jeudi 5 juin 2025

 

Jeudi 22 mai ; mouillage à Aughinish Bay

on est mouillés au milieu de nulle part !!!

c'est incroyable ! Cela existe encore...

On commençait à en douter...

Ce n'est pas que ce soit totalement désert ici, loin de là, il y a plein de maisons dispersées dans la campagne et les bois mais quand vous regardez tout autour cela vous donne une impression de calme absolu : pas de bruits de voitures, de camions, de sirènes de police ( ici ces sirènes sont particulièrement agressives pour les oreilles), pas de bateaux vrombissant sur l'eau avec des objets gonflables à la remorque et j'en passe...

Et en prime on n'est pas obligés de surveiller les autres bateaux au mouillage autour de nous et ça c'est devenu un luxe inouï ...

Nous sommes sur la côte sud de Galway, assez près de cette ville et au pied de la montagne passe une route nationale avec énormément de circulation puisqu'elle dessert toute la côte ; ils ont amélioré cette route pour que les touristes, y compris les leurs, puissent faire tout le tour de l'Irlande en longeant la côte.

Cette route s'appelle « la Wild Atlantic Way» et elle est sacrément empruntée et malgré tout, de notre bateau, on n'entend rien ; c'est comme dans un film muet, on voit passer des caravanes de bus de touristes mais nous n'avons aucun son, c'est assez amusant...

Nous sommes dans une région appelée Le Burren ; nous l'avions visitée en bus (de touristes justement parce qu'à l'époque nous n'avions pas de vélos) en 2007.

C'est un endroit assez désertique, la roche y est à nue sur de grands espaces ce qui a fait dire au géomètre de Cromwell « ici il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez d'arbres pour le pendre et pas assez de terre pour l'enterrer » et Dieu sait s'il s'y connaissait pour toutes ces actions...

Charmant bonhomme....

C'est très vallonné avec des petites montagnes de 200 à 300m de haut, complètement dénudées mais à leurs pieds la terre a fini par y rester, permettant ainsi à la végétation de s'y fixer et aux hommes d'y faire de l'élevage et des semences...

Mais pas partout parce qu'il faut aussi tenir compte du vent qui en balaye pas mal...

Cette roche calcaire est fissurée en quadrillage presque parfait comme si on l'avait coupée avec un couteau  ; les coupures peuvent être profondes mais pas très larges et dans les interstices la terre s'y est mise à la longue et il y pousse des plantes rares dans la région comme des plantes Alpines et Méditerranéennes...

Bernard a décidé ce matin de reprendre ses bonnes habitudes en allant pêcher, sauf que...

Il n'avait pas vraiment fait tourner le moteur hors-bord et quand il l'a arrêté pour pêcher là-bas en dehors de la baie, il n'a jamais voulu redémarrer et moi je l'attendais pour profiter de la marée basse et aller ramasser des coquillages, ce qui a été partiellement manqué bien sûr...

La où la rivière fait un coude il y a une bande de gravillons mélangé à des petits morceaux de coquilles diverses de la taille d'un grain de sable qui traverse la rivière et elle n'est hors d'eau que peu de temps à marée haute ; c'est le domaine des oiseaux , ce qui veut dire qu'il y a à manger, donc des coquillages genre moules, coques, praires ou même huîtres....

Mais quand nous y sommes allés elle était à 1m50m sous l'eau...

L'eau est très claire ici, on voit bien le fond, cela nous change de la lagune fermée de Kilrush...

En passant ce matin Bernard a jeté la nasse pas très loin du bateau...

Au cas ou des homards auraient l'idée, avec le mauvais temps annoncé, de rentrer dans la baie !

Il y a des suicidaires des fois …

On a quand même débarqués sur la presqu'île qui ferme la baie pour voir ce qu'on y trouvait : cela a été des gros bigorneaux et une grosse huître...

C'est un début...

On est restés à bord cet aprem car le vent se lève dès l'après midi ; il n'y a guère de vagues, plutôt du gros clapot dû au vent, ce qui ne nous fait beaucoup bouger, c'est confortable...

Vendredi 23 mai ; mouillage à Aughinish Bay

On n'est pas partis encore assez tôt ce matin pour aller sur la langue de gravillons : quand on est arrivés, il ne restait pas beaucoup de surface sèche et la marée monte vite ; on a juste pu ramasser quelques huîtres (tout de même) une seule grosse moule et quelques coques...

On fera mieux la prochaine fois...

Bernard a regarder pour les marées mais ses 2 sources ne donnent pas le même horaire, rien d'étonnant du coup que nous ayons raté le coche aujourd'hui...

En revenant nous avons récupérer ce qu'il y avait dans la nasse : des crabes verts, rien que des crabes verts...tant pis on fera une soupe de crabes !

On est partis au fond de la baie du coup, voir si l'on pouvait débarquer éventuellement avec les vélos...

Ce qui surprend ici c'est que visiblement personne n'a de canot, il n'y a donc pas de pente pour en mettre à l'eau, on dirait que les gens tournent le dos à la mer...

En fait je dis des bêtises parce que ceux qui habitent la presqu'île voient la mer de l'autre côté, ils voient probablement toute la grande baie de Galway...

Il y a une barrière, rocheuse celle-là ,qui traverse la rivière avant le fond avec une grosse colonie de phoques ; cette barrière reste visible à marée haute, c'est pour cela que les phoques y restent, ceci étant ils ont sûrement de quoi manger sinon ils ne resteraient pas, donc il doit y avoir du poisson...

Le fond, si l'on peut dire est un vrai dédale de petits chenaux ; comme il y a une route qui y passe on a chercher un endroit pour accoster et on en a trouvé 2 dont un avec 2 canots dont un grand qui doit rester dans l'eau sinon il faut être une bonne douzaine pour le tirer vu le poids qu'il doit faire...

Un chemin part de là pour rejoindre la route, ce n'est pas mal...

La baie dans laquelle nous sommes rentrés est la plus à l'ouest dans la grande baie de Galway, il y en a une autre à l'Est de la nôtre que nous connaissons déjà : elle n'a pas la même orientation : la nôtre est orientée de l'ouest vers l'Est plus ou moins alors que l'autre est orientée nord-ouest sud.

Du coup le fond de cette baie où se trouve une ville, Kinvarra, est très proche de nous, à seulement 5km, ce n'est rien en vélo, à condition qu'il fasse beau...

Il y a plusieurs endroits avec des parcs à huîtres dans la baie dont beaucoup ont l'air d'être abandonnés, on les voit bien avec l'eau claire ; c'est beaucoup de travail pour peu de gains souvent...

On est rentrés assez tard mais de toute façon après 15h il y a beaucoup de vent et souvent il pleut..

On a fait notre soupe de crabes ; ne vous faites pas d'illusions, on y passe autant de temps que pour une soupe de poissons, vu que je la fais de la même façon et on y a passé l'après-midi...

En dehors des crabes j'y ai mis quelques pommes de terre, pour l'épaissir un peu, des oignons, de l'ail, des graines de fenouil, du safran et de la sauce tomate ; en goût c'est plus fin que la soupe de poissons...

En bref quel régal !!!

Lundi 26 mai ; Aughinish Bay

Voilà 3 jours que nous ne pouvons bouger du bateau ; eh oui c'est aussi çà de vivre à bord d'un bateau, c'est qu'en cas de très mauvais temps il faut se trouver des occupations...

De toute façon on est tous les 2 malades : on ne s'est pas rhabillés assez vite parce qu'avec le vent fort( 40nds dans les rafales) et la pluie, la température extérieure est bien tombée...

Dedans on a le poêle, il fait bon, heureusement !

Comme j'ai du temps et comme j'imagine que lorsque vous lisez ce blog c'est justement quand vous avez un peu de temps, je vais vous parler des oiseaux de mer que l'on retrouve maintenant , avec photos à l'appui, quoique ces photos n'ont pas été faites cette année, mais un oiseau est un oiseau...

LES OISEAUX DE MER

Pour la plupart on commence à les voir en France du côté de la Bretagne du Nord et très exactement dans l'archipel des 7 îles et encore pas partout car ses oiseaux sont farouches, intuitivement ils n'aiment pas les endroits trop peuplés par les hommes....

En revanche ils ne sont pas craintifs quand ils sont à terre, j'étais à moins de 2m d'eux quand je les ai photographiés....

Quand ils sont sur l'eau, ils s'échappent vite devant l'annexe ou alors il faut être à la rame...

Il y a ceux que l'on ne voit pas au large et qui nichent au raz de l'estran (l'estran étant la terre qui est recouverte ou non suivant la marée).

Tout d'abord il y a« l'huîtrier-pie »

Il a un cri abominable, fort et sec et vous le savez tout de suite s'il y en a autour de vous !!!

C'est un peu plus gros qu'un merle, blanc et noir avec des pattes roses assez longues, ça court vite mais surtout il a un très long bec rouge orangé vif, il est totalement immanquable !

Si vous êtes trop près de son nid il ne vous attaquera pas mais il va s'égosiller à vous déchirer les tympans ! Il va également essayer de vous emmener loin de son nid en faisant semblant d'être blessé, en laissant traîner une aile par exemple, et je vous assure que c'est très convainquant !

Nous en avons vu quelques uns en Algarve...

Qui surveillaient justement les parcs à huître et pourtant il paraît qu'ils n'en mangent pas...

Ensuite il y a les « guillemots-miroir »

Eux ils sont totalement inoffensifs, ils barbotent tranquillement dans les eaux calmes d'une baie et on ne les entend jamais...

De la taille d'un merle, noir avec juste une tache blanche sous les ailes, eux ils ont surtout les pattes qui sont rouges et juste l'intérieur du bec; nous n'en n'avons jamais vu à terre hormis de temps à autre mais tout au bord sans y rester apparemment …

Les mâles et les femelles sont identiques

Ils se font sécher les ailes régulièrement en les étendant tout en restant dans l'eau, ils sont amusants à voir...

Ensuite les oiseaux qui restent en mer ou sur les falaises.

A part les goélands et les mouettes que tout le monde connaît, ici il y a des « mouettes Tridactyles »qui nichent dans le haut des falaises et ont un bec plus courbé que leurs homologues et sont moins braillards...

Ils vivent souvent en colonie mais on voit quelquefois des couples isolés...

Ensuite viennent les « Guillemots de Troïls»

Ils nichent aussi sur les strates des falaises en dessous des autres, en théorie sur les guides, mais en pratique tout ce petit monde n'en a rien à faire de la théorie et tout le monde va nicher où il trouve une place suffisante pour installer son nid sous ses fesses que ce soit les Mouettes ou les autres !!!

Ces oiseaux sont très fins et élégants surtout au moment de la reproduction ; ils émettent un petit cri sauf quand ils sont en colère si vous sous approchez trop près de leur nid...

Au moment de la nidification ils peuvent arborer une jolie ligne blanche qui va de l’œil vers l'arrière de la tête...

Ils ne plongent pas pour trouver leur nourriture mais vont nager et plongent depuis la surface de l'eau et peuvent descendre très profond en s'aidant de leurs ailes...

La seule chose que je ne peux pas vous montrer sur une photo c'est qu'une colonie de ces oiseaux qui peux être d'une centaine d'individus ,ça pue et c'est rien de le dire et c'est extrêmement bruyant !!!

Avec eux , immanquablement , il y a les « Pingouins-torda »ou « petit pingouin »

Drôle de nom, s'il en est, car ces pingouins sont de la taille des guillemots mais en revanche c'est le seul pingouin qui vole...

Ils vivent en colonie eux aussi et se mélangent toujours aux Guillemots de Troïls, en fait ils mènent la même vie....

Les œufs de tous ces oiseaux sont allongés, un peu pointu au bout, pour qu'ils ne roulent pas et ne tombent pas à l'eau depuis le nid qui est souvent juste une petite plate-forme...

Ils ont un bec carré avec une bande blanche qui court de dessous les yeux vers le bec...

Eux aussi on peut les approchez sans crainte malgré leur aspect un peu rébarbatif...

Si vous voyez des Guillemots sur l'eau il y aura forcément parmi eux des Pingouins-torda et éventuellement, mais ne nichant pas dans les falaises, vous pourrez voir ces mignonnes petites peluches que sont les « Macareux Moines »

Eux ne nichent pas dans les falaises mais sur le gazon au-dessus ; ils creusent des terriers mais s'il y a des lapins ils occupent leurs terriers que ceux-ci , apparemment, partagent volontiers !

C'est fou de voir ces oiseaux sortir d'un terrier avec le lapin qui le regarde ; oh cela ne dure pas longtemps car dès que les petits sont sevrés, ils sont abandonnés au bout de 6 semaines au fond du nid par leurs parents qui doivent se remettre de leur diète due au manque d'alimentation puisqu'ils donnent tout à leur petit...

Ceux-ci doivent donc se démerder, sortir du terrier et aller au bord de la falaise et se laisser tomber dans l'eau...

Pendant 3 semaines environ, les parents sautent littéralement de la falaise à intervalles réguliers pour aller pêcher des petits poissons qu'ils ramènent en travers de leur bec, poissons destinés à leur progéniture ; on a essayé de les voir les petits mais un terrier c'est long...on n'a rien vu !

Leur vol n'a rien de gracieux avec leurs courtes ailes, ce ne sont pas de grands migrateurs en volant ; mais ces oiseaux ont ceci de particulier, c'est que malgré tout, dès le mois d'août,

ils disparaissent en mer et malgré les scientifiques qui en ont bagué beaucoup, on ne sait toujours pas où ils vont...

Ils sont si petits sur les vastes océans...

Ils ont un tout petit cri, des pattes courtes ainsi que les ailes, ils doivent mesurer à peu près 25cm à peine des pattes palmées oranges mais ce qui est remarquable chez eux c'est incontestablement le bec !!!

Un arc en ciel !!! mais là aussi c'est surtout pour plaire aux filles car en dehors de cette saison il est plutôt terne ce bec et la tête passe du blanc au gris !

Vous vous asseyez sur l'herbe à un endroit que vous avez repérez avant et où il va et vous attendez !

C'est magique car il s'approche pour voir cet intrus, tout doucement ,mais sûrement !

Avec notre petite fille, qui avait 6 ans à l'époque, on l'a fait et elle est tombée amoureuse de ses petits oiseaux ….

Elle s'en rappelle encore !!!

Mais attention, en Anglais, les Macareux sont des « Puffins » si si je vous l'assure...

Hors il existe aussi des oiseaux, mais pas dans ces contrées, qui s'appellent de « Puffins » en Français. on en a vu un grand nombre dans les îles des Açores, entre autre ( nous n'avons vu que ce genre d'oiseaux et beaucoup de pigeons là-bas ). Ceux-ci sont noirs et blancs également mais ne ressemblent en rien aux Macareux ; de plus ils ont un chant particulier, plus qu'un cri, qu'ils n'émettent qu'au coucher du soleil jusqu'à 3 ou 4h du matin et comme ils nichent sur les pentes des volcans au-dessus de la mer, qui ne sont pas réellement des falaises comme on l'entend ici ;ils sont donc nombreux quand ils nichent et cela vire vite à la cacophonie une grande partie de la nuit et c'est difficile de bien dormir si vous êtes en-dessous...En dehors de cela on ne les voit qu'en vols serrés au ras de l'eau pour se nourrir mais jamais seuls à terre, on n'a pas pu les voir de près, dommage et frustrant...

Quand vous naviguez près de ses côtes un peu nordiques, pour nous Français, et que vous voyez des Guillemots sur l'eau, il y aura immanquablement des Pingouins-torda

mélangés à eux ainsi que des Macareux ; ces 3 races d'oiseaux sont très sociables entre eux...

Tous ces oiseaux chassent les poissons en piquant du nez dans l'eau et peuvent nager profondément pour les attraper, en nageant avec leurs ailes...

Ensuite il y a les « sternes » ; il y a beaucoup de catégories de « sternes »et en fonction de leur habitat, soit les pattes changent de couleur mais aussi le bec. On en trouve pratiquement sur toute la planète ; ce sont des oiseaux plutôt blancs avec le cou et la tête noire, fins, braillards avec un bec très fin soit noir soit rouge ou les 2 ou d'une autre couleur....

Ils nichent où ils peuvent mais à l'abri des regards humains : sur une grève de galets isolée, sur de la prairie en bordure d'une petite falaise ou juste en bordure de l'estran.

Elles se font un nid avec ce qu'elles trouvent et quelquefois cela peut être, malheureusement, des morceaux de filet de pêche en nylon...




Il ne faut pas s'approcher du nid car elles attaquent et peuvent vous faire un beau trou dans le crâne ! (ça doit faire mal!!!!)

Pour se nourrir elles volent à la hauteur qu'elles veulent au-dessus de l'eau et plongent en piqué pour attraper leur proie : c'est très impressionnant !

Elles arrivent à faire des changements de direction net en plein vol et peuvent également s'arrêter net dans leur piqué si leur proie est partie sans les attendre et en leur faisant un bras d'honneur !

Et elles ont un cri qui vous déchire les tympans si vous restez près d'elles ; elles ne sont pas sociables mais probablement ont-elles des raisons...

Et maintenant passons aux grands oiseaux :

Connaissez-vous les « Fous de Bassan » ?

Non sûrement...

Joli nom n'est-ce pas ?

Ce sont de grands oiseaux blancs avec le bout des ailes noir, un long bec plutôt couleur argent ; ils volent par bandes de 3 à 5 individus en rasant les vagues.

Ils vivent en colonies sur des îlots totalement désertiques et peuvent être plus de 30000 dans cette colonie...



Ce sont des oiseaux discrets qui émettent un tout petit cri, pour un oiseau de leur taille' mais ils ont une technique pour se nourrir presque unique : ils volent très haut et piquent, eux aussi mais de très haut, et ils n'ont que quelques millièmes de secondes pour replier leurs ailes et entrer dans l'eau, vu leur poids.

Ils se laissent tomber comme une pierre !

Absolument extraordinaire !

A part cela ils sont plutôt bêtes : quand on est en traversée loin des côtes on a toujours 1 ou de 2 lignes de traîne pour la pêche au gros (des fois que des thons se promènent) et immanquablement si des Fous viennent roder dans le coin vous pouvez être sûrs qu'au moins 1 va mordre à l'hameçon !

Jusque là rien de bien grave, c'est sûr : il se laisse remorquer par Bernard qui remonte la ligne, se laisse attraper sans mordre, contrairement aux goélands, Bernard le maintient pour enlever l'hameçon et le relâche...

Et qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ? Et bien il retourne mordre à l'hameçon !

C'est fort quand même ; dans ce cas on remonte nos lignes et on attend un peu avant de les remettre...

On ne voit pas de ces oiseaux dans les mouillages protégés ils restent sur leurs îlots battus par les vents...

Voilà pour ces oiseaux ; j'espère vous avoir fait plaisir en en parlant car pour ceux qui ne naviguerons jamais vous avez peu de chances d'en voir...

Mardi 27 mai ; Aughinish Bay

On a péter les plombs ce matin !

Cela fait 3 jours que nous sommes enfermés à bord et qui plus est, malades : on a de la fièvre, on tousse, la gorge gratte, on renifle et moi j'éternue tout le temps, un vrai plaisir !!! Ah ces vieux quand ils sont malades !!!

Donc, il ne pleuvait presque plus ce matin mais surtout il n'y avait plus de vent alors on a décider d'aller aux réserves ; nos réserves pas celles du commerces.

On a bien regarder l'heure de la marée basse et on est partis emmitouflés avec le chapeau de pluie sur la tête ; il bruinait un peu au début mais ensuite le soleil s'est levé et c'était parfait !

On est arrivés trop tôt sur notre plateau alors on a fait demi-tour pour aller voir ailleurs mais nous n'avons trouvé que quelques bigorneaux...

Retour au plateau enfin à sec !

C'est qu'il est grand en fait ce plateau ! Il occupe pratiquement toute la largeur du coude de la rivière, il laisse un petit couloir que nous avons pris pour venir là.

Mais alors là on en a fait des réserves !

Des huîtres plates autant que vous voulez et plutôt grosses ; les mêmes que les Ecossaises, on avait juste à se baisser et à les ramasser...

Quelques moules mais bien grosses et bien charnues ; des coques également, des bigorneaux bien entendu mais on avait du mal à les voir car leurs coquilles étaient très noires et les cailloux également.

Le nec plus ultra a été de trouver 2 coquilles St jacques échouées, sûrement avec la tempête car sinon nous n'avions pas de raison d'en trouver....rien que 2, certes, mais c'est mieux que 0...

On est restés 2h mais il a fallu attendre que la marée remonte un peu car notre annexe était loin de l'eau et bien entendu, benêts que nous sommes, nous n'avions pas encore remis ses roues dedans au cas où...c'est malin çà ! Eh oui notre annexe a des roues, elle est ainsi plus facile à tirer...

Bref il faisait chaud, on est restés au soleil cela a fait du bien ; au rhume aussi d'ailleurs car j'ai passé l'après-midi à éternuer !

Conclusion on est très contents de notre ramassage mais j'ai passé l'après-midi couchée avec de nouveau de la fièvre...

Vous allez me demander comment on garde et stocke tout çà ?

Eh bien c'est simple comme bonjour : on a fait en partie et on a acheté des filets en forme de sacs, certains de ces filets avec de la grosse maille en fil bien épais pour les huîtres par exemple et d'autres en mailles plus petites pour les bigorneaux ; ils sont fermés en haut par une garcette (grosse ficelle ou petite corde au choix pour nous ce sont des garcettes) un peu longue qui coulisse dans le filet, pas besoin de nœuds le poids seul du sac suffit à le maintenir fermé et on attache l'autre bout sur un cabillaud (bout de bois rond de section haut de 15cm env. passé au travers d'un autre bout de bois de section rectangulaire , le porte-cabillauds et qui servent pour fixer tout un tas de cordages divers et variés...

Quand on part naviguer on les remontent sur le pont et on leur »c'est marée basse pour le moment » et on les remet à l'eau dès notre arrivée....

Bon quelquefois on les oublie, on essaye de leur apprendre à nager mais ça ne marche pas...

Seuls les coques ne supportent pas la vie dans l'eau vive, il faut les faire cuire assez rapidement.

En Ecosse on a fumé des moules avec notre petit fumoir, c'est bon aussi comme ça...

Bref on a commencé notre régime alimentaire maritime,sauf pour les poissons que Bernard n'a pas encore pris....

Vendredi 30 mai ; Aughinish Bay

Comment une journée qui semblait calme, foire complètement dès le matin et finit bien !

Enfin une journée sans avoir 30 nds de vent !

Donc on a besoin d'aller faire quelques courses, les réserves s'épuisent, normal...

On va donc aller à Kinvarra en vélos, 5km ce n'est rien...

On se prépare dès le petit déjeuner avalé : les sacs étanches pour y mettre les baskets ( on ne fait pas de vélo en bottes de mer ) et les courses car ici on ne sait jamais, les coupe-vent, les ponchos pour se prémunir des embruns au retour, les vélos à sortir de leur cache, les casques  etc etc...

Au moment de sortir les vélos, il se met à pleuvoir...pas de chance...

Bernard regarde la météo et m'annonce que cet aprem se sera mieux..

Qu'à cela ne tienne...En attendant on décide de remettre le toit arrière en place et de fermer partiellement avec les bâches en place, la partie arrière du pont, on n'avait pas osé le faire avec 40nds de vent...

Comme la situation n'avait pas l'air d'évoluée et que l'heure passait on décide de déjeuner à bord...adieu le resto !

Le soleil arrive et le vent se calme pendant que nous mangeons ; on se dépêche, on sort les vélos, on les embarque avec le restant , on se change et on s'en va.

Tout va bien on a le vent dans le dos et on arrive où nous avons trouvé un endroit pour débarquer sauf que....

Dans un premier temps Bernard me dit subitement  «  on a oublié les batteries des vélos ! » et m.....e !

Mais de toute façon on a joué les novices !!!!

La marée était trop basse pour débarquer !!! et elle n'était pas encore complètement basse !!!

re m......e !!!! Franchement là !!! On est trop nuls !!! avoir oublié de regarder l'heure des marées !!!!

Tant bien que mal on s'est sortis de la vase et on est repartis pour retourner à bord en attendant que l'eau remonte un peu....

Mais le vent s'est levé un peu, on a vite enfilé nos ponchos mais tout a été trempé à bord ; heureusement nos vélos sont dans des housses normalement étanches...

Je ne vous dis pas le temps qu'il a fallu pour rentrer, vu qu'il a fallu aller au ralenti !

Heureusement il ne pleuvait plus ; on a laissé l'annexe à la remorque à l'arrière faire sa vie sans la vider et nous on a attendu...

2h après on est redescendus ; c'était mieux pour le niveau de l'eau mais on n'a pas pu aller au fond de l'anse. On est arrivé à revenir un peu en arrière et on a débarqué les vélos à un endroit qui nous paraissait moins pire pour débarquer, en les portant et en faisant attention de ne pas glisser sur les algues en chemin ; c'est Bernard qui s'en est occupé bien sûr et moi j'ai essayé de tirer l'annexe allégée vers le fond de  l'anse : un coup de gaffe au fond, un coup de rame à droite, un coup à gauche et finalement je suis restée scotchée au fond.mais assez près du but...

Heureusement la vase molle ne m'arrivait pas tout à fait en haut des bottes, j'ai donc pu remorquer l'annexe en me suspendant à elle le plus possible pour ne pas trop m'enfoncer...

Finalement j'y suis arrivé et Bernard avait eu le temps de déplier les vélos et de commencer à les amener là où on va laisser l'annexe et près du chemin pour partir.


On a mis les roues à l'annexe en se demandant si celles-ci n'allait pas s'enfoncer dans la vase,ce qui promettait d'être encore une galère....

Eh bien non, elle est montée sans gros efforts, je n'ai pas dis « sans efforts » !

On a donc réussi à partir !!!!

Magique !!!

Franchement on commençait à ne plus y croire !

La petite ville de Kinvarra est très touristique en raison de son château médiéval au bord de l'eau mais en dehors de ça il n'y a pas grand chose à voir ; il y a en revanche de très belles maisons modernes avec des pignons entièrement vitrés et de beaux jardins.

Mais il y a un petit super-marché et ce que l'on y a trouvé était suffisant mais il ne faut pas espérer y faire un gros plein....

La marée était haute à notre retour à l'annexe et elle était parfaitement au bord de l'eau...

Pas de vent pour le retour et avec un joli ciel on a ainsi clôturé cette journée riche en événements !

Lundi 2 juin ; mouillage à Kinvarra

Impossible de mettre le nez dehors pendant 2 jours ; pas trop de pluie mais beaucoup de vent...

J'ai payé cette excellente journée de vendredi en rechutant ; reprise des éternuements et impossible de dormir bien ce qui fait que le mauvais temps je ne le vois pas trop puisque je suis restée couchée, c'est malin...

Hier on avait envisagé de retourner sur notre garde-manger pour y ramasser de nouvelles moules et coques, voir des coquilles St Jacques, mais le vent en a décidé autrement et on n'a pas eu envie de se refaire mouiller et de toute façon pour ce que l'on a vu avec les jumelles, notre garde-manger n'est découvert avec les mortes-eau (pas beaucoup de différences entre la marée haute et la marée basse) que très très peu de temps et sur une toute petite surface, on a donc eu moins de regrets...

Aujourd'hui cela va mieux pour moi, il y a eu une accalmie de vent cette nuit ( on dort mieux sans bruit...)et ce matin et cela nous a permis de changer de mouillage.

Comme on ne savait pas à quoi s'attendre avec l'ancre qui avait si bien crochée le fond ( on n'a pas bougé d'un iota même avec 42 nds de vent) on craignait d'avoir du mal à la sortir et d'avoir à la laver ainsi que la chaîne si le fond était vaseux....

la carte vectorielle ne nous donne absolument pas de renseignements de cette nature contrairement à nos bons guides en papier...

Mais notre guide ne disait rien non plus car cette baie était considérée par son auteur comme « étant plutôt dangereuse ! » ; il n'avait tout simplement pas dû y aller !!!

Elle n'était donc pas cartographiée pas plus d'ailleurs que celle de Kinvarra mais dans celle-ci nous étions déjà allés en 2007...

En bref on s'y est pris de bonne heure pour partir car un coup de vent force 8 avec beaucoup de pluie est de nouveau annoncé pour cet aprem...

Ce matin c'était grand soleil avec une petite brise et l'ancre est remontée assez facilement, on a juste dû avancer un peu au delà d'elle pour l'obliger à se retourner et remonter ; on a un moteur puissant pour faire çà !

En dehors de l'abri de notre profonde baie la mer était un peu agitée, normal...

Comme les choses ont changées depuis notre dernier passage !

Il y a des parcs à moules partout dans la baie maintenant ! Et ils les ont marqués avec de grandes balises jaunes de marque de « danger isolé » au cas où....

Conclusion on n'a plus guère de choix pour mouiller....

Tous nos mouillages sont annotés sur nos guides par mes soins attentifs pour une autre visite mais on n'avait pas du tout vu venir cette évolution là !

Bon ce n'est pas grave en soit on a quand même pu mouiller mais il y avait une grosse colonie de phoques dans cette baie et bien entendu il n'y en a plus , trop de maisons aux environs, trop d'agitations avec les parcs à moules et sûrement aussi trop de pollution....c'est triste …

C'est le premier endroit où nous découvrons une telle différence avec 2007....

Le château était solitaire sur une petite pointe qui devait être au départ isolé sur son îlot à marée haute...en 2007 il était toujours sur son îlot mais entouré de pierres de murs qui avaient dû s'effondrer et il était isolé sans vraiment de végétation alentour...maintenant il est entouré d'une belle pelouse, de massifs de fleurs et d'arbres....ah le tourisme !!!

Comme je le disais vendredi c'est le seul bien « touristique » qu'ils ont, alors !

Mercredi 4 juin ; mouillage de Kinvarra

enfin plus de vent, ou peu de temps en temps, Bernard part donc à la pêche ce matin mais il en est revenu bredouille et mouillé car il n'avait pas mis son pantalon étanche, c'est bien la peine d'en avoir un...

Cet aprem on est enfin descendus à terre pour voir ce que ce l'on pouvait ramasser de mangeable et marcher un peu ,ce qui a fait le plus grand bien...

Dans un premier temps nous n'avons trouvé que des blettes sauvages mais en longeant la côte, très déchiquetée, on a fini par tomber sur un petit coin abrité avec des petites moules mais en revanche de très gros bigorneaux....

Quel calme dans ce petit coin ! Juste les petits oiseaux comme à la maison y compris les inévitables coucous....

Je serais incapable de dire combien de temps nous sommes restés là, on avait perdu la notion du temps....jusqu'au moment où un gros nuage très noir nous a rappeler à l'ordre alors on est retournés à l'annexe vite fait pour ne pas se faire surprendre par la pluie...

Demain nous rentrons au port de Galway pour y réceptionner nos premiers amis qui arrivent...

Quand on reste comme ça loin de toute l'agitation de la terre, on a du mal à s'y faire...

On a une tendance à devenir de vrais sauvages...



























































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