dimanche 20 août 2023

 


Jeudi 3 août ; île de Pico /port de Lagès do Pico

On ne va sûrement pas monter au sommet du Pico, à 2000m, même si les locaux organisent des randos jusqu'au sommet en amenant les gens en mini-bus à plus de 1000m ; nous ne somme pas assez entraînés pour se permettre ce genre de chose alors on laisse ça aux fous de rando et il y en a un paquet sur les bateaux imaginez-vous.

Mais on est entraînés pour faire des randos en vélos alors on y va !

Le but aujourd'hui est de monter à l'est du Pico (qui se trouve à l'ouest de l'île) sur un plateau qui oscille entre 800 et 900m ponctué de petits lacs et de petits pics, çà et là, qui, eux, peuvent monter jusqu'à 1000m ; la route serpente entre ces pics mais quelquefois y monte....

Le départ a été raide et je pensais que je n'arriverais pas à monter à 800m...

Les 400 premiers mètres ont été faits sur un raidillon court et vertical, totalement épuisant mais ensuite cela montait assez facilement jusqu'à prendre cette ligne de crête.


Nous avons retrouvé nos chers hortensias bleus ( nous avons appris au jardin botanique de Horta que ces hortensias sont des « invasifs » qu'ils n'arrivent pas beaucoup à restreindre) et ces magnifiques fleurs jaunes, les Longoses (qui viennent de l’Himalaya et qui sont apparentées au Cana) dotées de très grosses feuilles mais qui sont également des « invasifs » et que l'on ne trouve qu'au-dessus de 200m.

En haut sur la crête il n'y avait plus rien sauf de l'herbe rase et des arbustes coriaces avec des troncs tourmentés....

Heureusement qu'en bas il faisait chaud car cela nous a donné une bonne température sympa en haut !

Au détour d'une boucle de la route nous avons découvert un grand lac en contrebas avec une vue imprenable sur la côte sud de Sao Jorge mais totalement dénudé d'arbres autour ; 30m plus loin il y avait une petite route qui y descendait.

Nous l'avons prise en pensant aller déjeuner par là mais en cours de descente il y avait un autre petit lac, toujours en contrebas, tout vert, tout mignon avec plein d'arbres autour et toujours avec cette belle vue sur Sao Jorge !

Alors nous ne sommes pas allés plus loin et nous nous sommes assis dans l'herbe à peu de distance de la route et à l'aplomb du tombant au-dessus du lac pour déjeuner et faire une petite sieste....

Heureusement qu'il y avait un peu d'air parce que sinon nous aurions cuit !

Plus loin en reprenant la route principale, il y avait un très grand lac , soit disant le plus beau, mais quelle galère pour y aller et en revenir.

Bon déjà à nos yeux ce n'était pas le plus beau, loin de là, mais en plus il fallait descendre 150m plus bas par une route totalement défoncée, étroite et avec pas mal de voitures de location qui avaient du mal à ne pas nous pousser sur le bas-côté....du pur bonheur quoi !

Arrivés au bout de ce plateau nous avions le choix pour redescendre, soit en continuant vers l'est et une descente très raide soit en faisant une grande épingle à cheveux qui repartait vers l'ouest et en redescendant sûrement mais doucement à flanc de montagne au travers des pâturages de vaches avec 2 raidillons au bout mais comme ce n'était pas une route fréquentée elle risquait d'être en assez mauvais état...

Nous l'avons prise tout de même et finalement cela n'a pas été si pire....

Mais un beau paysage tout du long, personne sur la route hormis une fois des tracteurs qui embarquaient des meules de foin, plein de fleurs partout surtout....et silencieux !!!

Et pour finir eh bien nous les avons fait nos 50 kms ! Et nos 2 batteries étaient pratiquement à plat en arrivant mais celle de Bernard en partie parce que nous échangeons nos vélos quand la mienne est arrivée à moitié et que cela continue de monter. Cela nous permet de finir notre tour sans problèmes...

En arrivant on s'est jetés à l'eau pour se rafraîchir ….

Dimanche 6 août ; port de Lagès do Pico

Dans ce port il y a 8 baleinières, parfaitement en état et très bien entretenues et joliment peintes ; à Horta il y en avait 8 aussi, 2 seulement à Sao Jorge et pas plus à Graciosa.

En fonction de quoi ,ils font des courses en été pratiquement tous les week-end, à droite ou à gauche et elles se déplacent à la remorque derrière un de leur remorqueur ; il général il en tire jusqu'à 4 et ici il y a 3 remorqueurs.

Par contre il y a un entraînement tous les soirs soit à la rame (c'est ce qu'on appellerais en France « un 6 de pointe avec barreur ») soit à la voile : ils hissent le mât en mer en général après être sorti du port à la pagaie mais ils rentrent à la voile jusqu'au dernier moment s'ils le peuvent à venir s'échouer sur leur cale de mise à l'eau.

Ces bateaux ont une jolie ligne et sont très gracieux avec de très grands voiles pour leur taille !

Ce soir , comme tous les dimanches soir de l'été, la commune organise un concert gratuit, ouvert à tous dans la cour de l'ancien fort militaire et en plein air.

Ce sont nos amis Finlandais qui ont découvert cela et nous y sommes allés ensemble ; l'endroit est très sympa avec le coucher de soleil en arrière plan.

Ce soir c'était le tour d'une jeune chanteuse Portugaise qui avait très peu d'instruments pour s'accompagner mais qui avait ce que je nommerais un répétiteur qui lui permettait de répéter à volonté les quelques notes ou souffles qu'elle préparait ; les mélodies était assez curieuses et « modernes » ; pas simplement du parlé mais c'était assez agressif et très curieux....

On a trouvé que a langue Portugaise se prêtait assez mal à ce genre de mélodie...

Quand à la chanteuse, typiquement Portugaise, courte sur pattes (tout le monde ne peut pas être grand c'est sûr ) plutôt bien portante mais en plus habillée et coiffée comme un sac ! Quel dommage quand on monte sur scène de ne pas se mettre un minimum en valeur...

Lundi 7 août ; port de Lagès do Pico

Il y a une fromagerie sur cette île et comme nous avons manqué d'aller visiter celle de Sao Jorge, nous avions envie d'aller voir celle-là.

Un tour en vélo de 15kms c'est rien ….

Pour y aller il faut prendre la route côtière vers l'ouest ; celle-ci oscille entre 5à et 100m d'altitude et reste assez loin de la mer.

Passé les quelques petits villages en sortant de Lagès, la route a été refaite , elle est parfaitement lisse et bien large....et pratiquement déserte parce que les locaux qui veulent aller à Sao Roque prennent la route qui coupe à travers l'île et qui est légèrement plus courte...

De plus elle traverse une belle forêt....de pins ! Hormis les nombreux massifs d'hibiscus de toutes les couleurs qui ont été plantées le long de la route, on se serait cru chez nous !

C'était une belle promenade, heureusement, parce que la fromagerie ne se visitait pas !!!

Dépités on a repris la route quelques temps vers l'ouest et nous avons vu un joli moulin, le seul survivant d'une quinzaine qu'il y avait dans le coin .

Tous les moulins de cette île ont la particularité d'être fait en 2 parties : celle du bas est en pierre et est fixe alors que celle d'en haut est en bois et peut être tournée (autour d'un axe central) en fonction du vent ; pour la tourner ils se servent de l'escalier d'accès ainsi que de 2 barres obliques qui permettent de répartir la charge pour la poussée de l'escalier, très ingénieux !

Et nous sommes rentrés pour prendre notre bain quotidien...

Mardi 8 août ; port de Lagès do Pico

Faute de pouvoir louer une voiture ici parce que décidément trop chère (180 euros la journée) nous avons donc décider de faire un maximum de vélo...

Cette fois nous prenons la route côtière qui longe la côte sud et aller vers l'est jusqu'à la petite bourgade de Calheta.

Cette route sinue pas mal en fonction des crevasses qui tombent du plateau en haut et reste entre 80 et 150m d'altitude mais elle monte et descend en permanence, pas de raidillons mais jamais à plat !

On a roulé pas mal à l'ombre car elle est bordée sur de grandes longueurs par des cèdres plantés, côté tombant, probablement pour stabiliser les bas-côtés de la route ; très bien fleurie car les bas-côtés en question sont couverts de végétation dense, le tout enveloppé de longues lianes de volubilis en fleurs et de bosquets de longoses en fleurs...

Jeudi 10 août : île de Pico / port de Lagès do Pico

Pou prendre le bus pour aller voir la ville à la pointe extrême ouest de l'île, Madalena, c'est quelque chose ; en fait il n'y en a que 2 : 1 à 7h du matin et un à 14h et retour 18h comme ça c'est clair !

On a pris l'option 14h car on se doutait bien que la ville n'était pas très grande et on n'a pas trouvé de documentation disant ce qu'il fallait aller voir ou s'il y avait quelque chose de particulier …

En arrivant sur l'île de Pico on aurait voulu aller visiter le musée de la baleine dans la plus grande ville de l'île, Sao Roque, qui se trouve sur la côte nord, mais non seulement il n'y a pas de bus pour y aller (il faut prendre un taxi à Madalena) mais en plus nous avons déjà visiter celui d'ici qui est fort beau, on a donc laissé tombé ce projet....

Il faisait vraiment très chaud aujourd'hui et en ville c'était pire encore...

Le bus met 1h30 pour aller à Madalena par la côte sud; il ne passe pas très loin de la côte et on voit la mer en permanence.

Sur la dernière moitié du trajet nous avons vu toutes ces étendues de vignes (que l'on voit bien de la mer d'ailleurs) encloses dans des murs assez bas comme dans presque toutes les îles ici mais sur Pico cela a été une très grosse entreprise sur beaucoup de kms carré car il y en a autant sur la côte nord.

En ville il y a un musée sympa du vin et qui parle de ces cultures qui ont été commencées au XV e siècle et qui se perpétue encore de nos jours.

Travail , oh combien colossal que de construire ces murs !

Pourquoi construire ces murs vous allez me dire ?

Et bien pour la même raison qu'en Irlande par exemple : débarrasser les lieux des nombreuses pierres et comme on sait pas quoi en faire alors on construit des murs avec; encore qu'en Irlande c'était aussi pour occuper les gens pendant la grande famine...

Ces petits murs servaient aussi à protéger les plants de vigne du vent qui peut être très violent dans ce coin ; ils alignaient d'abord plusieurs murs très longs espacés d'environ 1m50 ou 2 et ensuite ils construisaient des transversales tous les 2 ou 3m et si il y avait vraiment beaucoup beaucoup de pierres ils remplissaient un de ces petits rectangles et ici il y en avait beaucoup de remplis de ces rectangles !

Ces murs sont simples à faire en tout cas ; les pierres sont relativement légères, très anguleuses et il suffit de les mettre les unes sur les autres et elles tiennent toutes seules du fait de leurs nombreuses aspérités ! Pas besoin donc d'en mettre plusieurs sur la largeur pour la tenue, juste la largeur d'une seule pierre env. 40Cm, pratique en tout cas !

Mais bonjour les doigts avec ces pierres et leurs aspérités !

Dans ce centre il y avait également une centaine d'arbres dits « du Dragon »

Nous en avions vu un peu partout sur toutes les îles sans savoir ce qu'ils étaient....

Cet arbre, qui vient de Polynésie, ressemble à un Yuca dont le tronc se divise à un moment donné en plusieurs branches qui partent toutes du même endroit et à cet endroit-là le tronc est creux au milieu, sûrement pour récolter l'eau de pluie...

Le tronc ne monte pas plus en hauteur mais les branches s'allongent démesurément sans vraiment grossir ; ces arbres vivent très vieux.

Dimanche 13 et lundi 14 août ; île de Terceira / mouillage de Praia da Vitoria

Le projet de départ était de partir dimanche matin de pas trop bonne heure pour pouvoir suivre les zodiacs qui vont voir les baleines et aller ensuite au mouillage sous la pointe Est de Sao Jorge, ce qui nous rapprochait de Terceira.

Nous avons bien suivi les zodiacs (qui étaient en plusieurs groupes) mais nous n'avons pas vu la moindre baleine mais des dauphins d'un genre que nous ne connaissions pas : ceux-ci sont tout mouchetés de blanc sur fond gris, un peu plus gros que les blanc-bleus et jouent très peu avec les bateaux.

Nous avons sillonné pas mal le secteur au sud de l'île et entre 4 et 6 MN en scrutant à la jumelle mais rien....

Nous étions très déçus et cela veut dire qu'ils n'en voient pas tous les jours malgré ce qu'ils disent....

Du coup en voyant la houle et le vent qui était plutôt portant , que le mouillage en question serait assez inconfortable alors nous avons pris la route en direct sur Terceira.

22h de navigation en passant notre temps à changer de voiles ou mettre le moteur (7h au total) mais toujours au portant et bien agréable ; grand soleil dans la journée sans être trop chaud, nuit douce et extrêmement étoilée ainsi que des étoiles filantes .

L'eau était très phosphorescente dans le sillage mais il est absolument impossible de le photographier à mon plus grand regret !

Arrivée au mouillage à 7h du matin ; nous n'avons pas beaucoup dormi pendant ce voyage car le changement de régime du vent nous réveille instantanément...

A 8h on était recouchés !

A notre grande surprise, il y avait peu de bateaux au mouillage, une douzaine, et encore plus surprenant il y avait de la place dans le port...

L'année dernière à la même époque il y avait 30 bateaux au mouillage et nous avions été obligés de tanner la capitainerie pour avoir une place à quai....

Aucun de nos copains français ne sont à bord de leur bateau et notre « cantine » est fermée...dommage !

Apparemment on peut même choisir une place ! Le monde à l'envers !


















































mardi 8 août 2023

 

Vendredi 21 juillet ; île de Sao Jorge / mouillage de Velas

Il faisait un temps si horrible hier que nous n'avons pas eu envie de partir vers l'île de Faial, ni même ce matin et pour la même raison car là ce n'était pas la petite bruine épisodique habituelle mais de la pluie forte en continu...

Mais cet aprem cela s'est bien arrangé avec un vent d'est qui a chassé tous les nuages mais qui, en revanche, nous a amené une belle houle....

On ne peut pas tout avoir...

On en a profité pour descendre marcher et monter sur ce promontoire qui protège le port des vents d'ouest, qui sont dominants ici ; belle balade qui commençait par un sentier de chèvres qui était caché derrière une chapelle.

Cela montait raide même quand le sentier est devenu chemin qui avait dû être carrossable il fût un temps....

En haut à 160m d'altitude il y avait une ancienne tour à moitié détruite et de là plusieurs sentiers partaient un peu dans tous les sens.

On en était à se demander si on allait continuer et descendre par un des chemins quand un autre couple de français d'un bateau au mouillage près de nous et de fil en aiguille on est descendus tous les 4 en discutant.

En général les conversations des gens de bateau que l'on rencontre ainsi est « d'où vous venez » et « où vous allez après » avec quelques considérations sur ce que nous avons vu de très intéressant en passant les uns et les autres mais cela a été un moment sympa....

Eux avaient traversé l'Atlantique vers les Antilles (comme tout un chacun qui traverse l'Atlantique sauf de rares exceptions), puis étaient remontés le long de la côte nord-Américaine, puis le Canada mais ils n'étaient pas montés jusqu'au St Laurent....

Eux sont restés un peu plus longtemps en haut car ils ont eu leur fils au téléphone et avaient beaucoup de choses à se dire ; nous, nous sommes redescendus pour aller faire quelques courses parce que nous partons demain et aller dire au revoir à José et lui payer les 2 jours supplémentaires de mouillage.

En rentrant on regardait des arbres un peu spéciaux, le long de la promenade, avec comme des lianes qui partent du centre de ses branches et pendent vers le sol ; on a pensé à des fleurs sur des tiges très longues, après tout pourquoi pas mais nous n'étions pas vraiment convaincus du bien fondé de l'affaire...

Bernard en a pris un en photo avec son tel pour regarder ensuite avec une application qui s'appelle « plant net ».

eh bien ce sont des arbres très vieux (les très gros comme ceux que nous avions vu) et ce sont les premiers arbres qui colonisent les champs de lave !

Ces arbres sont des Pohutukawas,( qui vient de Polynésie à l'origine et qui veut dire "mouillé par la mer"  Incroyable ! Tant que le terrain peut les nourrir ils font des racines dans le sol mais quand cela ne marche plus ils font des racines en l'air pour survivre !

Ce que la nature est capable d'inventer pour sa survie !!!!

On en a vu beaucoup de petits en fait .

Quand on a un moteur hors-bord sur l'annexe ça va bien d'aller contre les vagues mais à la rame !

Et c'est assez sportif pour remonter à bord de notre bateau dans le sens où il faut être très rapide pour monter dès que l'annexe est contre le bord au niveau de la porte ; on est encore assez souples ça peut aller...

Samedi 22 juillet ; île de Faial ; port de Horta

Départ pas trop tard ni trop de bonne heure mais avec un temps splendide !

Peu de vent, grand ciel bleu et une lumière extraordinaire, tout pour te réconcilier avec la mer !

La moitié de la nuit a été assez agitée avec la houle, que nous prenions de face heureusement mais il y avait un gros cargo le long du quai en face et ce genre de bateau fait du bruit en permanence même quand ils ne déchargent pas....

Jusqu'à 13h et après avoir déjeuner au calme nous avons navigué avec notre génakeur (voile d'avant très colorée que vous avez sûrement vue sur la photo de mon tel) mais ensuite nous avons dû mettre le moteur car même si la distance entre les 2 îles est assez courte ce n'était pas une raison pour y arriver tard...

Il y avait, aujourd'hui, une lumière magnifique avec une visibilité exceptionnelle et la mer était un miroir bleu intense comme souvent dans ces îles ; à part le friselis de l'eau sur la coque et le battement de notre voile de temps en temps c'était le calme absolu, quel plaisir !

A 2h de l'arrivée nous avons vu une belle tortue mais le temps de faire demi-tour elle avait plongé ; du coup je suis restée à l'avant ce qui nous a permis d'en voir une autre, d'aussi belle taille et j'ai pu la photographier mais ma photo n'est pas terrible....

Ensuite, pendant que Bernard était allé se coucher je suis restée devant et j'ai un poisson volant surpris par notre arrivée et qui est sorti de l'eau sur notre bâbord en volant au raz de l'eau et qui a replongé presque 30m après sur notre tribord ; c'est la première fois que j'en vois un voler car en général on ne les voit que lorsqu'ils sont sur le pont du bateau, surtout la nuit...

La mer n'est décidément pas vide dans ce coin car un peu plus loin j'ai vu un petit aileron mais qui ne se balançait pas d'un bord sur l'autre comme un poisson-lune mais allait vite et bien droit ; j'en ai donc déduit que c'était probablement un petit requin, tout cela en 3 secondes avant qu'il ne replonge !

Nous avons appelé le port en arrivant devant comme ça le gars voyait le bateau et pouvait estimer où il était possible de nous mettre ; si on les appelle trop tôt sans qu'ils nous voient, ils ont une tendance à vouloir nous expédier dans un coin du port totalement inaccessible pour nous qui ne pouvons manœuvrer dans un espace étroit.

Le gars nous a dit qu'il avait une sortie à faire (ici tu dois aller au port faire « ta sortie » ou faire ton « arrivée » à chaque fois que tu bouges) et qu'il nous appelait pour nous expliquer où il pensait nous mettre et il en avait pour 5mn...

Le problème chez les Portugais c'est que la notion du temps n'est pas la même que la nôtre et 2Omn plus tard on a pris l'option mouiller là devant et aller voir avec l'annexe où il en était...

On arrive dans son bureau et il nous dit « ah mais vous avez changé d'avis vous restez au mouillage ? »


On lui explique que non on ne reste pas au mouillage sauf s'il n'a pas de place et que nous sommes venus voir de nos propres yeux où il pensait nous mettre ; rassuré il nous montre sur sa carte du port où il pensait nous mettre : une bonne place le long de la jetée avec une longueur disponible de 18m...parfait !

Nous avons fait notre « arrivée » y compris auprès de la police qui nous a juste regardés pour voir l'allure que nous avions ou notre comportement peut-être va savoir...

La place était particulièrement facile à prendre et comme les bateaux de ce côté du port sont le long de la jetée avec juste une panne au milieu de l'espace entre le quai de la ville et la jetée où nous sommes c'est donc plus calme que de l'autre côté où ils sont assez serrés.

Nous pensons rester ici une semaine ….peut-être....

Samedi 22 juillet ; île de Faial / port de Horta

Cette île de Faial est assez petite par rapport à ses voisines et ovale avec une petite pointe au nord-ouest, petite pointe qui est un petit cratère de volcan entré en éruption en 1958, ce n'est pas si loin, agrandissant ainsi l'île de quelques centaines d'hectares....

Ce port de Horta est très connu parce qu'il se trouve exactement sur la route de retour des bateaux qui reviennent des Antilles et de grands navigateurs très connus se sont arrêtés ici depuis de nombreuses décennies.

Tout un chacun se doit d'ailleurs de laisser une trace de son passage sur un des nombreux murs qui entoure le port ainsi que par terre éventuellement en peignant un petit carré avec le nom de son bateau et la date du passage ; cela donne de la couleur à ces quais et murs en béton mais nous avons remarqué que cela ne résistait pas dans le long temps car les peintures antérieures à 2013 se sont toutes effacées et une espèce de moisissure grise s'est mise dessus, les rendant totalement invisibles...ceux qui viennent régulièrement la refont quand ils repassent !

Il ne faut pas venir ici de tout le mois de mai et une grande partie de juin à cause des vents portants, appelés « alizés », qui soufflent pendant cette période permettant ainsi à ceux qui reviennent sur le Vieux Continent de rentrer chez eux car ils sont maintenant si nombreux qu'ils engluent tous les ports de ces îles mais surtout celle-ci.

Cette île est aussi la plus habitée de l'archipel au km carré. Juste parce qu'elle est très connue....

Nous sommes passés par l'office du tourisme en priorité pour avoir une carte puis nous nous sommes promenés.

Comme nous sommes le long de la jetée et que c'est la promenade du dimanche, ce soir il défile tout un tas de gens qui pour la plupart nous regardent avec envie...

Comme d'habitude notre bateau sort de l'ordinaire, l'ordinaire ici le long du quai étant plutôt des catamarans mais pas que.

Il y a énormément de Français mais également énormément d'Américains et pour le reste c'est toutes nationalités confondus voir même inconnues ! Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est hyper touristique ici !

Évidemment, comme dans les autres îles, pas de voiture à louer ni même un scooter et les prix sont tellement exorbitants que cela est assez dissuasif : 100 euros la journée !!!

On va faire avec nos vélos n'est-ce pas parce qu'ici c'est quand même faisable si on ne monte pas sur la « Caldeira » (volcan) centrale qui se trouve à 1000m.

Pour le moment la météo est assez capricieuse et assez mauvaise pour le faire....

Mardi 25 juillet : port de Horta

On a eu beau regarder la carte le tour de l'île complète fait 60km...

Malgré la météo assez défavorable ce matin nous nous sommes empressés préparer un pique-nique et de partir.

Finalement il n'a pas fait si mauvais voir même cet aprem très beau avec du vent et dans certains endroits heureusement qu'il y avait du vent...

On c'était dit que aller jusqu'à cette pointe nord-ouest se serait déjà bien et après on verrait...

La côte sud par laquelle nous sommes partis n'a pas vraiment d'intérêt, on surplombe la côte à une centaine de mètres d'altitude et à une centaine de mètres de distance et c'est extrêmement habité mais sans jolies maisons et le tout échelonné tout le long de la route ; c'est sûr que ceux qui étaient à notre gauche avaient pratiquement toutes une vue imprenable sur la mer et le large !

Le peu que nous avons vu des falaises, celles-ci sont très végétalisées, pas de jolie roche...

A une bonne heure de la pointe les choses se sont un peu musclées avec la disparition des maisons mais avec une pente longue et lente qui nous faisait monter à 400m.

Là on s'est arrêtés déjeuner et une fois n'étant pas coutume nous avons déjeuner sur une aire spécialement prévue pour avec table et bancs et vue imprenable sur la mer !

En même temps on a nourri les lézards qui ne sont pas farouches ici !

Ils nous grimpaient dessus mais au bout d'un moment ils mordaient mais lécher le restant de la vinaigrette dans nos boîtes ils ont bien aimé !

La végétation ,qui jusque là était assez pauvre avec juste de beaux platanes en bord de route, est devenue avec l'altitude beaucoup plus intense avec des fleurs partout et surtout nos beaux hortensias bleus...

Et au détour d'un virage oh surprise !

Comme ils le disent sur leurs prospectus » un paysage lunaire » et ça l'était !

Le transit était incroyable ! Toute cette belle végétation depuis 2h et là ….plus rien !

On commençait à désespérer de voir quelque chose de beau et intéressant, ça tombait bien !

On a visé un chemin qui traversait vers les falaises depuis la route sans avoir à descendre vers le parking des touristes , on a posé nos vélos et on est partis au travers de ce paysage lunaire, tout gris.

On a pas mal grimpé pour arriver au-dessus de la mer et là le paysage était grandiose !

Malheureusement on ne pouvait pas aller sur la pointe même car cela devait être très dangereux ; tout étant de poussière grise très instable !

Nous sommes restés un bon moment à regarder ce beau spectacle avant de retourner à nos vélos...

Et là on a dû décider si on continuait ou revenait par la même route mais la distance était à peu près identique alors on a continué et grand bien nous a pris car c'était incontestablement beaucoup plus beau par la côte nord .


Il y avait partout, bien entendu, de ces arbres qui colonisent les champs de sable, des Pohutukawas et quand on voit leur taille, environ 50cm, autant d'années après l'irruption volcanique (1958) on imagine bien que des arbres de 10m sont probablement extrêmement vieux !

La côte nord est très vallonnée avec de jolis villages partout, de vieilles maisons bien entretenues et des jardins bien fleuris, beaucoup d'herbages pour le vaches et surtout beaucoup de fleurs partout...


Les falaises sont moins abruptes que de l'autre côté et les champs descendent en pente douce vers celles-ci et c'est plus intéressant à voir.

A un moment Bernard a dit, en regardant sa carte sur son tel, que nous avions le choix pour rentrer entre la route qui continuait le long de la côte mais qui montait et descendait beaucoup et souvent de façon fort raide et qui faisait 27km ou de couper par l'intérieur par une route qui ne faisait que 20km , qui montait sur 13km et redescendait sur tout le reste pour une altitude de 520m...

On a opté pour celle là...


Mais.....la route était vieille et entièrement dé-fon-cée !

Pas très dure à monter mais en faisant tout le temps des embardées pour éviter les nids-de poule souvent très profond...

Autant vous dire que nous y avons passé du temps !!!

Ceci étant il n'y avait pas un chat, pas de voitures, pas de bruit, des paysages grandioses, des fleurs partout et même les haies des champs étaient fait d 'hortensias bleus comme à Sao Jorge et on a passé notre temps à nous arrêter pour regarder ces beaux paysages et faire des photos !


Même si ça grimpait ce n'était pas pénible on se faisait juste secouer le cocotier !


Pour la descente nous avons pris un autre chemin de traverse qui, lui, devait être plus récent mais mal damé, mal goudronné avec une bosse tout le long au milieu et ça sur 3km et des trous , certes moins nombreux qu'avant, mais plus profonds ce qui risquait de faire vraiment très bobo si on n'y prenait garde...On faisait donc tout ça au ralenti, les freins ont dégusté !

Mais c'est vrai que cela descendait sur 7km indéniablement !

Et on a fini par revenir dans la civilisation avec des voitures en pagaille, du bruit et j'en passe !

Et pour finir on a fait 58km un record pour nous !

Et que le médecin qui dit que le vélo électrique ce n'est pas du sport eh bien qu'il viennent donc un coup avec nous pour monter et descendre tout le temps car même avec l'électricité, qui est d'une très grande aide, il faut tout de même pédaler tout le temps et quand on fait des distances comme ça on finit par avoir mal aux jambes quand même !!! On a un dérailleur sur nos vélos pour soulager la batterie et c'est ce qui nous permet de faire d'aussi longues distances . Mais personnellement je n'en n'aurais guère fait plus !!!

Mercredi 26 juillet ; port de Horta

Ordinairement on prend 2 ou 3 jours sans rien faire pour se refaire une santé...

Mais il faisait si beau et chaud aujourd'hui !

Après déjeuner on est donc allés, à pied, voir cette fameuse « Calderinha »(petit cratère) qui est juste la pointe qui protège le port et visiter en même temps le musée de la transformation de la baleine, qui a été une pêche importante dans toutes ces îles pendant le XXe siècle.

Il y avait une petite vidéo qui montrait comment ils faisaient à partir du moment où l'homme qui faisait la vigie en haut de la Calderinha voyait la ou les baleines ; c'était très intéressant parce que leurs baleinières étaient bien petites à côté de ces monstres....

La pêche et l'usine se sont arrêtés en 1974, faute de vente....

Ce petit cratère de volcan est en partie tombé dans la mer alors il forme une splendide petite anse ronde où il nous plairait bien de venir mouiller mais c'est une zone « protégée » ce qui est normal sinon ce serait envahi de bateaux...

De là on voyait toutes les île autour même les plus lointaines comme Graciosa et même Terceira, incroyable !!!

La montagne de l'île de Pico, le Pico donc n'était guère entouré de nuages aujourd'hui, fait rare !

Quelle belle vision noua avons eu !!!!

Avec une telle visibilité on voyait 5 îles aujourd'hui : à gauche Faial, puis dans le lointain mais bien visible (sauf sur la photo) Graciosa et même sur sa droite Terceira et à droite Pico.

Dommage on ne voit pas Graciosa et Terceira sur la photo pourtant on les distinguait très bien même à l’œil nu !

Que c'était beau !

Ce soir spectacle musique, chants et danses locales sur l'esplanade ; on a été un peu longs à la détente mais finalement nous y sommes allés : 4 guitares, 3 mandolines ( très prisées dans la musique traditionnelle Portugaise) et 3 violons + 5 chanteuses et 4 chanteurs .

La musique îlienne est très similaire de la musique Portugaise et pour cause, peut-être moins saccadée et pas de fado ; la musique ici était faite pour danser et rire non pour se lamenter....

Quand aux danses, quelle similitude avec ce que nous connaissons des danses Bretonnes, Irlandaises ou Écossaises !!!

Ce sont des pas simples pour gens simples tout simplement dans tous les de figures...

Le tout en rythme et celui-ci devenant de plus en plus rapide, vous changez juste le costume !

Samedi 29 juillet ; port de Horta

Nous sommes allés visiter le Jardin Botanique de l'île cet aprem ; en vélo car si ce n'était pas très loin, en revanche cela montait pas mal pour y aller et il faisait vraiment très chaud !

Globalement il n'y avait rien d'extraordinaire mais ils ont 2 serres de culture des Orchidées : çà c'était absolument magnifique !

Toutes n'étaient pas en fleur quand nous y sommes allés mais quand même !

Quelle richesse de couleurs et de formes ont ces fleurs !

Dimanche 30 juillet ; port de Horta

Bernard m'a offert le restaurant, une fois n'étant pas coutume mais pour avoir quelque chose de plus authentique et à un prix raisonnable il a choisi un resto dans les terres à 5kms.

Nous y sommes donc allés en vélos, donc pour la belle robe j'ai été de la revue !

C'était un restaurant pour habitués du dimanche et totalement local, pas de touristes là ou enfin peu; le menu était à 10 euros mais en semaine c'est 8 euros !

Buffet pour les entrées, pour le plat, un seul dessert au menu du jour et un café pour ce prix-là !

Et là haut (nous étions sur une colline) nous étions dans les nuages et nous sommes repartis sous le crachin mais c'était sympa de ne pas être dans la foule des touristes...

Pratiquement tous les jours, des gens s'arrêtent en faisant leur promenade du soir sur la jetée pour nous dire en français ou en quelques autres langues que notre bateau est vraiment très beau !

Il y avait longtemps que cela ne nous avait été autant dit et ….bien sûr nous sommes très fiers !

Beaucoup de gens viennent ici aux Açores en famille avec des enfants en bas âge ; nous avons d'ailleurs discuté avec un petit garçon de 4 ans qui posait des questions très techniques d' un enfant de 10 ans ou plus, incroyable !

Ces jeunes gens , très sympas au demeurant, avaient 3 enfants dont 2 surdoués !

Celle du milieu ne l'était pas et franchement ce doit être dur pour elle !

Nous partons demain matin pour le port de Lagès de Pico sur l'île de Pico à 20MN d'ici.

Nous avons pris soin d'appeler le maître de port pour savoir s'il y avait de la place et un coup de chance il y en aurait mais à couple d'un autre....

Lundi 31 juille ; île de Pico/ port de Lagès do Pico

Pas de vent au départ mais un beau soleil, ce qui n'est déjà pas mal !

Hier soir il a fait étouffant et la nuit n'amène pas de fraîcheur ici dans ces îles, nous l'avions déjà constaté l'année dernière .

J'ai eu beau faire la vigie pour essayer de voir des baleines ou d'autres belles bêtes marines, je n'ai rien vu...

Nous avons longé la côte sud de l'île de Pico ; cette île est très haute car il y a plusieurs montagnes de plus de 1000m et Le Pico qui atteint 2000m de haut.

C'est la seule montagne aussi haute ici aux Açores et le seul endroit où il y peut y avoir de la neige l'hiver....

Le port de Lagès est tout petit petit petit et nous avons été chanceux, d'abord d'avoir eu l'idée d'appeler le maître de port au tel mais d'arriver aujourd'hui et assez tôt puisque nous avions bien navigué sous code D, pratiquement jusqu'à l'arrivée.

L'entrée est particulièrement étroite et scabreuse ; nous avons appelé à la VHF ce monsieur que nous avions eu au tel, José, qui nous a dit de venir contre le quai en pierre sous la citerne de gazole et de l'attendre.

Il est arrivé en suivant et nous a proposé la seule place du port qui soit vraiment bien, quelle chance !!!

Un bateau de location venait d'en partir, nous l'avions d'ailleurs croisé.

Pour y aller il nous fallait passer dans un espace de 12m de large mais qui paraissait vraiment très étroit, heureusement sans coude à faire et on s'amarrait sur un vieux bateau en plastique , qui n'est pas prêt de reprendre la mer si tant est qu'il y retourne un jour.

Bernard était inquiet car il fallait retourner le bateau pour être prêts à repartir facilement mais on pouvait le faire à la main, c'est à dire sans mettre le moteur, demain matin à marée basse comme çà il n'y aurait pas de houle ni de vent et c'est une manœuvre que nous avons l'habitude de faire dans les petits ports comme çà.

José est venu nous aider à nous amarrer et reviendra demain matin pour nous aider à changer de sens, ce type est vraiment très sympa ! Jeune, souriant et très serviable !

Mardi 1 août ; île de Pico /port de Lagès

Dès son arrivée au bureau José est venu nous aider et comme nous avions pratiquement tout préparé cela a été assez vite fait...

Ensuite nous sommes allés visiter leur très beau musée sur la pêche à la baleine ; grande partie de leur histoire s'il en est !

On peut dire ce que l'on veut sur cette pêche à la baleine mais au XIX et au XXe siècle jusqu'en 1974 ces îliens étaient très pauvres et cette manne des baleines leur a permis de survivre en leur fournissant beaucoup de choses comme de la nourriture, de l'huile et ils utilisaient jusqu'aux tendons dont ils faisaient des lanières ; ils allaient même jusqu'à moudre les os pour faire de la farine !

C'est dire qu'ils ne perdaient rien de la bête !

C'est facile de nos jours, nous qui avons de l'aisance par rapport à eux, qu'il n'aurait pas fallu le faire....

Je suis bien d'accord qu'à l'heure actuelle c'est devenu une industrie tellement importante avec des moyens si colossaux que les baleines sont en voie de disparitions mais pour autant ces gens ne sont pas responsables .

Je dis cela parce que je connaît des gens de notre entourage qui considèrent que cela est monstrueux et n'aurait jamais dû exister....facile a dire quand on mange à sa faim !

Cette pêche était pratiquée par des volontaires car si cela rapportait gros, c'était aussi extrêmement dangereux et il n'y a qu'à regarder leurs petits films tournés dans les années 60 pour comprendre que leurs petites baleinières, qui mesurent tout de même 10m, ne pesaient rien face à ces monstres marins de plusieurs tonnes qui essayaient de se défendre comme ils pouvaient....

Des bateaux avec sensiblement la même forme, sauf l'arrière, et fortement motorisés emmenaient 2 ou 3 baleinières en remorque jusque sur le lieu de la pêche pour les remorquer avec leur prise mais aussi récupérer les hommes tombés à l'eau et éventuellement remorquer un bateau endommagé par une baleine...

Bien entendu il n'y avait pas que ces îliens concernés par la baleine ; les Américains s'en donnait à cœur joie tout autour de la planète ainsi que les Anglais et les Français mais pour ces quelques îliens ceci était une façon de survivre....

Toute blague mise à part leur très beau musée nous a coûté l'horrible somme de …...1 euro chacun !

Dans le petit espace où nous sommes amarrés tout un chacun de la ville vient se baigner malgré la piscine naturelle qui se trouve à l'autre bout de la ville ou plutôt de la bourgade car si ce n'est pas un village c'est assez petit. Ce petit coin est délimité par notre panne et de l'autre côté par un quai large qui sert de quai d'accueil pour les bateaux qui arrivent et sur lequel ils ont mis une citerne de gazole et à l'intérieur du port une plate-forme basse et en pente au ras de l'eau, qui servait à amener les baleines à terre pour les découper ; le tout est en pierre de lave noire et cela sert de plage et fait donc une petite piscine avec profondeur variable...

Mais tacitement chaque portion de villageois vient à son tour et c'est assez drôle à regarder avec nos yeux d'étrangers : le matin vient peu de gens et en règle générale se sont ceux qui préfèrent éviter les autres avec des enfants posant problèmes avec un handicap ou des personnes seules...

Vers 14h arrivent les ados : bruyants, faisant les fanfarons devant les filles et surtout prêts à faire une connerie pour se montrer les meilleurs ! Normal...

Au bout de 2h ils en ont assez d'être là , ils partent donc continuer leurs bêtises de l'autre côté du quai et ils plongent et sautent dans le chenal d'accès du port au mépris de la moindre prudence alors que les zodiacs des promeneurs de touristes (pour voir les baleines) rentrent et sortent plein pot !

A ce moment là arrivent les mères de familles avec leurs progénitures et là on passe des hurlements des grands aux jérémiades des petits et enfin vers 17h arrivent les « vieux ».

Ils sont 3 ou 4 mais viennent tous les jours nager sur une longue distance mais avant çà ils font trempette dans l'eau jusqu'aux genoux tout en refaisant le monde...

Et leurs femmes ou leurs sœurs ou va savoir qui, arrivent un peu plus tard mais avant leur départ plus pour papoter que se baigner....

Par dessus tout çà il y a le bruit du chantier parce que leur digue de protection du port s'est en partie détruite au cours d'une tempête cet hiver : grosse dépression, vent fort, grosse houle et grand marnage.

Le cocktail idéal pour de gros dégâts dans un port !

Il y donc sur place 2 tractopelles sur chenilles , 2 immenses grues pour soulever les blocs épars et j'en passe...

Enfin vers 19h tout redevient silencieux....quel plaisir !

A chaque marée haute, surtout avec des grands marnages ( pleine lune et nouvelle lune) comme en ce moment tous les bateaux bougent énormément et encore nous sommes bien garnis contre notre semi-épave....

En tout et pour tout José peut faire rentrer 6 ou 7 bateaux de passage en fonction de leur taille....

Nous avons retrouvé un bateau Suédois que nous avions vu à Graciosa et avec lesquels Bernard avait un peu discuter car il était avec Jan (Finlandais de naissance et parlant donc sensiblement de même langage).

Gens très discrets et fort sympathiques avec qui nous allons peut-être louer une voiture si tant est que nous en trouvions une et à quel prix !