Samedi 8 juillet ; port de Praia
de Graciosa
Il y a quelque chose d'étonnant ici :
il y a une pilotine (le bateau qui transporte le pilote sur les
bateaux comme les cargos ou gros paquebots parce que les commandants
de ceux-ci ne peuvent pas connaître par cœur toutes les arrivées
de port où ils entrent et donc le « pilote » est
obligatoire car lui, connaît bien ses arrivées de port et cela est
valable partout dans les grands et petits ports où rentrent ce genre
de bateaux et dans le monde entier) mais comme le gros cargo ainsi
que le pétrolier ne viennent que 1 ou 2 fois par mois, ils ne
laissent pas leur bateau à l'eau ; ils le mettent à l'eau
juste avant l'arrivée du premier cargo et comme l'autre le suit de
près , la pilotine reprend sa place le long du quai de la jetée
(qui est écrite en gros et en rouge sur le quai en question) et
après le départ de ce deuxième bateau ils le ressorte illico de
l'eau avec le lève conteneur et ils le dépose un peu plus loin !
Comme ça il ne s'abîme pas le long du quai, malin l'histoire !
Hier nos copains pêcheurs du « Tres
rosas » qui nous ont donné tant de bons calamars ainsi que
bons plats bien nourrissants sont rentrés chez eux pour quelques
jours ; comme ils viennent de Sao Miguel ils ont pris l'avion ce
matin et ils étaient si contents de partir que c'était le gros
foutoir de leur côté ; leur bateau a été nettoyé à fond et
rangé, ce qui n'a pas été une sinécure pour le patron de se faire
obéir ! On aurait dit des petits chiens tout fous !!!!
On ne pouvait que les entendre en
souriant !
Le port se rempli de nouveau avec
quelques plaisanciers : 3 sont arrivés dont un Français.
Un couple de notre âge à peu près et
le type est venu nous voir pour reluquer notre bateau et après
l'avoir regardé sous toutes ses coutures il a fini par demander à
Bernard, qui était dehors, où avait été construit notre bateau
parce que là il ressemblait vraiment à un bateau Méditerranéen...
Quand on parle de « bateau
Méditerranéen » on parle toujours des caïques Turques qui ,
effectivement peuvent ressembler de très loin à notre bateau mais
il y a des proportions qui ne sont pas les mêmes sans parler de ses
lignes....
Bernard a répondu que non il avait été
construit à côté de Nantes et là le gars lui dit « je suis
expert maritime (il faut savoir que n'importe qui peut se déclarer
« expert maritime »puis qu'aucun diplôme n'est requis
pour cela ) et je sais bien que cela est un bateau de type
Méditerranéen » !
A quoi Bernard lui rétorque que notre
bateau à un cul plutôt Norvégien (arrondi et non pas carré) et
lui têtu et sûr de lui lui répond « non ce n'est pas ça un
arrière Norvégien »....
Arrivé là il n'y a plus rien à dire
à ce genre de type ….
C'est juste assez désolant d'avoir
affaire à ce genre de personne...
Il est reparti en ruminant...
Dimanche 9 juillet : port de Praia
de Graciosa
Nos charmants voisins Suisses sont
partis ce matin, calmement sans bruit, ils ont même pris le temps de
toutes leurs amarres et les défenses avant de sortir du port.
Ils partaient vers Terceira et au mois
d'août ils remonteront leur bateau vers l'Allemagne du nord où ils
ont une place d'hiver pour le moment.
Ils étaient vraiment charmants et hier
en d'après-midi à leur retour de rando nous les avons invités à
boire quelque chose ; on est restés à deviser tranquillement
pendant 2h et c'était bien agréable de parler avec des gens qui ne
sont pas uniquement préoccupés que d'eux-même...
Le seul désagrément de les avoir à
couple c'est que leurs amarres couinaient horriblement dans nos
écubiers (trous dans le pavois qui permet de passer les amarres
dans celui-ci avant de les fixer sur un taquet, en bois chez nous
bien sûr) et cela m'a bien empêcher de dormir car il y a de la
houle qui monte et qui rentre dans le port depuis plusieurs jours
annonçant un coup de vent.
Mais voilà notre tranquillité a été
de courte durée car les touristes arrivent !
Je parle de touristes car ceux qui
arrivent maintenant sont majoritairement des gens qui naviguent 2 à
4 semaines par an et qui n'ont absolument pas le même comportement
que ceux qui naviguent à plus long terme comme nous et ceux qui sont
arrivés ce soir sont encore pire que des touristes !
Ce sont des Français et sont 7 à bord
sur un bateau de la taille du notre, assez ancien de construction et
lourd.
Ils sont rentrés dans le port pour
voir, sont ressortis et rentrer de nouveau pour se mettre à couple
de nous sans rien demander juste « on peut se mettre là
hein ? »
Nous avons répondu qu'avec leur bateau
lourd ce n'était pas raisonnable car la houle commençait à être
forte et ils allaient nous écraser sur le quai en pierre ; à
quoi le barreur a répondu que une fois quand il avait un petit
bateau il s'était fait écrasé par un autre sur le quai !
Je lui ai donc rétorqué que ce
n'était pas une raison tout de même !
Nos relations commençaient mal !
On leur a demandé des grosses défenses
pour nous protéger, nous, le long du quai en plus des nôtres mais
ce qu'ils avaient étaient d'une taille si ridicule...Et puis en
regardant les nôtres, sa femme à ce monsieur qui avait tant
d'humour, m'a indiqué que nous en avions une là de leur côté et
qui ne servait à rien sauf que n'était une défense comme ça qu'il
nous fallait mais des rondes sinon elles s'accrochaient dans les
trous des pierres du quai mais comme de toute façon elle encore
moins que les autres n'y comprenait quoique ce soit...
La meilleure a été une de leurs
équipiers qui nous a demandé « je peux amarrer mon là c'est
pas grave non ?! »
Le « là » était le hauban
du grand mât rien que çà !
En AUCUN cas on amarre un bateau sur un
hauban car il tient le mât entre autre !
On est restés si stupéfiés que sur
le coup on n'a pas répondu mais ensuite on lui a dit 2 mots !
Bernard a préconiser qu'ils mettent
une amarre sur le rocher devant nous pour tenir éloigné au moins le
cul de notre bateau et leur avant du quai mais ils ont fait ça
tellement mal que cela ne sert à rien..
Et là une autre de leurs équipiers a
dit « houla il faut espérer que le rocher ne va pas
basculer !!! »
Le tout accompagné d'un mouvement des
mains et d'une mine catastrophée !!
Franchement on ne savait pas qu'un
rocher en lave refroidit depuis des lustres et même plus et issu de
la base de l'île pouvait basculer sur un côté comme çà, d'un
seul coup d'un seul, juste sur un petit bateau de m.........
.Ah c'est beau les films
catastrophes !!!!
Qu'est-ce qu'on a ri avec Bernard !!!!
Une autre de l'équipage aussi nous a
dit qu'en fait ce bateau est en association et c'est vrai que quand
on voit le peu d'entretien de ce bateau on se doute qu'il y a quelque
chose du genre ; parce que sur un bateau en association personne
ne s'occupe de rien et tout le monde de tout...La sous-marine ( la
peinture dessous la ligne de flottaison) avait été faite et le
bateau avait juste été rincé, pas de lavage réel ni de la coque
ni du reste, leur génois est dans un état pitoyable et il se roule
mal (mal monté) et tout le reste à l'avenant. Nous on soupçonne le
« skipper » et sa femme (celle qui est teintée) d'avoir
été les propriétaires de ce bateau et que le vendre à une
association permet de naviguer aux frais de la princesse....
Là dessus ils se sont mis à l'apéro
et fort heureusement comme il était tard ils ont mangé dedans...
Lundi 10 juillet ; port de Praia
de Graciosa
Durant la journée d'hier nos voisins
étaient absents on a eu la paix mais ils sont rentrés tard et on
manger encore plus tard et plus l'heure avançait plus le ton
montait...en plus aucun respect pour les autres....
La nuit en plus a été mouvementée,
venteuse et pluvieuse et nous avons dû nous lever au milieu de la
nuit pour surveiller nos défenses ; nous avions dû ,à contre
cœur, mettre notre plus grosse défense ronde sur notre avant pour
éviter que notre bout-dehors ne vienne frotter sur les pierres du
quai. Nous l'avions mis à l'arrière pour éviter à notre annexe
d'aller embrasser ce même quai mais comme notre arrière avait l'air
de rester en dehors de tout ça nous avons donc déplacer cette
grosse défense...
Mais pendant la nuit l'autre grosse
défense longue que notre chère voisine, qui en passant essaie de
jouer les jeunes filles en se teintant bien les cheveux mais qui a du
mal à se déplacer sur son bateau et encore moins à passer du leur
au nôtre, a tenu absolument que je mette contre le quai eh bien elle
a tellement ragué contre les pierres qu'elle a fini par casser son
boute et elle est partie à la dérive...
On est allés regarder dans les trous
de la jetée mais on ne l'a pas retrouvée, dommage elle nous servait
bien mais pas dans ce genre de cas...
Ce matin il y a toujours de la houle
dans le port mais pour le moment cela peut aller ; ce sera pire
ce soir suivant la météo.
Temps pourri toute la journée mais de
toute façon vu notre manque de sommeil et notre inquiétude vis à
vis de notre bateau nous n'avons pas bougés ; nos camarades
pêcheurs du Très Rosas sont revenus de leur week-end mais avec ce
temps les autres n'étaient pas sortis de toute façon …
Tout ce beau monde traîne d'un bateau
à l'autre pour trouver des oreilles compatissantes à leurs
histoires et comme ils en trouvent et que les Portugais ne savent pas
parler doucement on a toujours l'impression qu'ils vont en venir aux
mains tellement ils braillent !
Ceci étant chez nous en France c'est
comme ça aussi !
Le port est plein de bateaux de toute
sorte aussi bien plaisanciers que professionnels.
Mardi 11 juillet ; port de Praia
de Graciosa
Durant la journée d'hier nos voisins
étaient absents on a eu la paix mais ils sont rentrés tard et on
manger encore plus tard et plus l'heure avançait plus le ton
montait...en plus aucun respect pour les autres....
Mauvaise nuit : hier au soir une
belle houle rentrait dans le port qui nous faisait faire des
allers-retour sur 2m de long avec des montées assez brusques .
Dans la nuit je me suis levée car un
bruit avait alerté mon subconscient, ce qui arrive souvent chez moi
en étant à bord d'un bateau ; je suis restée dehors un moment
à regarder le bateau le bateau faire des va et vient et nos pauvres
défenses se faire écraser sur les pierres.
J'étais plutôt sur l'avant car
c'était là que ça craignait le plus jusqu'à ce que j'entende un
sinistre crac qui venait de l'arrière : le bateau avait pris de
l'élan et le nez de l'annexe était venu embrasser le quai assez
violemment !
J'ai crié pour réveiller Bernard et
qu'il vienne rapidement pour faire quelque chose...
En fait la seule chose à faire était
de mettre nous aussi une amarre sur le « rocher qui risquait de
basculer » parce que la leur ne servait pas à grand chose ;
cela a obligé le bateau à se stopper avant que l'annexe ne heurte
de nouveau le quai...heureusement que nous l'avons faite solide cette
annexe mais il y a une marque blanche sur un angle à l'avant.
Nous n'avons pas hésiter à faire du
bruit mais ne croyez pas que les autres soit venus à notre aide pour
autant...
Ce n'était pas leur problème !!!!
Ils sont ENFIN partis ce matin mais là
encore il a fallu du temps parce que figurez vous qu'ils devaient
faire le plein d'eau : normal quand on est 7 à bord même si on
ne prend pas de douche à bord et que l'on va à terre pour ça, il y
a quand même tout le reste.
Sauf que personne n'a pensé à
vérifier si le tuyau d'eau du bord était en état et leurs
camarades d'avant se sont bien gardés de dire quoique ce soit
puisqu'il était neuf soi-disant...
C'était un tuyau élastique de jardin
très fragile et il était largement fendu donc pas d'eau...
Et là on est bien content de trouver
son con de voisin !
Mais ce n'est pas ma copine aux cheveux
teintés qui a demandé à Bernard « oh s'il te plaît tu
pourrais pas nous prêter ton tuyau par hasard parce que là on
est dans la merde ?
On était restés sur notre arrière et
on regardait ça sans s'en mêler mais comme on a bon cœur ….
Enfin on en est débarrassé !
La houle est tombée et il fait beau
cela fait plaisir !
On a enfourner nos vélos et on est
partis à Santa Cruz finir de visiter le musée , faire 3 courses et
aller au resto.
Finir de visiter le musée cela veut
dire qu' ils montraient sur la pub du musée une baleinière mais
nous ne l'avions pas vue la dernière fois et la femme de l'accueil
nous avait dit quelque chose que nous n'avions pas compris.
Tout simplement la fameuse baleinière
, comme elle est seule , ils l'ont remisée dans un vieux garage loin
du musée, sur le front de mer et il faut quelqu'un de libre du musée
pour vous y emmener....mais à part le bateau lui-même il n'y a rien
d'extraordinaire pas même d'explication alors que la pêche à la
baleine a été une activité importante sur ces îles....
Pas de beau musée sur l'industrie de
la baleine....
Normalement il y en a un sur l'île de
Pico...
Quand nous sommes rentrés nous sommes
allés voir Yan à son bateau car il voulait le déplacer vers le
futur port de Santa Cruz où il a une bouée ; ici on lui a dit,
après lui avoir confirmé au printemps qu'il pouvait garder cette
place, qu'il fallait qu'il aille ailleurs parce que là ils avaient
de place pour d'autres pêcheurs....Il n'y a que des petits bateaux
qui rentrent à sa place !
Bernard a décidé de l'accompagner,
moi j'ai décliné l'offre j'ai eu mon compte de mal de mer...ce qui
a fait rire Yan !
Avant de partir il a fallu finir de le
gréer car toutes les voiles n'étaient pas en place.
Dorothée et petit Timoté sont venus
pour les voir partir et elle était très contente qu'il ne fasse pas
le voyage seul même si celui-ci était très court, juste une
demi-heure.
Elle est allée les chercher là-bas et
ensuite à ramener tout son monde ici et ils nous ont invités à
déjeuner chez eux demain.
Comme il ne doit pas faire beau demain
ils viendrons nous chercher en voiture , cool çà !
Mercredi 12 juillet ; port de
Praia de Graciosa
Yan et Dorothée et l'heure juste...
Yan est arrivé à presque 13h et comme
nous sommes allés visiter son terrain et ses plantations (1 hectare
de terre et 300 mètres carrés de potager + un nombre
invraisemblable et divers d'arbres fruitiers et une végétation
luxuriante ) sous de grains occasionnels et que tout çà nous a pris
un temps fou nous avons déjeuner à l'heure Espagnole !
Mais ce n'était pas grave, on c'était
un peu douté de la chose et nous avions grignoté des graines avant
de partir, pas fous !
Leur maison est une vieille maison des
îles, faite de plusieurs bâtiments : une basse, faite de bric
et de broc abritant les chambres et d'une salle de bains ainsi qu'un
nombre considérables de petites pièces qui servent à tout...et
rien !
L'autre bâtiment est en pierres du
pays, assez haut avec une grande pièce qui sert de séjour, avec un
plafond donc haut ou plutôt sans plafond, une cuisine spacieuse
dotée d'une grande baie vitrée plein sud qui donne sur leur jardin
et plus loin encore puisqu'ils sont en hauteur ; sur un des mur
il y a l'ancienne cheminée avec son four à bois qui donne de si
belles cheminées vues du dehors . Devant la cuisine un peu en
contrebas il y a comme une petite véranda faite aussi de bric et de
broc et tout autour du bâtiment là aussi un dédale de pièces plus
ou moins grandes....et avec un foutoir!!!!!ce qui a fait dire à
Bernard qu'il était battu pour le b.......l !!!!
Dorothée travaille un peu en essayant
d'apprendre aux gens à avoir une bonne hygiène de vie et une bonne
alimentation....vaste sujet s'il en est et oh combien difficile à
faire comprendre à des gens qui vivent globalement comme il y a 50
ans....
Avant de repartir Yan nous a donné des
légumes pour quelques jours....
Yan nous a ramené en faisant un peu de
tourisme, via la garderie pour récupérer petit Timoté, faire le
tour du futur port, aller au « magasin de jouets »
préféré de Bernard (machines et outils) le tout en nous parlant de
sa vie....et en anglais !
Timoté parle Hollandais avec sa maman,
Suédois avec son papa, anglais ou Portugais avec les 2 ensemble,
Portugais à l'extérieur et vous ne voudriez pas que ce petit ait
l'air aussi vif !!!!
Quel calme quand il n'y a plus de vent,
de houle et surtout plus de voisins qui nous écrasent contre le
quai !
Jeudi 13 juillet ; port de Praia
de Graciosa
On part demain avec un temps assez
calme vers l'île de Sao Jorge.
Nous étions en train de nous habiller
quand on a entendu un bruit de chute sur le quai : en face de
nous de l'autre bord du quai contre les rochers il y a des petits
locaux attribués aux pêcheurs pro pour y mettre leur bazar et ils y
viennent tous les jours y déposer quelque chose ou pour y prendre
quelque chose, bref, assez tôt il était arrivé un couple sans âge
mais plutôt vers la soixantaine ; la dame avec une surcharge
pondérale de 50kg et le pêchou pas mince et donc la femme s'assied
laborieusement à la porte sur un gros seau et une planche dessus et
ils discutaient assez fort comme tous les gens ici quand elle a dû
bouger de dessus son seau et elle est tombée en criant car elle ne
pouvait plus se relever et son mari n'arrivait pas non à la relever
et le tout en s’engueulant !
Nous avons débarqué aussitôt pour
aider la malheureuse mais en plus elle avait eu peur et elle faisait
comme une crise de tétanie...
Je peux en parler en connaissance de
cause car quelquefois j'en fais. Il fallait lui parler doucement et
non pas en braillant pour la calmer et la soulever et la rasseoir !
Dure tache à 3 !
La seule chose de compréhensif qu'ils
savaient dire pour nous était « thanh you »
Quand ça été fait je suis retournée
à bord prendre mon fauteuil pliant pour l'installée plus
confortablement et Bernard est allé chercher les blocs froid au
frigo pour mettre sur son genou qui bleuissait à vue d’œil !
Une demi-heure après leur fils ou
petit-fils venait la chercher pour la ramener chez elle....
Quelle histoire !
Et ensuite nous sommes enfin allés
prendre un bain aux Thermes de Graciosa.
Petit crachin de temps en temps mais
pas trop gênant pour pédaler car il faut une demi-heure pour y
aller avec nos vélos sinon c'est prendre un taxi...
Nous voulions y être pour l'ouverture
à 10h et nous sommes arrivés à 10h15...
ça tombait bien cela n'ouvrait qu'à
10h30 !
Nous étions les premiers mais beaucoup
de gens sont arrivés derrière nous, comme c'est gratuit !
A l'accueil il y avait 2 femmes mais la
première était désagréable et comme nous ne comprenions pas ce
qu'elle nous disait parce qu'elles ne parlent que le Portugais là
dedans, la seconde a répondu pour nous et nous a entraînés pour
nous montrer les choses et par gestes elle nous a expliqué : on
choisit soit la piscine soit la baignoire à bulles, le tout avec de
l'eau à 37°C et pour exactement 30mn pas une de plus.
Nous avons donc choisi la piscine où
le fond était plat à 1m de fond à peu près mais qu'est que
c'était bon waouhhhhh !!!!!
On a quand même pu faire une partie de
la gymnastique que nous faisons pendant notre cure thermale annuelle
et c'était bien bon !
Après la sieste nous avons remis le
bateau en ordre de navigation : rouler les bâches de côté qui
nous protègent du vent, mettre notre toit arrière en position
navigation c'est à dire au-dessus de l'autre,ranger notre four
électrique (que nous utilisons à quai pour économiser notre gaz
(nous n'avons plus que 2 bouteilles et nous avons donnée la
Portugaise qui était vide à un ami à Terceira), ranger nos
défenses en surplus celles du mauvais temps ainsi que quelques
amarres et ranger globalement l'intérieur pour que rien ne cavale
pendant notre navigation et croyez moi quand on est à quai on a une
tendance à tout laisser traîner !
Ensuite nous sommes allés dire au
revoir à nos pêcheurs préférés dont nous avions surveillé le
retour car comme ils sont nombreux (les bateaux) la criée n'attend
plus le dernier arrivé pour ouvrir ses portes et du coup ils
débarquent assez vite leur poisson.
Nous sommes restés un moment avec eux,
le tout en parlant avec les mains car ils ne parlent que le Portugais
et encore, plutôt un langage îlien, qui apparemment n'est pas le
même suivant les îles...
Bernard avait chargé sur son tel. les
photos prises d'eux et leur a envoyées via Wattsap alors je vous dit
pas les jeunes ! Il n'y en a pas une personne aux alentours qui
n'ai pas eu droit de les voir !!!!!
Et nous sommes repartis avec 4
calamars, certes pas aussi gros que le autres fois mais quand même !
Et le patron pour ne pas être en reste
nous a redonné de leur gamelle fait de haricots, de pâtes, de
chorizo, le tout accompagné de sauce tomate un peu épicé, de quoi
être en forme et bien calé !
Il doit penser que nous ne mangeons pas
à notre faim parce que nous sommes minces....
C'était franchement un moment
inoubliable !
Ici à Graciosa on a fait une cure de
calamars !!!!
Je pense que peu de bateaux ont ce
genre de rapports avec les autres , justement parce que nous ne
restons pas 1 jour ou 2....
Les gens ont la main sur le cœur ici !
Nous avons beaucoup aimé cette île de
Graciosa principalement parce qu'elle est hors des zones de grand
tourisme (ce que les locaux regrettent, bien évidemment) les gens
sont moins stressés par une grande quantité de monde,cette île
respire le calme, le port est gratuit pour le moment et en plus grâce
à Yan et Dorothée et aussi grâce aux pêcheurs nous n'avons
pratiquement rien dépensé pour manger et nous avons mangé
sainement et bien. Pour la gratuité du port les choses vont sûrement
changer quand celui de Santa Cruz sera fini et on ne pourra peut-être
plus à ce moment là rentrer dans celui-ci qu'ils garderons
uniquement pour les pêcheurs...
Vendredi 14 juillet ; île de Sao
Jorge / mouillage devant le port de Velas
Debout de bonne heure nous avons réussi
à partir à 8h30, ce qui n'était pas mal, nous n'avions pas trop
long à faire...
Le ciel était et le vent nord-ouest
parfait pour nous.
Le pêchou dont on avait secouru la
femme hier est venu nous aider à larguer les amarres.
Après être sortis nous sommes restés
dans la baie pour prendre le temps de ranger toutes nos amarres et
défenses puis on pris la route du nord au moteur car il y avait un
vilain clapot et cela a été comme çà jusqu'à virer la pointe
extrême nord de l'île. Peu de visibilité et possible de faire des
photos dans cette grisaille .
C'était fort regrettable car nous
avons longé les magnifiques falaises colorées, toute grises dans
cette atmosphère....
Et puis peut-être 1h après avoir
laissé l'île derrière nous, toute la grisaille s'est levée et le
soleil est sorti ainsi qu'une bonne petite brise digne de notre code
D (voile d'avant très fine et très colorée).
Nous avons ainsi navigué toute la
journée en pouvant rester au soleil et au vent sans avoir froid ni
trop chaud et cela réconcilie avec la mer !!!!
A notre plus grande déception nous
n'avons pas vu de baleines, juste quelques dauphins qui avaient l'air
d'être très jeunes et qui ne jouaient guère avec le bateau...
Nous sommes arrivés sur l'île de Sao
Jorge par la pointe ouest qui est de toute beauté avec des falaises
ocres, grises et rouges, des arches, des grottes et j'en passe ;
malheureusement c'est trop loin de l'abri le plus proche et il
faudrait pour y revenir un zodiac rapide...que nous n'avons pas !
Cette île de Sao Jorge fait partie
d'un groupe de 3 qui sont celles du sud-ouest, plein sud de Graciosa
et plein ouest de Santa Maria.
Cette île, ainsi que celle de Pico,
qui se trouve à 10MN environ au sud de Sao Jorge est toute en
longueur, c'est même la plus longue : 54 km de long par 7 de
large sur un axe grosso-modo Est-ouest.Elle se termine en pointe à
ses 2 bouts.
A leur Ouest sud-ouest se trouve l'île
de Faial, très réputée parce que dans son port c'est arrêté
autrefois bon nombre de navigateurs mondialement connus et son port
de Horta est toujours plein surtout de nostalgiques de la marine
« d'avant ».
La pointe était donc haute en couleurs
avec un phare perché à 250m ensuite les falaises étaient encore
plus hautes, 400m, assez droites mais avant d'arriver à Velas il y a
une pointe, d'où le port à l'abri des vents d'ouest derrière cette
pointe.
Cette pointe a également des roches
magnifiques avec des courbes improbables....
Le port principal de Sao Joge se trouve
donc sur la côte sud à peu près à une quinzaine de kms de la
pointe ouest.
Comme nous sommes arrivés tard nous
avons mouillé devant le port car il est hors de question que nous
entrions dans un port aussi petit sans être sûrs d'avoir une place.
A moins d'une demi-heure de notre
arrivée nous avons aperçu un autre bateau qui faisait force de
moteur pour passer devant nous et nous coiffer au poteau...
Que ces vacanciers sont stupides !
Ils ne connaissent rien de nos
intentions et si nous avions voulu rentrer ils ne seraient pas passer
devant nous avec le moteur que nous avons !
En plus franchement le mouillage est
sympa !
En dessous d'une falaise où des
milliers de « pufins » (des oiseaux de mer) viennent
toutes les nuits crier ( volume acceptable il paraît) ; malgré
il y a pas mal de fond, 12m, mais de la vase et du sable ce qui
augure une bonne tenue pour l'ancre.
Quand nous sommes arrivés il y avait
juste 2 bateaux, Français, mais après nous il en est arrivé
beaucoup qui se sont tous précipités au port ….pour en ressortir
car plein !
Samedi 15 juillet ; île de Sao
Jorge / mouillage de Velas
Nous avons commencé ce matin par aller
faire nos civilités à terre puisque c'est obligatoire ici ; à
chaque fois que tu bouges tu dois aller dire aux gendarmes, c'est à
dire la GNR, que tu pars pour tel endroit.
Heureusement maintenant la plupart de
ports ont autorité pour le faire mais pas toujours et avec l'AIS et
Trafic Marine ils nous voient arriver et savent déjà d'où l'on
vient et le type de bateau....et l'âge du capitaine !
On nous avait répété que le
capitaine du port, José, était charmant et il l'est totalement mais
quand il n'est pas là les bateaux font ce qu'ils veulent et vont se
mettre surtout où ils veulent et souvent en faisant le forcing...De
plus il parle un anglais parfait t il connaît parfaitement bien son
île voir les autres...
La mauvaise nouvelle c'est que même au
mouillage sur notre ancre c'est payant !!!
On nous l'avait répété à Praia da
Vitoria début mai par un cata qui en venait mais ils avaient
compris que c'était valable pour toutes les îles....
C'est nouveau de cette année ou
peut-être de l'an dernier mais c'est payant au même tarif dans le 3
îles du sud, c'est à dire la moitié d'une place de port ( ce qui
est beaucoup puisqu'il n'y a pas d'eau ni électricité
Enfin ce n'est valable pour le moment
que pour ces 3 îles, Sao Jorge, Pico et Faial mais il ne faut pas
rêver cela va s'étendre à toutes ces îles...
Pour les commodités José nous a donné
une carte magnétique pour les toilettes, les douches et les machines
à laver.
Enfin bref, le port n'est pas plein
mais des places ont été réservées par des bateaux un peu gros et
la seule place bien pour nous et pas trop difficile à prendre est
actuellement prise par nos anciens voisins calamiteux...
José est atterré par le nombre de
très gros bateaux flambant neufs !
Il dit comme nous qu'en quelques années
la dimension des bateaux est devenue incroyable et qu'il y a donc
beaucoup de gens avec beaucoup d'argent...Les gens veulent tout tout
de suite depuis le Covid et cela devient paraît-il de plus en plus
compliqué de gérer tout ce flux.
On peut débarquer avec notre annexe
dans le petit port de pêche car il y a de la place pour une annexe
comme la nôtre et y débarquer avec nos vélos et on mettra les
batteries à charger dans son bureau, ça c'est sympa de sa part.
La ville est à la verticale bien sûr
compte tenu de la géologie environnante, ça monte et ça descend
tout le temps .
Velas est une jolie petite ville très
prisée et très touristique, on y entend d'ailleurs parlé français
à tous les coins de rue...
A l'office du tourisme la minette est
très sympa aussi et parle couramment l'anglais et est de bon
conseil, ce qui ne gâche rien !
Le plan d'origine, et annoncé à José,
est que nous restions là pour le mois à venir en prenant le ferry
pour l'île de Pico et éventuellement l'île de Faial....
Lundi 17 juillet ; île de Sao
Jorge / mouillage de Velas
comme on l'avait bien imaginé pendant
le week-end quand José n'est pas là c'est la foire d'empoigne parmi
les bateaux ; nos calamiteux sont sortis sans qu'on les voit
faire hier matin et le temps qu'on les remarque au bout de la jetée
, le dernier des bateaux arrivés la veille au soir s'est
littéralement jeté dans le port....
C'est sûr que c'est de notre faute
puisqu'on ne regardait pas...
Premier vu, premier à prendre !
Bon de toute façon on est très bien
ici au mouillage pour plusieurs raisons : c'est pas mal protégé
et on ne bouge pas trop, c'est calme car on n'a pas à subir des
voisins indélicats trop près de nous et c'est moins cher...
Le seul inconvénient c'est qu'il faut
ramer pour aller à terre puisque nous n'avons plus de moteur
hors-bord mais ça va nous faire du bien !
On a débarqué nos vélos ce matin et
on a pris la direction de la pointe ouest, Ponto dos Rosais, pour
voir du dessus comment sont les falaises.
Déjà en partant du port cela monte à
pic jusqu'à un premier plateau qui se trouve à peu près à 100m
d'altitude et la route que nous avons prise, par la côte nord
montait à 420m en plusieurs raidillons courts avec un faible et
court passage à plat ou faux-plat entre chaque et le tout sur 4kms !
Pour ma part j'ai fini à pied !
Ensuite cela oscillait doucement
jusqu'à un magnifique parc naturel à 5km de la pointe.
Passé ces 400m nous avons retrouvé
ces routes bordées d'hortensias bleus que nous adorons et dans le
parc ce n'était que cèdres magnifiques , fleurs en tout genre et
végétation en général luxuriante...
D'ailleurs les hortensias bleus servent
même de haies entre les champs ici.
Champs qui sont des pâturages
d'ailleurs car c'est ici sur Sao Jorge que l'on fabrique le meilleur
fromage de toutes les îles ; il y a partout d'énormes
troupeaux de vaches qui ont toute l'herbe qu'elles veulent toute
l'année puisqu'il ne gèle jamais sur ces îles....
Au bout de cette réserve naturelle il
y avait un mirador au-dessus des falaises nord et il faisait si beau
et si chaud que nous y avons pique-niqué avec une vue imprenable sur
la mer et Graciosa au loin....Il y a pire comme endroit !
Après la route devenait une piste,
très bien damée mais non goudronnée avec de bons raidillons là
aussi mais dans les raidillons la piste était quelquefois ravinée ;
sur les 5 km qui restaient avant le phare nous en avons fait 3 et
ensuite nous avons laissé nos vélos à l'ombre sur un petit chemin
et nous avons continué à pied parce que tous ces raidillons il
fallait ensuite les remonter...
Mon Dieu qu'il faisait chaud sur cette
route !!! et quelle poussière à chaque fois que nous croisions
des voitures !
Arrivés au bout au pied du phare,
déception !
C'est une ancienne caserne complètement
délabrée et aucune possibilité à première vue de voir la mer et
encore moins les falaises ! C'était frustrant !!!!
Alors on est allés fouiller dans les
taillis et nous avons réussi en enjambant des murets à aller
au-dessus de ces falaises, quand même !
Si on ne fouille pas comme on l'a fait
on ne voit rien c'est un comble !
Ce n'était pas la peine de dépenser
des milliards pour faire cette route pour ...rien...
Le retour vers les vélos a été
pénible sans ombre sur la majeure partie de cette route et en
arrivant aux vélos je me suis affalée dans l'herbe, enfin à
l'ombre !!!
Le retour par la côte sud a été
moins mouvementée et pratiquement toute en descente, cool !
C'était une vraiment belle journée !
Comme il n'était pas tard quand nous
sommes rentrés et qu'il faisait chaud on est allés se baigner
depuis le bateau, c'est un des grands avantages du mouillage !
Nous avons un gros bidon noir de 10l
qui reste au soleil, et de préférence à l'abri du vent, pour avoir
de l'eau chaude pour se rincer ou se laver cela évite ou l'eau
froide ou le moteur pendant 1h....
On a laissé les vélos à terre bien
amarrés à un poteau électrique sur le côté de la capitainerie à
l'écart du passage des autres bateaux, sait-on jamais...
Les Portugais ne sont pas voleurs mais
dès qu'il y a du tourisme avec beaucoup d'étrangers il y a des
vols, c'est malheureux !
Mardi 18 juillet ; île de Sao
Jorge /mouillage de Velas
repos aujourd'hui. Juste aller chercher
du pain et récupérer nos batteries de vélos en charge au bureau du
port.
Une association a remis en état 2
baleinières et ils sortent presque tous les soirs ; comme j'en
ai pris quelques photos nous les avons mises sur une clé USB et le
avons données à José pour qu'il leur transmettent, cela lui a fait
très plaisir que nous pensions à les leur donner...
On a regardé la carte de l'île où
plutôt les cartes, tout ça pour constater que ce n'est pas possible
de tout faire en vélo...
Et louer une voiture est hors de nos
moyens....
Donc nous allons changer nos plans ;
on avait aussi envisager d'aller au mouillage un peu plus loin vers
l'est, toujours sur la côte sud pour pouvoir aller vers la côte
nord et aller voir au moins « une faja ».
Une faja est une plate forme de roche
qui est restée au raz de l'eau alors que les falaises alentours sont
montées parfois très haut ; il y en avait à Santa Maria, que
nous étions allés voir avec plaisir sauf que....
Celles de Santa Maria étaient
surmontées de falaises de 200 à 250m et que celles d'ici sont
surmontées de falaises de 420m !
Ce n'est pas pareil là ! Ce qui
veut dire qu'il faut partir de la côte sud au niveau zéro, monter à
600m parce qu'en route il y a une montagne de cette hauteur, puis
redescendre vers la côte qui se trouve à 400m et là descendre à
pic la falaise : 400m sur 3km et seulement 3 épingles à
cheveux...
Le problème n'étant pas de descendre
mais de remonter cette pente raide...
Pour moi c'est non parce qu'à Santa
Maria j'en avais chier pour remonter...
Cela a fait rire Bernard mais au fond
je ne suis pas sûre qu'il se sente de le faire lui non plus ….
Donc on change encore nos plans !
On va partir pour l'île de Faial ,que
nous ne pensions pas visiter ( celle-ci étant très prisée) mais
d'après José les bateaux de retour des Antilles sont passés et
maintenant ce doit être possible d'y aller sans problèmes ; de
surcroît comme elle est loin des autres en général sauf de Sao
Jorge et Pico, peu de bateaux de locations doivent y aller, c'est
toujours çà !
Les prix du port et du mouillage sont
les mêmes sur les 3 îles du coin...
Mercredi 19 juillet ; île de Sao
Jorge / mouillage de Velas
Ce matin nous sommes descendus faire 3
courses, payer la capitainerie et discuter avec José et remonter nos
vélos.
Les bateaux ne restent pas longtemps en
moyenne qu'ils soit au port ou au mouillage et ça va et ça vient
mais on est toujours majoritairement plus de français.
Sur le quai en face il y a beaucoup de
va et vient aussi entre les ferrys pour les autres îles et les
cargos divers et variés quand ce n'est pas un bateau militaire....
Quand aux oiseaux qui nichent dans la
falaise, il ne doit pas rester beaucoup de petits au nid et les cris
la nuit ont bien diminués.