dimanche 27 juillet 2014

Mardi 1er juillet ; Glaceriska, loch Creran
nous avons commencé par aller au port des pêcheurs où nous avions rendez-vous avec le camion de gazoil ; il a fait un temps splendide, grand soleil, pas de vent et la mer comme un lac ; tant pis pour la voile ! Comme nous arrivions à la passe nord de Kerrera, nos amis bretons y arrivaient également ; nous avons navigué de concert un petit moment puis ils se sont dirigés vers le Sound de Mull et le loch Aline où nous les rejoindrons peut-être demain et nous nous sommes partis vers le nord et le loch Creran voir l'avancement des travaux de la maison de Donald et aller au fond du loch à la marina de Barcaldine faire le plein d'eau ; le seul inconv énient de cet endroit c'est qu'il n'y a pas réellement de marina avec des pontons mais que des bouées et juste un petit ponton au raz de l'eau pour les annexes et y accoster pour faire de l'eau ; pour y accéder il faut déambuler dans les mouillages qui sont assez serrés, et faire attention aux fonds qui remonte assez rapidement au niveau du ponton, qui doit d'ailleurs plus ou moins s'échouer à marée basse de gros coef. Je me suis fait quelques sueurs froides à la barre !
En arrivant à Glaceriska, nous sommes allés voir Donald qui nous a proposé un whisky à bord de son bateau ; nous devions avoir sa plus jeune fille qui a 16 ou 17 ans (et qui attaque des études de Français) à bord quelques jours mais celle-ci vient de rencontrer un petit copain alors........
Mercredi 2 juillet ; loch Aline
il fait beaucoup moins beau aujourd'hui et il devrait pleuvoir cet aprem ce qui nous a fait beaucoup hésité quand à notre départ pour le loch Aline.
Et puis pour finir , après notre visite à la maison de Donald et notre aide pendant 1h à déplacer des choses très lourdes, nous avons jugé que nous devrions avoir le temps d'aller jusqu'au loch avant l'arrivée et le passage très rapide de la dépression annoncée.
Pour aller prendre le Sound de Mull qui est orienté grosso-modo Nord-Ouest/Sud-Est, il nous a fallu prendre une route au sud-ouest avec peu de vent mais de toute façon dans le nez...normal !
En arrivant près du chenal le vent est devenu portant après que nous ayons viré et soufflait 15nds ; parfait, on a tout mis dessus et on marchait à 6-7nds ; on se disait que nous arriverions vite au loch...erreur ! 15 mn plus tard le vent montait progressivement à 20nds, donc 1 ris et puis d'un coup il a sauté à 27-30nds ; donc 2 ris et un petit bout de génois mais cela même a duré 5mn et c'est monté à 40nds ; on avait le pavois dans l'eau et il était archi-temps de remettre le moteur et de tout affaler parce que bien sûr nous étions au milieu des cailloux, le seul endroit où il y en a dans cette gigantesque passe. Il pleuvait des trombes d'eau, la visibilité complètement nulle, l'écoute de génois est partie des mains de Bernard et malgré le nœud en bout qui a dû se défaire, celle-ci est partie à la mer en battant comme une furieuse ; au passage elle a débloqué le bout de l'enrouleur du génois et la voile s'est redéroulée mais à part çà tout allait bien ; j'avais un mal fou à maintenir le bateau dans l'axe avec tout çà et tout est revenu dans l'ordre nous nous sommes dirigés vers la côte de l'île de Mull pour nous mettre à l'abri en attendant que les choses se calment ; nous avancions par le travers du courant et malgré cela et le moteur plein régime, nous faisions du 1,5nds !
1h après nous étions mouillés au raz de la côte et nous nous sommes reposés.
En fin d'après-midi, tout c'est calmé, la visibilité était redevenue bonne et nous avons pu repartir vers le loch ; c'est très rare ici d'avoir un coup de vent aussi violent et surtout aussi rapidement et aussi court dans le temps....
nos amis, Alain et Jocelyne, étaient mouillés bien sagement au fond du loch en nous attendant ; et comme c'était l'anniversaire de Bernard, nous avons débarqués sur leur bateau avec le foie gras et le Sauternes.Ces amis ont l'habitude de faire beaucoup de MN sans vraiment s'arrêter comme nous le faisons mais cette année ils ont décidé d'en profiter et ils vont sûrement venir à Stornoway pour le festival celtique.
Jeudi 3 juillet ; loch Aline
il est tombé des trombes d'eau cette nuit et toute la matinée mais le ciel s'est dégagé dans l'après-midi ; comme Alain n'a pas encore gonflé son annexe, nous sommes passés les prendre pour aller à marée basse ramasser des moules, des bigorneaux et si possible des coques : ils n'en revenait pas de la taille de tout ce que nous avons ramassé ! Nous prenons un repas par jour ensemble et nous alternons notre bateau et le leur en fonction de nos envies et cela se passe très bien.
Vendredi 4 juillet ; loch Aline
repos et promenade à pied aujourd'hui, cela fait du bien de n'avoir pas grand-chose à faire....dans le fond du loch, nous avons déniché un petit observatoire pour les animaux, c'était très sympa ; il y avait une belle lumière pour faire des photos et Alain et aussi amateur de belles photos que moi avec toutefois un plus bel appareil...
Normalement nous repartons demain après-midi avec la marée descendante pour sortir du loch vers Tobermory, la capitale de Mull, plus vers le nord.
Samedi 5 juillet ; loch Aline
petit déjeuner dehors tellement il faisait beau ce matin ; sans vent c'était délicieux....les garçons vont tous les matins à la pêche mais c'est désespérant car il n'y a rien pour le moment ! Mais nous avons une telle réserve de moules et autres choses que cela n'est pas grave !
Beaucoup de bateaux sont venus mouillés près de nous dans la matinée et beaucoup ont pavoisé ; on s'est posés beaucoup de questions à se sujet car en vérifiant bien se n'était pas un jour férié aujourd'hui, il y avait donc un mystère ! Et puis comme nous étions en train de déjeuner chez nous, un zodiac avec 4 personnes est venu nous voir et tout c'est éclaircie : il y a dans le coin un Yacht-club qui s'intitule le « Royal Highland Yacht Club » et 2 ou 3 fois l'an ils se font un barbecue ici ou ailleurs et ils nous ont invités à y participer ce soir à 18h ; nous nous sommes regardés tous les 4 et avons répondu c'était très gentil de leur part et que cela nous ferait très plaisir ; Tobermory pouvait attendre demain....ils attendaient environ 150 personnes et cela devait être le compte avec 42 bateaux ! Nous avons passé une excellente soirée, l'ambiance était très conviviale, les brochettes divinement bien préparées, le vin correct et beaucoup sont venus discuter avec nous ; et puis nous avons de nouveau retrouver notre jeune ami Ecossais, Colin, que nous avions rencontré la première fois à Brest en 2004 et qui était venu à bord avec sa cornemuse (instants inoubliables!) et revu l'année dernière à la marina d'Oban avec ses beaux-parents. Il était le seul à avoir un instrument de musique mais cela suffisait pour danser !
Dimanche 6 juillet ; île de Mull, Tobermory.
Il a fallu se lever de bonne heure pour avoir le courant qui allait bien pour rmonter le Sound vers l'anse de Tobermory, le seul inconvénient de cela c'est que nous n'avons pas eu un pet de vent et que celui-ci c'est levé......à notre arrivée, dommage !
Nous sommes partis mouiller au fond de l'anse là où nous sommes déjà allés dans un magnifique petit écrin de verdure ; nos amis sur leur « Karnélyann » sont allés à un des 2 pontons de la petite marina ; beau temps chaud ce que nous apprécions grandement.
Il y a du monde ici, c'est extrêmement touristique ; le super-marché est ouvert le dimanche, comme d'ailleurs tous les super-marchés du pays, ce qui est bien pratique et comme c'est l'anniversaire de Jocelyne aujourd'hui nous nous préparé un petit dîner sympa avec foie gras et Sauternes ; comme vous pouvez le constater on ne se refuse rien sur les bateaux !
Lundi 7 juillet ; loch Ailort
le ciel était si gris ce matin que nos amis ont préféré rester une journée de plus à Tobermory ; nous nous sommes partis tranquillement vers un de nos lochs préférés parce que nous y avons des amis et que l'on n'y trouve des huîtres. Le vent a été assez coopératif, nous n'avons mis le moteur que pour sortir de la baie et ensuite pour finir de passer la pointe d'Ardnamurchan et éviter ainsi de tirer un grand bord carré d'autant que la mer était assez agitée ; cette houle était d'ailleurs disproportionnée avec le vent, elle devait venir de très loin. En arrivant nous sommes allés nous planquer derrière les petites îles que nous connaissons bien ; là nous étions à l'abri de cette houle, sans rentrer pour autant dans le loch. Bernard est allé en suivant poser sa ligne et son casier, puis nous avons réussi à joindre nos amis Ken et Jean (prononcez Jine) au tel. ; nous irons déjeuner chez eux demain . Et pour finir cette journée en beauté, le vent et la houle étant complètement tombés, nous sommes partis en annexe dans le loch pour essayer de trouver des huîtres avec la marée basse : hélas ce n'était pas une marée de grand marnage et celles-ci étaient hors de notre portée sauf quelques petites ; en revanche nous avons pu ramasser de belles coques.
En revenant vers 22h, la marée basse était à 21h, il y avait un coucher de soleil absolument somptueux.......et la mer comme un lac.....
Mardi 8 juillet ; loch Ailort
nous étions tous à l'heure exacte sur la plage, tout était chronométré !
Leur accolade était chaleureuse, on sentait qu'ils étaient contents de nous revoir ; et puis ils avaient besoin de se changer les idées et de parler et nous avons compris pourquoi une demie-heure plus tard, quand bien installés devant un verre de vin, ils nous ont raconté qu'ils venaient de perdre une de leur fille : 43 ans, pas de maladie déclarée, une vie normale sans fumer ni boire, juste un peu fatiguée le soir même et du mal à respirer : 2 enfants de 5 et 8 ans et c'est celle-ci qui, en voulant voir sa mère qui s'était couchée qui a alerté son père de la mauvaise respiration de sa mère mais il était trop tard, elle était déjà morte. La famille a demandé une autopsie pour comprendre cette mort si brutale: elle avait apparemment une maladie rare des poumons qui durcissait ceux-ci, maladie indétectable et incurable de toute façon.....son mari est, paraît-il, resté très calme mais il se reproche de ne pas s'être inquiété plus surtout quand elle s'est sentie si fatiguée....quelle misère....
Notre amie si confiante dans la vie et si dynamique est complètement effondrée mais elle est bien secondée par son mari qui la surveille beaucoup ; à l'automne ils viendront peut-être nous voir en France....ils en meurent d'envie !
Bon soyons plus gais : ce soir nous sommes retournés dans le loch mais avec du matériel pour essayer d'attraper ce qui était quelque peu hors de la portée de nos bras et surtout au-delà de la hauteur de nos bottes : nous avons pris une de nos 2 grandes épuisettes, celle qui a un manche de presque 2m de long car finalement ces huîtres sont dans 1m ou 1m50 d'eau ! Et ceci est possible de les ramasser comme çà parce qu'elles sont posées au fond et non accrochées sur des rochers comme en France. Eçà a marché : Bernard à l'arrière avec la grande gaffe dont il se servait pour avancer ou reculer comme sur une gondole et moi penchée sur l'avant et dès que j'en voyais une , je le faisais stopper et j'envoyais mon épuisette ; c'est fatiguant comme sport car il faut envoyer cette épuisette au-delà de ce que l'on veut prendre et quand il y a plus de 1m50 d'eau, il faut beaucoup d'énergie dans le bras pour appuyer et ramener cette épuisette ; mais cela a été rentable : à peu près 5kgs d'huîtres !
Mercredi 9 juillet ; loch Hourn
nos amis ont quitté le loch Moidart à côté de nous bien avant nous ( ils ont été plus courageux) pour le port de Mallaig ; mais quand on leur a dit à la radio que nous allions voir dans le loch Hourn si nous trouvions des coquilles St Jacques et que Bernard avait pêché hier après-midi un énorme lieu, ils ne sont pas restés au port plus longtemps que nécessaire.
Il fait un temps splendide et chaud ; pas de vent pour nous quand nous sommes rentrés dans le loch et l'eau était si calme que l'on se serait cru sur un lac ; le vent avait un peu repris quand nos amis sont rentrés dans le loch pour leur plus grand plaisir. Malgré tout nous avons pu faire une grande partie du trajet à la voile.
Ce loch donne sur le passage entre l'île de Skye et la terre et les horaires de marée sont très décalées par rapport à hier, c'est assez curieux ; hier soir nous étions à terre pour la marée basse à 22h et ce soir nous y étions à 21h seulement : mais nous n'avons pas vu l'ombre d'une coquille, vide çà oui ! Mais en revanche on a ramassé des coques absolument énormes et nombreuses ! Et on s'est fait attaqués par les petits moustiques, les « midges » ; ils ont bien aimé le crâne de nos amis surtout !
Jeudi 10 juillet ; loch Alsh
il fait toujours aussi beau et chaud ; ce matin, comme la marée est basse en fin de matinée, nous retournons avec l'annexe faire une investigation des fonds ; l'eau est particulièrement transparente et c'est un régal pour les yeux car à plein d'endroits les fonds oscillent entre 50 et 80 cm ; toutefois pas de traces de coquilles St Jacques......mais les coques sont toujours aussi grosses, on s'en contentera !
De toute façon nous avons à manger pour plusieurs jours car Bernard avait posé 2 nasses : 4 gros tourteaux, des petits que nous avons rejetés et.......un petit homard que nous avons mangé ; on a mis nos copains du Karnelyann au régime poisson-fruits-de-mer-crustacés, ils en font une cure !
Nous quittons ce loch après ce repas de fête ; la mer est sans une ride mais que le paysage ainsi est beau ! Cela a beau être la 4e fois que nous prenons cette passe entre la terre et l'île de Skye, nous nous régalons toujours autant de regarder ce panorama !
Nous sommes allés mouiller pratiquement sous le pont de Skye, au calme ; le Karnelyann a voulu aller se mettre au petit ponton qui se trouve devant un hôtel et qui représente la marina du loch Alsh, mais ils devaient se mettre à couple d'un bateau, qui lui-même était à couple d'un autre, le tout sur le passage des nombreux bateaux de pêche et autres qui passent sous le pont ; cela les a dissuadés d'y rester et comme finalement ils voulaient seulement une liaison internet et que nous l'avions dans notre petit coin....on les a amarrés le long de notre bord sans qu'ils jettent l'ancre ; avec ce beau temps on pouvait se le permettre.
Vendredi 11 juillet ; île de Rona
petite navigation tranquille de 4h avec très beau temps et du vent juste comme il faut, un vrai régal !
Pas de mer car nous étions à l'abri entre la terre et plusieurs îles ; l'eau ici a une couleur un peu particulière due, nous supposons, au sable du fond qui doit être quelque peu brassé avec les courants : la couleur est une espèce de bleu-vert délavé, un peu comme la bande de couleur de notre coque mais en plus délavée !
Le mouillage du loch sur l'île de Rona est assez petit et comme il y avait déjà pas mal de bateaux, nous avons remis Karnelyann à couple de nous (amarrés sur nous) ; l'avantage c'est que nous n'avons pas besoin des annexes pour aller manger sur l'autre bateau ; nous alternons les cuisinières et les carrés pour manger au gré de nos envies, de nos humeurs, de la météo, etc.....en bref il n'y a jamais de soucis entre nous !
Samedi 12 juillet ; Shieldaig, au fond du loch Gairloch
nos routes se séparent provisoirement avec Karnelyann : eux vont rejoindre les Hébrides et remonter jusqu'à Stornoway où nous les retrouverons mardi ou mercredi prochain pour le Festival Celtique. Nous nous remontons vers la côte à terre (qui est proche) pour rejoindre le loch Gairloch où nous avons rendez-vous avec un couple de copains des constructeurs amateurs (de bateaux) de Marseille que nous avons rencontrés l'hiver dernier chez d'autres amis : ils aimeraient venir naviguer dans nos eaux un peu nordiques, surtout pour des Marseillais, et au vu de nos vidéos, ils ont été subjugués ; du coup ils ont préparé leurs vacances d'été pour venir en avion (de ligne) et passer 15 jours en Ecosse. Nous leur avons proposer de passer une nuit à bord si leur circuit avec la voiture de loc passait sur la côte ouest et nous sommes tombés d'accord sur la date avec une variante sur le lieu allant de Skye à Ullapool, étant bien d'accord qu'une voiture peut remonter au vent plus facilement que nous.......Les vents à venir étant de sud, sud-ouest, nous avons pris rendez-vous dans le fond du loch Gairloch , au lieu-dit Shieldaig, pour demain dans la journée.
Ce loch est le seul dans lequel nous ne sommes pas rentrés au sud d'Ullapool ; c'est très joli, très vert avec de belles plages de sable rouge ; l'eau a toujours cette couleur bleue verte délavée et c'est très habité ici ; sur la côte nord il y a un petit port de pêche et du côté du sud où nous avons mouillé il y a plusieurs petites îles qui permettent des mouillages tranquilles. Il y a d'ailleurs de très nombreux bateaux sur bouées d'habitants locaux ; malgré tout nous arrivons à nous incruster pas loin de la terre. L'hôtel du lieu en question est en fait un joli petit château.....
en cours de navigation nous avons croisé, de près......un sous-marin nucléaire anglais en exercice ; cela a rappelé de bons souvenirs à Bernard !
Dimanche 13 juillet ; loch Gairloch
en les attendant Bernard est allé pêcher quelques petits poissons .
Vincent et Véronique sont arrivés vers les 16h et ils étaient bien contents de nous retrouver et de voir enfin ce bateau dont ils avaient tant entendu parler par les autres : on peut dire qu'ils ont été admiratifs ! Après la visite, comme il se doit, dedans et dehors, Vincent s'est fait embauché par Bernard pour aller poser une nasse. Que de choses nous avions à nous raconter !!!
Repas normal chez nous : poissons et fruits de mer dont ils se sont délectés.....pour tous ceux qui ne sont pas encore venus nous voir à bord, c'est quand vous voulez !!!
Lundi 14 juillet;loch Gairloch
la nasse ce matin était pleine de petits tourteaux, que nous avons tout de suite mis à cuire avant de lever l'ancre et aller leur faire une démonstration sur la facilité d'utilisation de notre code D ; Véro pensait, à juste titre, que cette voile serait pratique pour eux et Vincent avait reléguer cet achat......pour beaucoup plus tard ! Mais il était prêt pour essayer et au retour l'achat de ce genre de voile est brutalement remonté dans l'ordre des priorités !!! on a bien rigolé !
Nous avons changé de mouillage au retour parce que Bernard voulait être plus près d'un endroit qu'il pensait meilleur pour du wifi ; bien entendu repas de crustacés....
Ils sont partis très à regret dans l'après-midi, non sans nous avoir emmenés en voiture voir de près ce sable rouge, que l'on pourrait plutôt qualifié de marron brique.
En descendant à terre, Bernard a voulu passer par un petit chenal qui semblait communiquer avec l'endroit où l'on pouvait débarquer depuis le mouillage d'hier ; mais c'était marée basse de grand marnage et si nous n'avons pas pu passer en revanche nous y avons découvert …..des huîtres ! Et voilà une chose bien sympathique n'est-ce pas !? Nous avons refait un bon niveau à nos réserves !
Vincent et Véro ont été stupéfaits de la taille des bigorneaux ! Mais ce qui les séduit le plus ici c'est que nous avons toujours la liberté de mouiller où nous voulons, même s'il y a des bouées pour les visiteurs, et çà c'est devenu très rare en Méditerranée.....
Et bien sûr notre prochain séjour à Marseille va être beaucoup plus long …
La météo n'a pas été excessivement mauvaise aujourd'hui où nous étions avec seulement du vent et de la pluie ce soir ; mais si nous n'avons pas insisté pour partir tôt ce matin pour Stornoway, c'est que là-bas il fait très mauvais temps avec de la forte pluie et un coup de vent qui risquait de passer nord-Ouest ; Alain et Jocelyne sont partis ce matin justement de South-Harris vers Stornoway et ils ont pris des trombes d'eau, heureusement pour eux, le vent n'est pas passé au nord.
Mardi 15 juillet ; Stornoway
on a bien fait d'attendre pour traverser : vent portant tout du long avec 15 nds, tout ce qu'il faut pour bien avancer ! Quel plaisir cette journée de navigation ! Le tout au soleil ! Et des petits dauphins joueurs à l'arrivée en plus.....
Nous avions un comité d'accueil à l'arrivée : Alain et Jo plus Angus qui nous ont pris les amarres et comme nous nous sommes mis le long d'un ponton, juste derrière Karnelyann, nous n'étions pas de trop pour arriver à rester le long de ce ponton parce que le courant nous en éloignait très vite ! Quelqu'un du port est venu 1h après nous inscrire et nous donner une carte pour l'électricité ; celle-ci devient payante dans pratiquement toutes les marinas, ce que nous trouvons normal.
Il y a 3 nouveaux pontons maintenant ici pour de grands bateaux comme nous ; ils pensaient mettre 3 ans pour remplir la marina, elle n'est toujours pas officiellement inaugurée et elle est déjà pleine ; nous verrons demain si nous pouvons obtenir une place pour l'hiver......
Mercredi 16 juillet ; Stornoway
en allant faire nos courses, nous sommes d'abord passés voir nos copains Hébridéens qui habitent sur le port ; nous avions été invités très gentiment chez eux le dernier jour du festival il y a 2 ans et nous les avons revus à Oban ce printemps alors qu'ils faisaient escale sur le bateau d'un ami à eux ; mais il se trouve que cet ami en question est lui-même ami de longue date avec notre ami Bob qui vit à bord d'un bateau à Oban (et qui parle le français). Cette rencontre avec nos copains Hébridéens a eu lieu parfaitement par hasard puisque nous étions dans le hangar et c'est Bob qui voulait leur montrer notre bateau......comme quoi le monde est petit !
Bref cela faisait plaisir de se retrouver ; les festivités commencent ce soir pour nous avec une soirée musicale et dansante au Yacht Club.
Alain et Jo étaient contents d'être invités également et nous étions tous prêts à 20h pour aller danser.
Comme vous le savez peut-être, Bernard n'aime pas trop danser mais les danses Ecossaises se dansent en couple et dans ce cas on a un mal fou à trouver un partenaire libre ; j'en ai trouvé un charmant, assez jeune mais qui ne connaissait pas trop les danses de ce pays, il devait être anglais ; on se débrouillait pas trop jusqu'au moment où j'ai senti une déchirure dans le mollet : impossible de reposer le pied par terre et j'ai dû abandonner mon partenaire au milieu de la danse et retourner m'assoir à cloche-pied. Jo a travaillée toute sa vie en milieu hospitalier (aux radios) et en voyant ma tête et après avoir tâté mon mollet, elle a vite diagnostiquer une déchirure partielle du tendon d'Achilles. Qu'est-ce que çà fait mal !!!!!!!! J'ai très vite été entourée de gens près à nous aider et dans l'assistance il y avait 2 médecins ; un des 2 connaissait bien l'hôpital de Stornoway parce qu'il vient y travailler régulièrement et il a lui-même appelé les urgences pour avoir une ambulance. A l'hôpital ils m'ont plâtré la jambe pour l'immobiliser et nous sommes revenus dormir au bateau ; heureusement que nous avons peu de marches dans le bateau parce qu'avec les béquilles.......
Jeudi 17 juillet ; Stornoway
le reste de la nuit n'a pas été des meilleurs comme vous pouvez l'imaginer ; enfin cela aurait pu être pire : le tendon aurait pu se sectionner totalement et cela aurait pu arriver à un endroit sans hôpital !
Nous avons repris un taxi ce matin pour retourner à l'hôpital faire une échographie de ma jambe ; ils ont dû retirer le plâtre pour çà. Résultat des courses : une petite déchirure du tendon mais une très grosse inflammation de ce même tendon au niveau du talon et 4 à 6 semaines de plâtre......
Tant que nous sommes à Stornoway j'ai une chaise roulante qu'ils ont fini par dénicher dans un coin perdu ; çà c'est bien car nous sommes loin du quai et la passerelle de liaison avec les pannes est loin aussi. Certes je ne redanserais pas cette année mais soyons positif, je ne suis pas scotchée à l'hôpital ni dans le bateau et je ne dois pas être rapatriée ….......




vendredi 11 juillet 2014
















































Bonjour les amis,

déjà 3 mois que nous sommes de retour en Ecosse et je n'ai pas tenu ma promesse de commencer ce blog bien avant.......

pour ceux que nous n'avons pas vu cet hiver ou qui ne se rappellent plus ce dont nous avons parlé, un petit rappel: en quittant ce pays que nous aimons bien l'année dernière, nous avions constaté que notre grand-mât nous causait de nouveau du souci ; non que notre réparation de 2010 n'est pas tenue mais la gangrène à repris.....au-dessus de cette réparation ! Comme nous en parlions à notre ami d'Oban, Donald, celui-ci nous dit « pourquoi ne changez-vous pas ce mât en en faisant un autre ? ». Notre réponse à été , bien entendu, celle-ci : oui bien sûr ce serait le mieux mais.....nous ne sommes pas en France, nous n'avons pas de bois, pas de machines à bois (hormis notre gros outillage du bord ) et pas de hangar ! - « Qu'à cela ne tienne , nous répond-il, j'ai le bois qui vous convient, il est sec, j'ai les machines et je devrais pouvoir vous libérer mon hangar  ; et le bois je vous l'offre !! ». Nous sommes restés bêtes sur le coup en se demandant s'il plaisantait mais il n'avait pas la tête à plaisanter cette fois ; il nous a emmener le lendemain voir le bois, qui était entreposé parfaitement bien dans un hangar bien ventilé depuis 7 ans. Il nous restait à acheter la colle.....et voilà pourquoi nous sommes retournés au bateau si tôt en saison. Par malchance, l'hiver a été pluvieux ici aussi et très venteux et début décembre, un jour de vent à 200kms/h, notre toit rigide qui couvre notre pont à l'arrière est tombé ; un autre ami nous avait envoyé des photos mais nous avions du mal a voir l'étendue des dégâts sauf que le-dit toit était apparemment irrécupérable....La bonne nouvelle,toutefois, c'est qu'en arrivant en Ecosse nous étions invités chez des amis de bateau anglais , qui parlent couramment le français ( mais de mentalité Ecossaise car ils habitent juste à la frontière sur la côte Est) .

Mais commençons donc notre récit par le début :

nous avons demandé à un ami breton, Emeric, s'il pouvait venir avec nous au bateau pour faire ce mât, il est donc venu 1 mois ; notre avion arrivait à 12h 30 et celui d'Emeric à 18h le même jour ; notre ami anglais, Chris, est donc venu nous chercher à 13h, nous a emmenés déjeuner et promener jusqu'à l'arrivée d'Emeric ; Chris est commercial pour une brasserie de bière mais il est commercial à l'ancienne, c'est à dire qu'il travaille aux heures qui arrangent ses clients et en tenue particulièrement décontractée ; il avait 2 clients à voir sur Edimbourg et c'était bien sympa de l'accompagner : dans un des pub le patron avait un look extraordinaire avec une chemise blanche super bien repassée et une cravate ; il y avait également un jeune commercial qui essayait de vendre lui-aussi mais avec une tenue à l'inverse de celle de Chris et assis devant le comptoir avec sa tablette......La météo a été particulièrement mauvaise , ce qui ne nous a pas incités à la promenade à pied. Chis et Philippa habitent à 1h30 d'Edimbourg, nous sommes donc rentrés tard pour dîner ce jour-là et bien fatigués aussi.

Nous sommes restés 3 jours chez eux : Philippa travaillait ( elle est prof et était en vacances le vendredi, veille de notre départ) et Chris nous a emmener tous les jours nous promener malgré cette continuelle météo particulièrement exécrable : pluie, vent , brouillard et froid, la totale quoi ! Il n'y a que le dernier jour avec Philippa où le temps a été nettement meilleur et nous avons pu visiter une des abbayes des Borders. Les soirées ont été très animées et nous avons passé d'excellents moments en leur compagnie.

Le samedi nous étions donc en route pour Oban en train . Et là en arrivant nous avons pu constater l'étendue des dégâts causés par le toit en tombant : ce toit était en matériau composite si l'on peut dire et le bord tranchant a consciencieusement râpé tout ce qui se trouvait sur son passage ; le bord du toit de la timonerie, les bossoirs,la rambarde en bois et le banc arrière ; de plus un bas-hauban (ceux-ci servent à tenir le mât avec d'autres heureusement)de chaque côté s'était décroché et personne n'avait eu l'idée de les remettre en place si bien qu'ils avaient allègrement tapé partout où le clapot et le vent les avaient envoyés ! Un vrai massacre ! Pas très grave en soi mais que de travail en perspective ! C'était démoralisant de voir çà !

Le temps de ranger toutes nos affaires, de préparer la couchette avant pour que nous y dormions (nous avons laissé notre cabine à Emeric) nous a pris l'après-midi ; les garçons qui ne pouvaient guère m'aider à faire les couchettes et ranger sont donc descendus à terre pour y faire quelques courses en attendant lundi, ils en ont profité pour aller boire une bière et ont voulu rentrer sur l'île.......il n'y avait plus de navette ! Cela fait le troisième hiver que le bateau reste dans cette marina et il y a toujours eu une navette jusqu'à 8 ou 9h et bien maintenant jusqu'au 15 avril celle-ci s'arrête à 17h30 ! Les garçons se voyaient déjà aller dormir à l'hôtel mais nous avons eu de la chance : comme j'étais restée à bord et qu'il y avait du monde sur le bateau d'à côté, je suis allée les voir pour savoir s'il y avait quelqu'un susceptible d'aller les chercher ; il y avait du monde que nous connaissions sur ce bateau et tout le monde était catastrophé mais il y avait également un des nouveaux marins de la navette (qui habite sur l'île de surcroît)qui a eu la gentillesse de téléphoner à un collègue pour qu'il fasse un bateau-taxi. Une demie-heure plus tard ils étaient de retour et cela ne nous a rien coûté ; nous attaquons notre séjour ici très fort cette année........

Dès le lundi nous sommes allés voir notre ami Donald ; son hangar n'était pas vidé mais comme il trouve toujours une solution à tout, il est allé voir un de ses voisins du bâtiment qui est garagiste dans l'atelier duquel on accède par un large couloir par où rentre ses voitures : il a accepté que les garçons installent la scie circulaire sur table et la dégauchisseuse ainsi que des tréteaux et le tas de bois pour travailler sur un côté de cet espace. Ils s'y sont mis dès le lendemain et on passé presque 2 semaines à faire du bruit et à se couvrir de poussière ; ils descendaient de bonne heure et rentraient tard et ils ont bougrement bien travaillé !

Pendant ce temps-là, j'ai nettoyé tout le bateau , commencé à poncer les dégâts causés par la chute du toit et préparer le démâtage ainsi que la sortie de l'eau ; les garçons ne rentraient pas déjeuner, ils se débrouillaient sur place, il y a plein de possibilité dans ce pays pour un casse-croûte rapide.

Après d'âpres discutions nous avons fini par nous mettre d'accord pour tout remonter sur l'île et faire les collages dans le hangar de la marina ; notre ami Donald s'est donc une nouvelle fois investit pour nous en mettant un soir tout le matériel dans son fourgon et nous l'a amené à l'embarcadère : heureusement qu'il n'y avait que nous sur la navette !

Nous avons donc commencé à investir le hangar ; tous les soirs après nos collages nous faisions une tente au-dessus du nouveau mât avec des bâches et nous mettions notre chauffage soufflant dessous pour maintenir une température suffisante pour la polymérisation de la résine époxy qui nous servait de colle ; heureusement que ce hangar est grand (environ 50m de long pour 30 de large) .

La sortie de l'eau du bateau et le démâtage ont eu lieu pratiquement comme prévu, le 23 avril ; bien entendu le mât nous a joué des tours en refusant de sortir ( il devait sentir qu'il ne reviendrait pas) et tout çà a été bien long ; vers 17h le bateau était enfin rentré dans le hangar et nous avons commencé à nous organiser pour vivre à bord ainsi : plus de wc à bord ( le seau pour la nuit pour ne pas avoir à sortir), de la vaisselle en plastique pour limiter la vaisselle à faire et tous les écoulement d'eau du bord branchés sur la cuve à eau grise ; heureusement que nous en avons une ! Sinon nous ne pouvions pas rester vivre à bord ! Dans un premier temps nous avons pris les douches au port mais celui-ci avait tellement de problèmes avec leur réseau d'eau chaude que nous les avons prises à bord par la suite, au moins notre eau était bien chaude....

Notre mât est creux et rectangulaire en section et la boîte ainsi formée était fermée au départ d'Emeric ; restait plus qu'à poncer , résiner, vernir et peindre ; à raison d'une couche par jour et de 8 à 10 couches au total........

pendant le séjour d'Emeric nous sommes allés 2 dimanches après-midi écouter de la musique traditionnelle celtique dans un pub en dehors d'Oban ; nous y allions en taxi. Ce sont les gens du coin qui se réunissent pour jouer et chaque fois c'était extraordinaire ; Emeric qui adore la musique celte a adoré ! En plus nous avons été chanceux car ces 2 dimanches là il a fait un temps de rêve ce qui nous a permis à tous, joueurs et spectateurs, de rester dehors au soleil.....cela nous a bien sorti de nos travaux ! Nous n'y sommes pas retournés par la suite parce que nous voulions rester le moins possible dans ce hangar et aller naviguer.....et pour finir nous y sommes restés 7 semaines dans ce hangar ! Notre ami Bob, qui vit sur un petit bateau dans la marina et qui parle français, nous a également fait visiter par l'intermédiaire d'un autre ami de notre connaissance, Bernard, le centre de recherche sous-marine au nord d'Oban : le SAMS qui fait surtout de la recherche sur les courants, il sert aussi d'université et fait partie des 5 plus gros centres de ce genre dans le monde ; la visite était extrêmement intéressante ! J'ai réussi à surmonter ma fatigue chronique due à mon cœur en faisant une pose d'1 à 2h après déjeuner ; je ne dors pas forcément mais d'être allongée me fait du bien.

Outre le mât, nous avons reponcé au bois nu différents endroits à l'extérieur de nos cabines dont toute la partie arrière ; nous avions une entrée d'eau importante dans le coffre des bouteilles de gaz parce que nous l'avions mal imaginé, on a tout refait et tout repeint en blanc à l'intérieur ; dans le triangle à l'avant, nous avions créé 2 coffres et là il a fallu changer un des panneaux du dessus (c'était le même contre-plaqué que notre annexe, celui qui avait des champignons dedans et qui tombait en poussière), l'autre nous l'avions déjà changer l'année dernière ; la coque a été entièrement poncée et entièrement repeinte, le blanc et les 2 bandes vertes mais nous n'avons pratiquement pas touché au pavois, juste quelques retouches ; et pour le pont, nous avons caché la misère en repeignant de l'anti-dérapant et en élargissant les bandes peintes.

En fait d'investir ce hangar, nous en avons squatté les 2/3 ; avant que l'on ne bâche les mâts sérieusement sur 13m de long sur un côté du hangar je m'étais fait une cabane bâchée dans un angle en me servant des chutes des planches de bois qui faisaient d'excellents tasseaux et lattes avec dessus et autour une vieille bâche de récup ; cela m'a bien servi d'apprendre à faire des cabanes quand j'étais petite ! Un peu partout sur le chantier on pouvait trouver d'anciens flotteurs de pannes abîmés mais qui nous ont fait de très bons plans de travail ; recouverts de planches ou de bouts de matériaux à peu près plats et ensuite recouverts de plastique qui servait en quelque sorte de nappe, cela allait très très bien ; entre les machines-outils, la résine, les vernis et les peintures, nous avions déjà une sorte d'établi de 4 ou 5m de long. Quand nous avons pu bâcher les mâts, j'ai déplacé mon atelier peinture entre ceux-ci et la paroi du hangar ; il y avait des endroits où il fallait un peu baisser la tête autour des mâts mais dans l'ensemble c'était assez confortable ; absolument rien n'était posé par terre, donc sur des palettes de récup, car il y avait pas mal de trous dans le toit du hangar (qui est en éverit ) et quand il pleuvait il y avait de véritables ruisseaux qui coulaient un peu partout ; ceci étant le taux d'humidité n'a jamais été important malgré çà ; notre chauffage soufflant à fonctionné jour et nuit pendant au moins 3 semaines et cet endroit était le plus agréable en température du hangar ; çà manquait peut-être d'un peu de lumière........

Le plus pénible dans le hangar a été qu'il fallait pratiquement allumer la lumière justement tout le temps surtout si le ciel était gris ; nous étions 6 bateaux à l'intérieur dont 2 bâchés , donc personne à bord ; un petit trimaran dont le propriétaire est un éternel bavard de 75-80 ans mais très gentil et il chante et joue de la guitare à merveille. Mais derrière nous il y avait un grand bateau en plastique sur lequel un jeune travaillait et qui régulièrement meulait du polyester qui se déposait partout ensuite malgré ses protections ; et enfin un autre bateau en bois, plus petit que nous, qu'un couple d'Ecossais de notre âge retapaient ; mais lui, Chris,(encore un) est sourd et il mettait la radio à fond du matin au soir ; c'était une radio anglaise, non Ecossaise, avec beaucoup de blablas et des pubs à ne plus finir......quand il n'était pas là nous appréciions le calme.....C'était long ce séjour à l'abri mais c'était la seule condition pour bien travailler sur le bateau et finalement nous sommes contents de l'avoir fait ; même si nous avons failli divorcé au moins une dizaine de fois........

Nous avons vu pendant cette période à peu près tous nos amis Ecossais ; John, notre ami Hébridéen est venu par le ferry 2 fois, Angus, qui est capitaine sur des cargos, est monté sur l'île exprès nous voir comme il passait à Oban ; Donald bien sûr est venu également 2 fois voir l'avancement des travaux sans compter ceux sur place qui nous ont soutenu le moral en nous invitant à diverses reprises comme Bob. A chaque fois qu'il faisait beau, nous prenions un pique-nique à midi et nous allions nous installer dans les rochers au bord de l'eau et vers 17h nous allions goûter et boire une bière dehors et nous revenions travailler jusqu'à 20h ou 21h....

Enfin le 10 juin nous avons pu ressortir du hangar, remâter et remettre à l'eau : que c'était bon de flotter de nouveau, d'être à la lumière et au soleil et de voir tout ce qui bouge autour de nous, les bateaux et les gens !!! Non qu'il ne nous reste rien à faire car notre nouveau toit n'est pas remis puisqu'il fallait remettre les mâts avant ; tout réinstaller, les drisses, rebrancher l'électricité pour les feux sur les mâts, remettre les voiles, réinstaller l'éolienne, le radar et j'en passe. Pour les voiles nous avons eu de la chance , nous avons réussi, en commençant de bonne heure, avant que le vent ne se lève, à en remettre 3 sur 4 le même jour !

Et le 17 nous avions des amis du sud-est qui arrivaient avec leur avion privé et allaient passer quelques jours avec nous à bord ; cela nous a fait accélérer les choses et hormis le toit qui n'était pas remis, le bateau était pratiquement prêt à leur arrivée. Nous avions troqué avec eux cet hiver un vol au-dessus de nos coins préférés d'Ecosse contre un séjour à bord pour visiter un peu les côtes.

Le 17 donc, avec un beau ciel bleu et une bonne chaleur en prime nos amis, Bernard et Josiane, sont arrivés avec un vent portant, 1h avant leur heure d'arrivée estimée en étant passés au-dessus de nos têtes ; nous les avons rejoint à «  l'aéroport International d'Oban » (en fait celui-ci est un petit aérodrome un peu plus grand qu'un aéroclub et tout neuf) ; ils nous avaient amené quelques surprises qui ont été les bienvenus : quelques kgs d'abricots, de pêches, des melons, des camemberts , des légumes de saison tels que des aubergines, tomates et courgettes et enfin quelques bouteilles de vins ainsi que du cognac ; et nous qui pensions qu'ils seraient encore plus limités en poids que Ryanair ! Ils ont eu un temps splendide pour venir de France et il faisait chaud à leur arrivée.

Nous avions prévu , au vu de la météo, de faire le tour en avion le lendemain mais quand nous nous sommes levés il y avait un brouillard à couper au couteau ; en fin de matinée, nous sommes quand même partis à l'aéroport au cas où le ciel s'éclaircirait d'un coup mais à la tour de contrôle où nos 2 Bernard étaient montés (l'autre Bernard était contrôleur aérien) les ont vite briffés : pas d'éclaircie prévue et prévisible avant le soir....Nous avons finis au restaurant dans l'après-midi mais ici ce n'est pas un problème, tous servent ou presque toute la journée et en sortant vers 16h, le brouillard s'était déchiré …....Le jeudi nous avons enfin réussi à nous envoler avec un ciel couvert mais qui s 'éclaircissait au faire et à mesure que nous arrivions sur les îles ; nous sommes partis par le sud de Mull, puis l'île de Tiree et enfin les Hébrides en commençant par le sud et l'île de Vatersay, la côte ouest de toutes les îles et leurs belles plages de sable blanc jusqu'à l'île Lewis que nous avons traversée vers Stornoway ; retour par la côte Est de l'île de Skye, puis notre loch préféré, le loch Scavaig, puis à terre , Ailort, Moidart, le Sound of Mull, un nouveau survol de notre marina de Kerrera et retour à l'aéroport ; le tout en 3h45 ; du pur bonheur pour tous !!! et que c'est beau aussi vu d'en haut !!!! Autant vous dire qu'en descendant nous avions une furieuse envie de p.... et une faim d'ogres ! Notre pilote a été formidable mais il était un brin fatigué ….

Le lendemain, vendredi, nous sommes partis avec Romico en direction de l'île de Iona mais le vent a refusé de nous y mener, nous sommes donc descendus plus vers le sud et l'île de Colonsay ; au sud de celle-ci se trouve une autre petite île, Oronsay avec de magnifiques plages de sable blanc comme aux Hébrides et des ruines d'une abbaye du VI e siècle que nous sommes allés visiter le lendemain matin avant de repartir vers Iona où nous sommes arrivés trop tard pour aller visiter. Parce que bien sûr, tout allait trop bien, le soleil, le vent moyen, mais déjà avant de partir notre GPS principal avait refusé de marcher, probablement à cause de l'antenne qui a dû être endommagée lors de la chute du toit cet hiver, et nous marchions avec une antenne qui fait GPS et qui est branchée sur l'ordinateur de Bernard mais celui-ci a planté..... dans le semis d'îlots et de rochers qui se trouvent au sud de Mull et de Iona ! Le moteur au ralenti, en nous fiant à des repaires et au vu du dernier relevé, le sondeur en route et pendant que mon Nanard essayait désespérément de le redémarrer , nous avons continué de naviguer avec nos 6 yeux tout en alerte.....

Apparemment l'ordinateur avait pris une insolation....le pauvre ! Il a bien voulu redémarrer le soir à la fraîche ! Le samedi nous nous sommes levés de bonne heure pour aller visiter l'île de Staffa avec ses colonnes de basalte et ses macareux ; après déjeuner nous repartions vers le nord de Mull et le Sound dans lequel nous avons mouillé de façon a n'avoir plus que quelques MN à faire le lendemain pour rentrer à Oban et ainsi faire la grasse matinée ; les garçons ont profité de cette matinée pour aller nous pêcher le dêjeuner : ils ont pris un lieu jaune, portion pour 4 ; à Staffa Bernard en avait déjà pris un pendant que nous nous promenions ; Josiane et Bernard se sont régalés avec ses poissons ! Personne n'avait réellement l'envie de rentrer au port, nos amis avaient pris goût à notre genre de navigation ! Mais ils avaient rendez-vous à Edimbourg avec nos amis communs, Chris et Josy du Croisic.

2 jours plus tard ils étaient tous les 4 de retour à Oban pour repartir avec leur avion vers la France via un petit séjour en Irlande ; nous ne les avons vu qu'une après-midi malheureusement....

Nous nous sommes remis au travail en préparant les nouvelles fixations de notre nouveau toit et après leur mise en place, qui a duré 2 jours, nous avons entrepris de ranger à bord tout ce qui restait au hangar et qui nous avait servi à la fixation du toit.

Dans les nouvelles également ,notre fille Pascaline avec mari et enfants a quitté la France pour Québec le 25 juin ; ils y mèneront sûrement une vie plus intéressante qu'en France et notre gendre va enfin pouvoir travailler sérieusement , il a d'ailleurs déjà trouvé 2 emplois différents ; aux dernières nouvelles, ils avaient poireautés 6h à la douane mais il n'y a pas eu de complications ; ils s'étaient installés dans un camping très bien mais quand ils sont allés prendre possession de l'appartement qu'ils avaient réservé cela s'est mal passé car dans un quartier très craignos, ils sont donc repartis au camping ; depuis pas de nouvelles.....