vendredi 26 juillet 2024

 

Avant de continuer à raconter ce que nous voyons, il faut que je vous raconte quand même les « petits » problèmes dus à notre navigation assez secouante...

Tout d'abord Bernard n'avait pas assez serré les haubans : résultat tout les calages de nos 2 mâts, faits sur un temps long et avec minutie ont bougé faisant ainsi des voies d'eau ; au grand mât c'est de l'eau de mer qui a inondé la salle de bains et le couloir ainsi que l'eau de pluie mais pour le mât d'artimon c'est de l'eau de pluie seulement qui est rentrée.

Notre code D est hissé grâce à 2 drisses, 1 sur tribord et 1 sur bâbord et une des 2 s'est proprement suicidée...va savoir pourquoi !

Nous avons une fuite d'huile au moteur mais le problème c'est que cette huile part à la mer, donc on pollue...

Et la pompe à eau a décidée de marcher quand elle en avait envie...

A part çà tout va bien Madame la marquise...

Mercredi 3 juillet ; Irlande / port de Dingle

on avait eu de la chance avec la météo hier à notre arrivée ; le paysage était riant malgré quelques passages nuageux ...

Après s'être amarrés nous sommes allés manger un Fish and Ships au resto le plus près avant d'aller nous jeter sous la douche.

Seul inconvénient c'est que la douche est non seulement payante mais avec un temps limité et il faut aller remettre une pièce de 1 euro dans la machine en dehors de la cabine de douche bien sûr....quelle galère !

Ensuite nous sommes allés faire un saut au supermarché qui se trouve sur le port pour se faire un repas du soir digne de l'anniversaire de Bernard quand même !

Il n'y a pas eu besoin de nous pousser pour aller nous coucher après çà !

La météo est moins riante aujourd'hui mais il faut quand même ranger un peu le bateau et s'occuper du retour de notre équipier, Marcel.

Moi je range et les garçons ont le nez sur les tablettes...

Il y a 2 solutions en partant d'ici : l'avion ou le ferry qui part de Cork (sur la côte sud) et qui arrive à Roscoff ; Nadine, sa femme, s'est occupée de ce transport et nous le moyen d'aller à Cork , ce qui n'est pas si facile...

On avait envisagé une location de voiture mais on a laissé tomber, il va prendre le bus ou plutôt plusieurs bus pour aller à Cork accompagné de Bernard.

Il va prendre le ferry samedi soir mais il a été obligé de payer une cabine et il part d'ici samedi matin en bus, qui va au nord à Tralee puis un autre bus vers Cork et encore un autre pour l'embarcadère ; Bernard part avec lui jusqu'à l'embarcadère parce qu'il parle mieux l'anglais et rentrera le soir....

Notre ami va se faire opérer d'une hanche d'ici un mois et il est quelque peu handicapé pour le moment d'où aussi la compagnie de Bernard....

A midi nous avons changé de resto mais nous avons encore mangé dehors puis nous sommes allés faire des courses en allant jusqu'au Lidl...et oui même là et tant mieux pour nous !


Dingle est une jolie petite ville Extrêmement touristique : le long de la rue qui longe le port il y a 3 magasins de souvenirs pour 1 pub-restaurant et dans l'autre artère principale 3 pubs pour 1 commerce « normal »...

Tous les soirs il y a de la musique dans au moins une bonne demi-douzaine de pubs mais c'est très souvent à 21h et comme on est très fatigués...

Il y a beaucoup de monde et les restaurants ne désemplissent pas, ils doivent faire au moins 3 services en suivant !

Mais tout est calme bizarrement ; il y a beaucoup de familles avec des enfants en bas âge mais il n'y a pas de cris, les gens parlent doucement, c'est vraiment très agréable .

On sent que les gens sont décontractés ici, il n'y a pas d'excités, ils flânent...

Vendredi 5 juillet ; port de Dingle

Il y a une promenade pédestre le long de la jetée qui longe notre panne et toute la journée il y a beaucoup de marcheurs et donc nous sommes très regardés.

Le port est fait de 2 bassins : l'un, le plus récent (avant c'était un espace où on pouvait mouiller) est réservé aux pêcheurs locaux et l'autre à la plaisance locale et de passage ; entre les 2 il y a un large quai pour les gros bateaux de pêches étrangers de passage et qui ont besoin de décharger leur poisson.

Justement parlons-en de ces bateaux : ils battent pavillon français et sont tous immatriculés à Bayonne ; notre premier réflexe a été de dire :  « oh des français ! »ou plutôt « oh des Basques ! »

Eh bien non !!! Bernard m'a expliqué qu 'en fait les Espagnols ayant atteint leur quota de bateaux sur les mers du nord ont contourné le problème en achetant des bateaux en France par un armateur Espagnol ayant pignon sur rue et adresse en France !!!

Ces bateaux ont embarqué des Espagnols ou plutôt des types de langue Espagnol qu'ils soient blancs ou pas, marins ou pas de surcroît...

Leurs camions viennent jusque là d'Espagne, ils leur apportent leurs vivres et des caisses et repartent avec le poisson qui est déjà en caisse et glacé ; ils ont très certainement une machine à glace dans le bateau....

Par contre les Irlandais ont un droit de regard sur ce qu'ils déchargent ; on le a vus faire puisqu'ils sont juste en face de nous : ils prennent au hasard une pile de caisses de poissons quand ils les débarquent, font retirer le plastique et la glace dessus, regarde la variété, la taille autorisée etc...

Normal quoi !!! La seule chose qu'ils prennent sur place c'est le carburant.

Le port de pêche s'est organisé en conséquence, quelqu'un vient leur prendre les amarres à l'arrivée et les larguent ensuite, avec un porte-palettes ils leur amènent une grosse poubelle.

Il y a des chalutiers et des fileyeurs (pêche au filet) ; pour ne pas perdre de temps en démaillant les poissons ils coupent le filet ! Incroyable !!!

Donc ils embarquent aussi de pièces de filet neufs (une pièce fait 100 ou 200m) qui arrivent d'Espagne dans des grands sacs blancs mais ils ont obligation de ramener les vieux pour les jeter dans des endroits appropriés ici sur place et non pas en mer, encore heureux !!!

Non mais gaspillage !!!

Quand ils passent la nuit ici certains sont très très bruyant parce qu'ils ont des moteurs qui tournent tout le temps ...

Et des 2 côtés il y a des bateaux-promène-touristes, des locations de kayaks, des petits bateaux à moteur, des zodiacs ultra-rapides pour aller voir les dauphins, les phoques et les oiseaux et j'en passe...

Samedi 6 juillet ; port de Dingle

Les garçons sont partis ce matin à 6h45 et Marcel n'arrivera que demain matin à Roscoff.

Bernard n'est rentré que ce soir à 19h ; longue journée de bus....

Pendant ce temps j'ai fait un grand ménage et beaucoup de rangement mais il y en a encore à faire avant de réparer toutes nos « pannes ».

Comme c'est le début des vacances un peu partout il y a beaucoup de monde dans les rues et les commerces ; la majeure partie des touristes sont des Irlandais en fait il y a peu d'étrangers et dans les bateaux de passage pas de bateaux nordiques mais des Irlandais, des Français et des Anglais...

Dimanche 7 juillet ; port de Dingle

C'était une bien bonne journée aujourd'hui : d'abord sur les conseils d'un ami (qui est actuellement en Ecosse d'ailleurs) Bernard a ressorti une nasse et il l'avait mise sous le bateau à l'avant pour prendre du homard ; et oh surprise ! Ce matin il y avait un homard ! Une jolie portion pour 2 !

Que j'ai fait cuire tout de suite !

Et le beau temps annoncé nous a fait prendre les vélos pour en profiter plutôt que de travailler...

Hormis une toute petite averse au moment de partir, nous avons eu un temps splendide toute la journée, pas très chaud certes, mais juste ce qu'il faut pour pédaler...

Direction le cap de Slea Head que domine une montagne ; nous l'avions vue de loin lors de notre arrivée et cela nous avait eu l'air sympa à faire.

En 2007 quand nous avions fait le tour de l'Irlande, nous n'étions pas rentrés dans le port de Dingle, petit port à l'époque et surtout nous n'avions pas de vélos pour nous permettre de faire plein de visites aux alentours, nous avions pris des transport en commun ce qui ne donne pas le même résultat...

Nous n'avions donc pas vu le cap de près ni les îles Blasket d'en haut.

La route est assez étroite et les bus de touristes nombreux mais les chauffeurs ont l'habitude heureusement !

Ce comté du Kerry a été très habitée depuis le Néolithique ; quand nous avions visité cette région nous avions été étonnés de voir des huttes entièrement construites de pierres sèches comme le monastère des îles Skellig mais en fait il y a si peu d'arbres et les pierres plates sont si nombreuses partout que c'était la seule solution dans cette région !

Ce mode de construction a perduré longtemps...

Tout le long de cette route il y a des sites à visiter, des cercles de pierres, des villages de huttes en pierres, de menhirs et de dolmens, le tout dominant la mer...

Nous avons donc fait de nombreuse haltes pour aller voir des sites et le paysage magnifique de cette belle journée avec une visibilité extraordinaire...

Nous avons trouvé une belle place en contre-bas de la route pour déjeuner au calme et au soleil à l'a pic de la mer.

Après le cap de Slea Head la côte est un peu plus basse et très découpée.

A Dunquin il y a un musée qui relate la vie sur les îles Blasket jusqu'en 1953 où la population n'étant plus assez nombreuse pour pouvoir y survivre, les 40 personnes qui y restaient ont demandé leur rapatriement ; ce musée parle surtout de la vie des femmes sur ces îles en disant que pour elles c'était particulièrement dur mais jusque dans les années soixante est-ce que la vie dans les campagnes Irlandaises ou ailleurs n'était pas toute aussi dure ??? Hormis que tout ce petit monde finalement ne manquait pas de grand chose grâce à la pêche, la culture et la chasse ce qui n'était pas forcément le cas ailleurs...

Ce musée ne parlait pas non plus de leur vie « après » à tous ces gens ; ont-ils regrettés leur déplacement, quelle vie ont-ils menée, où ont-ils travaillés ????

Pour revenir nous avons pris une autre route qui passait à l'intérieur des terres et qui nous faisait un peu remonter vers le nord mais plus courte ; enfin jusqu'à ce que Bernard pense que l'allonger serait pas mal...

Nous avons donc longé le sud de la grande anse de Smerwick, où nous avions mouillé en 2007 ; nous n'avions pas eu beaucoup de soleil à l'époque et là nous l'avons redécouverte sous un beau ciel bleu...magique comme cela change les choses !!!

Lundi 8 juillet ; port de Dingle

on a bien fait d'aller se promener hier car aujourd'hui la météo est nettement moins favorable sans être totalement vilaine...

C'est tout à fait un temps à travailler à bord...

Mercredi 10 juillet ; port de Dingle

Encore une belle journée quoique très venteuse et du vent du nord, donc pas très chaud...

Cette fois nous sommes partis en vélo vers l'Est et le fond de la profonde baie de Dingle.


Dans le fond il y a une très grande lagune dans laquelle nous aurions bien aimé aller mouiller mais Peter, le maître du port nous l'a tout à fait déconseillé : pas d'eau, du faite de sa taille beaucoup de courant dans les chenaux et des parcs à moules et poissons partout où cela a été possible...

Là pas de route côtière sauf sur les 5 derniers kms.

On a été obligés de prendre la nationale qui va à Tralee, la grande ville du comté de Kerry qui est un peu plus au nord,et cela a été assez pénible sur 7kms avec une circulation assez intense...

Ensuite nous avons réussi à prendre une petite route de « traverse » qui serpentait beaucoup, montait et descendait au gré des collines ; nous y étions pratiquement tous seuls hormis les tracteurs...

Et surtout il ne fallait pas aller sur le bas-côté car la route avait été un peu surélevée et la bordure descendait à pic et bordé d'un talus de fougères, de fleurs diverses et surtout de ronces !

On ne dominait pas du tout la mer mais le paysage sur la vallée était magnifique !

Ici aussi des restes de civilisation antique, si on peut dire, mais les restes en question, quoique étant répertoriés n'étaient pas du tout mis en valeur.

Il y a beaucoup d'élevage ici : vaches et moutons ; les pâturages sont splendides...

Cette espèce de vallée qui part de Dingle et part vers l'Est est une ancienne vallée d'alluvions, donc très fertile, d'ailleurs cela se voit quand on la regarde.

Au nord il y a une chaîne de montagnes et au sud la mer ; beaucoup de torrents descendent de ces montagnes et vont vers le point le plus bas de la plaine créant ainsi un lac qui finalement c'est créé une sortie vers la mer dans un terrain meuble et favorable et il est devenu une lagune et non un lac !

Nous essaierons d'aller voir cette sortie en y allant avec l'annexe ; ce qui est sûr c'est que cette lagune se vide totalement à marée basse...très surprenant !

A un moment donné nous avons dû reprendre la route principale qui va vers l'entrée de la lagune qui se trouve au fond de la baie de Dingle ; nous nous sommes arrêtés avant la plage pour pique-niquer.


Après de nombreux arrêts pour trouver l'endroit idéal ( beaucoup d'endroits qui avaient l'air sympas n'avaient pas d'accès depuis la route) on a fini par descendre dans le lit d'un torrent à sec, assez à pic mais de cette façon nous étions en dessous de la route, donc pas de bruit, à l'abri du vent et bien au soleil ! Nous étions un peu au-dessus d'une sorte de plate-forme de roches qui doit être submergée à marée haute. Quelques personnes doivent venir à cet endroit car sur les derniers mètres il y avait 2 grosses cordes fixées avec des pitons dans des failles et qui permettaient de descendre plus aisément sur cette plate-forme rocheuse...


Ne soyez pas étonnés de voir des voitures sur la plage, parce qu'ici en Irlande c'est une coutume d'aller sur la plage avec la voiture...on avait déjà vu cela au cours de nos précédents voyages en Irlande que ce soit au sud ou au nord...

Carrément le paradis parce qu'en plus nous y étions seuls....

Presque nus au soleil en Irlande, qui l’eut cru !!!

Au retour nous avons dû subir la grande route sur plus long qu'à l'aller malgré quelques endroits avec une piste cyclable et ce soir j'ai mal aux fesses parce que cette route était assez chaotique ….

Nous étions assez fourbus avec nos 52 kms dans les pattes et malgré nos vélos à assistance électrique...

Jeudi 11 juillet ; port de Dingle

Hier vers les 18h j'ai vu un spectacle tout à fait par hasard, parce que je regardais dans cette direction à ce moment là ; spectacle si on veut d'ailleurs ; j'étais assise dans le fond de ma banquette, qui est ma place favorite que ce soit en navigation ou au repos, parce que non seulement c'est confortable mais en plus j'ai une vue splendide sur tout l'avant du bateau et les 2 côtés.

Sur notre avant donc il y a des maisons sur la berge opposée, qui n'est pas très loin et devant une des maisons il y a une pente pour sortir des petits bateaux sur remorque comme il y en a partout en France comme ailleurs...

Mais sur cette pente il y a en permanence, à cette époque, une voiture au nom d'une entreprise qui a 2 gros zodiacs jaune et noir pour emmener les gens voir les dauphins, la « Sea Safari » et une remorque derrière pour sortir les-dit zodiac. Ces gens sont rodés car une fois par semaine le jeune qui conduit le zodiac amène son zodiac sur la remorque immergée et le monsieur un peu plus âgé remonte la remorque avec le zodiac pour le passer au karcher et faire l'entretien.

Rien que du très normal somme toute sauf que hier soir le jeune est tombé du zodiac à terre ; celui-ci est au moins à 2m de haut ; sur le coup j'ai cru qu'il avait envoyé à terre un paquet d'affaires quand en regardant bien j'ai vu le paquet bouger et surtout crier !

S'il n'y avait pas eu l'autre personne de l'autre côté qui allait réagir nous aurions mis l'annexe à l'eau pour lui porter secours mais malgré le bruit du karcher il a fini par réaliser et il s'est précipité.

Le jeune avait l'air sonné, le monsieur a appelé sa femme, ils habitent là apparemment, qui est venue en courant et est repartie chercher sa trousse de secours.

Avec une chute pareille il aurait pu se casser en plusieurs morceaux, pour moins que cela je me suis fait une fracture du sacrum au début où nous avions le bateau....2 mois allongée, un enfer surtout pour mon entourage et en pleine saison, mes collègues ont adoré !

Au bout d'une demie-heure il s'est relevé et est rentré dans la maison...

J'irai voir dans 2 jours au bureau de Sea Safari comment il va mais eu peur pour lui...

Samedi 13 juillet ; port de Dingle

eh oui on est toujours là...

Nos réparations vont à la petite vitesse...on est pas très motivés pour tout vous dire !

Là cet après-midi comme le ciel était assez clair et promettait une belle soirée nous avons enfin opté pour faire une rando-annexe.

Nous n'en n'avons pas encore fait cette année avec notre nouveau moteur et cela nous démange un peu de tester cette affaire.

Nous avons un moteur de 5CH maintenant à la place de 3,5 cela change la donne....

Bref nous avons préparé un sac avec de quoi boire et nos coupe-vent, mis des chaussures qui vont dans l'eau et qui ne glissent pas et on est partis.

Direction l'Est vers le fond de la baie en faisant du rase-cailloux au ralenti sous les falaises jusqu'à la baie où sort justement la « vidange » du lac si on peut appeler ainsi cette lagune au milieu de la plaine !

Très belles falaises, pas très hautes, très découpées avec de grandes variantes de couleurs, du gris foncé au clair, des rouges et des roses, le tout strié de blanc....

A la sortie du lac il y avait une grande plage de sable clair ; on a débarqué et avons marché dans le sable jusqu'à cette sortie de lagune mais celle-ci est très large, encaissée dans l'agglomérat de roches et de sable et tortueuse ce qui fait que l'on ne voyait pas du tout la lagune.

A marée haute la plage doit être inexistante mais peut être peut-on voir le tout en montant sur la plaine où il y a des maisons d'ailleurs...

De terre il doit y avoir des petits chemins que nous n'avons pas su voir...tant pis !

La balade était bien belle !

Le moteur fonctionne très bien mais un peu plus gourmand en essence que le précédent et malgré notre réserve nous sommes revenus un peu plus doucement que prévu...maintenant on sait ce que nous devrons emmener à l'avenir...

Dimanche 14 juillet ; port de Dingle

nous avons enfin supprimer notre entrée d'eau en pied de grand mât !

Bernard et Marcel avait fait un colmatage d'urgence en arrivant ici mais sur du mouillé alors...

Il a fallu retirer ce qu'ils avaient fait et là nous avons vu pourquoi l'eau rentrait tant !

Les pataras du grand mât (les câbles qui tiennent le mât sur l'arrière) n'étaient pas assez tendus...

Le résultat des courses est catastrophique : le calage du mât qui est fait de petits morceaux de bois mis à la verticale tout autour a bougé !!!

L'ancien calage c'était beaucoup abîmé parce que justement le bois était debout donc l'eau avait finie par rentrer dedans mais en les changeant on avait pris soin de les recouvrir avec d'autres morceaux à plat ; ceux-ci se sont soulevés et les verticaux sont soit descendus soit montés...

Pas une petite affaire de les remettre à leur niveau et il y en a que nous n'avons pas pu remettre convenablement...

Il a fallu retirer tout le collage intermédiaire et combler les différences de niveau avec un nouveau Sika (colle) quelle galère !!!!

On ne voit plus rien de dehors et normalement maintenant que les pataras sont tendus cela ne devrait plus bouger sinon....

Ceci étant on s'est tellement fait secouer pendant cette longue traversée....

Bernard a fini par commander son joint manquant du moteur par mail à une boîte en France où il est déjà client, comme ce joint est très spécifique...

Maintenant c'est la pompe à eau qui merdouille !!!

Sur un bateau c'est comme dans une maison il y a toujours quelque chose à changer !

Je suis passée ce matin au bureau de Sea Safari et j'ai pu interroger la dame que j'avais porter secours : elle et son mari, qui nettoyait le bateau, sont les parents du jeune qui est tombé...

Ils ont eu la peur de leur vie car sa chute l'avait tellement sonné que sur le coup il ne répondait pas...

La nuit suivante a été, bien sûr, si mauvaise pour lui que le lendemain ils l'ont emmené à l'hôpital où il est resté 9h ! Check-up complet sans cassure, la tempe ouverte et le côté droit qui a pris les chocs (il avait rebondi sur les cailloux du côté de la pente) était bleu, jaune et toutes les couleurs de l'arc en ciel dans ce genre de cas, mais rien de très grave juste une interdiction de travailler provisoirement...Il revient de loin et a eu une chance énorme comme le dit sa mère ; elle a ajouté qu'il avait refusé de mettre de bonnes chaussures pour travailler...

Elle m'a remercié mille fois d'être passée prendre de ses nouvelles !

Son père est passé de l'entretien à la conduite du zodiac...

Mardi 16 juillet ; port de Dingle

On aime bien varier les plaisirs nous !

Aujourd'hui cela a été vélo et marche à pied pour monter à la tour qui domine les falaises et que nous avions vue en arrivant.

Une quinzaine de kms en vélos aller-retour pour faire le tour de la baie puis 3 ou 4 pour monter et redescendre.

La surprise c'est que finalement il n'y a pas plusieurs chemins ouverts au public (les autres sont uniquement réservés aux fermiers) et que ce site est payant dès le départ...

Bon 2 euros chacun n'est pas non plus une misère et le petit papy qui s'en occupe ne les volent pas ; il t'explique bien que tu dois impérativement bien refermer les barrières des champs pour que les animaux ne s'échappent pas (rien que des moutons) mais il a dû avoir tellement de surprises le pauvre !

Il y avait un peu de monde sur le sentier qui montait ou qui descendait et malgré tous les conseils une barrière n'était pas bien fermée...no comment !

La vue du haut des falaises est époustouflante !!!

C'est sûr qu'à 180m de haut sans arbres ni rien pour faire écran !!!

Jeudi 18 juillet ; port de Dingle

Bernard bataille depuis que nous sommes arrivés avec la pompe à eau ; il n'arrive pas à trouver le problème mais la nuit dernière, à force d'y penser il a fini par avoir une idée, qu'il vient de vérifier :

certes la pompe a sûrement besoin d'une remplaçante mais en fait il y avait une entrée d'air au plongeur (tuyau qui descend au fond de la cuve et qui permet de pomper l'eau) voilà pourquoi la pompe tournait tout le temps...

Démontage de tout çà, du coup il a fallu retirer tout ce qui se trouve sur la cuve, il y a du b....l partout maintenant !

Je viens de m'apercevoir que tous mes rideaux étaient franchement sales, ce dont j'aurais dû me douter vu le moisi que nous avions dans le bateau...

Ce matin je suis allée à la poissonnerie, il y en a une ici...

Les gens ne mangent pas de poisson ici et encore moins les fruits de mer hormis les moules dont il y a de grands parcs de culture partout en Irlande comme en Ecosse d'ailleurs !

Du coup le poisson est vendu uniquement en filet..

Quelle misère ! Sans parler du prix ! Et on se plaint en France …

Le moins cher mais à 20 euro le kilo quand c'était les gambas ; comme on adore çà j'en ai pris.

Quand j'ai raconté çà à Bernard il a décidé de reprendre la pêche avec l'annexe.

Bien sûr de temps en temps on a un homard mais on en a pris 5 en 2 semaines dont 2 qui sont repartis à la mer n'étant pas assez gros...

Ça tombait bien la météo était idéale pour une sortie en mer pour pêcher avec l'annexe ; en général je n'y vais pas mais là j'avais envie de bouger, voir les falaises de l'autre côté de la passe et profiter du soleil...

Nous n'avons pas été loin car finalement le vent est monté et il restait un fond de houle assez désagréable et nous avons pris un poisson pratiquement tout de suite : un beau lieu-jaune de 2kg à peu près ! Le premier de la saison ! Et le premier depuis très longtemps !!!

Comme nous ne recevrons la nouvelle pompe que vendredi prochain nous allons essayer de partir au mouillage en début de semaine...

Dimanche 21 juillet ; port de Dingle

Lamétéo n'est pas ce que l'on pourrait dire « de saison ».

Aux dires des locaux il manque en moyenne 5°C...

Et aux Açores il fait déjà 28-30°C alors qu'en cette saison il fait 22...Le problème là-bas c'est que les températures ne descendent pas la nuit...

Aujourd'hui il y a tempête, pluie et vent fort, c'est un bon jour pour les pubs !

Il fait ce temps un jour sur 2 depuis quelque temps alors le mouillage cette semaine alors qu'il faut revenir pour notre pompe...

On va aller se renseigner à l'office du tourisme voir si on peut prendre le bus local avec les vélos...

A moins qu'on ne trouve une voiture de location pas trop chère, mais là... 















































































mercredi 3 juillet 2024

 

Vendredi 31 mai ; port de Praia da Vitoria / île de Terceira

Je vais vous parler un peu de ce port et de cette ville : Praia c'est la « plage » en Portugais et celle-ci est la « plage de la victoire » parce qu'en 1829, pendant une guerre civile Portugaise, qui a duré 10 ans (comme ça a dû être long pour les habitants...) les Açoriens, qui étaient restés fidèles à leur reine qui avait pourtant été détrônée, ont défendu leurs îles contre le nouveau roi, qui a perdu cette bataille et les autres d'ailleurs ; avant, cette ville s'appelait « Vila da Praia ».

Pendant la dernière guerre mondiale en 1941, les Portugais, qui étaient neutres, ont construit une base aérienne ; en 43 les Anglais ont demandé l'autorisation d'utiliser cette base puis les Américains .

Mais ces Américains ont construit également une ville entière avec ses propres maisons, son hôpital, ses écoles etc....Le tout est énorme !

Cela a été une période faste, si on peut dire, pour les îliens car il n'y avait pas une famille qui avait au moins une personne qui travaillait dans l'enceinte Américaine.

En 2011 il ne restait plus que 600 Américains et maintenant 160....

la ville de Praia est moribonde ; 1 magasin sur 4 est fermé définitivement....

Par contre il y a un taux important de gens très riches sur cette île.

Pas mal d'Américains et de Canadiens ont fait souche ici et ils arborent fièrement un énorme drapeau de leur pays d'origine sur la façade de leur maison....

Cette plage de Praia est sans doute la plus grande plage des Açores ; nous n'avons guère vu de plages ailleurs ou du moins nettement moins grandes, d'où les « piscinas natural » dont j'ai déjà parlé les étés précédents, faute de plages justement ….

Quand au port de plaisance, il est communal et s'il n'est pas cher par rapport aux autres ports, c'est en revanche assez folklorique....

Ils sont 3 à y travailler et nous les avons surnommés : Tic, Tac et Toc.

Ils ont plusieurs points en commun, un âge indéfinissable mais je dirais la cinquantaine ; mais surtout ils sont enceinte de 7 mois au bas mot...c'est grave docteur ?

Et ce sont des employés communaux....

No comment !

Tic et Tac travaillent ensemble depuis longtemps apparemment et Toc est toujours tenu à l'écart de leurs « transactions » c'est juste la 3e roue du carrosse !

Franchement ils sont redoutables ! Aucun bon sens, aucune organisation et si vous êtes quelque peu généreux...

Il faut tout de même savoir qu'au Portugal en général, les locaux seront Toujours servis avant vous même s'ils n'ont pas rendez-vous et vous si...

Bref aujourd'hui ils nous ont fait une très belle démonstration de leur « art » :

ils ont une barge en alu sans moteur , faite maison probablement, qui doit faire 5m sur 3 avec un trou au milieu pour faire passer une suceuse (un aspirateur grand modèle) pour aspirer le sable de la passe côté port parce que la grosse suceuse qui est sur la plage ne peut pas venir côté port ; le moteur électrique de cette suceuse est suspendu à un arceau devant la cabine qui ,elle, sert de tableau électrique....

Cela faisait plus d'un an que leur suceuse était en panne et là il fallait la remonter à bord et surtout la rebrancher...

Pour remettre en place le moteur de la pompe qui est donc suspendu, Tic et Tac sont montés sur une palette au bout du porte-palette de la commune mais comme de bien entendu le bras du porte-palette n'était pas assez long il leur a donc fallu appeler un tracteur et là ils ont recommencer leur manœuvre le tout au-dessus de l'eau....et leur moteur avait l'air passablement lourd....

Après ils ont remis à bord la suceuse elle-même mais avant de la remettre à l'eau il fallait rebrancher le tuyau qui rejette le sable.

Mais taper sur quelque chose qui est en équilibre avec un marteau de « femmelette » cela ne sert à rien, il leur fallu toutefois 1h avant de s'en rendre compte....

Donc ils ont redébarqué la suceuse sur le quai et ils s'y sont mis à 5 ! 1 qui tape comme un sourd et 4 qui donnent de judicieux conseils !

Finalement il leur a fallu toute l'après-midi !

Et maintenant cette barge est au milieu de la passe mais c'est vrai que cela n'est pas possible de passer côté plage sous faute de s'échouer !

Jeudi 6 juin ; port de Praia da Vitoria

Mon entorse à la cheville est longue à se résorber malgré tous nos soins...

Notre ami Patrick nous a donné de la « consoude » pour la soigner : pendant une semaine Bernard m'a fait un emplâtre jour et nuit avec des bandes de tissu trempés dans une décoction de cette plante ; très efficace mais maintenant j'y fais une allergie j'ai donc pris l'option d'aller marcher dans le sable mouillé au bord de la plage et par la même occasion d'aller me baigner, j'en ai assez de ne rien faire et de ne pas pouvoir me déplacer comme je veux...

C'était une première aujourd'hui, cela fait un bien fou mais qu'est-ce qu'on est handicapé et fragile avec une cheville en vrac....

Lundi 10 juin ; port de Praia da Vitoria

Cela fait maintenant 4 jours que je vais marcher dans le sable tous les soirs et oh miracle !

Ma cheville va maintenant très bien !

Nos préparatifs pour notre départ marchent bon train mais çà aussi c'est long à faire ; il faut ouvrir tous les coffres (et on en a de grands) voir ce qu'il y a dedans, laisser hors de portée ce qui ne nous servira pas pendant la traversée et mettre sur le dessus ou le devant, voir ailleurs, ce qui peut nous servir que ce soit du matériel ou de la nourriture.

Jeudi 13 juin ; port de Praia

Tous les gens qui passent sur le quai s'arrêtent pour regarder notre bateau et beaucoup nous font des compliments ; tous les après-midi je suis derrière avec ma machine à coudre et cela interpelle nombre de gens...

Et puis cet aprem un couple s'est arrêté et la dame avec un bel accent Canadien m'a demander si je faisais de la couture pour d'autres ; dans le principe non, lui ai-je répondu, mais qu'avez-vous comme souci ? La voile je ne fais pas mais elle avait une housse de couette a mettre à la taille de sa couette et ça j'ai accepter ; ensuite nous avons discuter de choses et d'autres pour s’apercevoir que nous avions des amis en commun ! Le monde est si petit....

Dimanche 16 juin ; port de Praia

Avant de remonter notre annexe, nous avons été faire des essais avec son nouveau moteur : nous ne sommes jamais allés aussi vite !

Elle supporte à l'aise son 5ch à la place de son 3,5 ch ; cela va nous changer la vie comme avec les vélos...

Ensuite nous l'avons préparée pour le voyage, le but étant qu'elle soit opérationnelle à la voile en cas de problèmes ; à cet effet nous avons fixé au fond son gouvernail avec sa barre ainsi que sa dérive, le tout protégé dans des housses un peu molletonnées dedans pour que tout ce matériel souffre le moins possible.

Sur le gouvernail qui a été mis dans la partie avant nous avons aussi fixé un sac de survie étanche avec des vêtements chauds, de l'eau, une trousse de secours avec de quoi faire une toilette de chat et des barres de céréales.

Marcel, notre équipier a pensé aussi à mettre un boute très long avec une bouée au bout pour faire une ligne de vie si on doit sauter à la mer...

Maintenant elle est à sa place et bien attachée pour éviter le plus possible son balancement avec grosse mer.

Lundi 17 juin ; port de Praia

Nous n'avons toujours pas notre support de survie, au rythme où çà on n'est pas sûrs de l'avoir avant de partir....

Quand Bernard les appellent ils ne répondent pas...

Je n'aurais pas dû accepter de faire sa housse de couette à Anne parce que vraiment j'ai d'autres chats à fouetter !

Mais bon elle et son mari Philippe sont assez sympas et on a repris la marche à pied le soir en leur compagnie afin d'être en forme pour la traversée.

Notre ami Marcel arrive demain soir très tard et la météo que Bernard prend nous ferait partir jeudi ou vendredi....

Mercredi 19 juin ; port de Praia

On part vendredi car nous avons encore quelques bricoles à faire dont aller chercher le fameux support de notre survie.

Bernard est allé le chercher en vélo ce matin et quand il est revenu nous avons enfin pu ranger son vélo et tout le foutoir qui va autour des vélos ; la journée a été longue à finir de ranger toutes les petites choses inutiles en traversée ou en mer tout simplement....

Nous avons pris le temps d'aller marcher un peu ; les bateaux sur le parking ont tous été mis à l'eau et toutes places sont prises maintenant.

Le mouillage devant la plage est assez rempli, tous les jours de nouveaux bateaux arrivent et beaucoup vont remonter en même temps que nous vers le nord.

Ce soir toutes nos bâches sont démontées ou roulées sous le toit et la 2e toit est remisé sur l'autre et bien fixé .

Il y avait longtemps que le bateau n'avait pas été aussi bien rangé et prêt !



Traversée de l'île de Terceira aux Açores vers le sud-est de l'Irlande

Départ le 20 juin arrivée espérée vers le 5 juillet......

-1er jour le vendredi 21 juin

Nous avons réussi à être hors du port à 10h ; plus tard que prévu mais il fallait aller payer le port et notre Tac qui s'occupe des paiements était dehors à surveiller un bateau qui se balançait au bout d'une grande grue pour être mis sur un camion ; ensuite Bernard n'avait pas pris nos papiers à Marcel et moi pour la gendarmerie...

Bref le temps que tout cela soit fait, le vent a commencé à entrer, pas de chances....

Nous étions bien au fond du port mais pour en sortir il ne fallait pas de vent...

Heureusement que notre amie Sarah est venue nous aider en allant repousser le bateau du ponton de devant....

Peu de vent pour cette première journée en mer nous avons donc mis notre code D et le moteur ; il a fait un temps magnifique toute la journée, grand ciel bleu et soleil !

Avant de partir notre équipier avait déclaré qu'il ferait froid en mer alors il s'était habillé en pantalon, grosse polaire, chaussettes dans les chaussures et ceinture de sécurité ; à la première vague sur le pont ses baskets sont devenues des chaussures de plage et au bout d'une heure il transpirait tellement que la polaire a été éjectée...çà nous a bien fait rire !

Nous on était partis en short et tee-short ce qui était à nos yeux bien assez !

Dès que nous avons contourné l'île et pris notre route vers le nord on a remarqué que la mer avait perdu cette très belle couleur de Bleu Outremer qu'elle avait entre le Portugal et les Açores ainsi qu'entre les îles, elle est maintenant bleue presque noire ….

Mais pour moi cette première journée a été un enfer !

Malgré le patch derrière l'oreille, qui est efficace ordinairement, j'ai été malade toute la journée donc couchée sans manger ….trop de fatigue et de stress.....

Ce soir un gros bateau de pêche qui remontait vers le nord nous a doublé et puis plus rien....

-2e jour le samedi 22 juin

Les garçons ont dû faire la veille de nuit tous les 2 et ils avaient opté pour 2h chacun ; j'ai quand même pu faire un tour de garde juste avant le lever du jour.

cela va un peu mieux pour moi après être restée couchée aussi longtemps, j'ai pu me reposer .

Il faisait très gris au lever du jour mais après il a fait très beau jusqu'à 14h.

On a fait 120 MN en 24h ce qui est bien pour nous et dans nos prévisions.

Navigation de 12h rien qu'avec le Code D sans moteur ; la houle était assez raisonnable...

A 16h tout c'est dégradé : le ciel est devenu menaçant, la houle s'est aggravée et le vent à forci.

A 17h on a rentré le Code D pour mettre le génois et ensuite la grand-voile avec un vent ¾ arrière.

Il y a de la houle croisée assez désagréable ce soir.

Un pétrolier est passé sur notre arrière, hormis çà la mer est vide sauf de temps en temps 1 ou 2 puffins qui viennent nous survoler et qui s'en vont surveiller de près nos leurres sur nos cannes à pêche !

-3e jour le dimanche 23 juin

La nuit a été rude : beaucoup de houle, tant et si bien que nous avons été tous les 3 malades ; notre tour de veille n'a pas été plus long et ce matin nous sommes décalqués ; de toute façon on ne peut pas faire grand-chose avec une mer pareille, on passe donc la journée de la banquette du carré à la couchette..

Nos repas sont assez succins encore plus pour moi mais heureusement j'avais fait cuire pas mal de choses la veille du départ dont une douzaine d’œufs, les garçons n'ont qu'à se servir c'est déjà çà....

On a pu naviguer que à la voile aujourd'hui avec un vent portant mais il a fallu prendre un ris dans la grand-voile et le génois sur 2/3 de sa surface ; en plus il pleut pas mal, par à coups....

La houle est toujours croisée et désagréable...

Le vent devait tourner au N-NW en faiblissant, ce qu'il a fait vers 21h quand soudain vers 22h il est monté à 30 nds !

Branle-bas le combat pour réduire encore le génois et prendre un 2e ris dans la grand-voile, la nuit va encore être dure....

      • 4e jour le lundi 24 juin

Bernard a attrapé une petite bonite cette nuit

Le ciel était gris et bas ce matin avec des orages qui, heureusement, sont passés devant nous.

Depuis 21h hier soir nous avons changé de cap qui était au nord pour venir plus vers l'Irlande en faisant route au nord-est ; malheureusement on bouge toujours autant...

Bernard avait remis le moteur avant le jour mais à midi il a fallu changer encore de cap car nous avions le vent dans le nez ; on a abattu un peu plus vers l'Est ; on navigue avec la trinquette, le génois réduit, la grand-voile réduite également et l'artimon.

On a un peu moins bouger pendant 1h mais le vent a monté et on se fait de nouveau brasser.

Le ciel s'était bien éclairci cet aprem et il faisait bon à l'intérieur du bateau.

Toujours aucun bateau à l'horizon et pourtant si vous regardez sur « Marine Trafic », nous verriez qu'en Atlantique nord ça circule beaucoup....

On pourrait imaginer en voyant çà que l'on devrait voir des bateaux tout autour de nous et assez souvent ! Et bien non parce que la taille du bateau sur cette carte est disproportionnée par rapport à la réalité ; sur l'eau un bateau de plaisance est l'équivalent de la pointe d'une épingle et encore !

La mer est vide qu'on se le dise !!!

D'autant que maintenant nous sommes exactement au milieu de l'Atlantique nord …..

C'est écrit sur la carte !!!

Enfin avant la tombée du jour le vent est tombé, la mer est devenue du coup un peu moins violente dans ses mouvements et on a remis du moteur ; c'est bruyant certes mais on avance bien comme çà !

On arrive tant bien que mal à faire nos 100 MN par jour.

-5e jour le mardi 25 juin

enfin une bonne nuit à dormir au calme sans avoir le bateau qui bouge dans tous les sens....

Il a fait un temps magnifique ce matin avec des températures douces ; nous avons même pu manger dehors avec comme voile le code D.

Mais à 4h il a fallu tout rentrer et se mettre à l'intérieur ; les températures sont redescendues et le vent est revenu en force....

Ce soir on bouge de nouveau beaucoup avec une mer très hachée mélangée à une autre houle très longue...

A la tombée de la nuit on a vu un pétrolier passer un peu plus au nord que nous ; en fait nous n'avons vu que des pétroliers ; celui-là était Italien, la dernière fois il était Grec.

-6e jour le mercredi 26

la nuit a été rude et on a mal dormi bien sûr...

Le ciel est plombé et la mer chaotique ; en général le matin on retourne tous dormir un peu et nous nous retrouvons tous pour le déjeuner

Nous sommes exactement à la moitié de notre voyage géographiquement parlant, c'est très motivant.

On a repris une route plus nord parce que dans les jours prochains le vent va virer au nord-est, ce qui est notre route « « normale ».

Nous avons enfin pris une certaine routine dans notre vie en commun et ma foi cela marche bien, notre équipier est assez cool pour ça....

La météo à venir n'est pas bonne mais de toute façon on a atteint le point de non retour, il va falloir faire le dos rond....

-7e jour le jeudi 27

Cette nuit a été calme, sans le moteur et ce matin il faisait beau, ce qui aide grandement à garder le moral mais cela n'a pas duré...

On a enfin pu prendre un vrai repas tous ensemble à table avec du poisson au menu ; on n'a pas repris de poisson mais un oiseau est venu tâter le leurre de trop près et il s'est pris l'hameçon dans une aile, nous qui avions espéré une autre bonite !

Depuis notre départ nous avons eu tout le temps un couple ou 2 de puffins mais aucun autre oiseau, étonnant ! Et la mer est toujours vide de bateaux !!!

Le ciel gris est revenu , le vent a tourné au nord-est, on l'a juste dans le nez et la mer s'est creusée.

En fait la mer est devenue un gros chaudron agité de plusieurs houles croisées !

On a beau dormir une grande partie de la journée on commence tous à être fatigués....

Pour le moment on tient au plus près du lit du vent, ce qui n'est pas facile pour un bateau comme le nôtre ; ce soir on a constamment le pont tribord sous l'eau....mais on avance bien !

-8e jour vendredi 28

cela fait une semaine que nous sommes partis.

Cette nuit a été particulièrement bruyante parce qu'on embarquait beaucoup de paquets de mer ; les vagues étaient si proches dans ce cahot que beaucoup heurtaient la coque sur le côté et nous arrosaient copieusement.

Ce matin il a fallu restreindre les voiles et on a même mis la trinquette( voile d'avant plus petite que le génois que l'on utilise rarement) pour avoir moins de voile au vent ; on est chahutés de tous les côtés....

Dans les couchettes on fait des bons ! Difficile de bien dormir également !

C'est impossible de vouloir faire de la cuisine, heureusement que nous avons des choses toutes prêtes !

Mon mal de mer est réapparu mais toutefois moins violent....

Ce soir il a fallu remettre du moteur pour tenir une route cohérente...

-9e jour le samedi 29

2e nuit d'enfer !! Du coup on retourne se coucher dès que l'on peut....

On est entourés de murailles d'eau qui déferlent dans tous les sens !

Ce n'est pas dangereux, non, pas encore, mais c'est très inconfortable ….

Aujourd'hui notre route a croisé 3 cargos, la mer n'est plus si vide même si ceux-ci sont restés très loin de nous en route vers ou depuis le Canada.

Sur notre cartographie , en restant sur la même échelle on commence à voir l'Irlande, on n'est plus au milieu de nulle part !

Que c'est long aujourd'hui !

Tout est bruyant avec ce vent et le moteur.....

-10e jour le dimanche 30

On a tous assez bien dormi malgré le bruit parce qu'on est si fatigués....

Nos quarts de nuits sont beaucoup plus longs et cela se ressent sur le sommeil des autres....

Le jour se lève avant 4h maintenant, c'est bien agréable mais la température a bien baissée ; on était restés avec 21°C dehors pendant 5 jours et après les températures sont régulièrement tombées.

Cet aprem le vent a repris et la houle aussi ou plutôt les houles ; on embarque de sacrés paquets de mer, tout doit être salé sur le bateau jusqu'en haut des mâts !

Ne jamais oublier de poser les choses tel que son livre sur un anti-dérapant sur la table ou ailleurs sinon ça valse !

C'est çà qui est très fatiguant, avoir à compenser tout le temps même en étant assis....

Ceci étant dit on avance bien du coup ; de tout le voyage on n'a pas changé de bord !

Le ciel est plutôt clément, lui, sans pluie.

Le vent a toujours été de secteur ouest , nord-ouest ou sud-ouest et notre route de nord à nord-est.

Bernard avait tracé sur la cartographie de l'ordi une route « idéale » et on a essayé d'en rester le plus près possible étant bien entendu que c'est le vent qui décide....

A part lire affalés sur la banquette du carré ou sur notre couchette, on a passé le reste du temps à dormir !

On se retrouve pour les repas, dont nous essayons de respecter les horaires, et on s'adapte en fonction de la houle si on peut cuisiner un minimum ou non.

Comme mon mal de mer fait le yoyo comme mes intestins, j'ai fait une sacrée diète pendant ce voyage !!!

En fait on a tellement peur de manquer de quelque chose que l'on prévoit bien trop de choses !

Quand à mon violon, je l'ai abandonné depuis le départ ; trop de houle en permanence et je risquais de l'abîmer, voir le casser en voulant jouer à tout prix avec le bateau qui faisait des bonds dans tous les sens....

-11e jour le lundi 1 juillet

On ne voit pas encore la terre sûrement demain matin....

Le moral est au beau fixe comme l'arrivée n'est pas loin !

La houle ne nous a pas quittés mais le vent non plus et on continue à bien avancer.

On dort le plus possible pour être en forme à l'arrivée !

Le ciel est très changeant avec de belles éclaircies ensoleillées mais il ne pleut toujours pas !

On ne voit toujours pas beaucoup de bateaux....

- le 2 juillet ; Irlande / port de Dingle

Bernard était de veille entre minuit et 3h quand un bateau de pêche nous a rasé le nez : pas d'AIS en marche bien sûr et les gars devaient être occupés à trier le poisson et ils ne regardaient pas devant !

Normal....pêchou....

C'est sûr qu'ici des bateaux de plaisance il n'y en a pas des centaines, ils n'ont pas à faire attention en permanence mais quand même !

J'ai pris mon quart après lui juste pour le lever du jour mais aujourd'hui quel spectacle !!!

Un ciel flamboyant rouge de toute beauté !!!

La côte Irlandaise est enfin visible et on en est tout émoustillés !

Le verre de Guiness est à portée de main enfin !

La mer se calme peu à peu au faire et à mesure que l'on se rapproche des côtes, il ne reste que la grande et longue houle de l'Atlantique....que nous aurions dû avoir tout au long du voyage...

Quand nous avons été dans la baie elle-même, qui est très large, nous nous sommes rapprochés de la côte nord avant de rentrer dans la crique où se trouve le port de Dingle car il y avait de belles falaises.

Nous avons aussi retrouvé avec grand plaisir tous nos oiseaux préférés ; les petits sont nés et la mer était pleine de groupes de ces petits, c'était trop mignon !

Aux Açores il n'y a pas d'oiseaux de mer hormis quelques sternes et encore moins de goélands ; la raison en est qu'il n'y aurait pas à manger pour eux : pas de vasières, pas de petites criques mais des fonds importants tout près du bord.

Le soleil a été de la partie pour notre arrivée le long de cette belle côte si verte !

Ici c'est comme au Pays Basque ce n'est pas vert par hasard !

Il y avait juste une place à l'entrée du port qui nous tendait les bras à l'arrivée, nous n'avons donc pas réfléchit plus loin, nous avons fait demi-tour devant les autres pannes et avons pris cette belle place en bout d'un magnifique ponton flottant tout neuf et particulièrement bien construit, large, stable avec une large bande de caoutchouc noir tout le long ce qui évite les défenses dans un premier temps...


Les appels au téléphone et à la VHF étant restés sans réponse...

Et voilà nous avons donc mis 11 jours et 2h pour venir des Açores à l'Irlande !

Nous avons eu un vent portant tout du long sauf pour une journée et encore !

Nous n'avons pas eu besoin du moteur plus que çà, exactement l'équivalent de 3 jours à peu près et encore cela a souvent été accompagné du code D, voile que nous considérons comme étant une voile indispensable pour un bateau de croisière...

Nos impressions ?

On a passé l'âge de faire des traversées comme ça...

Trop fatiguant....C'était une première une traversée aussi longue mais je ne pense pas que nous recommencerons; de toute façon maintenant que nous sommes remontés nous allons continuer à remonter sans faire de grandes traversées, en principe....