ; il aura peut-être des idées pour les batteries et nous allons aller voir l'avancement de ses travaux sur sa maison. Maintenant qu'il ne travaille plus il a plus de temps pour sa maison mais l'argent ne rentre pas çà c'est sûr !
Il nous faudra attendre demain pour le voir, le week-end il le passe en famille....
ce soir le temps est au beau fixe ; difficile d'imaginer comme çà que cela ne va pas durer ; on arrive même à manger dehors, ce qui n'est guère arrivé cette année.....
Lundi 20 juillet ; Glaceriska
Donald a du mal à avancer sur sa maison a cause de la pluie ; la couverture n'est toujours pas mise, juste la contre-plaqué de dessous et une espèce de bâche dessus pour éviter qu'il y ait trop d'humidité à l'intérieur et paourtant il y est a travailler dans sa maison ! Cela nous a fait de la peine pour lui et me fait penser à nous quand nous travaillions sur le bateau et que tous les ans nous disions que nous partirions l'année suivante....cela a duré...... 7 ans ! Mais quel plaisir maintenant !!!
nous l'avons invité à dîner ce soir et j'avais fait ce qui pourrait ressembler à une soupe de poissons mais faite principalement avec des crabes et j'avais mis dedans des pommes de terre, du poisson, des moules et des coques : franchement c'était absolument délicieux et Donald a mangé 3 grands bols de soupes plus 2 assiettes du reste, le tout accompagné de tranches de pain grillées, aïlés tartinés de rouille maison et sans compter sur le crumble à la rhubarbe de Canna pour finir.....
mardi 21 juillet ; retour au pont de Connel
Donald n'avait pas d'idées sur le problème des batteries et proposait seulement de nous emmener jeudi prochain à Fort-William pour en trouver ; ce que nous avons refuser car il a vraiment autre chose à faire que de perdre son temps pour nous.....
comme la météo est de nouveau mauvaise, il serait impossible de mouiller au calme à Oban, nous verrons donc avec Bob qui abrite près du pont.
Bernard y va en annexe mais il faudra attendre demain pour commander....
vendredi 24 juillet ; pont de Connel
rien d'extraordinaire pendant ces 2 derniers jours ; les batteries sont enfin arrivées aujourd'hui chez Bob pendant que j'étais partie en bus à Oban reprendre du pain et des légumes car notre projet maintenant est de descendre vers le sud, les îles Garvellachs, le loch ouest de Jura et le temple du whisky, Islay. De retour à bord je me repenche sur ma vidéo de notre vol en avion et je pense que vous allez aimer !
Samedi 25 juillet ; petite île près des Garvelachs entre Jura et Oban
nous pouvons enfin retourner naviguer ! On commençait à trouver le temps long ici....
ni beau ni mauvais le temps, le ciel est très changeant mais malgré tout avec pas mal de soleil ; navigation au moteur, faute de vent intéressant et ce n'est pourtant pas faute d'essayer avec notre code D ! il y a un monde fou sur l'eau mais c'est vrai que les années précédentes nous étions plus au nord en cette saison et au nord de Skye on trouve nettement moins de monde.....
la houle de sud que nous avions déjà rencontrée il y a une semaine en rentrant à Oban, est toujours là, ce qui limite les mouillages paisibles ; il a fallu trouver un « plan B » car le mouillage des îles Garvellachs est trop exposé. Nous avions fait notre choix quand un bateau anglais est arrivé à fond à notre hauteur avec l'intention bien visible de nous doubler pour prendre ce mouillage, qui est petit il faut le reconnaître ; ils avaient sûrement un bateau plus rapide que nous à la voile ces messieurs mais pour ce qui est de la puissance du moteur doublé de notre inertie....ils n'ont pas fait le poids ! Et nous avons bien fait, même si cela paraît enfantin de faire çà, car il y avait déjà un petit bateau derrière lequel nous avons jeté l'ancre ; et lui s'est mis entre nous 2.....pour ne rester qu'une heure ! Il y avait de la place à côté de nous légèrement en retrait....
le ciel s'était bien dégagé , nous sommes donc allés faire une bonne marche en montant sur le point le plus haut de l'île : 50m de haut çà peut aller ! Là-haut nous nous sommes allongés dans la bruyère au soleil pour faire une bronzette ; qu'est-ce que c'était bon !!! même pas de moustiques ! Trop bien ! Et pas de photos parce que nous étions à moitié à poil et pas de socle improvisé à proximité pour poser l'appareil....il s'est mis à pleuvoir dès notre retour à bord, juste une petite averse....
dimanche 26 juillet ; île de Jura, loch Tarbert ouest
la visibilité est nettement moins bonne qu'hier ; le ciel est plombé de nouveau et il pleut mais le vent est au rendez-vous, de l'Est et c'est parfait pour la route que nous faisons ; il ne peut pas y avoir que des inconvénients tout de même ! Ce loch dans lequel nous sommes rentrés coupe l'île de Jura en 2 tellement il est long ; la première partie, dans lequel nous restons pour ce soir, est très large et fait un entonnoir au fond. Il y a une particularité dans cette partie de loch, c'est que l'on y voit de grandes plages de galets très clairs.....à 20-30m de hauteur ! Ce sont , paraît-il, les restes de la fin de la dernière glaciation quand le niveau de la mer est descendu ; c'est très surprenant à voir et il n'y a que dans ce coin que l'on voit ça et on peut facilement imaginer ainsi les glaciers arrivant dans l'eau entre les « Paps of Jura » qui culminent à 1000m environ...
lundi 27 juillet ; tout au fond du loch Tarbert
il fallait attendre la marée montante pour rentrer au fond mais attendre aussi qu'il y ait assez d'eau pour passer car la passe du fond part à angle droit avec la côte, est très étroite et pas profonde du tout ; en fait la passe fait un S et au bout de ce S il y a comme un lac, qui a lui-aussi une particularité : il y a un trou de 180m de diamètre au milieu, qui fait 23m de profondeur alors que tout autour le fond se découvre à marée basse ; nos guides déconseillent fortement de venir là avec du mauvais temps car le mouillage n'est pas très sûr......il nous a fallu environ 1h pour y arriver à ce trou et c'est vrai que pour mouiller il n'y a guère le choix d'autant que les locaux ont déjà utiliser les principales places avec des petits canots mais on a fini par trouver. Sur les photos on a du mal à se rendre compte de ce lieu mais je vais essayer de photographier une carte que je mettrais plus tard sur ce blog.
Mercredi 29 juillet ; tout au fond du loch Tarbert
après la pluie de la journée d'hier, on apprécie le timide soleil d'aujourd'hui ; d'ailleurs c'est La journée pour aller faire de la montagne car après çà ne sera plus possible au vu de la météo.....
nous nous préparons donc un pique-nique et à 9h30 nous sommes parés ; nous ne montons qu'à 300m de hauteur mais ici les sentiers sont inexistants, il faut donc observer avant de se lancer : éviter le plus possible les creux car ils sont forcément pleins d'eau ; regarder aussi où il y a des ravins car pour les traverser cela risque d'être assez hard. Tout cela vous oblige à faire des zigzags mais quand vous voyez de l'herbe partout vous pensez que ça va aller.......eh bien non ce n'est pas si simple ! Car l'herbe en question est haute, curieusement il n'y a pas de moutons ici, et cache un sol totalement inégal plein de trous remplis d'eau ! Marcher là-dedans devient particulièrement sportif car il faut lever haut les pieds, en poser un sur une touffe d'herbe, trouver un équilibre en regardant autour où vous pourriez poser l'autre.....finalement on a recherché les endroits avec de la fougère, de toute façon celle-ci ne s'est guère développée cette année avec les températures qu'il fait, parce que le sol est plus sec là où elles poussent. On comprend pourquoi les Ecossais portent des kilts ! Nos chaussures sont trempées, nos chaussettes pas mieux et nous sommes crottés jusqu'aux genoux. Il nous a fallu 2 bonnes heures pour arriver là-haut et encore nous n'étions pas tout à fait en haut mais là où nous nous sommes arrêtés nous pouvions manger à l'abri du vent et avoir quand même une belle vue....heureusement que nous avions prévu nos pantalons de kway pour nous assoir dessus ! Et là nous avons découvert un semblant de piste tracé par les quads des chasseurs qui allait bien nous faciliter la descente même si cela allait bien allonger la distance ; l'avantage de ses véhicules c'est qu'ils finissent par aplanir le terrain même si le passage des roues finit par faire des ornières, qui se remplissent tout de suite d'eau bien entendu.....
nous étions de retour à bord vers 14h sans avoir eu une goutte de pluie, ce qui , compte tenu de cet été humide, est remarquable ! Le vent est passé à l'ouest et commençait à souffler vigoureusement. Le temps de se reposer un peu et nous quittons cet endroit avec la marée descendante. Le vent est encore plus fort et nous sommes à l'abri..... ces 30nds de vent ont incité tous les bateaux naviguant dans le secteur a se réfugier dans le loch....mais comme d'habitude ils ont tous mouillé les uns sur les autres, c'est à dire juste là où l'ancre est dessinée sur la carte alors que la baie est immense et qu'il y a raisonnablement de l'eau partout ! Ah ces anglo-saxons !!!
jeudi 30 juillet ; île de Islay- Distillerie de Bunnahabhain
ne cherchez pas sur une carte, vous ne la trouverez pas cette distillerie ; elle est petite a l'échelle internationnale mais apparemment très prisée des Ecossais. On ne va pas la visiter car notre but est d'aller à celle de Caol Ila, un peu plus au sud mais nous ne pouvons y aller en arrivant car le courant, qui est violent dans ce passage, nous empêche de nous y rendre aisément. Comme il fait relativement beau et que nous sommes protégés de la houle où nous avons mouillé, nous restons pour la nuit et allons cet aprem faire une belle balade le long de la côte en marchant sur la plage ou en escaladant les rochers ; on arrive même à faire une petite, mais toute petite bronzette, pour goûter...